Deschamps Chloé Cécile Marre

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Deschamps Chloé-Cécile Marre
05/11/10
Physiologie digestive A.Ropert
Digestion et absorption dans l’intestin grêle (suite) et dans le colon.
Digestion et absorption dans l’IG (suite)
IV- Digestion et absorption des lipides
A- Origine
Elle est double : - lipides exogènes : proviennent de l’alimentation 100g/24h, très grande majorité de
triglycérides mais aussi des phospholipides, du cholestérol estérifié et des vitamines liposolubles. Ils
représentent 40 % de la charge calorique alimentaire.
-lipides endogènes : proviennent essentiellement des sécrétions biliaires, ce sont des
phospholipides et du cholestérol.
Les lipides sont les seuls nutriments ou il existe une limite d’absorption : au dessus de 300g/24h il y à
présence de lipides dans les selles c’est ce qu’on appelle la stéatorrhée.
B- Digestion intraluminal des lipides
Elle dépend essentiellement de leur solubilité, ils devront être émulsionnés avant d’être hydrolysés. Cette
émulsification commence dans l’estomac sous l’action de facteurs mécaniques, les contractions de l’antre
gastrique, puis ces lipides vont être solubilisés au sein d’une particule lipoprotéique : les micelles. Les
lipides vont alors être hydrolysés dans ces micelles sous l’action des enzymes pancréatiques : la lipase
hydrolyse les triglycérides, la phospholipase hydrolyse les phospholipides et la cholestérolestérase
hydrolyse le cholestérol alimentaire.
C- Absorption
Elle se fait par simple diffusion au niveau de la membrane apicale selon un gradient de concentration.
Ensuite il va y avoir une transformation entérocytaire de ces lipides dans le RE avec une néosynthèse de
triglycérides, de phospholipides et de cholestérol. Ces lipides sont ensuite stockés dans l’Appareil de
Golgi sous la forme de particules lipoprotéiques : les chylomicrons, qui vont sortir de la cellule par un
phénomène d’exocytose. Ils passent tout d’abord dans la circulation lymphatique (contrairement aux
glucides et aux protéines) puis dans le sang. Leur présence dans le sang en post-prandial est responsable
de l’aspect lactescent du sérum.
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D- Vitamines liposolubles
Les vitamines liposolubles sont les vitamines A, D, E et K.
Elles sont absorbées dans l’intestin proximal avec les lipides, leur absorption est conditionnée par la
présence de sels biliaires et la formation de micelles.
Ainsi un obstacle des voies biliaires va troubler l’absorption de la vitamine K et provoquer des troubles de
la coagulation.
Ces vitamines passent la membrane par diffusion passive et vont être incorporées aux chylomicrons.
V. Mouvement d'eau et d'ions dans l'IG
Rôle important dans l’équilibre hydro-électrolytique. Ces mouvements sont bidirectionnels avec une
absorption et une sécrétion.
A. Eau
L’eau franchit la barrière intestinale par mouvements passifs, dus aux gradients osmotiques qui sont liés
au transfert des substances dissoutes.
L’équilibre osmotique est rapidement atteint c’est-à-dire dès le duodénum et jéjunum proximal. Ainsi
l’absorption d’eau dans le duodénum et le jéjunum est 9 fois plus importante que dans l’iléon.
Il y a aussi une sécrétion (mécanisme bidirectionnel) qui est une fonction normale de l’intestin grêle.
Cette sécrétion a lieu au fond des cryptes et permet la diffusion dans la lumière des substances sécrétées.
Elle est moins importante que l’absorption.
Sur le plan quantitatif le débit d’eau dans le duodénum est de 8L/24H. Ces 8L correspondent à l'ingestion
d'eau alimentaire plus les sécrétions digestives.
Dans l' IG, l'absorption = 12L/24H, la sécrétion = 6L/24H. Si bien que le débit d’eau moyen à la jonction
iléo-caecale est en moyenne de 2L/24H.
