4 Rec. UIT-R SA.1346
3 Analyse de la sensibilité des auxiliaires de la météorologie au brouillage par les SCIM
3.1 Brouillage des radiosondes
Il est très important pour le grand public de préserver la viabilité de la vaste infrastructure des auxiliaires de la
météorologie. La bande réservée à ceux-ci est couramment utilisée par les radiosondes, les fusées sondes, les catasondes
et les plates-formes de collecte de données, les radiosondes étant les plus sensibles au brouillage. La p.i.r.e. des
programmateurs SCIM doit être limitée afin que les communications nécessaires puissent avoir lieu sans causer de
brouillage aux auxiliaires de la météorologie.
Il est précisé dans la Recommandation UIT-R SA.1262 que la puissance du signal brouilleur reçu pendant 20% du temps
au maximum est de -161,9 dBW/300 kHz. Le modèle de propagation standard du CCIR
a permis de déterminer que,
pour un affaiblissement de 20 dB dû aux bâtiments, un dispositif SCIM doit se trouver à moins de 421 mètres d'une
radiosonde pour perturber le fonctionnement de celle-ci
et ce, notons-le, dans l'hypothèse prudente où les fréquences du
SCIM et de la radiosonde sont parfaitement alignées.
Autrement dit, en raison de leur puissance d'émission ultra-faible, les équipements SCIM ont une probabilité de
brouillage très faible, encore diminuée par d'autres facteurs importants qui sont toutefois difficiles à quantifier:
Choix du canal. Le SCIM dispose de plusieurs canaux, le choix étant fondé sur le niveau de bruit ambiant le plus faible.
Une radiosonde fonctionnant à une fréquence donnée ressemblera, dans la bande utilisée par le SCIM, à une source de
bruit à bande étroite, et le SCIM choisira donc un autre canal. Donc, lorsqu'un programmateur de SCIM détecte une
radiosonde, il réagit de manière que l’un et l’autre ne se brouillent pas mutuellement.
Densité du brouilleur. Étant donné que les ondes émises par l’implant sont affaiblies par le corps, seul le
programmateur est susceptible de perturber l'activité des utilisateurs des auxiliaires de la météorologie. La multiplication
des dispositifs implantés est limitée par le fait que ceux-ci répondent à des nécessités médicales et non aux souhaits du
consommateur. Pour cette raison, le nombre de brouilleurs potentiels est maintenu à un niveau nettement inférieur à celui
que l'on serait en droit d’attendre d'une application grand public ou commerciale.
Taux d'utilisation du brouilleur. Les implants ont un taux d'utilisation des communications de l’ordre de 0,005% de
leur durée de vie environ. Les programmateurs, qui sont inférieurs en nombre de plusieurs ordres de grandeur, peuvent
avoir un taux d'utilisation considérablement plus élevé.
Taux d'utilisation de la liaison retour. En raison de l'affaiblissement dû aux tissus, seules les communications vers le
dispositif implanté risquent de brouiller les auxiliaires de la météorologie. La communication sera probablement de type
semi-duplex et fortement asymétrique, l'émission vers l’implant ne durant qu'une fraction du temps pendant lequel la
liaison est active. Généralement, la liaison retour ne représentera qu'environ 10 sur 250 ms de communication.
En conséquence, le rayon dans lequel un programmateur de SCIM peut brouiller une radiosonde sera en général
nettement inférieur à 500 mètres. Dans le cas très rare où un programmateur de SCIM se trouve à portée d'un tel
auxiliaire, le risque de brouillage sera réduit, étant donné que le SCIM utilise un algorithme d'évitement du brouillage
pour déterminer, en fonction du niveau de bruit le plus faible, le canal qu'il utilisera. Le cycle modéré du SCIM, son
fonctionnement en mode semi-duplex et le taux d'utilisation de la radiosonde réduisent également le risque de brouillage.
3.2 Brouillage de l’équipement de mesure de distance de la radiosonde
Le signal SCIM ne perturbera pas l'équipement de mesure de distance de la radiosonde, étant donné que la puissance
d'émission de 25 watts de celui-ci est de 60 dB plus élevée que celle du SCIM. La formule qui suit permet de prévoir le
rapport porteuse/brouillage (on notera que ce modèle aboutit à un rapport plus élevé si l'on inclut les pertes dues aux
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Okumura et al., 1968.
Kozono, S., et K. Watanabe, “Influence of Environmental Building on UHF Land Mobile Radio Propagation’, IEEE Trans.
Commun. Com-25 (octobre 1977) (Influence des constructions environnantes sur la propagation radioélectrique mobile terrestre à
ondes décimétriques); Walker, E. H., “Penetration of Radio Signal into Building in the Cellular Radio Environment”, Bell Sys.
Tech. J. 62: 9 Pt. I (novembre 1983) (Pénétration des signaux radioélectriques dans les constructions dans un contexte de
radiocommunications cellulaires); Ted Rappaport, “Wireless Communications” (Prentice Hall PTR), pages 131-132
(Communications sans fil); [Tur87] Turkmani, A. M. D., Parson, J. D. and Lewis, D. G., “Radio Propagation into Buildings at
441, 900, and 1 400 MHz”, Proceeding of the 4th International Conference on Land Mobile Radio, décembre 1987 (Propagation
radioélectrique dans les constructions à 441, 900 et 1 400 MHz); [Tur92] Turkmani, A. M. D., Toledo, A. F. “Propagation into
and within buildings at 900, 1 800, and 2 300 MHz”, IEEE Vehicular Technology Conference, 1992 (Propagation dans les
bâtiments à 900, 1 800 et 2 300 MHz).