Anne Latis, ou tout simplement Latis,est né en 1913 est un des pseudonymes d’Emmanuel Peillet, tout comme Sandomir et Jean-Hugues Sainmont ou Mélanie Le Plumet. Latis est entré à l’Oulipo le 13 janvier 1961, dès la seconde réunion, comme représentant en son sein du Collège de ‘Pataphysique : c’est d’ailleurs sur sa proposition que l’Olipo devint l’Oulipo. Ancien professeur de français à Reims, et ami de Luc Etienne, Emmanuel Peillet avait réalisé, en 1943, la première édition clandestine des poèmes de Prévert, parus avant-guerre et les distribuait à ses élèves. Il a joué au sein du Collège un rôle central : le Baron Mollet en avait fait son Secrétaire-Particulier Général, et il partageait le rôle de Co-Vice Rogateur avec Noël Arnaud. Le successeur de Mollet, le troisième Vice-Curateur Opah, supprima sa charge secrêtariale (dataire) et l’éleva au rang de Satrape. Son œuvre la plus notoire est un roman constitué exclusivement de préfaces et de postfaces, l’Organiste athée. Le «Latis» fut également le nom donné au premier logo de l’Oulipo qu’il avait dessiné. Il s'est définitivement occulté en 1973. ŒUVRES PATAPHYSICIENNES L’organiste athée, Collège de 'Pataphysique, 1963. Lettre au transcendant satrape Raymond Queneau, hors-commerce, Collège de Pataphysique, Paris, XCVI (1969). Né en 1919, membre fondateur de l'OuLiPo, Noël Arnaud avait succédé à François Le Lionnais, en 1984, à la présidence de l’Oulipo. Il vient de décéder à Montauban le 1er avril 2003 Noël Arnaud fut un membre du groupe néo-dada Les Réverbères de 1937 à 1940. Il fut, pendant l’occupation nazie, l’un des directeurs du groupe surréaliste résistant La Main à Plume. Après la guerre, il fut membre du groupe gauchiste Le Surréalisme révolutionnaire, incitateur de la fusion avec le groupe Cobra, et à l’origine du mouvement situationniste. Lors de la scission du groupe, il devint l’éditeur du Situationist Times avec Jacqueline de Jong. Ami et biographe incontesté de Boris Vian, il dirigeait la revue Dragée haute, mélange de bizarre, d'hommages amicaux et de textes naviguant entre le surréalisme et dadaisme, en tout cas plus pataphysiques qu'oulipiens. Le n° 45 de septembre 2000 relataient de façon inattendue les séances 474 à 478 de l'OuLiPo de mars à août 2000. Il était déjà gravement malade et diminué lorsqu'en 2002 ses amis filmèrent "L'ami fantastique" ou 3 jours en 82 minutes avec Noël Arnaud (Editions Les trois petits cochons) Noël Arnaud était grand collectionneur et bibliophile ; son fonds vient de faire l'objet d'un dépôt à la Bibliothèque de l'Arsenal, à Paris". Membre du Collège de ‘Pataphysique depuis 1952, il était Régent de 'Pataphysique Générale & Clinique de Rhétoriconose. A ce titre il était particulièrement attentif à la vie des Ou-X-Po et à la délivrance des investitures lors de la création de ces derniers. Il était l'un des 2 membres, avec Harry Mathews de L'OuCuiPo Membre du Collège de ‘Pataphysique depuis 1952, il était Régent de 'Pataphysique Générale & Clinique de Rhétoriconose. A ce titre il était particulièrement attentif à la vie des Ou-X-Po et à la délivrance des investitures lors de la création de ces derniers. Il est décédé le 1er avril 2003. Dans La Bibliothèque Oulipienne (BO) Souvenirs d’un vieil oulipien, BO, n° 12, 1976. Le dernier compte rendu, BO, n° 42, 1985. Gérard Genette et l’Oulipo en deux épisodes, BO, n• 63, 1993. L'écrivain Jacques Bens est mort jeudi 26 juillet à l'âge de soixante-dix ans. Né le 25 mars 1931 à Cadolive, dans les Bouches-du-Rhône, de parents instituteurs, il était le gendre du pédagogue Célestin Freinet. Jacques Bens était l'un des membres fondateurs de l'Oulipo et dataire au Collège de 'Pataphysique. Il avait participé à la fameuse décade réunie par Raymond Queneau et François Le Lionnais à Cerisy-la-Salle durant l'été 1960. "Je suis avec Jacques Roubaud, l'un des deux Provençaux du groupe. Ce n'est pas rien, si ce n'est pas tout", précisait-il avec cet humour rigoureux qu'il affectionnait. C'est d'ailleurs en raison de sa formation scientifique qu'il avait été choisi par Queneau pour travailler à ses côtés à l'Encyclopédie de la Pléiade. L'exclusive passion de Jacques Bens était d'écrire. Cette passion ne s'arrêtait pas à la littérature au sens strict : auteur de mots croisés fort prisés des amateurs avancés dans cet art, il aimait aussi les travaux discrets : réécriture de manuscrits pour des éditeurs ou rédaction des comptes-rendus des réunions de l'Oulipo - il appelait cela sa "prose secrétariale". Il était membre de l'Ouvroir de Littérature Policière Potentielle (OuLiPoPo), et avec Harry Matthews, fondateur de l'Ouvroir de Cuisine Potentielle (OuCuiPo) Claude Berge sera désormais absent excusé pour cause de décès aux réunions de l'Oulipo Le décès de Claude Berge le 30 juin 2002 a laissé un grand vide tant dans la communauté mathématique que littéraire où chacun appréciait ses multiples talents, sa grande érudition dans les domaines les plus variés, son sens de l’humour, sa grande