L’APPAREIL GENITAL MASCULIN L’appareil génital masculin comprend : - les organes génitaux internes comprenant : o le testicule et l’épididyme, o les glandes génitales masculines annexes : la prostate, les vésicules séminales et les glandes bulbo-urétrales, o les voies spermatiques extra-testiculaires : les ductules efférents, le canal épididymaire, le canal déférent et les canaux éjaculateurs. - Les organes génitaux externes : la verge et le scrotum constituant une grande partie du périnée masculin. LES GLANDES GENITALES MASCULINES ANNEXES I. Organogénèse A. Développement de la prostate Au cours de la 7ème semaine, apparaît la différenciation des cellules prostatiques au niveau de la muqueuse de la partie pelvienne du sinus uro-génital. Vers la 10ème semaine, des bourgeons du sinus colonisent le mésenchyme environnant. D’abord plein puis creux, ils forment les glandes prostatiques. Vers la 13ème semaine, apparaît l’activité sécrétoire. B. Développement des glandes séminales et bulbo-urétrales Le bourgeon séminal apparaît au cours de la 11ème semaine au niveau de la partie distale du conduit mésonéphrique Le bourgeon bulbo-urétral apparaît au cours de la 9ème semaine de chaque côté de l’extrémité du sinus urogénital et atteint l’espace profond du périnée vers le 4ème mois. II. La prostate La prostate est située au carrefour des voies urinaires et spermatiques. Ses sécrétions constituent la majeure partie du liquide séminal. Son atteinte compromet la fertilité, l’éjaculation et la miction. A. Généralités a) Situation La prostate est située dans la partie antérieure de la cavité pelvienne : - en arrière de la symphyse pubienne - en dessous de la vessie - au dessus du diaphragme uro-génital - en avant du rectum - entre les muscles releveurs de l’anus latéralement. La prostate est bien fixée au fascia pelvien pariétal et au périnée par l’intermédiaire de sa loge conjonctive : la loge prostatique. Elle est définie par le fascia prostatique en avant qui se prolonge par le fascia prévésical et le fascia pariétal pelvien. Il contient latéralement les plexus veineux prostatiques. b) Morphologie (fig 66-69) Elle est conique et aplatie avec - une base supérieure : convexe de forme quadrilatère - un apex inférieur - une face antérieure : étroite et légèrement convexe - une face postérieure : convexe et très inclinée en bas et en avant ; elle présente un sillon médian séparant les deux lobes latéraux. Le toucher rectal permet d’apprécier la morphologie de cette face en se référant au sillon médian. - deux faces inféro-latérales : convexes et inclinées en bas c) Consistance et mesures Elle apparaître au toucher rectal ferme, élastique et régulier Elle mesure en moyenne - 40 mm de largeur à la base - 20 mm d’épaisseur - 30 mm de hauteur Son poids est de 20 g. d) Structure La prostate est constituée d’une capsule entourant un stroma fibro-musculaire et des lobes glandulaires. 1) La capsule Elle est épaisse et est constituée de tissu conjonctif dense et riche en fibre musculaire lisses. 2) Les lobes glandulaires Ils sont constitués de 30 à 40 glandes prostatiques disposées en deux groupes : - central : ou périurétral développé entre l’urètre et le sphincter lisse vésical - périphérique : dont les canaux excréteurs se jettent dans la paroi postérieure de l’urètre. 3) Le stroma fibro-musculaire Il forme deux noyaux en arrière et en avant de l’urètre constitués de fibre musculaire lisses et de tissu conjonctif. e) Systématisation (fig 70) La prostate présente du point de vue topographique et fonctionnel trois parties - l’isthme, situé en avant de l’urètre - le lobe moyen (ou prostate centrale) est compris entre l’urètre et canaux éjaculateurs. Il forme un demi-cornet autour de l’urètre. Riche en tissu fibro-élastique, il ne contient que 25% du parenchyme glandulaire. Il est le siège des adénomes prostatique. - Les lobes latéraux (ou prostate périphérique) sont situés en arrière des canaux déférents et de chaque côté du lobe moyen. Ils sont très riches en glandes prostatiques. Ils sont le siège des cancers de la prostate. B. Les rapports a) Rapports intrinsèques (dans la loge prostatique) fig (71,72) 1) Dans la prostate - L’urètre prostatique Il traverse la prostate de haut en bas suivant une direction presque verticale. - la paroi antérieure est lisse et verticale - la paroi postérieure est soulevée par une saillie longitudinale et médiale le veru montanum ou colliculus séminal. Il assure par sa configuration l’impossibilité de la miction pendant l’érection. o le corps du veru montanum présente sur la ligne médiane l’orifice de l’utricule prostatique et de part et d’autre les canaux éjaculateurs. La saillie du veru montanum détermine deux gouttières latérales ou sinus latéraux dans lesquelles s’ouvrent les glandes prostatiques. o l’extrémité supérieure du veru se prolonge dans le col vésical par deux freins qui encadrent le sommet du trigone et limitent entre eux la fossette prostatique où s’ouvrent des glandes péri-urétrales o l’extrémité inférieure se termine par un pli vertical la crête urétrale qui descend jusqu’à l’urètre membraneux. - Le sphincter lisse de l’urètre - Les voies génitales A l’intérieur de la prostate descendent les deus canaux éjaculateurs de chaque côté d’un petit diverticule l’utricule prostatique. - Les canaux éjaculateurs : au nombre de deux, ils résultent de la réunion du canal déférent et du col de la vésicule séminale. - L’utricule prostatique est une petite cavité profonde de 10 mm creusée dans le tissu prostatique entre les canaux éjaculateurs et s’ouvrant au milieu du corps du veru montanum. 