Horace Sébastiani

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Horace Sébastiani
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Le maréchal Sébastiani. D'après un portrait par Franz Xaver Winterhalter, 1841.
Horace François Bastien Sébastiani, comte1 de La Porta2 et de l'Empire, né à La Porta, près
de Bastia (Corse), le 17 novembre 1772 et mort à Paris le 20 juillet 1851, est un militaire,
diplomate et homme politique français.
Il s'est illustré pendant les guerres de l'Empire et a été ambassadeur à Constantinople (18061808), avant de jouer un rôle politique de premier plan sous la monarchie de Juillet, qui le fit
maréchal de France, ministre de la Marine et des Colonies (11 août 1830 - 17 novembre 1830)
et ministre des Affaires Etrangères (17 novembre 1830 - 11 octobre 1832).
Sommaire
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1 Biographie
o 1.1 Sous la Révolution et l'Empire
 1.1.1 Campagnes d'Italie
 1.1.2 18 brumaire
 1.1.3 Missions diplomatiques en Orient
(1802-1805)
 1.1.4 Ambassadeur à Constantinople
(1805-1808)
 1.1.5 Guerre d'Espagne (1808-1811)
 1.1.6 Campagne de Russie (1812)
 1.1.7 Campagne de Saxe (1813)
 1.1.8 Campagne de France (1814)
 1.1.9 Aux Cent-Jours
o 1.2 Sous la Restauration
o 1.3 Sous la Monarchie de Juillet
2 Armes
3 Hommages et jugements
o 3.1 Hommages posthumes
4 Références
o 4.1 Sources
o 4.2 Bibliographie
o 4.3 Notes
Biographie [modifier]
Fils de Joseph-Marie Sébastiani, tailleur, et de la signora Maria Piétra Francesca Alterice
Franceschi, Horace Sébastiani fut élevé par son oncle Louis Sébastiani, qui était prêtre et
devait devenir évêque d'Ajaccio en 1802 et baron de l'Empire en 1810. Il fut d'abord destiné à
la carrière ecclésiastique, mais la Révolution française vint contrarier ce plan : pour fuir les
troubles de la Corse, la famille Sébastiani fut contrainte de passer en France où le jeune
Horace obtint un brevet de sous-lieutenant d'infanterie au régiment de Vintimille (27 août
1789).
Sous la Révolution et l'Empire [modifier]
Horace Sébastiani en uniforme de lieutenant du 49e régiment d'infanterie de ligne en 1793.
Portrait par Jean-Baptiste Guérin (1783-1855), 1835. Château de Versailles.
En 1793, Sébastiani rejoignit comme lieutenant son bataillon qui servait en Corse, et remplit
les fonctions d'agent militaire auprès des représentants du peuple en mission. Il passa, en juin
1794, à l'armée des Alpes et devint aide de camp du général de Casabianca et fut incorporé
avec le grade de capitaine dans le 9e dragons.
Campagnes d'Italie [modifier]
Il se distingua dans la première campagne d'Italie, fut blessé à Dego (14 avril 1796) et fut
nommé chef d'escadron par le général Marceau (22 septembre 1797) pour sa belle conduite à
Arcole, puis promu chef de brigade par le général Moreau (20 avril 1799) un mois après la
bataille de Vérone (26 mars 1799).
Fait prisonnier avec la division Sérurier, dont faisait partie son régiment, surprise à Verderio
(28 avril 1799), il fit de vaillants mais inutiles efforts pour s'ouvrir un passage à travers les
rangs de l'armée russe, commandée par Souvorov, et fut obligé de se rendre. Après une courte
captivité, il fut échangé et put rentrer en France.
18 brumaire [modifier]
Au 18 brumaire, Sébastiani était en garnison à Paris avec son 9e dragons, dont il était
désormais le colonel. Il prêta à Napoléon Bonaparte3 l'appui de ses soldats pour chasser les
députés récalcitrants à Saint-Cloud4, et, le 20 brumaire, on put lire au Moniteur une adresse du
9e dragons et de son colonel aux consuls pour les féliciter des « changements salutaires qui
venaient de s'opérer »5.
