Horace Sébastiani
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Le maréchal Sébastiani. D'après un portrait par Franz Xaver Winterhalter, 1841.
Horace François Bastien Sébastiani, comte1 de La Porta2 et de l'Empire, né à La Porta, près
de Bastia (Corse), le 17 novembre 1772 et mort à Paris le 20 juillet 1851, est un militaire,
diplomate et homme politique français.
Il s'est illustré pendant les guerres de l'Empire et a été ambassadeur à Constantinople (1806-
1808), avant de jouer un rôle politique de premier plan sous la monarchie de Juillet, qui le fit
maréchal de France, ministre de la Marine et des Colonies (11 août 1830 - 17 novembre 1830)
et ministre des Affaires Etrangères (17 novembre 1830 - 11 octobre 1832).
Sommaire
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1 Biographie
o 1.1 Sous la Révolution et l'Empire
1.1.1 Campagnes d'Italie
1.1.2 18 brumaire
1.1.3 Missions diplomatiques en Orient
(1802-1805)
1.1.4 Ambassadeur à Constantinople
(1805-1808)
1.1.5 Guerre d'Espagne (1808-1811)
1.1.6 Campagne de Russie (1812)
1.1.7 Campagne de Saxe (1813)
1.1.8 Campagne de France (1814)
1.1.9 Aux Cent-Jours
o 1.2 Sous la Restauration
o 1.3 Sous la Monarchie de Juillet
2 Armes
3 Hommages et jugements
o 3.1 Hommages posthumes
4 Références
o 4.1 Sources
o 4.2 Bibliographie
o 4.3 Notes
Biographie [modifier]
Fils de Joseph-Marie Sébastiani, tailleur, et de la signora Maria Piétra Francesca Alterice
Franceschi, Horace Sébastiani fut élevé par son oncle Louis Sébastiani, qui était prêtre et
devait devenir évêque d'Ajaccio en 1802 et baron de l'Empire en 1810. Il fut d'abord destiné à
la carrière ecclésiastique, mais la Révolution française vint contrarier ce plan : pour fuir les
troubles de la Corse, la famille Sébastiani fut contrainte de passer en France où le jeune
Horace obtint un brevet de sous-lieutenant d'infanterie au régiment de Vintimille (27 août
1789).
Sous la Révolution et l'Empire [modifier]
Horace Sébastiani en uniforme de lieutenant du 49e régiment d'infanterie de ligne en 1793.
Portrait par Jean-Baptiste Guérin (1783-1855), 1835. Château de Versailles.
En 1793, Sébastiani rejoignit comme lieutenant son bataillon qui servait en Corse, et remplit
les fonctions d'agent militaire auprès des représentants du peuple en mission. Il passa, en juin
1794, à l'armée des Alpes et devint aide de camp du général de Casabianca et fut incorporé
avec le grade de capitaine dans le 9e dragons.
Campagnes d'Italie [modifier]
Il se distingua dans la première campagne d'Italie, fut blessé à Dego (14 avril 1796) et fut
nommé chef d'escadron par le général Marceau (22 septembre 1797) pour sa belle conduite à
Arcole, puis promu chef de brigade par le général Moreau (20 avril 1799) un mois après la
bataille de Vérone (26 mars 1799).
Fait prisonnier avec la division Sérurier, dont faisait partie son régiment, surprise à Verderio
(28 avril 1799), il fit de vaillants mais inutiles efforts pour s'ouvrir un passage à travers les
rangs de l'armée russe, commandée par Souvorov, et fut obligé de se rendre. Après une courte
captivité, il fut échangé et put rentrer en France.
18 brumaire [modifier]
Au 18 brumaire, Sébastiani était en garnison à Paris avec son 9e dragons, dont il était
désormais le colonel. Il prêta à Napoléon Bonaparte3 l'appui de ses soldats pour chasser les
députés récalcitrants à Saint-Cloud4, et, le 20 brumaire, on put lire au Moniteur une adresse du
9e dragons et de son colonel aux consuls pour les féliciter des « changements salutaires qui
venaient de s'opérer »5.
Il combattit ensuite à la bataille de Marengo, et fut chargé, après la victoire, de poser, de
concert avec Marmont, les bases de l'armistice de Trévise.
C'est alors un jeune homme particulièrement séduisant : « Il a reçu de la nature, écrit Adolphe
Loève-Weimars, un physique des plus séduisants, une de ces allures qui font insurrection dans
les salons et dans les boudoirs ; il est d'une taille moyenne, mais bien prise ; tous ses gestes
sont gracieux [...] Sa figure longue et pleine a quelque chose d'angélique et de Chérubin, de
longs cheveux bouclés encadrent merveilleusement sa tête harmonieuse, qui semble une
conception raphaélique. »6 « Il causait, dit la comtesse Merlin, avec une grâce à nulle autre
pareille, car, même lorsqu'il s'écoutait trop, ce qui lui arrivait souvent, on se sentait porté à lui
pardonner en faveur de sa physionomie fière et sympathique. »7
Missions diplomatiques en Orient (1802-1805) [modifier]
La paix d'Amiens marqua le début de la carrière diplomatique de Sébastiani : il fut chargé
d’une mission importante en Orient : parti le 16 septembre 1802, il fut chargé de faire
reconnaître le drapeau de la République cisalpine à Tunis et à Tripoli, puis il se rendit à
Constantinople pour y faire des propositions d'alliance.
