Bénin: gari
Afrique orientale: farine de manioc
pour uji et ugali
Préparation du gari (très répandu): les tubercules lavés et épluchés, sont râpés à la
main pour obtenir une pulpe fine. Celle-ci est introduite dans des sacs de chanvre
grossier que l'on ferme Ces sacs sont pressés entre des planches ou des pierres
pour éliminer l'excès d'eau et on les laisse reposer pendant trois ou quatre jours pour
produire une fermentation (pendant les deux premiers jours de fermentation, on
remarque une odeur d'acide cyanhydrique, qui disparaît ensuite). La masse de pâte
fermentée est concassée, tamisée grossièrement, mise à sécher. La semoule ainsi
obtenue peut être ensuite frite dans un peu d'huile.
Le terme de fufu s'applique à divers produits en Afrique occidentale; en général
c'est un aliment pilé ou bouilli pour former une pâte épaisse (fufu à base de
manioc bouilli, taro, igname, plantains). Le fufu nigerian est particulier puisqu'il
s'agit de manioc fermenté non séché, auquel on ajoute de l'eau froide et que l'on
fait cuire jusqu'à formation d'une pâte épaisse.
Le bâton de manioc est constitué par la pâte cuite enroulée dans une feuille de
manioc.
En dehors du tubercule, les feuilles peuvent être utilisées pour préparer des
sauces. Ces feuilles sont riches en minéraux (calcium, phosphore) et beaucoup
plus riches en protéines que les tubercules.
Le manioc est également utilisé dans l'industrie pour la préparation de l'amidon,
de la fécule, du tapioca, de biscuits, de pâtes alimentaires, de colles, de glucoses,
etc.
Apport nutritif du manioc
Le tubercule de manioc possède certains avantages sur le plan nutritionnel: il est
riche en calories, et peut être très utile pendant la période de soudure.
Cependant, l'extension de sa culture présente de gros inconvénients:
il supprime la faim mais apporte peu de protéines, qui, par surcroît, sont de
mauvaise qualité. Il provoque donc des malnutritions protéiques. On constate
d'ailleurs que les cartes de malnutrition protéique (kwashiorkor) coïncident avec les
régions où les enfants sont principalement nourris à base de manioc et de bananes.
La valeur protéique du manioc est inférieure à celle des autres tubercules (igname,
taro), en revanche, la consommation des jeunes feuilles et tiges de manioc
(pratiquée à Sumatra, Java et dans d'autres régions asiatiques, mais peu usuelle en
Afrique et en Amérique) permet une amélioration sensible de l'équilibre nutritionnel et
doit donc être encouragée.