Il combattit ensuite à la bataille de Marengo, et fut chargé, après la victoire, de poser, de
concert avec Marmont, les bases de l'armistice de Trévise.
C'est alors un jeune homme particulièrement séduisant : « Il a reçu de la nature, écrit Adolphe
Loève-Weimars, un physique des plus séduisants, une de ces allures qui font insurrection dans
les salons et dans les boudoirs ; il est d'une taille moyenne, mais bien prise ; tous ses gestes
sont gracieux [...] Sa figure longue et pleine a quelque chose d'angélique et de Chérubin, de
longs cheveux bouclés encadrent merveilleusement sa tête harmonieuse, qui semble une
conception raphaélique. »6 « Il causait, dit la comtesse Merlin, avec une grâce à nulle autre
pareille, car, même lorsqu'il s'écoutait trop, ce qui lui arrivait souvent, on se sentait porté à lui
pardonner en faveur de sa physionomie fière et sympathique. »7
Missions diplomatiques en Orient (1802-1805) [modifier]
La paix d'Amiens marqua le début de la carrière diplomatique de Sébastiani : il fut chargé
d’une mission importante en Orient : parti le 16 septembre 1802, il fut chargé de faire
reconnaître le drapeau de la République cisalpine à Tunis et à Tripoli, puis il se rendit à
Constantinople pour y faire des propositions d'alliance.
Il fut ensuite envoyé en Égypte, où il somma le général anglais Stuart d'évacuer Alexandrie
comme le stipulait le traité d'Amiens, et effectua également une mission près de Djezzar
Pacha, pacha de Saint-Jean-d'Acre, ainsi qu'auprès des puissances barbaresques, pour tenter
de les attacher à la France dans la prévision d'une attaque contre les Indes anglaises.
Ayant réussi dans cette négociation difficile, il obtint à son retour le grade de général de
brigade le 29 août 1803 et alla prendre le commandement d'une brigade de dragons au camp
de Boulogne, puis il fut chargé de surveiller pendant quelque temps les côtes de Bretagne.
Ambassadeur à Constantinople (1805-1808) [modifier]
Lors de la campagne d'Autriche, il se distingua à Hollabrunn et à Austerlitz, où il fut
grièvement blessé, ce qui lui valut le grade de général de division le 21 décembre 1805. Il
reçut alors une nouvelle mission diplomatique en étant appelé à l'ambassade de
Constantinople (2 mai 1806), avec pour mission de tenter de rompre l'alliance de la Sublime
Porte avec la Russie et l'Angleterre.
Sébastiani déploya beaucoup d’habileté dans son ambassade, et décida Sélim III, dont il s'était
fait un ami, à faire alliance avec Napoléon et à déclarer la guerre à la Russie dès le 7
décembre 1806. Il avait eu à lutter, avant d’arriver à ce résultat, contre l’influence de
l’Angleterre, qui prodiguait ses subsides pour maintenir sa prépondérance en Turquie, et
contre la frayeur qu’inspirait aux ministres turcs la pensée d’une guerre avec la Russie.
Le gouvernement anglais, alarmé du traité conclu entre Sélim et Napoléon, donna à son
amiral Duckworth l’ordre de franchir les Dardanelles, et d’aller imposer au Sultan l’abolition
de ce traité. En janvier 1807, la flotte anglaise, forçant le passage des Détroits, vint jeter
l'ancre sur le Bosphore, en face du Sérail dans une attitude imposante, et demanda
impérieusement au Sultan de renoncer à l’alliance de la France, de renvoyer l’ambassadeur
français et de mettre l’escadre turque en dépôt entre les mains de l’Angleterre, jusqu’à ce
qu’un traité de quadruple alliance eût été conclu entre cette puissance, la Russie, la Turquie et
la Prusse.
