Le chômage
Doc. a Taux de chômage harmonisés en % de la population active
Estimation pour novembre 2015 en % de la population active :
.
Doc. b Trois définitions statistiques du chômage
au sens du B.I.T.
ou déduit
(enquête-emploi
de l’INSEE)
Etre sans travail.
Etre disponible immédiatement pour travailler.
Etre en recherche effective d’un emploi
au sens de Pôle Emploi
ou enregistré
(DEFM)
Etre sans emploi (sauf activité réduite > 78 heures)
Etre disponible pour travailler
Etre à la recherche d’un emploi à temps plein en CDI
(inscrit en catégorie A)
3575(nov .)
(5442 toutes
catégories
confondues)
au sens du recensement
ou spontané
Se déclarer chômeur et ne pas déclarer ne pas être à la
recherche d’un emploi
Ou se déclarer mère de famille, femme au foyer ou
retraité et déclarer être à la recherche d’un emploi
Rapport entre les estimations extrêmes
Doc. c La critique keynésienne de la théorie classique du chômage
L'explication généralement admise est, si nous la comprenons bien, des plus simples. Elle ne fait intervenir aucune répercussion
indirecte, semblable à celles que nous examinerons par la suite. Le raisonnement est simplement le suivant: toutes choses égales
d'ailleurs, une réduction des salaires nominaux, en diminuant le prix des produits finis, stimule la demande et par suite développe
la production et l'emploi […]
Si tel est bien le principe du raisonnement (et sinon nous ignorons quel il peut être), l'argumentation est certainement fallacieuse.
Car, pour tracer la courbe de la demande dans une industrie particulière, on est obligé d'adopter certaines hypothèses fixes quant à
la forme des courbes de l'offre et de la demande dans les autres industries et quant au montant de la demande effective globale. Il
n'est donc pas légitime de transférer le raisonnement à l'industrie dans son ensemble à moins d'y transférer aussi l'hypothèse de la
fixité de la demande effective globale. Or cette hypothèse réduit l'argumentation à une pétition de principe. Personne en effet ne
songerait à nier que, lorsque la demande effective reste constante, une réduction des salaires nominaux s'accompagne d'une
augmentation de l'emploi ; mais la question qui se pose est précisément de savoir si les salaires nominaux réduits se trouveront ou
non associés à une demande effective globale qui, mesurée en monnaie, sera égale à la demande antérieure ou qui, au moins,
n'aura pas subi une réduction pleinement proportionnelle à celle des salaires nominaux (i. e. qui, mesurée en unités de salaire, sera
plus ou moins supérieure à la demande initiale). Mais, s'il est interdit à la Théorie Classique d'étendre par analogie à l'industrie
dans son ensemble ses conclusions relatives à une industrie particulière, elle est tout à fait incapable d'indiquer l'effet qu'une
réduction des salaires nominaux produit sur l'emploi, car elle n'a aucune méthode d'analyse qui lui permette de résoudre le
problème. La Theory of Unemployment du professeur Pigou nous semble extraire de la Théorie Classique tout ce qu'on peut en
tirer ; l'ouvrage est donc une preuve saisissante de l'inutilité de cette théorie lorsque on l'applique à la recherche des facteurs qui en
fait déterminent le volume global de l'emploi
John M. KEYNES, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936, Livre V, « Salaires nominaux et prix »