La fortification des aliments et la satisfaction des besoins en

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La fortification des aliments et la satisfaction des besoins en micronutriments:
Rôle et position de la FAO
Introduction
Les gouvernements, souvent aidés par les organisations internationales et les organisations
non gouvernementales et l'industrie, ont pendant de nombreuses décennies pris des mesures
pour éliminer ou réduire les carences en micronutriments. S'appuyant sur les résultats
impressionnants de réduction des carences en iode obtenus grâce à la fortification du sel de
table avec de l'iode, des efforts ont été faits pour résoudre les autres types de carences en
micronutriments par la fortification des aliments appropriés.
Si de nombreux problèmes technologiques sur la fortification ont été surmontés, même dans
les pays en développement, la communauté internationale qui travaille sur la nutrition
cherche le moyen de donner à la fortification une place plus importante afin de réduire ou
d'éliminer les autres carences en micronutriments. Les efforts visent entre autres la
fortification de différents aliments avec un seul micronutriment, par exemple, la fortification
des huiles végétales et des margarines avec la vitamine A; la double fortification: par
exemple, le sel en iode et en fer, et l'ajout de plusieurs micronutriments associés à des
produits de farine de blé.
La fortification est utilisée avec succès dans les pays développés depuis de nombreuses
années, elle a en effet été largement développée pour assurer un approvisionnement
alimentaire sûr. Les initiatives en matière de fortification ont été développées dans le cadre
de mesures de santé publique ciblées pour résoudre les insuffisances spécifiques en
micronutriments. Les carences en micronutriments dans les pays en développement sont
peut-être mieux caractérisées par l'expression «faim silencieuse» du fait qu’elles existent
dans le contexte de l'insécurité alimentaire où la satisfaction des besoins énergétiques
globaux et la diversité alimentaire restent le défi majeur.
Ce document décrit les différents types d’assistance technique que la FAO peut fournir aux
gouvernements, de concert avec les agences internationales, les organisations non
gouvernementales, les institutions publiques et privées et l'industrie alimentaire pour soutenir
les programmes gouvernementaux de fortification des aliments en micronutriments à
développer et en cours et aussi explorer d'autres stratégies alternatives basées sur les
aliments là où elles peuvent être plus appropriées et durables pour répondre à un plus large
spectre de besoins en micronutriments. Il est important de reconnaître que les programmes
de fortification ont certaines limites et que pour assurer leur succès et leur durabilité, un
certain nombre d'éléments supplémentaires doivent également être réunis.
Le terme «fortification des aliments», signifie l'apport de nutriments à des niveaux plus élevés
que ceux trouvés dans les aliments d'origine. Il est à distinguer de «l'enrichissement» où les
nutriments sont ajoutés à un aliment pour compenser la perte de nutriments lors de sa
transformation. Généralement, la fortification des aliments se fait au niveau industriel, bien
que les ménages ou les communautés puissent eux-mêmes fortifier leurs aliments.
La fortification est souvent entreprise dans le cadre d’un programme national afin d'atteindre
tous les groupes de population d’un pays (par ex., l'iodation du sel). Des programmes de
fortification ciblés peuvent également être mis en place, par exemple, la distribution d'un
biscuit fortifié avec un certain nombre de vitamines et de minéraux dans un programme
d'alimentation scolaire. Dans plusieurs pays, la fortification de certains aliments (farine de blé
par ex.) avec des nutriments spécifiques à des niveaux particuliers est obligatoire et inscrite
dans la loi. La fortification volontaire existe dans certains pays aussi.
Politique globale de la FAO pour améliorer la nutrition
Les efforts de la FAO pour améliorer la nutrition au niveau mondial se basent sur les
recommandations faites lors des réunions et conférences internationales, notamment la
Conférence internationale sur la nutrition de 1992 et plus récemment, les objectifs fixés par le
Sommet alimentaire mondial en 1996 et le Sommet alimentaire mondial: cinq ans plus tard en
2002. Pour y parvenir, il faut s'attaquer aux causes profondes de la malnutrition, dont font
partie les carences en micronutriments, qui reposent, entre autres, sur la pauvreté et un
développement agricole insuffisant, conduisant à l'insécurité alimentaire au niveau national et
des ménages. Les actions qui favorisent une augmentation de l'offre, l'accès et la
consommation d'une quantité suffissante d'aliments, de qualité et variée pour tous les
groupes de la population est au centre de travail de la FAO. C'est le résultat logique du droit
fondamental à l'alimentation, droit convenu au niveau international pour tous les êtres
humains. En se basant sur ces droits, la FAO encourage et appuie des programmes
alimentaires et des stratégies durables pour améliorer l’état nutritionnel afin que toutes les
personnes puissent avoir, par le biais de toute une variété d'aliments différents, une
alimentation fournissant de l'énergie et tous les macro et micronutriments nécessaires
permettant une vie saine et productive.
