Thème 9
L’Etat a-t-il des marges de manœuvre en termes de politiques
économiques ?
Chapitre 7 Quels sont les instruments de la politique économique conjoncturelle?
I. Quelles peuvent être les situations économiques auxquelles l’État doit faire face ?
Avant toute politique économique, il faut déterminer (qualifier) la situation dans laquelle se trouve l’économie d’un
État. Quatre situations conjoncturelles peuvent être recensées :
– expansion : situation où le PIB augmente (sur une courte période) ;
– stagnation : situation où le PIB n’augmente pas, reste stable ;
– récession : définie statistiquement comme une période d’au moins deux trimestres consécutifs avec une baisse du
PIB. De façon plus générale, on parle de récession dès qu'il y a ralentissement de la croissance c’est-à-dire une
baisse des taux de croissance, même s’ils restent positifs ;
– dépression : forme grave de crise qui se caractérise par la baisse durable de la production et du PIB, baisse
généralisée de l’activité.
Pour mener une politique économique conjoncturelle adaptée à chaque situation, les décideurs disposent de la
politique monétaire et de la politique budgétaire.
II. Quels rôles pour la politique monétaire ?
A. L’organisation de l’Europe monétaire
Depuis la création de l’euro, les États ayant adopté la monnaie commune (17 États sur 27 : Allemagne, Autriche,
Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal,
Slovaquie, Slovénie) ont transféré leurs pouvoirs en matière de monnaie à la Banque centrale européenne (BCE).
La BCE, indépendante des différents gouvernements, a pour mission essentielle de maintenir la stabilité des prix dans
la zone euro (2 % d’inflation par an maximum). Elle doit aussi apporter son soutien aux politiques économiques des
États.
B. Le fonctionnement de la politique monétaire
La politique monétaire doit répondre à deux objectifs : la maîtrise de l’inflation et la croissance économique. Pour
atteindre ces objectifs, la BCE dispose du pouvoir de fixer les taux d’intérêt directeurs (ou taux de refinancement).
Une baisse des taux directeurs de la banque centrale incite les banques commerciales à baisser leur taux de crédit.
Cette baisse des taux incite les agents économiques à emprunter pour consommer ou investir. Le risque est alors
l’inflation due à un excès de demande.
Une hausse des taux directeurs renchérit le coût des crédits accordés par les banques commerciales. Les agents
économiques empruntant moins, il y a un risque de ralentissement économique.