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Chine, ce qui clôt toute perspective pour l’euro de se hisser comme monnaie de
réserve internationale à l’égal, ou à la place du dollar US, dont le statut évident
de monnaie commune des USA et de la Chine a été en pratique confirmé.
Sur ce troisième point, alors que les pays de la zone euro avaient commis
l’erreur d’instituer entre eux une monnaie unique remplaçant leurs monnaies
nationales, au lieu de créer une monnaie commune se superposant à leurs
monnaies nationales qui auraient continué d’exister (cette deuxième solution
ayant permis la flexibilité indispensable à leur union monétaire dont la rigidité
est à terme destructrice) ; les USA et la Chine conserveront leurs monnaies
nationales, le dollar US et le yuan, sauf que le dollar US (dans lequel la Chine
importe, exporte comme détient l’essentiel de ses réserves de change), leur
monnaie commune et non pas unique, sera -évidemment sans le reconnaître
officiellement- désormais cogérée par les deux pays.
Le jour où la Chine a sauvé le dollar US
Ce qui éloigne à court et moyen termes le risque de chute finale du dollar US,
que les USA commençaient à redouter parce que lui faisant progressivement
perdre son statut de monnaie de réserve internationale, avec le risque de ne plus
pouvoir trouver de financement étranger de leurs déficits ; tout en arrangeant la
Chine, dont les réserves de change en dollars US ne se déprécieront plus et qui
pourra accepter, à la satisfaction des USA et du reste du monde, de conserver
voire d’augmenter ses obligations américaines en dollars US, comme une
réévaluation progressive de son yuan qu’elle n’aura toutefois pas à rendre
convertible puisqu’il restera sa monnaie à usage domestique. Les USA n’auront
donc pas besoin de recourir à un second « Quantitative Easing » aussi massif,
lourd de risques inflationnistes, qu’ils avaient annoncé. Quant à la Chine, elle
pourra continuer de monter ses taux d’intérêt à court terme pour limiter son
inflation intérieure, ce qui fera monter les taux d’intérêt d’abord à long terme
puis à court terme tant US qu’européens par effet de contagion.
Ce qui éloigne, aussi, du fait de la hausse du dollar US qui devrait en résulter, le
risque de généralisation de « guerre des monnaies » comme de « dévaluations
compétitives » à répétition tant américaine que chinoise. Tout en permettant
d’alléger le poids négatif pesant sur de nombreux pays, émergents en particulier,
dont l’appréciation supplémentaire des monnaies risquait de casser la croissance
économique comme de provoquer le retour des contrôles de change nationaux
de nature à affaiblir le commerce international.
Ce qui éloigne, enfin, pour un temps les discussions sur la réforme du Système
monétaire international que la Chine et autres pays émergents, à la satisfaction
des USA, ne réclameront plus puisque le G2 le contrôlera étroitement ; les