La fortification des aliments en micronutriments est considérée comme une bonne
technologie et stratégie à adopter dans le cadre d'une approche fondée sur les aliments
lorsque les approvisionnements alimentaires existants et un accès limité ne parviennent pas
à fournir des niveaux adéquats de nutriments, et quand les aliments fortifiés ont de fortes
chances d'être accessibles à la population cible. Dans de tels cas, la fortification des aliments
est considérée comme un programme complémentaire précieux aux programmes
d'amélioration de la nutrition. Malgré tout, selon la FAO, la fortification n'est pas une
alternative à l'objectif global d'amélioration de la nutrition à travers une alimentation adéquate
en terme nutritionnel composée d'une variété d'aliments disponibles.
Il faut donc, lorsque l’on développe des programmes de fortification alimentaire, tenir compte
de l’ensemble des éléments suivants:
• Les groupes de population les plus touchés qui ont besoin d'améliorer leur état nutritionnel
sont les agriculteurs aux faibles moyens de subsistance dont les principales ressources
alimentaires viennent directement de la terre et qui ont souvent un accès limité aux aliments
fortifiés en raison de leur faible pouvoir d'achat et de circuits de distribution non développés.
• Ces groupes de population sont connus pour avoir de multiples carences en
micronutriments qui, concrètement, ne peuvent pas toutes être résolues par des aliments
fortifiés. Les carences en micronutriments sont avant tout le résultat d’un apport alimentaire
insuffisant, surtout au niveau énergétique.
• La technologie pour fortifier les différents aliments n’est pas entièrement maîtrisée en
termes de niveau de nutriments, stabilité, caractéristiques des propriétés physiques ainsi
qu’acceptabilité par les consommateurs, y compris les propriétés de cuisson et le goût.
• Une connaissance scientifique insuffisante de l'interaction des nutriments complique les
décisions quant à la quantité d'un nutriment à ajouter à un aliment.
Néanmoins, les aliments fortifiés dans le cadre de l'aide alimentaire ont une valeur
incontestable pour protéger l'état nutritionnel des groupes vulnérables et les victimes de
situations d'urgence.
Dans ce contexte, la FAO poursuit les objectifs fixés par les gouvernements comme
prioritaires pour l'amélioration de l’état nutritionnel global par le biais des approches fondées
sur les aliments, et contribue à assurer que les programmes de fortification des aliments
trouvent leur place appropriée dans les politiques, plans et programmes nationaux
d'amélioration de l’état nutritionnel.
Ces dernières années, les données épidémiologiques ont considérablement clarifiées le rôle
de l'alimentation dans la prévention et le contrôle de l'incidence des maladies non
transmissibles comme l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, un certain nombre
de cancers et l'ostéoporose. Ces données ont récemment été examinées par la Consultation
d'experts sur l'alimentation, la nutrition et la prévention des maladies chroniques de
l’OMS/FAO, qui a publié son rapport en 20031. Une des conclusions les plus importantes de
ce rapport montre que les maladies chroniques typiques des pays développés sont
aujourd'hui en plein essor dans les pays en développement. Il y a un fort consensus parmi la
communauté internationale sur la nutrition pour dire que dans de telles situations, une
approche curative n'est pas une option viable en raison de ses coûts prohibitifs et de la
complexité du traitement de ces maladies dans les pays en développement.