Cette nouvelle consterna les Turcs, effrayés à l’idée de se voir engagés dans une guerre
maritime qui, en effet, eût été désastreuse pour eux et le Sultan, n’apercevant aucun moyen
d’échapper au danger qui le menaçait, écrivit au général Sébastiani qu’il se voyait, à regret,
forcé d’obtempérer aux ordres de l’amiral anglais, et de le prier de se retirer. Le général
répondit qu’il n’en ferait rien et attendrait avec confiance une décision plus digne du Sultan,
qu'il finit par convaincre de résister. Aussitôt il se mit à préparer des moyens de défense. On
avait ouvert avec l’amiral anglais des négociations qui, portant sur des détails de forme,
traînèrent en longueur et donnèrent le temps d'armer les batteries de la côte. Sous la direction
de l'ambassadeur de France, le peuple travailla avec ardeur et, en moins de cinq jours, 600
bouches à feu, cent chaloupes canonnières, une ligne de vaisseaux rasés et embossés
menacèrent l'escadre anglaise qui se hâta de repasser le détroit, non sans perdre deux corvettes
et 500 hommes (février 1807).
Ce succès diplomatique et militaire fut toutefois de peu de conséquence. En effet, Napoléon Ier
ayant trahi la Turquie dans un article secret du traité de Tilsit, la prépondérance russe et
anglaise finit par l'emporter. Sélim III fut déposé et Sébastiani, après avoir demandé son
rappel, quitta Constantinople le 27 avril 1808 et rentra en France au mois de juin suivant. Il
avait été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 7 avril 1808.
Le jour même de sa nomination comme ambassadeur (2 mai 1806), il avait épousé Antoinette
Jeanne Françoise (dite Fanny) Franquetot de Coigny, fille du duc de Coigny, petite-fille du
second maréchal de Coigny, qui mourut en couches à Constantinople le 8 mai 1807 après
avoir donné naissance à une fille, Françoise Alterice Rosalba (dite Fanny) Sébastiani, née le
14 avril 1807.
Guerre d'Espagne (1808-1811) [modifier]
Le 22 août 1808, Sébastiani fut envoyé en Espagne comme commandant du 4e corps, et
concourut aux opérations de l'armée d'occupation sous les ordres du maréchal Lefebvre, qu'il
remplaça dans son commandement en janvier 1809.
Après forcé le passage de la Guadiana, il battit le duc de l'Infantado à la bataille de Ciudad
Real (27 mars 1809), il s'empara des dépôts d'armes que les Espagnols avaient constitués au
pied de la Sierra Morena et, revenant sur ses pas sur l'ordre du roi Joseph, il prit part à la
bataille indécise de Talavera.
Envoyé ensuite sur la rive gauche du Tage, Sébastiani gagna la bataille d'Almonacid (11 août
1809) et celle de Rio d'Almanzor, fut créé comte de l'Empire (31 décembre 1809), enleva les
retranchements d'Ocana, entra en vainqueur dans Grenade, s'empara de Malaga (janvier 1810)
et battit de nouveau l'ennemi à Baza (1810). Il refusa de s'associer aux intrigues de Soult et du
roi Joseph contre l'Empereur, mais celui-ci, sensible aux rumeurs calomnieuses, le soupçonna
et leurs relations commencèrent de s'altèrer.
Il perdit bientôt une grande partie du territoire conquis : « En vérité, observa Napoléon,
Sébastiani me fait marcher de surprise en surprise. »8 Néanmoins, ses bulletins continuaient à
crier victoire, et l'Empereur dut mander au maréchal Jourdan : « Mon cousin, vous ferez
savoir au général Sébastiani qu'il résulte de toutes les victoires qu'il remporte en Espagne,
qu'il a perdu deux pièces de canon au lieu d'en avoir pris par centaines. La valeur de ces deux
bouches à feu sera retenue sur ses appointements. »9
En définitive, Sébastiani se trouvait bloqué dans Grenade lorsqu'il demanda son rappel en
France le 10 mai 1811, officiellement pour cause de maladie. S'ensuivit une période de semidisgrâce, mais celle-ci dura peu car il ne tarda pas à être envoyé en Russie.
Campagne de Russie (1812) [modifier]
Sébastiani fut attaché à l'expédition de Russie avec le commandement d'une simple division
de cuirrassiers. Mais peu après, il fut placé à la tête de la cavalerie polonaise. Après des
échecs à Drissa (15 juillet) et Inkowo (8 août 1812), il se signala à Smolensk et à la Moskowa.
