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laisser embarquer dans des « histoires sans importance » et de ne pas
arriver à l’objectivité nécessaire pour faire un diagnostic précis)
- En miroir, lorsque le patient donne libre cours à un récit plus complexe, il
peut au contraire être tentant de s’intéresser à « l’implicite inconscient
sans en avoir (sans s’en être donné) les moyens ». Dans ce cas,
l’interprétation psychologique risque bien de reposer sur un vague tissu
de références/ croyances personnelles (voir fiche 1 herméneutique).
La question reste donc posée de voir s’il est possible d’accéder à la singularité de
l’autre, lors de cette expérience unique qui conduit une personne à demander le
secours de la médecine. Cette singularité irréductible, ne se laisse pas décliner au
neutre, pas plus qu’elle ne peut être pensée à la troisième personne (voir fiche
psychanalyse et soins à venir)
2/ La (non)congruence du travail de clinicien avec le travail
anthropologique
Il n’y a pas dans ce contexte d’observation sans intervention. Cette question se pose
au clinicien dans ce moment de rencontre « observante » à partir de laquelle va
s’élaborer une stratégie décisionnelle.
- En face du corps médical le malade va avoir tendance à médicaliser son
discours visant à le rendre acceptable à l’autre.
- Ce discours participe ainsi à sa détresse souvent sur le fond d’une
incompréhension de son propre vécu de l’épreuve, à travers des références
culturelles propres qui sont rarement superposable à celles du praticien.
- Le praticien lui est habituellement pris dans les catégories médicales qui
favorisent des représentations « savantes » ancrées volontiers dans l’ordre de
la réalité « naturelle ».
3/ De l’anthropologie à la clinique :
Le praticien a besoin de théorie pour fonctionner
- Comment tenir compte à la fois de la théorie ( science médicale) qui donne
une idée d’ensemble et de la pratique thérapeutique qui s’exerce dans la
rencontre de la singularité
.
Les leviers à mobiliser dans la compréhension de la situation de *l’autre :
1/ Regard « Phénoménologique » sur la situation du corps propre
L’appartenance du corps à une histoire personnelle en fait tout autre chose qu’un
Référence ici à E Kant (dans sa troisième critique) la notion de jugement réfléchissant : jugement qui permet
au praticien d’entrer dans le monde du texte (voir éthique et herméneutique du soin)