Trois niveaux d'hypovolémie déterminent trois degrés de choc :
. le choc débutant (10 à 20 % de perte de volume) : la peau est froide, le patient se sent froid
et a soif, on note une tachycardie avec pâleur.
. le choc modéré (20 à 40 % de perte de volume) : la maintenance d'un débit cardiaque et
cérébral correct est réalisée aux dépens des autres organes : le rein est affecté le premier et la
diurèse contrôlée par une sonde à demeure est la meilleure méthode pour surveiller et
normaliser la volémie par remplissage adapté.
. le choc sévère (plus de 40 % de perte de volume) qui induit un déficit majeur du débit
cérébral et cardiaque : une agitation qui se transforme peu à peu en coma avec arythmie et une
ischémie myocardique à l'électrocardiogramme sont les principaux symptômes.
Un accès veineux adapté permettra de fournir des informations diagnostiques, de restaurer le
volume circulant et d'anticiper d'autres pertes.
Dans tous les cas un accès veineux à l'aide d'un angiocathéter est placé dans une veine
du membre supérieur ; un échantillon de sang est prélevé pour bilan complet, en particulier
groupe, rhésus, numération formule et bilan biologique classique (ionogramme, glycémie,
urée, amylases).
En cas de choc modéré, la mise en place d'un second cathéter veineux au niveau du
membre supérieur controlatéral est utile.
En cas de choc sévère, un troisième accès veineux à l'aide d'une veine jugulaire interne
ou d'une veine sous-clavière sous contrôle radiologique ou, plus rarement, par voie
saphénienne ou fémorale est souhaitable.
Le choix du soluté de perfusion se limitera aux solutions isotoniques comme le Ringer lactate
et au sang, et seulement en cas d'absolue nécessité. Le plus souvent, 2 litres de solution salée
isotonique sont passés immédiatement pendant la première perfusion. La pression veineuse
centrale, la diurèse, le niveau de conscience et l'amélioration de la perfusion périphérique sont
les meilleurs indicateurs d'une réanimation satisfaisante. Le maintien d'une pression artérielle
systémique satisfaisante et d'une diurèse normale sont les meilleurs arguments.
La décision quant à une éventuelle transfusion sanguine est difficile et doit respecter les
risques concernant HIV, HBV et HCB. En cas d'hémorragie externe sévère, l'autotransfusion
par cell-saver est le meilleur moyen. En cas d'urgence absolue, une transfusion de sang sera
réalisée si le taux d'hémoglobine est inférieur à 7 gr/ml (9gr en cas d'antécédents cardiaques
sévères).
3.4 – L'INSTABILITE NEUROLOGIQUE
Le niveau de conscience et un rapide examen neurologique donnent le degré de l'instabilité
neurologique du patient au début de la surveillance. Le score AVPU est utilisé aux Etats-Unis
(A = alerte, V = réponses au stimulus verbal, P = réponses au stimulus douloureux, U =
absence de réponse).
En France des constantes identiques sont relevées à l'admission du patient en salle de
déchocage : c'est le score de GLASGOW (EMV) côté de 3 à 15 avec E = ouverture des yeux
au stimulus (noté de 1 à 4), M = mouvements au stimulus (noté de 1 à 6) et V = réponses
verbales au stimulus (noté de 1 à 5).
3.5 – L'EXAMEN GENERAL
Le patient est totalement déshabillé pour un examen complet. L'utilisation de ciseaux pour
couper les pantalons et sous-vêtements est autorisée.