1 BEAUD S. et WEBER F. : "Guide de l'enquête du terrain, produire et analyser des données
ethnologiques", Editions de la Découverte, Paris, 1998.
2 GERAUD M-O., LESERVOISSIER O. et POTHIER R. : "Les notions clefs de l'ethnologie",
Sociologie et analyses et textes, cursus, Armand Colin, Paris 1998.
3 LAPASSADE G. : "La phénoménologie sociale et l'ethnométhodologie", textes donnés par l'auteur,
Université de Paris 8, Vincennes Saint-Denis, 1992
3'LAPASSADE G. : "Les micro sociologies", Anthropos, Paris, éditions Economica, 1996.
4 DE LUZE H. : "L'ethnométhodologie", Préface de Remi Hess, Anthropos, Paris, Editions
Economica, 1997
5 BLANCHET A. et.GOTMAN A. : "L'enquête et ses méthodes d'entretien", Editions Nathan, 1992.
6 PINEAU G. et LE GRAND J-L. : "Les histoires de vie", P.U.F : Que sais-je", Paris, 1ère édition
1993 et 2ème édition 1996.
Contexte et place dans la recherche : les méthodes et leurs limites seront revisitées dans cette étude
microsociologique par approche ethnographique en terrains difficiles, en effet nous avons du hybrider les
méthodes pour le recueil des données, nous décrirons toute les difficultés éthiques et épistémologiques
pour accéder aux paroles et aux écritures pour ceux et celles qui le pouvaient.
1 BEAUD S. et WEBER F. : "Guide de l'enquête du terrain, produire et analyser des données
ethnologiques", Editions de la Découverte, Paris, 1998.
Introduction
Page 8 : " Celui du terrain de l’ethnographe : présence longue sur place, établissement de relations de
proximité et de confiance avec certains enquêtés, écoute attentive et travail patient de plusieurs mois ou de
plusieurs années. L’ethnographie a pour vocation originaire de rendre la parole aux humbles, à ceux qui
par définition n’ont jamais la parole : tribus isolées en terrain exotique, peuples colonisées (ethnologie
traditionnelle), classes dominées ou groupes en voie de disparition dans les sociétés développées
(ethnologie chez soi). Lorsque l’ethnographe des sociétés contemporaines est trop près de son objet, il lui
faut prendre de la distance, s’éloigner pour mieux voir. C’est alors qu’il a besoin du sociologue qui, lui, a
mis au point des outils pour observer, au niveau macrosociologique, la réalité sociale. L’ethnographie ne
juge pas, ne condamne pas au nom d’un point de vue supérieur. Elle cherche avant tout à comprendre, en
rapprochant le lointain, en rendant familier l’étranger. Ce faisant elle rend les choses, les personnes et les
événements plus compliqués qu’ils ne paraissent. Parce que l’ethnographe s’astreint à un long travail de
description-interpréatation les deux vont de pair il met au jour la complexité des pratiques sociales les
plus ordinaires des enquêtés, celles qui vont tellement de soi qu’elles finissent par passer inaperçues,
celles qu’on croit naturelles parce qu’elles on été naturalisées par l’ordre social : pratiques économiques,
alimentaires, scolaires, culturelles, religieuses ou politiques, etc ".
Pages 10 et 11 : " Même si elle s’efforce toujours de respecter des normes de scientificité et ne cesse de
s’interroger sur l’étrangeté du fait social, l’enquête ethnographique dans les sociétés contemporaines n’est
pas un outil neutre de la science sociale. Elle est aussi l’instrument d’un combat à la fois scientifique et
politique. "
"On ne s’étonnera donc pas que le regard ethnographique dérange, comme celui du photographe ou du
documentariste. Il montre sans fard les choses et les hommes tels qu’ils sont. Il porte une attention
clinique aux actions et aux relations. Ce faisant, il peut gêner, froisser, mettre mal à l’aise ou contribuer à
mettre en cause ".
Page 12 : " Il y a une chance pour une ethnographie sociologique, qui fasse de l’explicitation des
conditions singulières de l’enquête une exigence systématique. L’enquête engage l’analyse.
L’ethnographie sociologique promeut non seulement une certaine conception de la sociologie non
spéculative, empirique, fondée sur des enquêtes bien faites, réflexive mais aussi un apprentissage de la
sociologie comme un métier ".
