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son groupe d’appartenance. D’après les culturalistes, la conséquence est que chaque
individu va se positionner par rapport aux valeurs des autres et va pouvoir se
comparer à ceux-ci pour voir s’il leur est semblable ou différent. Dans ce cadre
théorique, chaque individu peut prévoir le comportement d’autrui et en saisir la
signification.
Le culturalisme décrit les individus qui sont intégrés dans des groupes sociaux
stables, et cette optique théorique permet d’expliquer l’intégration sociale.
Si ce raisonnement est poussé à l’extrême, on risque un déterminisme culturel.
C. LE RISQUE D’UN DETERMINISME CULTUREL
Le premier postulat est que les comportements individuels sont déterminés par la
culture. Dans cette optique théorique, les culturalistes ne peuvent admettre
l’autonomie de l’individu et la construction de la personnalité. On s’adresse à des
individus considérés comme des ‘idiots culturels’ incapables de choix personnels et
complètement déterminés par la société.
La deuxième hypothèse est que la socialisation s’effectue de manière mécanique,
programmée. Pour les culturalistes, cette socialisation mécanique est une condition
de la réussite de la socialisation. La socialisation va transmettre la culture de
génération en génération. Cette façon de concevoir la socialisation suppose deux
choses : que tous les individus soient dans cette logique, et qu’ils soient réceptifs à
cette socialisation.
Or, dans la société moderne, les individus sont soumis à de multiples influences qui
sont parfois contradictoires. La conséquence est que le processus de socialisation est
beaucoup plus complexe que les culturalistes l’avaient imaginé. La socialisation n’est
pas un processus mécanique mais un processus beaucoup plus complexe faisant
intervenir l’individu.
Deux concepts de la socialisation s’opposent :
Le culturalisme la socialisation est un processus mécanique qui cherche à
transmettre de génération en génération la même culture et qui permet à tout
individu de s’intégrer dans son groupe de façon conforme.
La socialisation n’est pas du tout un processus mécanique, c’est un processus
où l’individu participe activement et où il peut modifier la société tout au long
de sa vie. L’individu est acteur de sa socialisation, il apprend des choses et
notamment les codes de conduite. La socialisation est un processus interactif
dans le sens où l’individu se construit avec les autres. L’individu a une marge
d’autonomie et de liberté dans sa socialisation.
L’école joue un grand rôle dans la socialisation : elle inculque des valeurs et des
codes de conduite dans les relations interindividuelles.