IES. Miguel de Molinos 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
Thomas HOBBES (1588-1679)
(Empiriste) Comme la plupart de ses contemporains, Hobbes
est influencé par la pensée mécaniste de son temps. Chez
lui, ce modèle d'analyse, découvert dans la physique et le
mouvement animal, est étendu à notre activité
intellectuelle, à nos " discours et nos désirs ", et permet un
traitement scientifique de la morale et de la politique.
Né en 1588, il fait de bonnes études à Oxford, puis
entre au service d'une famille toute puissante du
Devonshire. Les seuls événements marquants de son
existence sont trois voyages en France et en Italie, ainsi
qu'un long séjour à Paris où il fréquente les personnalités marquantes de son époque.
Dans ses voyages comme dans ses méditations, il s'intéresse aux questions politiques
auxquels il est sensibilisé par la guerre civile qui fait rage dans son pays, ainsi qu'aux
problèmes mathématiques et physiques. Il contribue également à la diffusion de textes
anciens en langue vernaculaire en traduisant Thucydide.
Son premier texte politique, Elements of Law, circule sous le manteau, en 1640.
Mais c'est seulement dix ans plus tard que paraissent ses grands ouvrages : le Léviathan
en 1651, qui résume son anthropologie et sa théorie de l'État ; puis les trois parties
successives d'une grande somme philosophique, dont le De Cive en 1642. Après cette
période, Hobbes ne publie plus que quelques textes polémiques. Il reste en retrait de la
vie intellectuelle jusqu'à sa mort, en 1679.
La philosophie de Hobbes est plus préoccupée de physique que de
métaphysique. Le monde y est conçu comme un pur mécanisme peuplé de corps en
mouvement ou en repos, définis par l'étendue, qui sont alternativement actifs et passifs.
Ces principes mécanistes permettent de décrire le mouvement vital, qui repose sur la
circulation sanguine et se développe comme désir (conatus). Le désir, à son tour,
s'exprime en volontés et en passions, ainsi qu'en sensations et en imaginations. Les
pensées elles-mêmes sont l'effet de mouvements externes qui s'impriment en nous sous
forme de sensations, d'images et de souvenirs.
Cette anthropologie mécaniste sert de base à l'objectif principal de Hobbes : une
science de la morale et de la politique. Dans l'état de nature, où les hommes sont mus
par le désir de vivre et de conserver leur être, chacun tend à s'emparer de tout ce qui
peut assurer sa subsistance, et à détruire tout ce qui peut la mettre en péril. L'état
primitif est donc un état de guerre de tous contre tous, où le seul privilège reconnu est
celui de la supériorité physique, acquise par la force et la ruse. Y règne un équilibre
dans l'égale menace de mort qui pèse sur tous, une communauté d'insécurité et
d'inculture, qui définit une vie bestiale et solitaire où " l'homme est un loup pour
l'homme ".
Ce sont donc à la fois la crainte permanente de la mort, ainsi que l'envie de
satisfaire ses désirs, qui permettent d'élaborer un compromis, pour assurer à chaque
individu la sécurité.