Le système de l'étalon de change -- or se fonde donc sur le fait que certaines monnaie fortes peuvent jouer le rôle
de l'or en tant qu'étalon. En pratique, 2 monnaies seulement pouvaient jouer ce rôle : il s'agissait bien sûr du
dollar et dans une moindre mesure de la livre sterling.
En fait, la conférence de gênes procéde à une distinction entre deux catégories de pays :
D'une part les pays qui disposent de réserves d'or importantes (en pratique, USA et Grande-Bretagne).
Ces pays peuvent continuer à se fonder sur l'étalon or. Toutefois, la convertibilité directe et intérieure est
supprimée -- il n'est plus possible, comme auparavant, à un possesseur de monnaie fiduciaire d'obtenir
auprès d'une banque l'équivalent en or. Seule la convertibilité internationale est maintenue -- les banques
centrales peuvent donc continuer à effectuer leurs règlements réciproques au moyen de transferts d'or. Un
règlement effectué en or confère à un pays un gage de valeur de sa monnaie.
D'autre part, les pays qui ont des réserves d'or insuffisantes ont désormais la possibilité de constituer
des réserves de change en devises fortes convertibles en or (en pratique, bien entendu, toujours le dollar et
la livre sterling -- et surtout le dollar.) ou en or.
On constate donc que le système d'étalon de change or consacre la puissance économique des USA via le
dollar. Le billet vert est non seulement une monnaie permettant d'assurer des paiements mais devient une
monnaie servant de réserve de change à l'ensemble des pays. « Le dollar devient donc de l'or ». Le dollar
devient en tout cas la monnaie n°1 dans le monde.
Le système d'étalon de change -- or a assuré pendant quelques années l'expansion du commerce international.
Mais, la grande crise de 1929 à remis en question l'ensemble du système. En 1931, la Grande-Bretagne
abandonne l'étalon -- or. Les crises monétaires touchent peu à peu l'ensemble des pays -- de nombreuses
dévaluations interviennent entre 1930 et 1940 -- les pays se protègent en adoptant des mesures protectionnistes.
Une réforme du S. M. I. apparaît donc indispensable
Cette réforme met en évidence la divergence des analyses théoriques concernant le SMI. Comme toujours, on
retrouve l'opposition entre l'analyse libérale et l'analyse keynésienne.
--Dans l'analyse keynésienne (Keynes fut un participant actif aux négociations qui ont permis la création du
système de Bretton-Woods en 1944) il s'agit prioritairement d'empêcher la déflation. Keynes pense qu'il faut «
s'assurer que l'argent gagné en vendant des marchandises à un pays puisse être consacré à l'achat de produits
de n'importe quel autre pays). Une véritable banque centrale mondiale aurait pour but d'assurer aux pays
déficitaires les moyens de continuer à commercer au lieu d'être contraint de rétablir brutalement l'équilibre par la
réduction de leurs commandes.
keynes préconise donc la création d'une véritable autorité monétaire supranationale : la « Clearing union ».
Cette institution internationale a détenant de l'or déposé par les états participants, aurait créé en contrepartie le
BANCOR, une nouvelle monnaie scripturale. Chaque pays se verrait attribuer un quota de bancor en fonction de
sa part dans les échanges internationaux. De cette manière, la croissance de la monnaie internationale devrait
être proportionnelle à la croissance des échanges internationaux. Le BANCOR aurait donc permis les règlements
internationaux et l'institution internationale aurait accordé aux états débiteurs des crédits sur des comptes en
bancor. Par ailleurs, la « Clearing Union » aurait permis le maintien de la paix dans le monde grâce à l'arme du
blocus financier. Keynes pensait finalement, qu'à tout point de vue, la supranationalisation du pouvoir monétaire
pouvait permettre le maintien des grands équilibres.
Le plan Keynes a été rejeté et n'a, bien entendu, jamais été mis en application.
--L'analyse libérale :
Pour les libéraux, la monnaie internationale est un bien comme un autre. Le prix d'une monnaie ou son cours ne
peut résulter que la loi de l'offre et de la demande. Dans une optique libérale, accuser les Américains, parler
d'impérialisme du dollar relève d'une critique mal intentionnée. La conséquence logique de cette analyse de la
notion de monnaie comme monnaie marchandise est de considérer qu'il est nécessaire de maintenir une grande
flexibilité des taux de change, en d'autres termes de laisser flotter les monnaies (voir notion de taux de change
flottants dans le chapitre précédent).
Les libéraux avancent un certain nombre d'arguments en faveur de leurs thèses :
Tout d'abord, le maintien de taux de change flottants élimine le problème d'un éventuel déficit de la balance des
paiements. Le raisonnement consiste à dire que si un déficit se produit, la monnaie du pays est moins demandée
pour les transactions commerciales et son cours va baisser. Cette dépréciation à accroître le prix des
importations et réduire celui des exportations, la balance commerciale va donc automatiquement s'améliorer.
Inversement, un excédent de la balance des paiements entraînera une hausse de la monnaie cette qui rendra les
exportations plus difficiles -- les exportations baisseront donc en volume et l'équilibre sera rétabli.