Mon analyse : le handicap et la situation de handicap renforce tous les points que les auteurs mettent à jour
par exemple : l'étrangeté, les interconnaissances, l'explicitation et la compréhension.On parle ici aussi de
regard, l'image est présente dans l'ethnographie.
Page 15 : " Disons tout de suite la condition fondamentale pour qu’il s’agisse d’une enquête
ethnographique : il faut enquêter sur un milieu d’interconnaissance (Maget M 1953), il faut que vos
enquêtés soient en relation les uns avec les autres et non pas choisis sur des critères abstraits. Dans le cas
contraire, vous faites des entretiens ou des observations qualitatives, vous ne faites pas une enquête
ethnographique. Selon nous, entre enquête quantitative et enquête qualitative (opposition cristallisée dans
les différentes institutions d’enseignement et de recherche), elle se situe plutôt entre enquête mécanique et
enquête réflexive : la première ne se donne pas pour objet les conditions de production de ses données ( ce
sont de purs data) , tandis que la seconde soumet constamment ses données à la réflexion et à la critique
(qu’il s’agisse des indicateurs et des catégories statistiques ou des faits ethnographiques) ".
Mon analyse : notre interconnaissance c'est faite par rapport à des articles ou les personnes étaient
interviewées par les journalistes. Les réseaux des différents handicaps sont en relation avec des personnes
clefs, qui m'ont permis d'installer un réseau rayonnant et foisonnant.
Page 16 : " Sachez d’abord –ce que l’on oublie souvent de dire que l’ethnographe est personnellement et
fortement impliqué dans l’enquête (cf Favret Saada J 1981). Vous ne sortez pas inchangé, voire indemne,
d’une enquête. Vous pouvez en être transformé : vous verrez ensuite les choses et les personnes
autrement. En revanche, les étudiants les moins rétifs à l’attitude exigée par l’enquête ethnographique sont
ceux qui ont, au cours de leur histoire personnelle, connu des expériences sociales contrastées, dans le
monde scolaire comme dans des univers extrascolaires ".
Mon analyse : nous l'avons vécu personnellement maintes et maintes fois classiquement car on sort d'un
entretien approfondi très fatigué voir même comme on dit trivialement vidé.
CHOISIR UN THEME ET UN TERRAIN
Page 23 : " Pour certains d’entre vous, ce sera un moment de perplexité et d’inquiétude. Pour d’autres,
votre choix est fait, vous avez un sujet auquel vous tenez et que vous allez soumettre à votre enseignant ".
Page 24 : " Par sa lenteur et son caractère ingrat, elle peut aussi ne pas répondre directement à d’autres
types d’attente que certaines d’entre vous on t à l’égard de la sociologie : des attentes politiques dénoncer
les injustices sociales, analyser le monde pour le transformer ou des attentes plus sociales, comme par
exemple, aider à réformer ce bas monde, à soulager le malheur humain ".
Page 26 : " L’auto analyse : expliciter vos préjugés et objectiver votre position. Rédiger un projet
d’enquête de cinq à dix pages en réfléchissant à ces différentes question : comment vous est venue l’idée
de ce choix ? Pourquoi avec vous choisi d’étudier le milieu social ou professionnel ? Pourquoi tel lieu
géographique ? Quels sont les sujets que vous avez fuis a priori ? "
Page 27 : " Le thème choisi doit obéir à deux règles ; d’une part, être réalisable en pratique, et d’autre part,
être adossé à des questions préalables ou ) une problématique provisoire minimale, issue de premières
lectures ".
Page 34 : " Il est donc essentiel que la réalisation de votre enquête de terrain soit guidée par une question
de départ qui peut être formulée dans l’univers politico médiatique ou dans l’univers théorico
académique ".
Mon analyse : nous n'avons eu que deux ans pour accumuler des savoir-faire et donc une revue de détails
de la littérature sur les méthodes et sur les terrains s'imposait. Cette thèse se situe sur le terrain éthique et
la question de départ est la suivante : qu'est-ce qui est réglé à l'aube de ce troisième millénaire pour le
handicap ?
ETRE GUIDE PAR UNE QUESTION DE DEPART
FAIRE JOUER LE PRINCIPE D’INTERCONNAISSANCE
Page 39 : " Il faut savoir que, sur un terrain, on ne choisit pas ses enquêtés, ce serait peut-être même le
contraire. On peut interpréter l’enquête comme un marché (Mauger G 1991) se confrontent une offre
explicite de rencontre, de parole (celle de l’enquêteur), et une demande, elle plus souvent implicite, de
parole de la part des enquêtés. Ce qui fait qu’on ne choisit pas ses enquêtés sur des critères objectifs. Bien
souvent dans l’enquête, c’est l’occasion qui fait le larron ".