2) Autour de la prostate - Le sphincter strié de l’urètre Il n’est un anneau complet qu’au niveau de l’urètre membraneux et de l’apex de la prostate. Plus haut, il n’est qu’une lame musculaire préprostatique. -Les veines périprostatiques a) Rapports extrinsèques (en dehors de la loge prostatique) (fig 73, 74) 1) La face antérieure Elle répond en avant : - au fascia préprostatique - à l’espace rétro-pubien : richement vascularisée contenant des branches de l’artère honteuse interne (artère vésicale antérieure) et des veines (plexus veineux préprostatique ou de Santorini) - à la symphyse pubienne. - aux ligaments pubo-prostatique qui l’unissent au pubis et se fixent près des insertions des muscles élévateurs de l’anus. 2) La face postérieure Elle répond : - à la face antérieure du rectum par l’intermédiaire du fascia recto-vésical tendu du cul de sac recto-vésical au centre tendineux du périnée. 3) Les faces latérales Elles répondent à la loge latéro-prostatique contenant : - artères : branches de l’artère prostatique et de l’artère vésico-prostatique. - Veines : plexus latéro-prostatique - Nerfs : branches du plexus hypogastrique inférieur. Plus latéralement, elle répond au muscle releveur de l’anus. 4) La base Elle répond - sur son versant antérieur (urétral) : au col de la vessie et au sphincter lisse de l’urètre - sur son versant postérieur (vésiculo-déférentiel) : il présente une fente transversale, la fente prostatique, pénétrée par les canaux déférents et ceux des glandes séminales. 5) L’apex Entouré du sphincter strié, il répond : - en avant : au ligament transverse du pubis et à la symphyse pubienne - en bas : à l’urètre membraneux et aux corps spongieux et au diaphragme uro-génital - en arrière : au coude du rectum, au muscle recto urétral, et au bulbe du corps spongieux. C. Vascularisation (fig 75, 76) a) Les artères 1) L’artère génito-vésicale Elle donne : - des branches vésico-prostatiques qui pénètrent la base prostatique, près du col vésical, pour descendre le long de l’urètre prostatique jusqu’au veru montanum. Elle vascularise le col vésical, l’urètre, les canaux éjaculateurs et la portion prostatique adjacente - des branches prostatiques qui parcourent les faces latérale et postérieure de la prostate avant de la pénétrer. Elle vascularise la majeure partie de la prostate. 2) L’artère honteuse interne Elle participe à la vascularisation de l’isthme. 3) Les artères du canal déférent ou artère déférentielle et rectale moyenne Elles participent accessoirement à sa vascularisation. b) Les veines Les veines de la prostate rejoignent les plexus prostatiques, drainés par les veines vésicales et le plexus rétropubien drainé par les veines honteuses internes. Le collecteur terminal est constitué par les veines iliaques internes. D. Innervation Les nerfs proviennent du plexus hypogastrique. III. Les glandes ou vésicules séminales Les glandes séminales sont paires et situés en dérivation des canaux spermatiques. Leur sécrétion participe à la formation du sperme. Ils constituent des réservoirs musculo-membraneux dans lesquels le sperme s’accumule entre les éjaculations. A. Généralités a) Situation (fig 78) Elle est située contre la base vésicale. b) Forme et dimension (fig 77) Elle présente une forme allongée, comme un sac tortueux souvent replié sur lui-même, à la surface irrégulière et bosselée avec deux extrémités : - supéro-externe ou fond, arrondie et dilatée - inféro-interne ou col, très effilé allant s’unir au canal déférent par un canal, le canal de la vésicule séminale. Elle mesure 6 cm de long, 2 cm de large et 3 ml de capacité. B. Rapports (fig 79) a) En avant Elle répond - à la base vésicale dans la partie latérale du trigone vésical, - la portion terminale de l’uretère croise la vésicule et vient s’intercaler entre elle et la vessie. b) En arrière Elle répond à - au cul de sac recto-vésical par sa portion supérieur péritonisée - au fascia recto-vésical par sa portion inférieure - au rectum plus en arrière c) En dedans Elle répond - à l’ampoule déférentielle d) En dehors Elle répond - aux branches de l’artère génito-vésicale - aux plexus veineux latéro-vésical - aux branches du plexus nerveux hypogastrique. e) En haut Elle répond : - à la portion terminale de l’uretère viscérale f) En bas Elle répond : - avec la prostate qu’elle traverse par le canal de la vésicule séminale qui rejoint les canaux déférents pour former les canaux éjaculateurs. C. Vascularisation et innervation (fig 80) Les artères proviennent des artères vésicales inférieures, branches de l’artère vésico-prostatique et accessoirement de l’artère rectale moyenne Les veines se drainent dans les plexus vésical et prostatique. Les nerfs proviennent du plexus hypogastrique. IV. Les glandes bulbo-urétrales (fig 81) An nombre de deux, elles sont placées de chaque côté et au-dessus du bulbe spongieux ; elles sont entourées du muscle sphincter strié de l’urètre. Chaque glande est arrondie ou lobulée et de 1 cm environ de diamètre. Son canal excréteur se dirige obliquement en avant et traverse le fascia inférieur du diaphragme uro-génital. Pour s’aboucher dans l’urètre spongieux. Ses sécrétions participent à la formation du liquide séminal.