"(Avec) la poursuite des bas prix du pétrole (cette année), nous allons peut-être assister à une
baisse de revenus pour les exportations de pétrole de 100 milliards de dollars (89 milliards
d'euros) ou plus", a déclaré le directeur régional du FMI pour le Moyen-Orient, Masood Ahmed,
dans un entretien avec l'AFP.
"Cela commence à affecter non seulement les finances, mais aussi l'économie" des pays du CCG,
a-t-il ajouté à Dubaï où il a présenté le rapport actualisé du FMI sur les perspectives
économiques régionales.
Les prix du pétrole ont chuté de quelque 70% depuis la mi-2014 pour évoluer autour de 40
dollars le baril, indique le FMI, ajoutant que les marchés s'attendent à une modeste reprise des
cours, à 50 dollars le baril vers la fin de la décennie.
L'économie saoudienne, la plus importante du monde arabe, devrait croître au rythme de 1,2%
cette année, contre 3,4% en 2015. La croissance de celle des Emirats arabes unis devrait ralentir
de 3,9% l'an dernier à 2,4% en 2016.
L'Arabie saoudite, Bahreïn et Oman seront des "débiteurs significatifs" durant la période
2016/2021, avec des besoins financiers excédant leurs réserves en devises, prévient le rapport du
FMI.
L'effondrement des cours pétroliers a obligé les monarchies du Golfe à prendre des mesures sans
précédent portant sur la réduction des subventions sur les carburants et l'imposition de nouvelles
taxes indirectes. D'importants projets économiques ont été reportés.
"Elles doivent poursuivre les mesures qu'elles ont engagées pour réduire et réajuster leurs
dépenses, et pour trouver de (nouveaux) revenus comme la TVA", a dit M. Ahmed.
Une TVA d'ici 2018
La TVA va ajouter 1,5% au Produit intérieur brut (PIB) "dès son application, espérons-le, d'ici
2018", a-t-il indiqué.
De telles mesures prendront des années pour être appliquées et les autorités sont tenues de "les
mettre en oeuvre de manière durable" en se dotant du cadre institutionnel nécessaire, selon lui.
Certaines monarchies du Golfe peuvent y procéder par étapes, grâce au "confortable excédent
financier" qu'elles s'étaient constituées durant les années du pétrole cher, a poursuivi M. Ahmed.
Outre un rééquilibrage de leurs budgets, le secteur privé doit, selon lui, continuer à se développer
pour créer des emplois au moment où ce secteur est au ralenti en raison de la baisse des dépenses
publiques.
"Le grand défi est de dynamiser le secteur privé", a-t-il dit en soulignant qu'il est également
prioritaire que les jeunes autochtones à la recherche d'un emploi s'adressent au secteur privé au
lieu d'opter pour la fonction publique.