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Article 4 - Sensibilité des principaux cours d'eau
Le tableau annexe n°3 présente la liste des principaux cours d'eau interceptés par le projet selon leur enjeu. Ces
cours d'eau assorti d'une bande de 250 m de large de part et d'autre du lit, sont considérés comme très
vulnérables au sens de l'article 2 du présent arrêté. Sont en particulier considérés les enjeux suivants :
- cours d'eau à enjeux très fort : cours d'eau identifié dans le SDAGE (comme réservoir biologique, axe grand
migrateurs, en très bon état écologique), concerné par la zone action prioritaire anguille, classé au titre du L432-6
du code de l'environnement ou proposé au classement au titre du L 214-17
- cours d'eau à enjeux fort : affluent d'un cours d'eau à enjeux très fort, ou bien cours d'eau où la présence d'une
frayère, ou d'une espèce remarquable et protégée (poisson, écrevisse...) est avérée
- cours d'eau à enjeux moyen : présence potentielle de frayères. S'il apparaît au cours des travaux que la
présence de frayère est confirmée, le cours d'eau passe en enjeu "fort".
Titre II - Prescriptions
Certaines prescriptions des sections du présent titre sont applicables uniquement aux masses d'eau identifiées
comme "cours d'eau" dans le dossier, les autres masses d'eau étant qualifiées "d'autre écoulement".
Toutefois, s'il s'avère au vu de l'expertise de l'ONEMA ou du service de Police de l'Eau que certains "autre
écoulement" présentent à la fois les caractéristiques d'un cours d'eau et un enjeu environnemental avéré (par
exemple espèce piscicole migratrice, espèces protégée....), le service de police de l'eau pourra demander sur
ceux-ci l'application de certaines des prescriptions "cours d'eau".
Section 1 - Prescriptions spécifiques des ouvrages
Certains IOTA (installations, ouvrages, travaux, ou activités) peuvent faire l'objet d'adaptations mineures en
phase de travaux, liées à la topographie ou aux contraintes de chantier. Ces adaptations peuvent porter, par
exemple, sur la pente exacte de l'ouvrage, la longueur de l'ouvrage ou la forme de l'ouvrage. Ces adaptations ne
seront jamais de nature à remettre en cause les principes de dimensionnement retenus, les modalités de
circulation de l'eau, la continuité écologique et le transport sédimentaire.
L'implantation des ouvrages et travaux doit être adaptée aux caractères environnementaux des milieux
aquatiques ainsi qu'aux usages de l'eau, à la préservation de la santé et de la sécurité publique. Les conditions
d'implantation doivent être de nature à éviter ou, à défaut, à limiter les perturbations sur les zones du milieu tant
terrestre qu'aquatique présentant un intérêt floristique et/ou faunistique. Elles ne doivent ni engendrer de
perturbations significatives du régime hydraulique des cours d'eau permanents et intermittents, ni aggraver le
risque d'inondation à l'aval comme à l'amont, ni modifier significativement la composition granulométrique du lit
mineur.
L'ensemble des prescriptions qui suit, hors rétablissement de la ripisylve, vaut tant pour les busages et
dérivations définitifs que pour les ouvrages provisoires situés dans l'emprise du présent tronçon qui pourraient
avoir des effets notables sur les eaux ou le milieu aquatique.
D’une manière générale, tous les aménagements hydrauliques seront conçus d’après les prescriptions des
alinéas suivants ; ils feront l'objet d'un accord préalable des services chargés de la police de l'eau qui pourront
être amener à consulter d'autres services et notamment l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques
(ONEMA). La qualité des rejets devra être compatible avec les objectifs de qualité réglementaire des cours d'eau.
Article 5 - Ouvrages hydrauliques de franchissement
Pour tout ouvrage permanent ou provisoire, si, après réalisation, le contrôle du fonctionnement de l'ouvrage, par
un agent de la police de l'eau, montrait son inefficacité par rapport à l'obligation de continuité écologique, (en cas,
par exemple, d’une chute de plus de 20 cm au sens de la nomenclature, vitesse excessive incompatible avec la
nage des espèces prises en compte, d'une lame d'eau trop faible du fait d'un lit mineur inadapté au débit d'étiage
ou de l'impossibilité pour la petite faune de franchir l'ouvrage....). Le pétitionnaire prendra les mesures
nécessaires pour corriger ces impacts.
Dans les franchissements et sur les tronçons modifiés de façon provisoire ou définitive, les rectifications du tracé
des cours d'eau seront réalisées ou aménagées pour ne pas entraîner de perturbation des écoulements
(modification excessive des vitesses, des débits, obstacle à l'écoulement des crues....). Le service de police de
l'eau pourra se référer à l'expertise de l'ONEMA pour considérer que la vitesse est excessive.
Le positionnement longitudinal de l'ouvrage (pente et calage du coursier) est adapté de façon à garantir la
continuité écologique. Le radier est situé à une profondeur suffisante au dessous du fond du lit du cours d'eau et
est recouvert d'un substrat de même nature que celui du cours d'eau tout en garantissant la capacité
d'écoulement et la transparence hydraulique de projet.
Dans chaque ouvrage, un lit est aménagé pour garantir à la fois une hauteur d'eau et une rugosité suffisantes
permettant la circulation piscicole des espèces présentes entre le QMNA5 et 2,5 fois le module. Le raccordement
entre l'ouvrage et le lit aval est, si nécessaire, stabilisé par l'aménagement de dispositifs de dissipation de
l'énergie au sein de l’ouvrage, voire en aval immédiat, pour contenir les risques d’érosion contenir les risques
d'érosion progressive et régressive. Les ruptures de pente et chutes, qui constituent un obstacle à la continuité
(l'obstacle pouvant être mis en évidence par simple expertise de l'ONEMA) et qui sont présentes au sein, en
amont ou en aval immédiat de certains ouvrages seront nivelées afin de rétablir la circulation piscicole. Le choix
des dispositifs et leur dimensionnement sont adaptés aux capacités de nage et de saut des espèces de poissons
présentes.
Le calage de l'ouvrage permet en tout temps le maintien d'une lame d'eau suffisante pour assurer la libre
circulation des poissons et le transit sédimentaire dans la mesure où un débit existe à l'amont.