On y espère vivre mieux qu’à la campagne, que les petits métiers. Le rythme de vie qu’impose l’usine fait
peur, c’est pourquoi on retarde le plus souvent l’entrée en usine, pour des raisons psychologiques :
à l’usine on s’enferme avec bruit et saleté alors qu’à la campagne on respire.
Disposition de son temps à la campagne, à l’usine on impose des cadences liées à la machine.
Le prolétariat c’est la précarité absolue : c’est une précarité qui est à la fois la cause et la conséquence qui
nourrit une démoralisation complète :
la plus grande souffrance : c’est l’insalubrité du logement et l’exiguïté du logement (1 seule pièce qui sert
à tout, quel que soit la taille de la famille)
la précarité de l’emploi : elle est dû à 2 phénomènes
1er phénomène : les industriels ne manquent jamais de propositions, pour un poste il y a 40/50 candidatures, le
poste est à prendre ou à laisser.
*pas de protection du travail
*le contrôle du prolétariat est assuré par le livret ouvrier. Ce livret est ressentie comme un véritable moyen de
contrôle. Il est l’équivalent d’une carte d’identité (nom, prénom, adresse…). Toutes les embauches doivent
être mentionnées, tous les départs doivent être mentionnés avec indication de la cause du départ. Le salaire
horaire est indiqué, il est donc difficile de négocier une hausse des salaires.
Les déménagements sont indiqués, on se méfie de ceux qui déménagent beaucoup.
Ce livret est un moyen de surveillance : différence avec les ouvriers des vieux métiers.
2ème phénomène : le travail des femmes et des enfants.
Le travail des enfants : pourquoi ? Tout le monde souhaite le travail des enfants. Sont rares les voix qui
vont s’élever contre le travail des enfants. Chacun y trouve son intérêt. Les industriels y trouvent leurs
intérêts pour mettre en marche des machines, pour surveiller que la machine fonctionne bien : on n’a pas
besoin d’une force physique, ni de compétences. Ce sont ces travaux qui vont être effectués par des
enfants qui sont moins payés. Il y en a beaucoup dans les industries textiles, dans les mines.
Pour les familles, le travail des enfants est un soulagement car un enfant c’est d’abord une bouche à nourrir.
Cet enfant qui travail subvient à ses besoins. Les enfants ne protestent pas car pour eux c’est une assimilation
au monde des adultes, c’est un moyen de fuir l’ennui de l’école.
Qu’est-ce qu’un enfant ? A partir de quand passe-t-on à l’âge adulte ? On considère qu’à l’époque, à 8 ans on
bascule dans le monde adulte. Quand on parle du travail des enfants à l’époque, on parle d’enfants qui ont
moins de 8 ans et plus. Effet de démoralisation du père : aucunes chances de progression sociale pour le fils.
La travail des femmes : beaucoup de travaux qui demandent peu de forces physiques, peu
d’hygiène. Il est traditionnel pour les femmes d’effectuer le cinquième quart de la journée c’est à dire la
prostitution qui permet d’apporter quelques sous.
On considère qu’en 1840, il y a à peu près 670 000 ouvriers travaillant dans les usines, 250 000 femmes et 130
000 enfants : soit 1 millions de personnes.
Les conditions de vie sont difficiles :
Le coût de la vie ouvrière : le budget de la nourriture occupe les ¾ du budget d’une famille ouvrière.
L’essentiel est destiné à survivre. Cette nourriture est essentiellement à base de pain.
Les enquêtes médicales considèrent que les ouvriers mangent de la viande le lendemain de la paie soit 2 fois
par mois. D’où l’extrême sensibilité de la population à la variation du prix du pain. Il augment souvent. La
moindre augmentation du pain, c’est l’accroissement de la misère. Le pris du pain dépend de la récolte du blé.
Cela déclenchera des émeutes.
Sur les 25% qui restent, la moitié est absorbé par l’habitat, le reste pour payer les vêtements. Pas de loisirs, pas
de soins.
La durée du travail :