Il entra parmi les premiers à Moscou à la tête du 2e corps de cavalerie.
Pendant la retraite de Russie, il rallia la tête de l'armée et dirigea l'avant-garde. Il perdit alors
beaucoup de monde et plus de la moitié de son artillerie. Il fut placé à la tête des débris de la
cavalerie de la Grande Armée à l'issue de la campagne de Russie.
Campagne de Saxe (1813) [modifier]
Il prit ensuite part à tous les combats importants de la campagne de Saxe de 1813. À la
bataille de Leipzig, où il opéra des charges heureuses à la tête de sa cavalerie, il fut blessé
d'un coup de lance à la poitrine mais resta malgré cela à la tête de ses troupes. Il culbuta les
Bavarois du général de Wrède à Hanau (30-31 octobre 1813) en s'emparant d'un défilé qui
assurait la retraite.
Campagne de France (1814) [modifier]
Le général Sébastiani se trouva ensuite à la tête de trois régiments de cavalerie de la Garde
impériale lors de la campagne de France. Il se signala surtout à Reims, dans le combat où fut
tué le général de Saint-Priest, émigré ; à Arcis-sur-Aube, où il résista à toute la cavalerie des
Alliés ; et à Saint-Dizier.
Aux Cent-Jours [modifier]
Lorsque Napoléon Ier eut abdiqué, Sébastiani adhéra à la Première Restauration et fut fait
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Mais, après le débarquement du Golfe-Juan, il se rallia à Napoléon et, durant les Cent-Jours, il
fut chargé de la défense de Paris entre Bercy et la Villette. Il fut également élu représentant du
département de l’Aisne (Vervins)10 à la Chambre des Cent-Jours le 7 mai 181511. Il y défendit
la dynastie et, lors de la séance du 21 juin, proposa à la Chambre de mander tous les chefs de
légion de la garde nationale afin de veiller à la sûreté de l'assemblée.
Après la bataille de Waterloo, il fut – avec La Fayette, d’Argenson, Pontécoulant, La Forêt et
Benjamin Constant – l'un des six commissaires désignés envoyé par ses collègues à Haguenau
pour traiter de la paix avec les Alliés, mais ne put rien obtenir en faveur de Napoléon.
Sous la Restauration [modifier]
Après cette démarche infructueuse, Sébastiani quitta la France et, quoiqu'il n'eût pas été
compris dans les listes de proscription par la Seconde Restauration, il s'exila en Angleterre
jusqu'en mai 1816, puis revint en France, fut mis en demi-solde et resta sans emploi.
Le 22 septembre 1819, il fut élu député par le collège de département de la Corse12, dont
Decazes l’avait nommé président. Il siégea dans l'opposition de gauche et défendit contre le
gouvernement les libertés constitutionnelles. Barbier lui attribue, à cette époque, un ouvrage
intitulé État actuel de la Corse, signé P.P. Pompéï 13(Paris, Kleffer, 1821, in-8).
En 1824, Sébastiani concourut de nouveau pour la députation dans le département de la
Corse ; mais cette fois, grâce aux efforts du ministère Villèle, qui avait fait campagne contre
lui, il n’obtint que quelques suffrages et rentra dans la vie privée. Mais, le 27 janvier 1826, il
redevint député du 3e arrondissement électoral de l'Aisne (Vervins)14, en remplacement du
général Foy, décédé. Il reprit sa place à gauche et attaqua la politique du ministère qui « se
proposait la ruine de nos institutions constitutionnelles »15. Il contesta au roi, lors des affaires
de Saint-Domingue, le droit de céder aucune portion du territoire sans l'approbation des
Chambres. « Il n'avait pas à proprement parler de l'éloquence, mais une grande facilité
d'argumentation, qui, malgré l'emphase de sa diction compassée, embarrassait souvent ses
adversaires. »16
Il fut réélu le 17 novembre 182717 et le 23 juin 183018. Rapporteur de la commission des lois
départementales et communales (1829), il obligea, par ses critiques, le ministère à les retirer
et, en 1830, vota l'adresse des 221 contre le ministère Polignac.