Page 46 : " Songez donc aux associations, aux traductions juridiques des comportements, aux évènements
préparés et décrits par écrit, aux relations cristallisées dans des objets, des monuments. Préférez-les au
provisoire, au spontané, à l’écume du quotidien : vous les retrouverez plus tard, pour mieux les
comprendre. Ne choisissez pas un thème trop familier. Car le ressort le plus sûr de l’enquête
ethnographique reste de se décentrer pour voir autrement le monde social, pour découvrir sous des faits
apparemment banals, naturels, évidents, des relations sociales, une histoire : le dépaysement permet une
conversion du regard. Il existe différentes façons de dénaturaliser le monde dans lequel nous vivons, de
rompre avec les prénotions, pour parler comme Durkheim. Toute l’ethnographie se présente comme une
tension entre familiarité et étrangeté : soit qu’elle s’efforce de rendre familier ce qui est étranger (c’est le
modèle classique de l’enquête par dépaysement), soit qu’elle s’efforce de rendre étrange ce qui est
familier (c’est le principe de l’enquête par distanciation). L’enquête par dépaysement est dès l’origine liée
au mouvement de réformes sociales. Il s’agit de sortir de son monde et d’entrer dans un autre pour le
réformer : c’est la mission de l’administrateur colonial ou du visiteur social (la dame d’œuvres chez les
pauvres, le criminologue chez les prisonniers). Curiosité et bienveillance vont de pair, entraînant cette
sympathie volontariste qui cherche à rendre supportable la bienfaisance. On va chez les pauvres ou les
sauvages, certes, mais on leur tend la min pour leur dire bonjour et on cherche à les protéger ou à
améliorer leur sort. L’enquête par distanciation est en général exempte de bienveillance ".
Mon analyse : la notion de tension entre familiarité et étrangeté pour les enquêtes par entretiens est très
heuristique et très intéressant à développer.
CHOISIR UN TERRAIN
Page 49 : " Commencez par vous demander dans quels univers sociaux vous êtes déjà pris grâce à vos
activités professionnelles, universitaires, associatives, sportives, ou du fait de vos appartenances locales,
politiques, religieuses, etc. Puis tentez de cibler un univers pas trop familier dans l’ensemble de vos
univers ".
Page 56 : " Or, loin de croire que l’enquête se déroule selon un plan de programmation décidé par
l’enquêteur, on peut dire que, d’une certaine manière, le terrain dicte sa loi à l’enquêteur. Certes, ce
dernier peut réorienter son enquête, développer des tactiques, trouver d’autres accès, esquisser une
nouvelle problématique. Le caractère évolutif, non linéaire, plastique de l’enquête, est fondamental à
prendre en compte pour éviter le phénomène maintes fois constaté, et toujours dommageable, de la
fixation de l’étudiant sur son premier objet d’enquête. Une enquête qui ne transforme pas les termes de la
question de départ est une mauvaise enquête, inutile et inefficace ".
Page 58 : " Rappelons une évidence : il est toujours préférable de s’appuyer sur le désir de connaissance.
Rien ne nous semble plus dangereux et inutile que de s’engager dans un travail de terrain dans la seule
perspective de remplir une obligation universitaire. Le travail par imprégnation sur le terrain, qui se traduit
par l’accumulation d’un matériau hétérogène (sources écrites, observations de divers types, entretiens
informatifs et approfondis), exige la disponibilité mentale de l’enquêteur. Il aiguise le regard du
sociologue de telle sorte qu’il en vient progressivement à connaître les enjeux et les thèmes qui font réagir
les enquêtés et à classer les matériaux selon leur intérêt et leur pertinence par rapport au thème de
l’enquête ".
Page 60 : " N’hésitons à le dire , chercher c’est toujours devenir un brin monomaniaque et obsédé par son
travail, embêter son conjoint, ses amis, sa famille avec son sujet, suspendre, le temps de l’enquête, une
partie de ses engagements antérieurs ou parallèles pour se concentrer sur son travail. Cet investissement de
vous-même dans votre recherche, à condition qu’il soit canalisé et régulé, sera le meilleur moteur de votre
recherche. Il faut donc vous mettre rapidement dans le bain et lire, non de façon désintéressée (comme le
grand public qui se distrait ou se cultive), non de façon scolaire (comme le candidat qui apprend ce qu’il
faut savoir) mais de façon active et inquiète. Préférez les lectures critiques. Recherches cumulatives. Poser
de nouvelles questions à une réalité sociale ".
