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  - Elle vise la connaissance des principes (d'où vient que nous jugeons moralement? Quelle est la 
faculté à l'oeuvre dans la connaissance? De quoi se compose cette faculté? D'où vient la connaissance? 
etc.) 
  -  Etant  abstruse  elle  commet  des  erreurs  et  affirme  souvent  plus  qu'il  n'est  permis  (voir  le 
rationalisme dogmatique d'un Descartes par exemple.). Par ces erreurs, elle risque de d'être le  refuge de la 
superstition. 
Alors? 
  Il ne faut pas rejeter trop vite la métaphysique classique, il faut - tout en tirant une leçon de la 
clarté  des  moralistes  -  conserver  l'esprit  de  méthode,  de  système,  de  souci  de  la  vérité,  mais  il  faut 
construire une nouvelle philosophie, purgée de ses tendances au rationalisme dogmatique, une véritable 
science  de  la  nature  humaine  d'inspiration  newtonienne,  qui  accordera  une  place  fondamentale  à 
l'expérience. Il s'agira de comprendre comment l'esprit humain fonctionne, quelles sont les principales 
opérations mentales. On saisira ainsi les pouvoirs et les limites de l'esprit humain. 
    b2) La présentation de l'abrégé : 
  Dans l'abrégé, Hume oppose directement la philosophie claire des moralistes (de l'Antiquité)(voir 
p.1) au projet d'une science de la nature humaine (dont la méthode est précisée dès la page2), sans passer 
par les défauts de la métaphysique (néanmoins, on notera des allusions p.2 à l'empirisme et au rejet des 
hypothèses qui indiquent bien le rejet de la métaphysique abstruse). 
 
2) La méthode de la science de la nature humaine : 
  a) Que faut-il entendre par "nature humaine"? 
    Il ne s'agit pas chez hume de retrouver, à la façon d'un Rousseau, une nature première, 
primitive, dissimulée sous des couches de civilisation et de corruption, il s'agit simplement de comprendre 
l'homme,  dont  les  opérations  essentielles  sont  empiriquement  reconnaissables,  ces  opérations  étant 
universelles. Ce qui est observable universellement (par exemple les idées, les impressions, leur rapport, 
les  sentiments,  etc.)  appartient  (sauf  en  cas  de  maladie  ou  de  folie,  dit  Hume  dans  le  TNH)  à  la 
constitution humaine, forme la nature humaine. Il s'agit donc de connaître le fonctionnement de l'homme, 
non par le corps (philosophie naturelle) mais par l'esprit et les actes (philosophie morale = science de la 
nature humaine). 
  Dire  qu'il  y  a  une  science  de  la  nature  humaine,  c'est  dire  que  tout  sera  présenté  comme  un 
système, où tout se tient logiquement, alors que la philosophie claire des moralistes (voir p.1) ne suivait 
pas "rigoureusement une chaîne de propositions" et ne disposait pas "les différentes vérités en une science 
méthodique". 
  Autrement dit, il s'agit de mettre en lumière les principes de la nature humaine, les grandes lois 
qui permettent de comprendre l'homme (par exemple, plus loin dans l'abrégé, l'idée que toutes nos idées 
viennent  des  impressions  constituera  le  1er  principe,  ou  encore  plus  loin,  la  fameuse  théorie  de  la 
causalité permettra d'énoncer un autre principe, etc.). 
    b) L'inspiration newtonienne : 
      Revoir  ce  qui  a  déjà  été  dit  dans  l'introduction  (3)c)  c1)  l'anticartésianisme  de 
Newton c2) Le newtonisme de Hume. Relire aussi les textes de Newton. 
  Avant Newton, les astronomes se livraient déjà à des observations et essayaient de comprendre la 
régularité des mouvements des astres. Mais Newton est allé plus loin, il a formulé les lois qui rendent 
compte de tous ces mouvements et la loi de la gravitation universelle coiffe l'ensemble : elle permet aussi 
bien  d'expliquer  un  mouvement  planénaire  que  la  chute  d'un  corps  sur  terre.  Hume  a  toujours  fait 
l'apologie du positivisme expérimental de Newton : il faut saisir les lois des phénomènes et l'idéal serait 
de découvrir le plus petit nombre de lois générales, mais en ayant toujours à l'esprit l'interdiction d'un 
"saut" métaphysique qui se dispenserait de l'expérience. 
  Ce  que  Newton  a  fait  pour  la  physique,  Hume  prétend  le  faire  pour  la  science  de  la  nature 
humaine. Il ne s'agit alors plus, comme en métaphysique, de spéculer sur la substantialité et l'immortalité 
de l'âme, ou de dogmatiser sur les causes premières et dernières et sur la nature intime des choses, il faut 
formuler les lois de l'esprit, en partant du particulier pour aller vers le général.