Tout en reconnaissant la fortification comme une approche valable et utile pour soulager les
carences spécifiques en vitamine et/ou en minéraux, la FAO estime qu’une stratégie
préventive visant à atténuer l'impact de l'épidémie croissante des maladies chroniques exige
une approche différente. Les substances alimentaires utiles pour réduire le risque de
maladies non transmissibles sont nombreuses et appartiennent à une catégorie générale
appelée «phytochimique». Généralement, les aliments d'origine végétale, notamment les
fruits et légumes, sont les principaux éléments ou composés phytochimiques dans
l'alimentation. Accroître la variété des aliments consommés, en particulier les fruits et les
légumes, constitue une bonne approche pour prévenir ou réduire les risques de maladies
chroniques.
Dans le même temps, une augmentation de la consommation de fruits et légumes et, plus
1 Report of a Joint WHO/FAO Expert Consultation on Diet, Nutrition and the Prevention of Chronic Diseases, WHO Technical Report
Series # 916, Genève, 2003.
généralement, la consommation d'une plus grande variété d'aliments d’origine végétale,
fournit la plupart des vitamines et minéraux manquants, en plus des composés
phytochimiques. Ce double avantage de consommer une multitude d'aliments pourrait jouer
un rôle majeur dans la compensation de ce qu'on appelle le double fardeau de la malnutrition.
Les preuves émergentes sur les bénéfices sur la santé des produits phytochimiques des
aliments sont désormais bien documentées23.
Contribution de la FAO à la fortification des aliments et au développement de la
diversité alimentaire
Les gouvernements peuvent demander une assistance technique spécifique de la FAO pour
mettre en place des programmes de fortification des aliments. Cela peut aller de l'assistance
à la planification et l’acquisition de compétences en gestion opérationnelle nécessaires pour
démarrer ou développer un programme de fortification des aliments. Il existe un certain
nombre d'éléments provenant de différents secteurs qui nécessitent une assistance technique
et la FAO est prête à soutenir et à renforcer les programmes gouvernementaux en cours sur
la fortification dans ces domaines.
Planification et gestion opérationnelle d'un programme de fortification des aliments
La FAO peut aider les gouvernements à fixer des critères et identifier les conditions
préalables souhaitables dans différents domaines techniques pour l’aide à la décision de
créer ou développer un programme de fortification des aliments. Définir ces critères est
considéré comme essentiel pour assurer le succès et la durabilité des programmes, car ils
reflètent les résultats et les expériences des programmes passés. Les critères incluent:
- La couverture du programme: Les bénéficiaires réels et attendus du programme de
fortification doivent être identifiés et leurs besoins nutritionnels, ainsi que leurs pratiques
alimentaires, analysés. Une telle analyse peut identifier les groupes de population qui, bien
que dans le besoin, ne peuvent bénéficier d'un programme national de fortification vu leur
incapacité à acheter les aliments de base. La diffusion d'un programme et l'accessibilité aux
bénéficiaires déterminent quelles mesures en dehors de la fortification des aliments sont
nécessaires pour atteindre ces groupes cibles. L’estimation de la taille des populations
contribuera aussi à l'évaluation des coûts. Il faut pour cela des données complètes sur la
prévalence des carences, la consommation des aliments, y compris l'apport en
micronutriments, les habitudes alimentaires, les comportements des groupes vulnérables et
autres données socioéconomiques.
- Les questions de coût: Bien que les problèmes techniques pour fortifier un aliment avec
un micronutriment spécifique puissent être surmontés, cela peut prendre des années pour
2 Quatrième Congrès international sur la nutrition végétarienne, American Journal of Clinical Nutrition, Supplément, septembre 2003,
Volume 78.
3 Savige, Gayle S. Can food variety add years to your life? Asia-Pacific Journal of Clinical Nutrition, déc. 2002, Vol 11 (suppl) S637-
S641.
essayer d’ajuster les niveaux de micronutriments ou les qualités physiques et son goût, ce qui
a un coût considérable. Même lorsque les difficultés techniques ont été surmontées, les
programmes de fortification ne sont pas sans coût. En effet, les coûts associés au processus
de fortification des aliments peuvent limiter la mise en œuvre et l'efficacité des programmes
de fortification alimentaire. Une analyse minutieuse de ces questions avant de prendre la
décision de lancer ou d'élargir un programme est nécessaire. Les gouvernements peuvent
souvent financer les coûts de démarrage à partir de sources externes telles que les bailleurs,
les fondations et l'industrie, ce qui peut fausser sérieusement l'analyse réaliste du pouvoir
d'achat des bénéficiaires attendus ainsi que les coûts récurrents impliqués dans la création et
le maintien de la demande de ces produits. Si différents régimes (subvention
gouvernementale, transfert des coûts pour des groupes sociaux mieux lotis, etc.) ont été
essayés dans les programmes de fortification, ils tendent à ne pas être soutenables lorsqu’ils
ne sont pas axés sur la demande. Les décisions du gouvernement réalistes sur ces questions
doivent être fondées sur une analyse des coûts récurrents du programme de suivi.