Page 81 : " C’est aussi apprendre à se faire une opinion critique, à entretenir un rapport soupçonneux,
voire irrespectueux, aux textes (qui apparaissent souvent sacrés lors des premières années du cursus
universitaire), c’est-à-dire en considérant qu’ils peuvent être faillibles, en cherchant les manques ou les
failles dans la démonstration. C’est aussi s’entraîner à poser des questions aux textes que vous lisez ou,
plus exactement, à leur poser des questions issues de votre propre travail de recherche ".
Mon analyse : c'est un peu ce que veut nous dire Bernard Lahire quand il parle du travail de Pierre
Bourdieu, nous sommes tous redevables de son travail entre "dettes et critiques."Il faut interroger en
introspection la genèse de son implication, souvent il existe une culpabilité pour se genre de travail
politique éthique et mon passé para médical trouve aujourd'hui un champ d'expression avec ce concept de
personnes handicapées : entre corps et différence.
Les difficultés rencontrées sont à la mesure de l'intérêt pour ce champ du handicap, qui semble être un
révélateur et un accélérateur de l'altérité et de l'éthique.
CONSULTER LES DONNEES SOCIOLOGIQUES DE BASE
Page 86 : " La presse locale comme source documentaire. Travailler sur le terrain, dans le cadre d’une
monographie, c’est apprendre à connaître la vie locale. Une des particularités françaises en matière de
presse est la faiblesse du tirage des journaux nationaux et, au contraire, la vitalité de la presse régionale ou
locale. On cesse fréquemment de lire cette presse locale lorsque l’on devient étudiant ; on peut même la
regarder avec amusement et un brin de condescendance lorsqu’on est passé du côté du monde intellectuel,
installé dans la grande ville universitaire, loin de son pays, comme s’il y avait un côté un peu ringard à se
tourner vers ce type de lecture. En devenant enquêteur de terrain, vous apprendrez à regarder d’un autre
œil cette presse et à la considérer comme une source documentaire, qui s’avère souvent très riche,
commode à utiliser, notamment lors des premiers moments de l’enquête : photos, prise de positions
publiques, polémiques ou affaires locales, vie politique et sportive, offrent de premier point d’appui pour
les prises de contact. "
Page 87 : "Ces journaux, écrits avec l’aide d’une partie de la population et lus par son écrasante majorité,
sont votre tout premier matériau d’enquête. Vous remarquerez bien vite la récurrence des expressions
entendues à propos du journal local –j’ai l’ai vu sur le journal, c’est marqué sur le journal de ce matin.
C’est d’ailleurs le premier réflexe du sociologue, arrivant sur le terrain, que d’acheter la presse locale du
jour, de se plonger dans cette lecture, pour découvrir ou retrouver le monde de son enquête (cf. : micro
histoire) ".
Préparer d’autres monographies (interconnaissance professionnelle, militante, associative)
Page 90 : " La presse spécialisée.-Il existe presque toujours des publications destinées à un public fermé.
Journaux syndicaux (La Lettre de la FSU…), lettres d’associations à leurs membres (La lettre de l’AFA,
Jardin familial de France, Pour nos jardins), journaux professionnels (La Vie du rail, La Gazette du
palais, Le Quotidien du médecin…). A la différence de la presse vendue en kiosque, ces journaux ne sont
distribués qu’à des adhérents (et non des clients). Il est donc vital de s’en procurer des collections en
passant par des enquêtés abonnés ou en les consultant au siège du journal ".
Mon analyse : les journaux et les revues ainsi que les articles patiemment collectés, m'ont permis
d'installer un réseau d'interconnaissance par la médiation justement les articles que j'ai catégorisés dans ce
que j'ai appelé les "quatre C". J'ai aussi accepter des rôles et des statuts comme le souligne Aron
Cicourel pour avoir une meilleure connaissance des milieux où j'enquêtais.
