de notre recherche et, avant elle encore, conforme à notre idéal de rationalité.
Nombreux sont nos amis qui, quand on parle de médiumnité, ne supportent pas la
moindre critique, ils sont l’équivalent de ceux qui dans les religions sont appelés des
fondamentalistes. Ils ont le même attachement à la lettre qu’eux.
Dans le domaine religieux, le fondamentaliste s’exprime, plus ou moins, ainsi: “Dieu
m’a parlé et m’a dit exactement ceci et cela. Deux points, à la ligne, ouvrez les
guillemets...”
Objection: “Mais dans la Bible il est aussi écrit que Dieu a créé le monde en six jours
et, toujours en suivant la lettre, on peut calculer qu’il l’a fait il y a six mille ans
environ...”
“Il y a six mille ans la création de l’univers?!”
L’une de mes amies, chez qui à la forte spiritualité ne paraissent pas correspondre
autant d’élasticité mentale et de bon sens, répliquerait: “Bien sûr que l’univers existe
depuis six mille ans et des poussières”. (Je ne me rappelle plus le nombre exact qu’elle
m’indiqua une fois). “C’est la Bible qui le dit!”
En somme: tout ou rien. À prendre ou à laisser. Une foi monolithique. Croire, obéir et
combattre.
Au niveau politique il y a les divers fascismes et régimes totalitaires. Mais il y a aussi
un totalitarisme métapsychique, qui manque de tout sens des articulations et des nuances,
rationalisant mais peu raisonnable, tout en “géométrie” et dénué de “finesse”.
En voici un exemple qui revient souvent: “J’ai parlé avec l’entité, qui m’a dit, deux
points, à la ligne, ouvrez les guillemets, ceci et cela, fermez les guillemets, point final”.
Et puis: “Avec le trépas à l’autre dimension, le voile de l’ignorance humaine est tombé.
Les Entités savent tout. Et elles savent tout communiquer de manière immédiate et
parfaite. Par conséquent n’importe laquelle de leurs affirmations qui concerne également
la philosophie, la théologie, l’astronomie, la géographie ou l’histoire, et ainsi de suite, est
à accepter comme une vérité absolue et indiscutable. C’est l’Entité qui l’a dit! Comment
en douter?”
Et que peut-on bien ajouter à un discours de ce genre? Ou vous l’acceptez en bloc ou,
toujours en bloc, les bras vous en tombent, avec les jambes et tout le reste. Il vaut mieux
se limiter à en prendre acte, sans commentaires, qui seraient bien trop fatigants et
stériles.
Que l’on me pardonne de m’abandonner à quelque expression un peu vivace, même
dans l’intention de rendre le discours plus incisif. Je déclare que je n’ai vraiment aucune
intention de me jouer d’un comportement de ce genre, qui semble appartenir à un stade
plus éloigné — et, bien sûr, plus primitif et infantile — du développement de l’esprit
humain. Tout ce qui appartient à l’homme doit être compris. Nous y sommes passés nous
aussi, en admettant que nous en soyons sortis.
Je dis seulement qu’une telle attitude, en intégralité avec le stade auquel elle
appartient, doit être bien définie et caractérisée. Non pas comme un point d’arrivée, Dieu
nous en épargne, mais comme une étape à dépasser. Il faut, avec décision, aller au-delà.
Je voudrais, comme je le disais, parler avec le plus grand respect de ceux qui ont
perdu une personne chère et qui, une fois qu’ils ont réussi à rétablir un contact
médiumnique avec cette âme, en prennent le message à la lettre depuis « A » jusqu’à
« Z », sans discernement. Et je voudrais seulement dire à cet ami, à cette amie : « C’est
une position à dépasser en raison de son inaptitude ».
Alors notre ami pourra dire: “ Pour moi, ce que je fais actuellement va bien. Mon
sentiment est assouvi. Je veux parler à mon fils, à ma compagne disparue. Ce n’est pas la