Politique et anthropologie ce cours est incomplet. 1er cours: Sujet: L

Politique et anthropologie
ce cours est incomplet.
1er cours:
Sujet: L'économie est-elle l'enjeu de toute politique ?
« l'homme est par nature un animal politique »: cette citation d'Aristote extrait des Politiques
semble être maintenant lvidence me. Vingt-cinq siècles de vie politique, et deux siècles après
l'avénement de la démocratie en europe semble rendre superflu l'affirmation du caractère naturel de
la tendance politique de l'être humain.
Cette évidence est renforcée si on revient au source du mot politique. L'homme est un animal
politique: il vit dans une polis, une cité.
Or, l'anthropologie montre que cette vie en cité est coextensive à l'humanité. Pas d'humain sans
polis.
Mais si Aristote se contente d'affirmer une tautologie, s'il se contente finalement d'affirmer que
l'homme est homme, son propos est-il sans valeur.
La philosophie est issue de l'étonnement selon Aristote. Cet étonnement vise à rendre les choses
inévidentes et donc à renverser l'ordre naturel de la compréhension, ce qui semblait immédiatement
compréhensible ne l'est plus.
De quoi faut-il s'étonner ?
L'homme est un animal. Il doit donc survivre. Cette survie passe par un certain rapport à la nature et
à sa nature. L'homme est donc au contact du monde des choses. Or, ce contact est loin d'être
harmonieux. Tout d'abord par ce que la nature n'est pas une corne d'abondance. L'homme doit
travailler pour survivre. Le rapport homme-nature est tout d'abord un rapport conflictuel. Ensuite,
parce que la pluralité humaine fait que l'homme ne vit pas en autarcie dans son rapport au monde
des choses. Le rapport aux choses est médiatisé par l'échange entre les hommes. Travail et échange
vont donc constituer la sphère économique de l'humain. Or, cette sphère est rongée par un conflit
constant: inégalité, injustice, avidité sont les maîtres mots de la sphère économique.
De plus, l'homme est politique. Il ne se définit pas simplement dans un rapport entre lui et le monde
des choses mais aussi dans un rapport entre lui et les autres hommes.
Or, cette nouvelle sphère de l'humain est elle aussi rongée par le conflit: la guerre, la lutte entre les
hommes est une donnée constante de l'histoire humaine.
Malgré cette fragilité de l'économique et du politique, Aristote tient à cette affirmation: « l'homme
est par nature un animal politique ».
Notre précédent examen a oublié une partie de cette citation. L'expression « par nature ». Qu'est-ce
que l'homme, la nature humaine pour que l'homme soit, malgré cela, capable de vivre en cité ? Par
conséquent, toute réflexion politique est donc fondée sur une anthropologie
Cette anthropologie doit déterminer qu'elle est le rapport primordial pour l'humain: rapport aux
choses ou rapport aux hommes, et quelles sont les facultés et les tendances de l'humain qui lui
permettent de réaliser ces rapports.
Il faut donc penser conjointement anthropologie, économie et politique.
Cependant, il faut à nouveau se saisir d'étonnement pour approcher la nature politique de l'humain.
En effet, même si Platon et Aristote son indéniablement de grands penseurs politiques, la
philosophie politique ne prendre toute son importance qu'au XVIème et au XVIIème siècle, avec
entre autres les oeuvres de Machiavel et de Hobbes.
La chose politique, devenue si noble dans la pensée moderne, semblait donc faire l'objet d'un mépris
non explicité dans la pensée philosophique classique, celle de l'antiquité et du Moyen-Age.
Afin de proposer une tentative d'explication, il est possible de suivre le premier chapitre de La
condition de l'homme moderne de Hannah Arendt.
Hannah Arendt commence par distinguer le travail, l'oeuvre et l'action.
La condition du travail est la vie même. Il est lié au métabolisme du corps humain.
L'oeuvre est l'activité qui correspond à la non-naturalité de l'humain. En effet, la mortalité de
l'humain n'est pas compensée par l'immortalité de l'espèce et du cycle biologique. Par conséquent,
l'oeuvre a pour but de constituer un monde humain permanent. Les hommes a leur naissance vont
donc se loger dans ce monde qui va leur survivre.
L'homme a un monde avant d'être en rapport avec une nature. La condition de l'oeuvre est donc
l'appartenance-au-monde.
Contrairement aux deux autres activités, l'action est la seule qui mette en relation les hommes entre
eux. Sa condition est la pluralité humaine. C'est parce que les hommes sont tous différents que leur
mise en rapport est nécessaire. Les êtres humains ne sont pas la répétition d'un modèle immuable.