- Normes imposées par la législation alimentaire, pour le contrôle des aliments et
l'assurance qualité: L'industrie alimentaire et les producteurs d'aliments opèrent selon des
restrictions légales et des règlements établis par les autorités qui suivent les orientations des
organismes techniques nationaux et internationaux. Leur intérêt et leur participation effective
à la fortification exige l'établissement d'une législation complète réglementant entre autres la
fortification en matière de production, fabrication et distribution des produits alimentaires et la
protection des consommateurs. Seules ces normes légales permettent un contrôle efficace
des aliments et assurent leur qualité par la suite. Elles servent aussi de référent pour les
réclamations et l'étiquetage, élément qui encourage souvent la demande des consommateurs
pour les produits fortifiés.
- Collaboration et coordination entre les gouvernements, les établissements
scientifiques et civiques publics, les fabricants et les groupes de consommateurs: La
planification et la mise en œuvre d'un programme de fortification des aliments est une
question complexe. Elle exige la participation et les compétences de divers groupes
techniques, industriels et civiques et, à la fin des consommateurs, qui doivent être
harmonisées et coordonnées par les autorités et le personnel du programme. Les organismes
d'aide extérieure collaborent aussi et un équilibre entre leurs ressources externes et internes
doivent être atteint face à la réalité et aux conditions prévalentes dans les différents pays du
programme. Si la viabilité du programme de fortification des aliments est un objectif majeur,
et une initiative propre au pays plutôt qu’une dynamique imposée par l’organisation, elle doit
devenir prioritaire.
- Les programmes de soutien: les programmes de fortification alimentaire sont finalement
dirigés vers les consommateurs. Les différents groupes de population avec leurs différents
comportements sociaux, économiques et parfois leurs pratiques culturelles et religieuses
nécessitent d’adapter et de mettre en œuvre les programmes en conséquence. Le marketing
social et les campagnes d'information font fréquemment partie des programmes de
fortification des aliments, mais ils ne sont pas suffisants. La fortification doit être étroitement
liée aux programmes d'éducation nutritionnelle pour le grand public.
Les expériences passées ont montré clairement que l'échec ou l'inefficacité des programmes
de fortification s’expliquait par le fait qu’ils n’avaient pas répondu aux préoccupations du
public ni gagné la plus large participation du public.
Eléments spécifiques d'assistance technique
Bien qu'elle soit consciente de ces limitations et préoccupations, la FAO est prête à aider les
gouvernements dans leurs efforts pour réduire la malnutrition en micronutriments grâce à des
programmes de fortification des aliments développés dans le cadre d'une stratégie globale
fondée sur les aliments. La FAO peut en effet:
• Fournir une assistance technique pour mettre en place de nouvelles lois sur les aliments ou
réviser les lois existantes et renforcer les aspects juridiques de la fortification et de contrôle
liés à l'alimentation.
• Renforcer les structures de contrôle alimentaire actuelles (main-d'œuvre, services
d'inspection, laboratoires) pour assurer une qualité des produits ainsi que pour la collecte et
l'analyse de données fiables à des fins de suivi et d'évaluation.
• Proposer des manuels techniques et des directives, dont les publications de la Commission
du Codex Alimentarius à partir desquelles former les personnes; et faire que les discussions
techniques au niveau des réclamations, de l'étiquetage et de l'emballage prennent plus
facilement en compte les normes alimentaires internationales.
• Faciliter la collaboration des groupes industriels concernés, des laboratoires nationaux ou
régionaux, les réseaux internationaux de spécialistes dans les différents domaines
techniques nécessaires à la fortification des aliments avec le gouvernement et les membres
du programme.
