LUSVEN Marion POEDRAS Luc-Erwan 14/09/10 Parasitologie

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LUSVEN Marion
POEDRAS Luc-Erwan
14/09/10
Parasitologie, mycologie médicale, Guiguen
MYCOLOGIE MEDICALE :
CLASSIFICATION DES
ORGANISMES
I - Historique
1760 : Classification de Linné définit 2 règnes :
- animaux : protozoaires, métazoaires
 végétaux : plantes, algues, champignons
Nous utilisons toujours à l'heure actuelle cette classification : on attribue un nom de genre (en
majuscule) ainsi qu'un nom d'espèce (en minuscule) : ex : Homo sapiens
1866 : Classification de Haeckel définit 3 règnes :
- animaux : métazoaires
- végétaux : plantes, algues, champignons
 protistes : protozoaires, bactéries, myxomycètes
1969 : Classification de Wittaker définit 5 règnes :
- monomères (bactéries)
- protistes
-champignons
- végétaux
-animaux
NB : les parasites appartiennent aux animaux et aux champignons
II- Mycologie d'hier et d'aujourd'hui
Les champignons sont connus depuis toujours (sous leur forme macroscopique)
- Antiquité : on leur attribuait un rôle maléfique (il permettaient de tuer)
- Epoque romaine : intérêt culinaire
- XVIe siècle : début de la mycologie microscopique
- 1730 Micheli : études des micro-organites (spores) : 1ère tentative de classification
- XIXe siècle : début de la mycologie moderne, travaux de La Fries, de Corda, de Saccardo
- 1850 : Du Barry dénombre 900 espèces ( livre )
- 1900 : Sabouraud : mise au point d'un milieu de culture gélosé( sucré, peptonée ). Celui ci est
toujours utilisé (on n'a pas encore trouvé mieux même si on y a apporté des modifications comme
l'ajout d'antifongiques ou d'antibiotiques selon le microorganisme que l'on souhaite étudier)
- 1910 : Villemin : étude des différents spores fongiques
- milieu XXe siècle : Masson et Hugues : classification des champignons sur la base des formes de
spores
- 1970 : Baron, Ellis : classification sur les modes de formation des spores
- 1983 : Ainswork er Bisby’s : dictionnary of the fungi
- dernière decennia: ultrastructure de la paroi, biologie moléculaire contribuent à la taxonomie
On s’intéresse aux champignons microscopiques mais ils possèdent la même structure que les
macroscopiques. Les champignons sont fabriqués de mycélium (= thalle) et il en existe deux types :
- le mycélium végétatif qui parcourt le sol ou la gélose à la recherche des éléments nutritifs
pour le champignon et qui n’est pas visible.
- le thalle reproducteur visible à la surface contenant les spores de reproduction qui
deviendront micromycètes.
III
Facteurs
favorisants
développement d’une mycose :



pour
le
Les champignons sont opportunistes. Ainsi, on les a vu se développer avec les avancées
médico-chirurgicales qui fragilisent l’organisme :
 Antibiotiques (ATB) utilisés en trop grosse quantité ou trop longtemps
 Corticoïdes
 Immunosuppresseurs
 Greffes +++ (les patients sont donc mis dans des chambres stérile à flux laminaire)

