Climat: urgence à agir pour tenir le cap des 2°C, l’énergie au coeur du défiLimiteràC la hausse du thermomètre mondial par rapportàlère préindustrielle est un défi encore possibleàrelever, ont affirmédimanche les experts, mais cela exige une réduction d'ici 2050 de 40àdesémissions de gazàeffet de serre, qui ne cessent de croîtreSans changement majeur et rapide dans le mixénergétique mondial très dépendant du charbon et du pétrole - grosémetteurs de gazàeffet de serre (GES) - le thermomètre mondial aura subi une hausse de 3,7àCàl'horizon 2100, préviennent les chercheurs du Groupe
intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) dans un document publiéàBerlinPour réduire drastiquement lesémissions de GES, selon Ottmar Edenhofer, coprésident du groupe ayant rédigéle rapport, il va falloiréviter de remettreàplus tard les efforts" dans ce sens et
faire "des investissements considérables" pour produire et consommer différemment lénergie
Le message de la science est clair: pouréviter des interférences dangereuses avec le système
climatique, nous devons changer d'approche", a déclaréOttmar EdenhoferLes travaux du Giec
servent de base scientifique aux difficiles négociations internationales qui doivent aboutir en
2015àParisàun accord ambitieux et contraignant pour réduire lesémissions de GES et financer les actions d'adaptationSelon le Giec, non seulement lesémissions de GES ne cessent de croître mais elles le fontàune rythme de plus en plusélevépar an entre 2000 et 2010, décennie qui a vu un retour en force du charbonLa Chine et les Etats-Unis sont les deux principauxémetteurs de GESLa tendance actuelle doit doncêtre inversée et le temps presse pour agirSans réduction desémissions avant 2030, il sera plus difficile de ne pas dépasser les 2C et les options seront plus réduites", alertent les scientifiques. Les investissements dans lesénergies "bas carbone" vont devoir tripler, voire quadrupler entre 2010 et 2050Dans lesénergies "bas carbone", le Giec classe les renouvelables, le nucléaire et lesénergies fossiles associéesàune capture et un stockage du carbone, qui sont aujourd'huiàun stade expérimentalAgir plus tard sera plus coûteuxLa précédenteévaluation du Giec remonteà
depuis la communautéinternationale s'est donnécomme objectif de ne pas dépasser le seuil de 2C pouréviter des impacts catastrophiques dans de nombreuses régions du globe Depuis lère préindustrielle, la Terre s'est déjàréchaufféeàune vitesse inédite (+0,8CLe Giec ne conduit pas détudes mais recense etévalue les recherches existantes. Le document publiédimanche est une synthèse, appelée "résumépour décideurs", d'un rapport faisant plusieurs centaines de pagesNous faisons faceàdes défis mais il n'est pas trop tard pour agir", a déclaréàl'AFP Youba Sokona, co-président du groupe auteur du rapport. Mais "plus nous
attendons, plus ce sera coûteux et plus les défis seront grands", a-t-il ajoutéActuellement, la production dénergie représente 35% desémissions, l'agriculture et la forêt 24%, l'industrie 21%,
les transports 14% et le bâtiment 6%. Le CO2 est de loin (76%) le principal gazàeffet de serre Depuis 2000, lesémissions de tous les secteurs sont en hausseàl'exception des forêts grâce au ralentissement de la déforestationEn plus d'un tournant vers une production dénergieémettant moins de CO2, une meilleure efficacitéénergétique des bâtiments, des processus industriels et
des modes de transports est incontournable. Le développement de la capture et du stockage de
carbone semble une absolue nécessitéL'instauration de normes plus contraignantes, la mis en place de taxes basées sur lesémissions (taxe carbone) et de marchés du carbone, la réduction des subventions auxénergies fossiles sont d'autres leviers possiblesLes actions de reforestation
seront un facteur important pour absorber du CO2 présent dans l'atmosphèreLe coeur du
problème dans l'atténuation du changement climatique réside dans le découplage entre les GES
et la croissance de la population et de léconomie", souligne Youba SokonaCes travaux viennent compléter lévaluation 2013-2014 du Giec après deux rapports sur les preuves du