FINUL

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FINUL
La FINUL est-elle efficace ? Beaucoup en doutent en ce moment. Au point que lorsqu’on envisage le
déploiement d’une force multinationale au Sud Liban, ce n’est pas à la FINUL ni à son possible
renforcement qu’on pense.
Alors qu’est-ce que cette FINUL ? L’acronyme, c’est à dire la suite d’initiales prononcées comme un
mot, se décline en français : Forces Intérimaires des Nations Unies au Liban. Cette troupe est donc
censée être intérimaire. Un mot qui évoque une fonction provisoire, temporaire. Mais le mot porte une
autre valeur importante, qui est bien évoquée par le préfixe inter qui en latin, et par delà dans
beaucoup de langues occidentales, signifie « entre » : un intérim est une fonction exercée
temporairement, entre deux fonctionnement réguliers, assurés par une autorité titulaire de cette
charge. L’intérim est plus ou moins un fonctionnement de secours, même s’il est tout à fait garanti par
des textes officiels : En France par exemple, on assure l’intérim d’un président de la République en
cas de décès ou de démission, ou d’empêchement du Président en titre, jusqu’à l’élection de son
successeur. Ce n’est pas vraiment fait à la sauvette..., mais c’est quand même en attendant.
Quant au travail par intérim, on l’appelle aussi travail temporaire. Il ne s’agit pas uniquement de postes
de remplacement pour un employé malade, ou déplacé momentanément, ou une femme enceinte etc.,
mais il s’agit toujours de missions à durée déterminée, et considérées comme relativement courtes. Or
il se trouve que la FINUL est intérimaire depuis 1978, date des résolutions 425 et 426 qui l’instituaient,
ce qui nous donne un intérim un peu long. C’est peut-être pour cela que, lorsqu’on ne déplie pas
l’acronyme on a plutôt tendance à imaginer un autre mot qui commence par I ; et souvent on pense à
interposition - c’est comme cela qu’il arrive fréquemment qu’on nomme cette force : la force
d’interposition, bien que parfois on l’entende appeler force de stabilisation.
L’interposition est également une image claire : il s’agit de « se poser entre ». Le verbe s’interposer
s’emploie d’ailleurs presque toujours dans le cas où quelqu’un veut neutraliser un conflit, empêcher
deux personnes ou deux groupes de se battre : on s’interpose, c’est à dire qu’on se met entre eux
pour interdire un contact direct ; ce qui évoque un rôle neutralisant, mais parfois aussi un rôle arbitral :
celui qui s’interpose peut tenter ensuite de dicter sa vision de la situation.
Malgré cette fonction que souvent on lui prête, on voit bien que la FINUL ne s’interpose pas entre le
Hezbollah et l’armée israélienne, faute de moyens essentiellement. Mais c’est peut-être parce qu’on
l’appelle souvent force d’interposition qu’on n’utilise pas ce mot pour évoquer la force qui pourrait être
mise en place au Sud Liban : on préfère parler plus prudemment de force multinationale ou de force
internationale.
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