Sous la Monarchie de Juillet [modifier]
Quand arrivèrent les événements de juillet 1830, il se trouva, comme la plupart de ses
collègues, pris au dépourvu, et on le vit refuser toute solidarité avec l’insurrection, même avec
la résistance légale. On sait en effet que le 30 juillet, lorsque la victoire appartenait depuis
deux jours au peuple, il déclarait qu’il n’y avait « de drapeau national que le drapeau blanc ».
Néanmoins, ses relations d'amitié avec le duc d’Orléans l'amenèrent à seconder l'avènement
au trône de celui-ci, et le conduisirent au pouvoir immédiatement après l'installation de la
monarchie de Juillet. Il fit partie de la commission de douze députés qui, au soir du 30 juillet,
se rendit au château de Neuilly afin de lui notifier la délibération l'appelant à la lieutenance
générale du royaume.
Horace Sébastiani vu par Honoré Daumier.
Il fit partie de la commission chargée de reviser la Charte de 1814 et fut appelé, le 11 août
1830, au ministère de la Marine et des Colonies. Il dut, à cette occasion, se représenter devant
ses électeurs de Vervins qui confirmèrent son mandat le 21 octobre19. Il fut réélu député de
Vervins le 5 juillet 183120 et élu, le même jour, dans le 2e collège de la Corse (Bastia)21. Il opta
alors pour Vervins.
Le 17 novembre 1830, il avait abandonné le portefeuille de la Marine pour prendre celui des
Affaires étrangères, qu'il conserva près de trois ans, défendant la politique pacifiste de LouisPhilippe et violemment attaqué, pour cette raison, par l'opposition, surtout par le général
Lamarque. À ce titre, il négocia, en mai 1831, le traité avec les États-Unis d'Amérique leur
allouant une indemnité de 25 millions en réparation des dommages causés par les corsaires
français durant les guerres napoléoniennes. C'est également en cette qualité que, le 16
septembre 1831, rendant compte devant la Chambre de l'invasion de la Pologne – à qui le
gouvernement refusait de prêter assistance malgré les objurgations de l'opposition – par les
troupes russes, il déclara qu'« au moment où l'on écrivait, la tranquillité règnait à Varsovie »,
phrase que la gauche déforma avec malveillance en : « l'ordre règne à Varsovie » et qui sous
cette forme, est restée attachée, dans sa brutalité, au nom de Sébastiani22.
Il assura l'intérim du ministère de la Guerre du 24 novembre au 11 décembre 1831 et fut
écarté du gouvernement le 11 octobre 1832 avec la constitution du premier ministère Soult.
Mais il y rentra comme ministre sans portefeuille dès le 22 mars 1833, à la suite de
l'intervention russe à Constantinople, car sa connaissance des affaires d'Orient apparut alors
utile. Il quitta le cabinet le 1er avril 1834 sur le refus de la Chambre d'approuver le traité relatif
à l'indemnité de 25 millions à verser aux États-Unis et fut nommé, le 4 avril, ambassadeur à
Naples. Il quitta ce poste au mois d'août suivant. Consécutivement à cette nomination, les
électeurs de Vervins avaient renouvelé son mandat de député le 14 mai 183423.
En 1831, il s'était remarié avec Aglaé Angélique Gabrielle de Gramont (1787-1842), sœur du
8e duc de Gramont et veuve du général russe Davidov (†1815).
Horace Sébastiani vu par Honoré Daumier.
Le 7 janvier 1835, il fut nommé ambassadeur à Londres et fut remplacé comme député, le 15
janvier, par Quinette ; il se représenta en Corse le 26 décembre, lors de l'élection partielle
provoquée par la nomination de son frère, Tiburce Sébastiani, au commandement de la 17e
région militaire, et fut élu député par le 1er collège de ce département (Ajaccio)24.