Il fut ensuite envoyé en Égypte, où il somma le général anglais Stuart d'évacuer Alexandrie
comme le stipulait le traité d'Amiens, et effectua également une mission près de Djezzar
Pacha, pacha de Saint-Jean-d'Acre, ainsi qu'auprès des puissances barbaresques, pour tenter
de les attacher à la France dans la prévision d'une attaque contre les Indes anglaises.
Ayant réussi dans cette négociation difficile, il obtint à son retour le grade de général de
brigade le 29 août 1803 et alla prendre le commandement d'une brigade de dragons au camp
de Boulogne, puis il fut chargé de surveiller pendant quelque temps les côtes de Bretagne.
Ambassadeur à Constantinople (1805-1808) [modifier]
Lors de la campagne d'Autriche, il se distingua à Hollabrunn et à Austerlitz, où il fut
grièvement blessé, ce qui lui valut le grade de général de division le 21 décembre 1805. Il
reçut alors une nouvelle mission diplomatique en étant appelé à l'ambassade de
Constantinople (2 mai 1806), avec pour mission de tenter de rompre l'alliance de la Sublime
Porte avec la Russie et l'Angleterre.
Sébastiani déploya beaucoup d’habileté dans son ambassade, et décida Sélim III, dont il s'était
fait un ami, à faire alliance avec Napoléon et à déclarer la guerre à la Russie dès le 7
décembre 1806. Il avait eu à lutter, avant d’arriver à ce résultat, contre l’influence de
l’Angleterre, qui prodiguait ses subsides pour maintenir sa prépondérance en Turquie, et
contre la frayeur qu’inspirait aux ministres turcs la pensée d’une guerre avec la Russie.
Le gouvernement anglais, alarmé du traité conclu entre Sélim et Napoléon, donna à son
amiral Duckworth l’ordre de franchir les Dardanelles, et d’aller imposer au Sultan l’abolition
de ce traité. En janvier 1807, la flotte anglaise, forçant le passage des Détroits, vint jeter
l'ancre sur le Bosphore, en face du Sérail dans une attitude imposante, et demanda
impérieusement au Sultan de renoncer à l’alliance de la France, de renvoyer l’ambassadeur
français et de mettre l’escadre turque en dépôt entre les mains de l’Angleterre, jusqu’à ce
qu’un traité de quadruple alliance eût été conclu entre cette puissance, la Russie, la Turquie et
la Prusse.
Cette nouvelle consterna les Turcs, effrayés à l’idée de se voir engagés dans une guerre
maritime qui, en effet, eût été désastreuse pour eux et le Sultan, n’apercevant aucun moyen
d’échapper au danger qui le menaçait, écrivit au général Sébastiani qu’il se voyait, à regret,
forcé d’obtempérer aux ordres de l’amiral anglais, et de le prier de se retirer. Le général
répondit qu’il n’en ferait rien et attendrait avec confiance une décision plus digne du Sultan,
qu'il finit par convaincre de résister. Aussitôt il se mit à préparer des moyens de défense. On
avait ouvert avec l’amiral anglais des négociations qui, portant sur des détails de forme,
traînèrent en longueur et donnèrent le temps d'armer les batteries de la côte. Sous la direction
de l'ambassadeur de France, le peuple travailla avec ardeur et, en moins de cinq jours, 600
bouches à feu, cent chaloupes canonnières, une ligne de vaisseaux rasés et embossés
menacèrent l'escadre anglaise qui se hâta de repasser le détroit, non sans perdre deux corvettes
et 500 hommes (février 1807).
Ce succès diplomatique et militaire fut toutefois de peu de conséquence. En effet, Napoléon Ier
ayant trahi la Turquie dans un article secret du traité de Tilsit, la prépondérance russe et
anglaise finit par l'emporter. Sélim III fut déposé et Sébastiani, après avoir demandé son
rappel, quitta Constantinople le 27 avril 1808 et rentra en France au mois de juin suivant. Il
avait été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 7 avril 1808.
Le jour même de sa nomination comme ambassadeur (2 mai 1806), il avait épousé Antoinette
Jeanne Françoise (dite Fanny) Franquetot de Coigny, fille du duc de Coigny, petite-fille du
second maréchal de Coigny, qui mourut en couches à Constantinople le 8 mai 1807 après
avoir donné naissance à une fille, Françoise Alterice Rosalba (dite Fanny) Sébastiani, née le
14 avril 1807.
Guerre d'Espagne (1808-1811) [modifier]
Le 22 août 1808, Sébastiani fut envoyé en Espagne comme commandant du 4e corps, et
concourut aux opérations de l'armée d'occupation sous les ordres du maréchal Lefebvre, qu'il
remplaça dans son commandement en janvier 1809.
Après forcé le passage de la Guadiana, il battit le duc de l'Infantado à la bataille de Ciudad
Real (27 mars 1809), il s'empara des dépôts d'armes que les Espagnols avaient constitués au
pied de la Sierra Morena et, revenant sur ses pas sur l'ordre du roi Joseph, il prit part à la
bataille indécise de Talavera.
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