• Soutenir les groupes et les laboratoires en développant, actualisant et gérant une base de
données sur la composition des aliments indispensable pour déterminer les besoins et les
niveaux de fortification y compris en matière de contrôle.
• Assister l'évaluation alimentaire dans les groupes de population, y compris en fournissant
des logiciels pour l'analyse des données récoltées lors des enquêtes, générales ou rapides,
sur les apports alimentaires et en mettant en place de systèmes de contrôle à cet effet; cette
information permettant d’élaborer les normes d'étiquetage des aliments et fournit une
référence pour les réclamations faites par le gouvernement et les fabricants.
• Délivrer des manuels sous forme papier et électronique et des directives techniques sur la
composition alimentaire, les besoins en nutriments des différents groupes de population selon
les pays.
• Fournir une assistance technique aux programmes publics d'éducation nutritionnelle,
renforçant ainsi l'impact des programmes de fortification en micronutriments et promouvoir
leur durabilité.
• Renforcer la planification participative et la mise en œuvre des aspects importants des
programmes de fortification des aliments en facilitant les relations avec les programmes en
cours de sécurité alimentaire pour les ménages et d’amélioration de la nutrition, y compris les
programmes spéciaux d’urgences et ceux destinés aux groupes de population affectés par le
VIH.
En plus de ce qui précède, la FAO collaborera avec des organismes internationaux et
nationaux et participera aux réunions nationales régionales et internationales sur certains
sujets afin d'accélérer la planification et la mise en œuvre des programmes de fortification des
aliments complets et durables.
Planification et gestion opérationnelle d'un programme visant à accroître la variété
alimentaire et, en particulier, la consommation de fruits et légumes
Les programmes de fortification alimentaire doivent toujours être accompagnés de
programmes d’éducation nutritionnelle et de promotion pour s'assurer que la population ciblée
consommera les aliments fortifiés. Il faut tirer parti de la composante d'éducation pour
promouvoir simultanément la consommation d'une alimentation diversifiée, y compris les
fruits et légumes, véritable moyen de satisfaire les besoins en micronutriments. Les deux
approches sont complémentaires. Le faible coût de promotion d’une consommation accrue de
fruits et légumes comparé à celui de la gestion d'un programme de fortification des aliments,
peut signifier plus de ressources disponibles pour promouvoir les fruits et légumes.
Stratégies visant à accroître la consommation de fruits et légumes
Le Rapport de la Consultation d'experts sur l'alimentation, la nutrition et la prévention des
maladies chroniques recommande la consommation de 400 g de fruits et légumes par jour.
En réponse, l'OMS a développé le «5 par jour», qui encourage et favorise la consommation
de 5 portions de fruits et légumes variés chaque jour. Cela devrait réduire le risque de décès
par cancers, maladies coronariennes et AVC, et retarder le développement de cataractes,
atténuer les symptômes de l'asthme, améliorer les fonctions intestinales et aider à gérer les
diabètes4. Les fruits et légumes sont si bénéfiques en raison de leur gamme de composés.
En plus de vitamines, minéraux et oligo-éléments, fibres et un peu d'énergie alimentaire, les
fruits et légumes contiennent également des antioxydants et de nombreux autres composants
végétaux complexes (appelés phytochimiques). Il semble que les bienfaits des fruits et des
légumes proviennent non seulement des composants individuels, mais aussi des interactions
entre ces composants. Fait intéressant, les compléments alimentaires contenant des
vitamines ou des minéraux isolés ne semblent pas avoir les mêmes effets bénéfiques que les
fruits et les légumes eux-mêmes. En effet, dans certaines études, les suppléments causent
plus de tort que de bien. La FAO peut fournir des conseils sur des stratégies pour augmenter
la production, la disponibilité, la transformation, la conservation et la consommation de fruits
et légumes.
Stratégies pour répondre aux besoins spécifiques en vitamines et nutriments minéraux
pour la santé publique
Iode: Il est difficile de satisfaire les exigences en iode sans recourir à la fortification vu que sa
présence dans les aliments est liée à la teneur en huile. Le sel iodé est la source fortifiée
4
préférée du fait de sa simplicité de préparation/fabrication et de sa consommation universelle,
avec une marge relativement étroite des prises.
