Le syndrome d’Eagle est une pathologie à la symptomatologie polymorphe,
secondaire à un allongement du processus styloïde, ou à une ossification du ligament stylo-
hyoïdien.
Watt W. Eagle le décrit en 1937 comme « une sensation douloureuse, harcelante au
niveau de la gorge, quelque chose similaire à une pharyngite chronique…La douleur peut
irradier à l’oreille moyenne et à la région mastoïdienne. Fréquemment, une sensation de
corps étranger logée dans le pharynx est citée. Il peut aussi y avoir des difficultés à la
déglutition. ».
Le syndrome d’Eagle en 2008 est défini comme une sensation inconfortable, voire
douloureuse, de la région cervicale et amygdalienne, liée à une apophyse styloïde
anormalement longue ou à un complexe stylo-hyoïdien ossifié. Cette ossification peut être
expliquée par trois hypothèses : la théorie de l’hyperplasie réactive, la théorie de la métaplasie
réactive, la théorie de la variance anatomique.
V)2)Sémiologie
Signes cliniques primaires : dysphagie, sensation de corps étranger, douleurs
pharyngées.
Signes cliniques secondaires : otalgie, céphalées, carotidynie, douleur au niveau de
l’articulation temporo-mandibulaire, névralgie du nerf glosso-pharyngien (IX), dysphonie,
dysphagie, claquement de « l’articulation stylo-hyoïdienne ».
V)3)Thérapeutiques :
Trois types de traitements :
-préventif post-amygdalectomie
-conservateur avec des injections locales, traitement médicamenteux par voie orale (AINS) ou
traitement occlusal (gouttière, rééquilibration des arcades dentaires) qui rend le syndrome plus
supportable.
-chirurgicaux : fracture manuelle du processus styloïde décrite en 1872 et rapidement
abandonnée, styloïdectomie par approche intra-orale ou trans-pharyngée décrite par Eagle en
1937, styloïdectomie par approche extra-orale.
V)4)Conclusion :
Devant toute dysphagie associée à une sensation de corps étranger, l’odontologiste
devra toujours penser à la présence d’un syndrome d’Eagle. Il lui sera difficile de trouver
d’emblée, malgré l’interrogatoire et un examen clinique rigoureux, l’étiologie de cette gêne
voire douleur. C’est à ce niveau qu’interviendront son expérience, son jugement ainsi que les
examens complémentaires.
Références :
Précis d’anatomie clinique, tome II, deuxième édition, Pierre KAMINA, Ed. Maloine.
Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en chirurgie dentaire, Antonin DURANCEAU.
Gray’s Anatomie pour les étudiants, R.L. DRAKE, W. VOGL, A.W.M. MITCHELL, Ed.
Elsevier.