Ce syndrome du Canal carpien est le plus fréquent et le pus typique. C’est la compression du nerf
médian dans le canal carpien situé au poignet. Dans ce canal, la paroi est essentiellement osseuse avec pourtant
une partie limitée par le ligament annulaire du carpe. Le nerf médian contrôle la sensibilité et la motricité des
trois premiers doigts.
Les signes sont :
- Toujours paresthésies touchant les trois premiers doigts surtout la nuit réveillant le malade et
l’obligeant à pratiquer des mouvements pour faire disparaître les paresthésies.
- Souvant douleur remontant du poignet dans l’avant bras
- Plus rarement hypoesthésie au niveau de la pulpe des doigts
- Rarement parésie avec amyotrophie entraînant un déficit de l’opposant du pouce (et court
adducteur) et l’amyotrophie touche l’éminence Thénar.
Pour confirmer le diagnostique, on pratique :
- Le signe de Tinel (+++)
- Le signe de la sonnette (hyperflexion des poignets)
En cas de doute diagnostic, on pratique une infiltration de corticoïdes :
Le traitement est d’abord médical (infiltration de corticoïdes qui peut être répétée et pour certaines localisations
des ttt locaux peuvent être utiles : OP dans le Morton) et si nécessaire chirurgical dans les cas où apparaissent
des signes objectifs ou quand l’examen paraclinique adapté (EMG) montre des anomalies. On fera alors une
chirurgie de décompression nerveuse par section du ligament annulaire du carpe.
La compression du nerf entraîne une dégénérescence de ce nerf qui est envahi par de la fibrose qui l’écrase par
l’intérieure, c’est le névrome. La chirurgie doit donc en plus nettoyer le nerf, c’est l’endoneurolyse.
IV Forme atypique : Morton
C’est un syndrome du canal intermétatarsien qui siège le plus souvant au niveau du troisième espace. Ce
canal est limité par des métatarsiens ainsi que par l’aponévrose plantaire et le ligament transverse. Dans ce canal
passe un nerf digital ainsi que des vaisseaux et des éléments musculaires avec une bourse séreuse.
La compression du nerf va entraîner des signes neurologiques mais également une dégénérescence de ce nerf qui
peu aboutir à la constitution d’un névrome. Sur le plan clinique, il s’agit bien de signes subjectifs au premier plan
mais à type de douleur fulgurante vers la partie antérieure de l'espace pouvant imposer l’arrêt de la marche et le
retrait de la chaussure. Au niveau des signes objectifs, l’hypoesthésie est en feuillet de livre (rare).
Les tests de provocation sont pour une part classiques mais il en existe de spécifiques, en particulier le signe de
Mulder.
L’exploration de cette pathologie est souvant lourde avec l’échographie et l’IRM, qui retrouvent alors
parfois un névrome et dans d’autres cas l’étiologie (bursite).
Parmi les étiologies, on met en avant des troubles statiques qui surchargent le canal concerné.
Le traitement a un aspect préventif : ttt précoce d’un trouble statique par OP. Le ttt curatif est d’abord médical
par infiltrations de corticoïdes et mise au point d’OP symptomatiques et étiologiques. Souvant la chirurgie est
nécessaire soit par l’intensité des troubles soit par la présence d’un névrome.
V Syndrome du canal tarsien
Syndrome canalaire plutôt typique mais beaucoup plus rare que le canal carpien et plus discret en
général. Dans cette pathologie, c’est le nerf TP ou ses branches de division : les nerfs plantaires qui sont
comprimés. De ce fait le canal tarsien présente plusieurs aspects avec des symptômes surtout talonniers ou
surtout à l’avant pied.
Le signe d’appel est habituellement des paresthésies soit talonnières soit à l’avant pied ; une douleur
peut s’y ajouter remontant dans le mollet. Parfois il existe une hypoesthésie talonnière ou pulpaire.
Exceptionnellement on retrouve des troubles moteurs déficitaires.
Les tests de provocation sont le signe Tinel et le signe de la sonnette.