Durant son ambassade à Londres, il eut à traiter des affaires particulièrement délicates : la
constitution du royaume de Belgique, le droit de visite des navires, les affaires d'Orient. Bien
qu'il ne parût plus en fait au Palais-Bourbon, ses électeurs de Corse lui maintinrent son
mandat le 18 novembre 183725 et le 6 mars 183926. Le 7 février 1840, il fut remplacé à
Londres par Guizot et, en compensation, fut élevé à la dignité de maréchal de France le 21
octobre suivant. À cette occasion, il fut réélu député le 20 décembre27.
Frappé de plusieurs attaques d'apoplexie qui l'avaient laissé passablement diminué, souffrant
de la goutte, il ne s'intéressa plus que de loin aux débats parlementaires28. Il n'en fut pas moins
réélu le 12 juillet 184229 et, aux élections du 8 août 1846, il obtint la majorité dans deux
collèges électoraux de la Corse, à Ajaccio30 et à Bastia31. Il opta pour Ajaccio.
À la fin de sa vie, il fut très affecté par un drame familial dont le retentissement fut tel qu'il
créa l'un des principaux scandales de la monarchie de Juillet : l'assassinat, le 17 août 1847, de
sa fille unique par son gendre, le duc de Praslin, qui se suicida en prison quelques jours plus
tard. Bouleversé et inconsolable, le maréchal Sébastiani languit pendant encore quatre ans et
mourut subitement à 78 ans le 20 juillet 1851.
Armes [modifier]
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Les armes anciennes étaient D'azur au griffon d'or.
Celles attribués dans les lettres patentes de comte de l'Empire le 31 décembre 1809 :
De gueules, à la porte de ville flanquée de deux tours crénelées et soutenues d'or, à la
herse de sable, surmontée d'un comble ou chef, parti de deux traits formant trois
quartiers ; le 1er des comtes militaires ; le 2e de gueules au lion d'or ; le 3e de sinople
au croissant d'argent, les pointes à dextre, embrassant une étoile du même.
Hommages et jugements [modifier]
Hommages posthumes [modifier]
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Le maréchal Sébastiani est inhumé à l'hôtel des Invalides en vertu d'un décret de
Louis-Napoléon Bonaparte en reconnaissance de ses services militaires et
diplomatiques.
Son nom est inscrit sur le côté Ouest de l'arc de triomphe de l'Étoile.
Références [modifier]
Wikisource propose un ou plusieurs textes de ou sur Horace Sébastiani.
Sources [modifier]
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« Horace Sébastiani », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.),
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
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« Horace Sébastiani », dans Louis de La Roque, Catalogue historique des généraux
français, connétables, maréchaux de France, lieutenants généraux, maréchaux de
camp, 1896-1902 [détail édition](Wikisource)
« Horace Sébastiani », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des
armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
« Horace Sébastiani », dans Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny,
Dictionnaire des parlementaires français (1889-1891), XIXe siècle [détail
édition](Wikisource)
Bibliographie [modifier]
De nombreuses notices ont été consacrées à Horace Sébastiani : Loménie (Galerie des
contemporains illustres, tome VIII), Sarrut et Saint-Edme (Hommes du jour, tome I, première
partie), Mémoires tirés des papiers d'un homme d'État, Rabbe, Viellh de Boisjolin et SaintePreuve (Biographie universelle et portraits des contemporains), Moniteur de l'armée (juillet
1851), général Lavoestine (Notice biographique du maréchal Sébastiani, Paris, 1851).
Notes [modifier]
1. ↑ Sébastiani a été fait comte de l'Empire le 31 décembre 1809. On a
prétendu que Napoléon l'avait fait duc de Murcie, mais cette
allégation ne repose sur rien de sérieux. Contrairement à ce qu'on
lit parfois, il n'a jamais été baron, ce titre ayant été conféré en 1810
à son oncle Mgr Louis Sébastiani de La Porta, évêque d'Ajaccio.
2. ↑ Les lettres patentes du Premier Empire lui donnent, comme à son
oncle, le nom de Sébastiani-Porta. Sous la monarchie de Juillet, en
1841, les lettres de concession du titre de comte à ses frères Ange
et Tiburce leur donnent le nom de Sébastiani della Porta,
également orthographié Sébastiani de La Porta, simple
intercalaison d'une particule rarement admise par la Chancellerie de
l'Empire.
