sanctuaires marins ou réserves intégrales, lorsqu'elles visent une – évolution naturelle du milieu ; dans ce cas,
aucune activité humaine n'est possible sur ces lieux.
C'est dans le cadre de cette politique nationale de conservation qu'ont été adoptées de nouvelles législations. On
peut citer, entre autres, aux États-Unis, la loi de 1972 sur la protection marine ainsi que le programme national
sur les sanctuaires marins, ou encore au Japon (1972), en Grande-Bretagne (1973), en France et en Allemagne
(1976), l'adoption de textes majeurs sur la conservation de la nature. Cette période a aussi été l'une des plus
importantes pour la déclaration d'aires marines protégées : parcs marins et réserves marines en Méditerranée,
tels que Port-Cros (1963), Cerbère-Banyuls (1974) et Scandola (1975) en France, Castellabate (1972) et
Portoferraio (1971) en Italie, Zembra (1973) et Zembretta (1977) en Tunisie, ou, dans l'hémisphère Sud, le parc
marin de la Grande Barrière de corail (Australie), fondé en 1975.
La troisième approche s'est développée surtout depuis les années 1980. Elle consiste à établir des aires
protégées de grande dimension, pouvant être multinationales, à usages multiples et fondées sur un système de
gestion intégrée. À l'intérieur de cet espace, les niveaux de protection sont différents selon l'importance des
ressources naturelles (rareté, richesse), l'intérêt scientifique ou économique et l'usage que l'on veut en faire à
long terme. La similarité avec l'évolution des espaces protégés terrestres est grande, passant, dans beaucoup de
pays, de petites aires situées au milieu de zones de développement à de vastes espaces englobant les sites
précédemment protégés, ce qui renforce leur protection. C'est par une zonation de l'espace et de ses usages que
l'on gère ces grands ensembles qui comportent ainsi, à la fois, des réserves de pêche, des parcs marins, des
sanctuaires ainsi que de nouvelles zones récemment dénommées (réserves scientifiques, réserves strictes...).
De manière idéale, cette nouvelle approche nécessite une gestion coordonnée entre les domaines marins et
terrestres. La prise en compte des diverses influences possibles est nécessaire. Celles-ci proviennent, pour
n'importe quelle partie du domaine marin, des territoires adjacents : le domaine marin alentour, l'atmosphère qui
la surplombe, les fonds océaniques et le domaine terrestre qui la borde.
Les deux premiers éléments sont en mouvement permanent et pratiquement incontrôlables, une influence
transmise par eux pouvant avoir sa cause à des milliers de kilomètres. Le troisième est plus ou moins stable à
l'échelle humaine et son évolution est liée aux mouvements très lents des plaques tectoniques et à des épisodes
catastrophiques (tremblement de terre, volcanisme).