Le prolongement de la vie : plus on vieillit, plus on est susceptible de développer des mycoses
(buccales ++)
L’essor du SIDA : multiplication des mycoses. Le cryptocoque est un champignon marqueur
du SIDA dans 95% des cas.
IV - Infections fongiques nosocomiales
1980-1990 : 2 à 4% des hospitaliers
1990-2000 : 4 à 6% des hospitaliers
On atteint maintenant les 7%
 Candidoses : 78, 3% de ces infections, sont de bon pronostic sauf en cas de septicémie.
 59,7% : Candida albicans
 18,6% : autres espèces Candida
 Aspergilloses : 1,3% des infections. Celles ci font peur : si elles sont développées lors d'une
maladie (par exemple lors d'une aplasie), elles entrainent la mort dans 80% des cas...
Dans les années 1950, on connaissait environ 70 champignons parasites (10 à l'origine de myoses
profondes, 15 de mycoses des muqueuses et 40-50 dermatophytes ( la teigne par exemple). En 2006,
on en avait identifié plus de 550. Cette augmentation s'explique par le fait qu'ils sont opportunistes et
qu'avec les progrès de la science on sait mieux les identifier.
Tous les champignons se multiplient de manière asexuée. Mais parfois une reproduction sexuée est
possible. Quand dans le sol, un thalle – rencontre un thalle +, il y a production d'un œuf. Ce zygote
contient des spores issues d'un mélange des deux thalles. Ce mode concerne moins de 1000 espèces de
champignons. (Ceux ci possèdent un nom différent selon qu'ils soient issus d'un reproduction sexuée
ou non)
V – Classification
Elle est utilisée en pratique courante par le médecin et regroupe les champignons en 3 catégories :
A - Champignons levuriformes (moins de 1000)
Protistes : champignons unicellulaires possédant un noyau car ils appartiennent aux eucaryotes. Cette
cellule va germer ie bourgeonner. Une fois le bourgeon mûr, il se sépare de la cellule mère pour
donner un cellule fille qui va bourgeonner à son tour. un poly-bourgeonnement est possible également
800 espèces réparties en genres :
 Candida : le plus important en pathologie humaine,
 Crypotococcus : peut être dangereux chez les immunodéprimés. C'est ainsi un marqueur du
sida. Commensale chez les pigeons
 Malassezia : tâches sur la peau
 Trichosporon : cutaneum : rare, pathogène
 Rhodotorula : levure rouge sur culture sabouraud, non pathogène
 Saccharomyces : permet à la bière de mousser, au pain de lever, au vin de fermenter, c'est
donc un champignon utile
B - Champignons filamentaux
Unicellulaires, allongés, peuvent être cloisonnés (« septés ») ou non (« siphonné » )

Les Dermatophytes : ne peuvent survivre que sur de la kératine morte (comme les plumes
d'oiseau) ou vivante (phanères, ongles, peau), 50 espèces, entrainent des maladies

Les Moisissures : la casi totalité des 100000 espèces existantes, 3700 genres, toutes
opportunistes (plusieurs interpellent le médecin selon l'état du malade) poussent dans des
protéines et tissus en décomposition
 Aspergillus : les plus graves
 Alternaria : attaque les feuilles de rosier, laurier... (trous entourés de marron).
(pathogène sur les immuno- déprimés)
 Fusarium : dans les eaux (étang) et dans les paumes de douche mal nettoyés (même à
l'hosto)
 Penicilium : pourriture des fruits, du camenbert, roquefort = penicilium roquefortii
 Mucorale
Les moisissures nous attaquent peu mais sont de mauvais pronostic quand elles le font.
C - Champignons dimorphiques
Peuvent adopter les 2 formes (levure et filament) mais pas n importe comment : Ils sont sous forme de
levures quand ils sont chez l'Homme ou l'animal, filamenteux dans leur milieu naturel et sur les
géloses.

Histoplasma : marqueur du SIDA

Coccidioidomyces immitis

Blastomyces

Sporothrix schenkii

…
Une quarantaine d’espèces responsables de mycoses exotiques.
VI- Facteurs favorisant les mycoses
la barrière cutanéo-muqueuse nous protège des agressions extérieures
- Locaux :
 Macération (lors de sudation excessives pieds principalement)
 Cathéter-sonde (ex : drains contaminé utilisé pendant la chir)
 Trauma
 Brûlure
 Radiothérapie
 Toxicomanie par voie IV
 Interventions chirurgicales (digestives, cardiaques)
 Cavité préformée
- Physiologique :
 Nouveau-né, et surtout prématuré (non immunisé, flore non équilibrée)
 Vieillard (dents déchaussées et dentier sont sources de mycoses baisse des défenses
immunitaires)
 Grossesse (le pH vaginal est alors favorable au développement du Candida)
 Oestroprogestatif (pH)
– Endocrinien :
 Diabète : le champignon adore le sucre
- Déficit immunitaire
 Acquis : SIDA
 Iatrogène : chimiothérapie aplasiante, greffe d’organe et de moelle
- Thérapeutique :
 Antibiothérapie
 Corticothérapie
 Traitement immunosuppresseur
VII- le réservoir des champignons

Le sol +++ ( champignons géophiles)

Animaux (champignons zoophiles) : sur poils, becs d'oiseau, cornes...