Ces trois activités sont liées à la natalité et à la mortalité de l'humain.
Le travail assure à la fois la survie de l'individu et celle de l'espèce.
L'oeuvre assure une permanence à la futilité de la vie humaine.
Quant à l'action, c'est la condition du souvenir et donc de l'Histoire: elle fonde est conserve les
organismes politiques.
L'ensemble de ces trois activités forme ce que Hannah Arendt appelle la vita activa
le terme de vita active est la traduction latine de la bios politikos d'aristote. Il faut distinguer deux
sens de la vie: la vie comme zoé c'est la vie biologique, la vie nue telle que l'appelle le philosophe
contemporain giorgio agamben. Le bios, c'est le mode de vie. Le mode de vie politique fait partie
des trois modes de vie que les hommes peuvent choisir en toute liberté selon aristote. Ces modes de
vie excluent donc les modes de vie que l'homme doit prendre pour rester vivant, donc liés au travail
( esclave, ouvrier, marchand....). Le mot liberté a ici un sens précis qu'on peut résumer en quatre
caractéristiques: statut d'homme libre, inviolabilité de la personne, liberté des activités et liberté de
mouvement
les trois formes de vie liées à la liberté ne visent donc pas l'utile mais le beau:
-la vie de plaisir
-la vie politique
-la vie du philosophe vouée à la contemplation.
Ainsi, selon Aristote, et selon l'antiquité pourrait-on dire, la bios politikos est le seul mode de vie de
la vita activa proprement humain. Le travail et l'oeuvre étaient méprisés en tant que voués à l'utile.
Mais ce sens de la vita activa était lié à une forme sociale-historique très précise, celle de la pensée
antique, forme fondée sur la division de l'humain en homme libre et esclave, division qui permettait
aux hommes libres de s'occuper librement de l'organisation de la cité.
Lorsque cette forme sociale-historique disparut avec le moyen-age, l'expression vita activa désigna
plus largement l'ensemble des engagements actifs dans les affaire de ce monde. Mais cette
extension ne permit pas une réhabilitation de l'oeuvre et du travail. Au contraire, l'action devint
aussi une activité liée aux nécessités terrestres, et ainsi seule la contemplation resta un mode de vie
véritablement libre
Même si cette suprématie de la contemplation est hautement compréhensible dans la pensée
chrétienne ( ou la cité de dieu pour reprendre l'expression de saint-augustin l'emporte sur la cité
terrestre), elle est déjà exprimée dans les pensées de Platon et d'Aristote. Chez ses deux penseurs,
l'organisation de la cité n'a pas d'autres buts que de rendre possible la vie philosophique et la
contemplation. De plus, dans la Réupblique de Platon, ce sont les philosophes, ceux qui ont atteint
la vie contemplative qui auront en charge l'organisation de la cité. La vie politique est soumise à la
vie contemplative afin de rendre possible cette même vie contemplative.
En fait, la distinction entre vita activa et vita contemplativa doit être comprise, comme la distinction
entre la guerre et la paix, à partir de la distinction entre le non-repos et le repos.
La contemplation du vrai ou de Dieu n'est possible que dans le repos. La vita activa prend donc une
connotation négative.
De plus, cette distinction rejoint celle entre les choses qui sont par elles-mêmes, qui sont naturelles,
et celles dont l'existence dépend de l'être humain.
Le primat de la contemplation sur l'activité est donc lau fait que aucune action humaine ne peut
égaler la beauté et l'éternité du cosmos
Enfin, cette dévalorisation de la vita activa est liée à la découverte d'une faculté humaine
proprement réservée à la contemplation ( raison, intuition, foi....)
En fait, ce à quoi l'homme accède par la contemplation , c'est à une certaine éternité. Contre cette
éternité le domaine politique semble extrêmement fragile. La permanence qu'elle donne aux
individus peut à tout instant être réduite à néant.
Il faudra donc se demander ce qui peut donner de la consistance au domaine politique. En quoi
peut-il être un lieu d'accomplissement de la nature humaine ?
Commençons par le commencement qui n'est pas celui de la chronologie Platon mais Aristote.
Pourquoi inverser ces deux auteurs: parce que Aristote est paradoxalement le plus proche de
l'expérience athénienne de la démocratie. Platon y voit déjà sa fin, sa fragilité.