B. Electrolytes
1. Le sodium
La concentration en sodium dans le tube digestif est très proche de celle du plasma c’est-à-dire que
l’équilibre est rapidement atteint. L’absorption du sodium fait intervenir 4 mécanismes principaux; trois
mécanismes transcellulaires et un mécanisme paracellulaire :
-mécanisme paracellulaire : diffusion passive.
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-mécanisme transcellulaires : _ Diffusion passive liée au gradient de concentration maintenu par
une Na+/K+ ATPase localisé au niveau membrane basolatérale (concentration intra-entérocytaire Na+ est
faible donc elle favorise la diffusion passive.)
_ Transport couplé avec le glucose et les AA
_ Absorption active qui se fait dans l’iléon, c'est une sorte de
phénomène de rattrapage, indépendant du glucose et des AA
2. Le potassium
Le potassium est absorbé principalement de façon passive, lié au gradient de concentration.
3. bicarbonates et chlore
La concentration de bicarbonates est faible dans le duodénum, elle augmente du jéjunum à l’iléon. Ceci
traduit une sécrétion de bicarbonates par l’intestin grêle alors qu'il y a absorption de chlore.
4. Le calcium
Il a une double origine dans le tube digestif :
- calcium alimentaire 600mg/24H
- calcium endogène dans sécrétions digestives 400mg/24H
Quelque soit son origine, le calcium devra être ionisé pour pouvoir être absorbé. Cette ionisation est le
résultat de la sécrétion acide gastrique. Un apport alimentaire excessif du calcium est inutile, il entraînera
la formation dans la lumière intestinale de sels phosphocalciques insolubles donc non absorbés.
L'absorption de calcium se fait par deux voies :
- voie para cellulaire: faible importance, se fait par diffusion passive, et est indépendante de la
vitamine D.
- voie transcellulaire : diffusion facilitée par l’intermédiaire d’un transporteur spécifique
dépendant de la vitamine D.
Elle a lieu essentiellement dans le duodénum plus jéjunum proximal.
Dans la cellule le calcium va se fixer à une protéine soluble qui est également dépendante de la vitamine
La sortie du calcium se fait grâce à une Ca2+/ Mg2+ ATPase.
5. Fer
Cf cours de bioch
VI. Vitamines
Le mécanisme dépend de la taille des molécules.
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∙ Les vitamines hydrosolubles de petite taille : B6 et PP, sont absorbées par diffusion passive au niveau du
duodénum proximal.
∙ Les vitamines B1, B2, et C sont absorbées par un transport actif sodium dépendant.
∙ La vitamine B12 a un mécanisme d’absorption original qui nécessite sa combinaison avec le facteur
intrinsèque sécrété par la muqueuse gastrique. Elle est absorbée au niveau de l’iléon terminal par
diffusion facilitée.
Digestion et Absorption dans le côlon
Le côlon participe également à l’équilibre hydro-électrolytique mais surtout il est le siége d’une
importante activité enzymatique d’origine bactérienne. Ces enzymes bactériens modifient les reliquats du
bol alimentaire, en effet il arrive des particules alimentaires qui n’ont pas été absorbées :
-un peu d’amidon
-toute la cellulose
-quelques fibres musculaires non digérées
-quelques globules de graisse et de cholestérol
-des sels et pigments biliaires (sous la forme de bilirubine)
-de l’eau
I. Mouvements d’eau et des électrolytes
A. Eau
Le débit d’eau va passer de 2L/24h à 150 mL au niveau de l’anus. Cette réabsorption est un phénomène
passif qui est secondaire au transfert du sodium.
B. Electrolytes
1. Sodium
Il existe 2 composantes de réabsorption du sodium :
-au pôle apical : la pénétration se fait par simple diffusion selon un gradient électrochimique.
-au pôle basal : la sortie du sodium se fait grâce à une NA+/K+ ATPase mais indépendamment du
glucose et des AA comme dans l’IG.
2. Potassium
Absorption passive comme dans l’IG.
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3. Chlore et Bicarbonates
Dans le côlon, l’absorption de chlore se fait en échange de la sécrétion d’ions bicarbonates.
Le bicarbonate provient de l’hydrolyse du CO2, sous l’action d’enzymes bactériennes, les anhydrases
carboniques.