Hommes (champignons anthropophiles) = parasite permanent, transmis via contact avec le sol
et/les animaux
VIII- épidémiologie des mycoses
A- Source de contamination :
- Homme-environnement
 Inoculation par écharde (sporotrichose, chromomycose, maduromycose)
 Inhalation de poussières (histoplasmose (chauve-souris), coccidioïdomycose,
cryptococcose (marche), aspergillose (mur))
- Homme-animal
Dermatophytes
- Contact inter-humain
 Candidose (mère-enfant, IST)
 Teignes scolaires (dermatophytes)
B- rôle du biologiste
1- Prélever ou s’assurer de la bonne qualité du prélèvement
2- identifier avec précision et rapidité l’agent fongique en cause
3- orienter le choix thérapeutique du clinicien
4- suivre l’évolution de l’infection ou le contrôle du traitement
5- rechercher l’origine d’une épidémie fongique nosocomiale
C- Prélèvement : comment ?
Récipients stériles et acheminement rapide au laboratoire
1 - Mycoses superficielles
 Pityriasis versicolor : cellophane adhésive collé sur la lésion
 Lésion suintante : écouvillon
 Lésion ulcérée ou nécrotique : écouvillon ou biopsie
 Lésion squameuse sèche : en périphérie de la lésion,squames grattées (eczema,
herpès)
 Ongle : à la limite ongle malade/sain
 Cheveux : à la pince à épiler, au centre de la lésion
2 - Mycoses profondes
 Liquides : LCR, sang, urines, ascite (pas de levure à l'état normal )
 Biopsie d’organe
D- Argument en faveur de la responsabilité d’un
champignon opportuniste dans une lésion
La présence q'un aspergillus n'est pas nécessairement synonyme d'aspergillose surtout si le sujet est
bien portant et ne présente aucuns facteurs favorisants!

Facteur favorisants : Locaux et/ou Généraux

Examen direct positif (ou histologie positif)

Une seule espèce de champignon est isolée (sur plusieurs points d’ensencement)

La répétition des prélèvements montre toujours le même champignon à l’isolement
E- outils usuel de diagnostic

Mise en évidence du champignon dans les lésions
 Examen direct +++ il est systématique
 Histologie

Isolement du champignon :
 Culture: sabouraud +++ , 24/48h pour les levures ; 10 jours pour les moisissures ; 3
semaines pour les dermatophytes
 Inoculation à l’animal (très rare )

Identification du champignon :
 Critère macroscopique : aspect, couleur...
 Critère microscopique ; spore...
 Critère biochimiques

Réactions sérologiques :
 Anticorps circulants
 Antigènes circulants
IX - Antifongiques
Pendant très longtemps, l'arsenal thérapeutiqu est resté très réduit.
- 1903 : iodure de potassium (toujours utilisée aujourd'hui)
- 1950 : polyène
- 1950 : nystatine
- 1955 : amphoténicine B (toujours standart pour mycoses profondes mais néphrotoxique)
- 1958 : groséofulvine (dermatophytes)
- 1963 : 5-flurocytosine : TOUJOURS en association avec un autre antifongique car entraine
une resistance dans 50 % des cas si non associé.
- 1969 : imidazolés
- 1969 : miconazole
- 1969 : éconazole
- 1977 : kétoconazole
- 1985 : triazole
- 1987 : fluconazole
→ les azoles sont les plus utilisés et le triazole et le plus fort
- 1990 : allylamine : terbinafine
- 1990 : morpholine : amorolfine
- 1990 : vecteurs lipidiques et ampho B permet de diminuer la néphrotoxicité
- 1993 : itraconazole
- 2000 : voriconazole
- 2003 : posaconazole
- 2005 : caspofongine
- 2009 : micafongine
Conclusion :