Fer: Les besoins en fer ont tendance à être difficiles à satisfaire, et reconstituer ses réserves
en fer est difficile pour ceux qui ont des graves carences. Un certain nombre de sources
potentielles alimentaires doit être considérée dont font partie les produits carnés (surtout le
foie), et les nombreux légumes à feuilles et légumineuses qui contiennent des quantités
importantes de fer. La biodisponibilité de ce fer s'élève à un niveau similaire à celui des
produits carnés lorsqu'il est consommé avec une source importante (25 mg) de vitamine C
dans le même repas. Les casseroles et ustensiles de cuisine en fer peuvent aussi être une
source de quantités importantes de fer alimentaire. Les tanins contenus dans le thé et le café,
lorsqu'ils sont pris avec les repas, inhibent fortement l'absorption du fer et des programmes
d'éducation doivent bien le signaler. Le fer fait parti des cas où la fortification des aliments
peut être bénéfique. Cependant, comme il est peu probable que les aliments fortifiés soient
largement disponibiles pour les populations les plus pauvres et les plus isolées, les sources
alimentaires riches en fer demeurent d'une importance cruciale et ne doivent pas être
négligées. Les deux approches sont donc complémentaires.
Vitamine A: Les fruits et légumes riches en vitamine A sont abondants dans tous les pays.
De nombreuses plantes locales constituent également des sources importantes en vitamine
A, parmi lesquelles les feuilles de pilon (Moringa), les feuilles de baobab, le lierre gourde, etc.
qui sont bien connus. Satisfaire les besoins en vitamine A est plus une question de savoir
reconnaître ces aliments et de promouvoir les moyens de les préparer et de les consommer,
ainsi que la façon de les préserver et les stocker pour ne pas perdre des sources de
micronutriments optimales entre les saisons où ils poussent. Beaucoup plus simples et
efficaces sont les séchoirs solaires et autres méthodes de conservation sur lesquels la FAO
peut fournir des informations.
Vitamine C: La vitamine C est présente dans une grande variété de fruits et de légumes.
Bien que les agrumes fournissent généralement de grandes quantités de vitamine C, les
autres fruits peuvent également être de bonnes sources. Comme pour la vitamine A, il existe
de nombreuses plantes locales à forte teneur en vitamine C, tels que le moringa (les feuilles
de pilon), les feuilles de baobab, les feuilles de manioc, etc. Encore une fois, il est nécessaire
d'identifier les aliments spécifiques à une zone. Un soin particulier est également nécessaire
pour la conservation optimale de la vitamine C, et la FAO peut fournir des informations à ce
sujet.
Folate: Les besoins quotidiens peuvent être satisfaits avec certains fruits (oranges, melons,
mandarines, fraises), mais beaucoup de légumes, y compris certaines légumineuses
(artichauts, asperges, haricots verts, haricots mungo, gombo, panais, pois chiches) sont aussi
des sources riches en folate. Il est difficile de satisfaire les besoins quotidiens en acide folique
avec des régimes alimentaires comportant seulement 1 à 3 groupes d’aliments, en particulier
lorsque les légumes n’en font pas partie. La fortification des aliments associée à la promotion
de la consommation d'aliments riches en folates (légumes) peut constituer une bonne
approche.
Le tableau suivant fournit quelques exemples d’aliments riches en micronutriments:
Légumes
Feuilles de colza, chou-fleur vert, amaranth, feuilles de cari, cresson,
pilon (feuilles), feuilles de fenugrec, feuilles de betteraves, épinards,
feuilles de bétel, persil, navet, pourpier, menthe, carottes, tiges de
lotus, taro, radis et feuilles, patate douce, igname, courge Coccinia
indica, laitue, Agathi.
Condiments et
épices
Pavot, cumin, coriandre, origan, piment vert (frais/sec), curcuma,
gingembre, fenugrec, poivre, ail, poudre de mangue.
Noix et graines
oléagineuses
Noix de coco (huile/séchée/lait), arachide, noix de cajou, pistaches,
graines de sésame, graines de cresson de jardin, graines de
carthame, graines de moutarde, graines du Niger.
Fruits
Groseille indienne, pastèque, anone, bois de pomme, tomate,
goyave, mangue, ananas, orange, papaye, raisins, bananes, orange
du malabar/cognassier, grenade, raisin, groseille, abricot.
(Source: adapté de C. Gopalan, 2002)
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