41 %). Pour les jeunes de moins de 20 ans, l’emploi a pratiquement disparu
(Rea, 1991). Dans le même temps, la généralisation de la scolarisation et
l’allongement des études se poursuivent. Les taux de scolarisation des jeunes de
16 et 17 ans sont passés respectivement, entre 1970 et 1982, de 66,2 % à 84,2 % et
de 52,7 % à 68,1 %. Allongement de la scolarité et exclusion du marché de
l’emploi des plus jeunes constituent les deux caractéristiques de la situation des
jeunes au début des années 80’.
Face à cette situation, le traitement du chômage des jeunes est marqué
par trois types d’intervention étatique (Erbès-Seguin, Gilain, 1990). La première
consiste à intervenir sur la gestion des flux de main-d’œuvre. Ainsi, en 1983 le
gouvernement décide de prolonger l’âge de l’obligation scolaire de 14 à 18 ans,
postposant ainsi l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi. À l’époque, le
chômage des jeunes est essentiellement interprété en termes de déficit de
formation. Selon les discours patronaux, et souvent gouvernementaux, les
jeunes manquent de qualification. L’école subit alors de nombreuses critiques,
elle serait incapable de fournir aux entreprises les salariés formés qu’elles
attendent. Pour combler ce déficit de formation, la prolongation de scolarité
s’accompagne d’un deuxième type d’intervention. L’Etat aménage les
réglementations relatives à l'emploi en créant de nouveaux statuts de salariés-
étudiants et en développant les formations en alternance qui viennent s’ajouter
à la forme historique de l’apprentissage, très utilisé par les petits indépendants
et les artisans. Enfin, l’action de l’Etat se déploie également en accroissant le
volume de l’emploi, notamment en finançant l’engagement d’agents
temporaires dans les secteurs privé et public et en imposant aux entreprises et
aux administrations, en contrepartie de primes, l’embauche de jeunes de moins
de 30 ans (stages ONEm) à concurrence de 2 % de l’effectif qu’elles occupent.
La politique d'insertion professionnelle se caractérise principalement par
ses modalités d'application que sont les dispositifs d’insertion et par le public
visé, essentiellement les jeunes. Ces derniers sont perçus, à partir du début des
années 80’, comme une catégorie vulnérable sur le marché de l’emploi. L’Etat
propose des actions agissant simultanément sur la formation et sur la mise au
travail en subsidiant outre les institutions publiques, des associations ainsi que
de nouveaux dispositifs d’insertion, surtout du côté francophone, tels que les
associations d’insertion professionnelle, les entreprises d’apprentissage
professionnel, les missions locales, les missions régionales, etc. L'insertion
professionnelle ne dépend plus de la seule rencontre entre un employeur et un
demandeur d'emploi ; elle est organisée institutionnellement formant un quasi-
champ de l’insertion. Cette politique publique se fonde sur l’organisation et la
professionnalisation de nouveaux intermédiaires chargés de trois missions :
l'accueil et l'accompagnement des demandeurs d'emploi, la formation et la mise
au travail. Pour les jeunes encore en obligation scolaire et auxquels sont