Protocole thérapeutique
 Guérison ou prolongement de la vie
 Augmentation des infections opportunistes
 Extension du spectre clinique
 Emergence de nouvelles espèces

Espoirs
 Diagnostic plus précoce (espèces affinées de plus en plus rapidement grâce à :
 Sérologie ( Ag circulant)
 Biologie moléculaire
 Adaptation des thérapeutiques antifongiques guidées par des antifongigrammes, CMI,
dosage sérique
 Nouveaux antifongiques : triazalés, allylamine, vecteur lipidique

Mesures préventives
 Locaux
 Utilisation d’un flux laminaire
 Maintenance des circuits de climatisation
 Traitement antifongique des peintures, faux plafonds
 Malades
 Décontamination fongique digestive systématique
 Surveillance de la nourriture (épice, fruits). Il y a par exemple plus de 100000
spores de champignons dans 1g de poivre!
 Ablation des cathéters le plus vite possible
 Education sanitaire (fleurs, plantes), IL NE FAUT JAMAIS AMENER DE
FLEURS A UN IMMUNODEPRIME.
LEVURES
(=levuriformes)
Thalle unicellulaire et multiplication asexuée par mono ou poly-bourgeonnement : 83 genres, 800
espèces.
Principaux genres rencontrés en pathologie:

Candida : filamenteux (Candida stricto sensu)
Non filamenteux (ex : Torulopsis)

Cryptococcus

Trychosporon

Malassezia
I – Candida 166 espèces
Nous sommes tous porteurs de Candida.
1)Endo-saprophytes : ils appartiennent à la flore naturelle. Ex : C.albicans :présent dans le tube
digestif des hommes et animaux
2)Endo-exo-saprophytes
 C. tropicalis (muqueuse): n'est pas forcément tropical
 C. glabrata (muqueuse) (ex : Torulopsis)
 C. famata (tube digestif)( ex : Torulopsis)
 C. guillermondii (peau + arbre trachéobronchique)
 C. parapsilosis (ex C. parakrusei) (peau + arbre trachéobronchique)
3)Exo-saprophytes (vivent dans : sol-végétaux-eau-fruits-jus de fruit- lait)
 C. krusei :
 C. kefyr (ex C.pseudotropicalis)
 C. inconspicua (ex Torulopsis)
Commentaires des diapos 3 à 32 du PDF du prof « Mycologie médicale – Les levuroses » (dispo
actuellement sur le réseau péda et prochainement sur l'ordi de la corpal...)
- Une candidose a souvent pour origine un désequilibre de la flore parasitaire naturelle et a pour
conséquences :
au niveau buccal : présence d'un « muguet » blanc voire même noir sur la langue et la face interne des
joues + lèvres fendillées (« perlèche » = candida le plus souvent. Ancien diagnostique du SIDA.
- Oesophagites a candida avec possible rétrécissement
- anite à Candida : (prurit anal toute la journée) qui peut auto-ensemencer la flore vaginale :
- vaginite à Candida qui peut être alors transmise au partenaire sexuel :
- balanite à Candida
de manière générale : tous les plis peuvent être atteints : ombilic, sous les aisselles, sous les seins,
entre les doigt, sous les ongles (atteinte toujours proximale pouvant aller jusqu'à une onigodystrophie
complète)
- atteinte des ongles au niveau proximal avec un bourrelet inflammatoire au niveau des ongles =
perionyxis, dernier tiers de l'ongle aplatit.
- mais si on a un passage dans le sang circulant (par la barrière intestinale, par le biais d'un cathéter
contaminé...) septicémie et si survie sans traitement on développe alors une candidose viscérale :
cerveaux et foie principalement
Commentaire de la diapo 33 : pour différencier les 166 espèces différentes on a recours à des tests
biochimiques : on teste ce que la levure assimile, les résultats étant annalysés par une machine
techniques de diagnostic:
sur le chrome agar: les levures se colorent différentiellement
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