MENER L’ENQUETE
Le journal de terrain, arme de l’ethnographe
Page 94 : " L’enquête de terrain est une science et non un art. Où, plus exactement, il y a bien un art de
mener l’enquête. Mais l’analyse quotidienne de l’enquête et son compte rendu sous forme de journal de
terrain sont sans ambiguïté du côté de la technique. La description des lieux, des événements, des
personnes et des choses ne requiert pas des qualités littéraires. Au minimum, un journal de bord est
constitué de dates et de noms propres : les noms des personnes que vous rencontrez, le lieu vous les
rencontrez. En général vous y écrivez beaucoup plus : impressions, descriptions, récits ".
Page 97 : " C’est ce qu’on appelle auto-analyse : l’objectivation de vos attentes subjectives, de vos
engagements plus ou moins inavoués, de vos prises de position, elles-mêmes socialement déterminées.
Plutôt que de les censurer à l’avance, de les masquer soigneusement sous une apparence de neutralité,
pourtant impossible, c’est en leur laissant libre cours, le temps de les noter, que vous pourrez mieux vous
en débarrasser ou plus exactement en tenir compte pour la suite de vos interprétations ".
Un nouveau rôle social à tenir
Page 99 : " Lorsque vous devenez enquêteur, vous êtes contraint par la situation, durant tout le temps de
l’enquête, de changer de rôle, de mener une existence différente de votre vie d’étudiant traditionnel
(lecture, cinéma, bibliothèque, resto U, copains, etc…) ou celle d’étudiants salarié. La situation d’enquête
vous coupe de vos réseaux ordinaires (famille, amis), de vos activités et de vos horaires ordinaires ; elle
vous oblige à vous défaire provisoirement de vos appartenances (sociales, familiales, territoriales), à
mettre en suspens une bonne part de votre identisociale antérieure. Pour vous adapter à cette situation
nouvelle, vous allez devoir, d’une certaine manière : changer de peau : changer d’activités, changer
d’horaires, changer de codes de politesse, en me temps que changer de cadre et de relations. Devenir
enquêter, c’est nécessairement devenir un peu bizarre pour autrui dans la vie sociale ordinaire. Vous allez
être celui qui ne cesse de poser des questions, de regarder d’un œil distancié les choses autour de lui, qui
fait bien souvent montre d’une curiosité que les règles ordinaires de la bienséance pourraient qualifier
d’excessive. Jouez sur les mécanismes de la réciprocité ".
Page 108 : " La présence de soi joue ici un rôle important car elle peut conditionner la poursuite de
l’enquête, vous ouvrir ou, au contraire, vous fermer des portes. N’oubliez pas ce que signifie se présenter :
décliner nom et qualité, justifier sa présence, désamorcer les soupçons, offrir une image présentable,
supportable pour vous et pour l’autre (cf. Goffman) ".
Page 118 : " On pourrait dire, en poussant à l’extrême les sentiments de beaucoup d’enquêtés (qui ne sont
qu’une minorité à se prêter d’emblée avec joie à l’enquête) : pourquoi ça tombe sur moi ou sur nous ?
Pourquoi cette guigne ? ".
Chercher des alliés
Page 125 : " L’enquête de terrain se fait par contacts successifs, par arborescence : vous rencontrez Untel,
vous lui expliquez la nature de votre enquête, vous discutez librement avec lui, vous gagnez sa confiance
et à la fin de la rencontre vous lui demandez de vous aider à poursuivre votre enquête ".
Mon analyse : le tact et le soin de la personne sont au centre de l'enquête, les éléments pertinents et les
liaisons avec le laboratoire naissant deviennent de plus en plus intéressantes et arborescentes, à la fin de
cette recherche un immense territoire s'ouvre devant nous. Cela peut paraître paradoxal.
CONCLUSION : LES TEMPS DE L’ENQUETE
Page 131 : " De plus, vous ne pourrez pas travailler si vous n’avez pas des dates butoirs, des deadlines : il
vous faut un calendrier pour ne pas être pris par le temps, pour ne pas vous précipiter au mauvais moment,
pour entremêler le plus efficacement possible des phases de réflexions, de lectures et un travail d’enquête
plus actif. Le déroulement de l’enquête peut être décrit en termes d’hypothèses et de tests. Les hypothèses
se détruisent et se reconstruisent au fil de l’enquête, les tests sont cliniques et non statistiques. Il faut
expliciter vos préjugés pour les traduire en hypothèses, en général mauvaises, que vous vous hâterez
d’infirmer. Puis il faut au cours de l’enquête reformuler de nouvelle hypothèses, que l’on espère plus
pertinentes, avant de les soumettre cette fois à une véritable vérification, certes locale, et qui n’aura pas
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