3. ↑ dont il se prétendit ensuite le parent
4. ↑ Il se montra dans cette occasion tout dévoué aux intérêts de son
compatriote, et sut habilement seconder l’audace de Lucien
Bonaparte, et ce fut sans doute en reconnaissance de ce service que
Napoléon le combla dans la suite de ses faveurs.
5. ↑ cité in Louis de La Roque, Op. cit.
6. ↑ Revue des Deux Mondes, 15 décembre 1833, cité in P. de La
Roque, Op. cit.
7. ↑ Maria de las Mercedes Santa Cruz y Montalvo, comtesse de
Merlin, Souvenirs et mémoires de Madame la comtesse Merlin
(1789-1852), Paris, Mercure de France, 1990
8. ↑ cité par le Dictionnaire des parlementaires français
9. ↑ ibidem
10.↑ Il s'y rattachait par la famille de la grand-mère de sa première
femme, née Marie Jeanne Olympe de Bonnevie, marquise de
Vervins.
11.↑ 70 voix sur 75 votants et 179 inscrits
12.↑ 22 voix sur 33 votants
13.↑ Le nom ne semble pas être un pseudonyme : Pierre Paul Benoît
Pompéï fut préfet de l'Yonne en 1830-1833.
14.↑ 117 voix sur 196 votants et 227 inscrits contre 77 à M. de Brancas
de Céreste
15.↑ cité par le Dictionnaire des parlementaires français
16.↑ P. de La Roque, Op. cit.
17.↑ 137 voix sur 198 votants et 218 inscrits contre 59 à M. de
Caffarelli
18.↑ 148 voix sur 194 votants et 218 inscrits contre 41 à M. de Floirac
19.↑ 178 voix sur 195 votants et 218 inscrits
20.↑ 203 voix sur 319 votants et 366 inscrits contre 114 à Jacques
Laffitte
21.↑ 102 voix sur 105 votants et 161 inscrits
22.↑ Voici l'intervention de Sébastiani telle qu'elle est retranscrite au
Moniteur (1831, p. 1691) : « Le gouvernement a communiqué tous
les renseignements qui lui étaient parvenus sur les évènements de
la Pologne. Il a appris qu'une capitulation avait mis au pouvoir des
Russes la ville et la place de Varsovie ; que l'armée polonaise
s'était retirée dans les environs de Modlin ; que 36.000 hommes se
trouvaient en Bolaquie, et qu'enfin au moment où l'on écrivait, la
tranquillité règnait à Varsovie. »
23.↑ 168 voix sur 315 votants et 394 inscrits contre 145 à M. Jourdin
24.↑ 95 voix sur 97 votants et 151 inscrits
25.↑ 82 voix sur 144 votants et 154 inscrits
26.↑ 98 voix sur 137 votants
27.↑ 102 voix sur 102 votants
28.↑ « Ses discours, écrit La Roque, ne furent pas à la hauteur de son
ancienne réputation ». Selon un biographe du temps, cité par le
même auteur : « Nous n'avons vu Sébastiani qu'à l'époque où
vieux, cassé, goutteux, les traits affaissés, les yeux éteints, la parole
lourde il n'éveillait pas même un souvenir de son brillant passé ; il
avait cependant été distingué par sa beauté (disons par le charme de
sa personne), par son élégance et son esprit au moins autant que par
sa bravoure. L'abbé de Pradt l'appelait le "cupidon de l'Empire". »
29.↑ 97 voix sur 117 votants et 157 inscrits
30.↑ 102 voix sur 102 votants et 155 inscrits
31.↑ 186 voix sur 190 votants et 253 inscrits
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député de l'Aisne • Ancien député de la Corse • Personnalité politique de la monarchie de
Juillet • Ministre français des Affaires étrangères • Ministre français de la Marine • Maréchal
de France • Ambassadeur français • Légion d'honneur • Noblesse d'Empire • Naissance en
1772 • Décès en 1851
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