4. Calcium
Il existe un absorption de Ca au niveau du côlon qui vient compléter celle observée au niveau de l’intestin
grêle et qui est essentiellement mise en jeu en cas de diminution des apports alimentaires.
Elle est vitamine D dépendante.
C. Ammoniac
Le côlon produit d’assez grande quantité d’ammoniac : 300 mL/24h.
Cet ammoniac provient :
-2/3 : activité enzymatique d’une uréase bactérienne qui agit sur l’urée apportée par voie sanguine.
-1/3 : dégradation des AA présent dans la lumière colique, qui ont donc échappés à l’absorption
par l’intestin grêle.
Cet ammoniac va être absorbé par le côlon par diffusion passive.
D. Acides Gras à chaîne courte
Ils sont présents sous forme d’anions, leur concentration va atteindre 200 meq/L.
Ils sont libérés dans la lumière colique sous l’action des enzymes bactériennes sur les glucides et les
lipides résiduels.
Ils ont 3 destinations possibles :
-petite quantité est excrétée dans les selles
-un autre contingent est métabolisé par les bactéries coliques avec production d’eau et de
gaz (hydrogène, CO2 et méthane)
-la plus grande partie sera utilisée par la cellule colique pour ses besoins métaboliques.
II. Flore bactérienne colique
Grande particularité du côlon : il possède une flore bactérienne importante.
Il ne s’agit pas de bactéries ingérées régulièrement car celles-ci sont détruites par l’acide chlorhydrique
gastrique, il n’y a donc pas de bactérie dans l’IG.
La colonisation bactérienne du colon se fait par voie orale lors des 1ères années de la vie, leur
développement est favorisé par la stagnation des selles notamment dans le caecum. Ce sont
essentiellement des bactéries anaérobies.
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Les effets de cette flore bactérienne sont multiples :
A. Effets sur la muqueuse colique
Les bactéries ont un effet protecteur sur la muqueuse et également un effet trophique (stimulation du
renouvellement des cellules de la muqueuse.)
B. Interaction avec les produits de sécrétion de
l’intestin
Les bactéries coliques vont interagir :
1. Avec les sels biliaires
Les sels biliaires qui ont échappés à la digestion dans l’IG vont être dégradés par les bactéries coliques
sous l’action d’enzymes spécifiques, ils vont alors formés des sels biliaires secondaires moins absorbables
qui vont être éliminés dans les selles.
2. Avec les pigments biliaires
Ils vont être déconjugués par les bactéries en en bilirubine libre qui sera transformée secondairement en
stercobiline, responsable de la coloration des selles.
En cas d’obstruction des voies biliaires on aura des selles décolorées.
C. Transformation des aliments résiduels
∙ Les sucres non absorbés dans l’intestin grêle vont être hydrolysés par des disaccharidases d’origine
bactérienne. Les monosaccharides libérés vont aussi être hydrolysés par des enzymes bactériens avec
production d’acides gras à chaîne courte.
∙ Les AA et l’urée vont être transformés en ammoniac.
∙ Les graisses alimentaires vont être transformés en acides gras à chaîne courte par des lipases
bactériennes.
D. Production de gaz
Dans le côlon, les gaz proviennent des gaz atmosphériques déglutis et des gaz produit in-situ.
1. Azote
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Provient essentiellement de l’air atmosphérique par déglutition mais une partie peut également provenir
du sang par simple diffusion.
2. Hydrogène
Provient essentiellement de la fermentation des glucides qui rentre dans le colon. La quantité produite est
directement proportionnelle à la quantité de glucide qui pénètre dans le côlon.
3. CO2
Le CO2 est un sous produit de l’activité bactérienne et produit de la fermentation des sucres non
absorbés.
5. Méthane
Il n’est retrouvé que chez une petite partie de la population.
Une seule souche bactérienne possède l’équipement enzymatique pour sa production. Cette souche n’est
présente que chez les sujets prédisposés, cette prédisposition est un caractère familial héréditaire.
6. Gaz malodorants
Viennent de l’ammoniac, des hydrogènes sulfureux et des AG à chaîne courte qui n’ont pas été absorbés.
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