modestie et son amour de la vie. Il avait 76 ans depuis quatre semaines. Membre fondateur de l'Oulipo il a participé aux d’ouvrages collectifs fondateurs publiés chez Gallimard (Littérature potentielle (1973) et Atlas de littérature potentielle (1981), mais on notera la publication par Philippe Soupault :de « Claude Berge, Sculptures Multipètres, (Le Minotaure, Paris 1962) » ainsi que celle de : Bibliothèque Oulipienne La Reine Aztèque, (Bibliothèque Oulipienne n°22, 1983, Réédition Seghers 1990) Sonnets à longueur variable basé sur le principe des disparitions de Sam Loyd Qui a tué le Duc de Densmore ?, (Bibliothèque Oulipienne n°67, 1994, Réédition Castor Astral, 2000) Dans cette nouvelle policière le lecteur peut découvrir le meurtrier au moyen d'un théorème combinatoire dû au mathématicien hongrois G. Hajós. Raymond Queneau et la combinatoire, (Bibliothèque Oulipienne n°89 1997) Le début de sa carrière fut consacrée à l’analyse combinatoire mais dès 1958 ses travaux fondateurs sur la théorie des graphes le rendirent mondialement célèbre, avec non seulement un enseignement dispensé en France tout d’abord à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris 6), puis au sein de l'Équipe Combinatoire du CNRS que Claude Berge dirigera pendant 25 ans, mais également la direction de séminaires ou l’enseignement de la théorie des graphes, de 1961 à 1981 dans des universités prestigieuses étrangères comme Princeton (1957), l'Indian Statistical Institute (dès 1961), l'Ateneo de l’université de Manille (Philippines), les universités de Pékin, Bombay, de Pennsylvanie du New-Brunswick (Canada). Ses travaux de professeur sont indissociables de ses nombreuses publications qui font autorité et ont été traduites dans le monde entier. Jacques Duchateau est né en 1929. Il est l’un des participants à la Décade de Cerisy qui fondèrent l’Ouvroir. Homme de culture et de radio, il fut l’animateur et le producteur délégué de l’émission de France-Culture «Panorama ». Il y fit commenter l’actualité littéraire des oulipiens comme Jacques Bens et Paul Braffort. Ses œuvres oulipiennes font souvent intervenir des contraintes qu'il a créées – intersection, isomorphisme, ruban de Moebius. François Le Lionnais (1901-1984). Ingénieur chimiste de formation, il fréquenta dans sa jeunesse les cercles artistiques proches de Max Jacob et de Jean Dubuffet, avant de débuter une carrière industrielle dans la ... téléphonie automatique. C'est grâce au jeu d'échecs dont il est passionné, qu’il fait la connaissance de Marcel Duchamp et de Raymond Roussel à la fin des années 20. Distingué problémiste il a écrit plusieurs ouvrages et tint une rubrique suivie dans les Cahiers de l'échiquier français, de 1929 à 1936. Sa bibliothèque échiquéenne comprenait près de 3000 ouvrages soit 10 % du nombre total de livre qu'il accumula. Arrêté durant la seconde guerre mondiale, il fut emprisonné au camp de concentration de Dora, où il sabote le système de guidage des V2. Après la libération, il travailla à l’Unesco, fut conseiller scientifique auprès des Musées Nationaux, et devint un des Régents du Collège de Pataphysique. Il fut président d’honneur de l’Association des écrivains scientifiques de France qu’il avait fondée en 1950 avec Louis de Broglie et il était également membre du comité consultatif du langage scientifique de l’Académie des sciences, du comité d’étude des termes techniques français, de la commission de restauration des œuvres d’art des Musées nationaux de France. Producteur d’une émission radiophonique : La Science en marche, sur France-Culture, il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages de vulgarisation scientifique. Il fut à l’initiative de la fondation du l’Ouvroir de littérature potentielle, en 1960, et il en fut durant 20 ans, le « fraisident-pondateur, dictateur et débonnaire. Hervé Le Tellier est né en 1957 et a été coopté à l'Oulipo en 1992. De formation mathématique, puis journalistique, il a d'abord été journaliste scientifique, avant de publier ses deux premiers livres chez Seghers (Sonates de Bar et le Voleur de nostalgie), dont Paul Fournel était le directeur. Collaborateur de l'émission de France-Culture Les Papous dans la tête, il enseigne également à l'université Paris X les techniques éditoriales et le journalisme à Paris III. Il a soutenu une thèse remarquable sur l'OuLiPO en 2002. Il est billetiste au Monde (Papier de verre). La plupart de ses travaux oulipiens et de ses publications se situent dans le domaine du texte court, voire très court. Albert-Marie Schmidt, né en 1901 a été membre fondateur de l’Ouvroir et à l’origine de l’acronyme Olipo, en proposant de renommer ainsi le Sélitex (Séminaire de littérature expérimentale). Longtemps professeur d'universités à Caen et à Lille, il était l’un des meilleurs spécialiste du XVIe siècle et de la Renaissance. Ses travaux sur les Grands Rhétoriqueurs font autorité. Membre de l'Église réformée, il collabora longtemps au journal calviniste La Réforme.