Cours 2 et 3 hobbes
Quel est le sens de la philosophie politique de Hobbes ? Pour le comprendre, il faut tout d'abord la
resituer dans le cadre plus général de sa philosophie. L'élaboration de celle-ci se situe au point de
rencontre d'un projet et d'une crise . Le projet était considérable car Hobbes entendait entreprendre
une reconstruction rationnelle de l'ensemble du savoir humain afin d'y introduire l'ordre, la certitude
et la vérité. Cette reconstruction rationnelle supposait une double démarche. La première était
analytique, elle visait à atteindre, par l'application d'une méthode résolutive, les concepts les plus
universels et les termes les plus généraux, au-dedesquels la connaissance humaine ne pourrait
remonter? La seconde était synthétique, elle visait, par l'application d'une méthode composite, à
retrouver ou à produire progressivement selon une déduction rigoureuse toutes les connaissances
auxquelles l'homme pourrait parvenir. La crise était d'un autre ordre que le projet, mais tout aussi
considérable que lui. Il s'agissait du commencement de la guerre civile anglaise:
« si dans le temps comme dans l'espace, il y avait des degrés de haut et de bas, je crois
véritablement que le point le plus élevé dans le temps serait la période qui s'était écoulée entre les
années 1640 et 1660. Car celui qui, de cet endroit comme de la montagne du Diable, aurait
considéré le monde et observé les actions des hommes, particulièrement en angleterre, aurait pu
contempler le spectacle de toutes les sortes d'injustice et de toutes les formes de folie que le monde
pût fournir. »Béhémoth
faire l'histoire de la guerre civile anglaise
La guerre civile qui ébranla profondément les structures politiques et sociales de l'angleterre,
confirma hobbes dans l'idée qu'il appartenait à la philosophie de fonder le savoir politique de
manière à éclairer les hommes sur la nécessité et la nature de l'Etat afin d'éviter le conflit et la
guerre. La philosophie devait donc construire théoriquement un savoir dont la fonction serait
pratique. Chez hobbes, l'efficatité pratique de la philosophie reposait chez hobbes sur l'idée que
l'usage et le développement de la raison aussi bien du côté du détenteur du pouvoir que du côté du
sujet, était le moyen le plus sûr de maintenir la stabilité de l'Etat et la paix civile.
L'expérience du processus de décomposition social qui accompagne la dissolution de l'Etat a
contribué à la formulation des questions qui vont animer de l'intérieur sa pensée: pourquoi les
sociétés et les Etats sont-ils susceptibles d'être détruits ?
Pour quelles raisons les hommes sont-ils parfois conduits à la révolte et à la guerre ?
Mais cette double interrogation ne pouvait pas être résolue par une simple recherche historique.
L'un des tournants majeurs que Hobbes accomplit dans le domaine de la philosophie politique
consista à donner à celle-ci un statut démonstratif en en découvrant les principes non dans l'histoire
mais dans la nature humaine. L'histoire devenait une source d'exemples mais non une source de
principes. C'est pourquoi on peut le considérer comme l'inventeur de la philosophie politique
moderne à un plus haut point que Machiavel, qui lui part de l'histoire romaine ou des événements
qui lui sont contemporains pour construire son savoir politique. Lire p . 7 de la nature humaine
Hobbes commence à construire sa théorie politique en 1640 dans Les éléments de la loi composés
de deux ouvrage: De la nature humaine et Du corps politique. La séparation entre ces deux objets
d'étude est lourd de sens: l'étude de la constitution interne de l'individu ainsi que celle des rapports
qui s'établissent naturellement entre les hommes pourront se faire indépendamment de toute
considération sur l'Etat .
D'autre part, l'Etat ou corps politique ne pourra plus être considéré comme une réalité natuelle
produite par un tendance spontanée, mais au contraire comme une réalité artificielle créée par la
volonté.
Sur le plan de constitution affective et cognitive de l'individu, l'homme se trouve caractérisé comme
un être de désir et de parole. L'homme est d'abord un être de sir. Les six passions primitives (
appétit/aversion, amour/haine, plaisir/douleur) qui définissent son individualité ( p 83 : « ainsi la
différence des esprits tire son origine de la différence des passions et des fins différentes auxquelles
l'appétence les conduit. » ne sont que des modalités d'une tendance primitive: le désir.
Qu'est-ce que le désir ? Le désir est un effort ( conatus) par lequel nous tendons à rechercher ce qui
contribue à la préservation de notre être. L'objet de notre désir est bien entendu tel ou tel objet
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