Dans d’autres villes comme Nimes, Vienne, Carcassone, Aix en Provence, Carpentras,
Avignon, qui sont des colonies latines, seuls les notables accèdent à la citoyenneté, après
avoir exercé une magistrature. La citoyenneté est aussi accordée à des collectivités
provinciales devenues municipes
de citoyens romains.
Ainsi, avant le règne de l’empereur Claude, sont citoyens romains :
- les hommes libres de Rome et de toute l’Italie;
- les hommes libres des colonies de droit romain et municipes de droit romain;
- Dans les colonies de droit latin, les hommes libres faisant partie de l’élite et qui occupent
des fonctions de magistrats locaux;
- Dans toutes les autres villes de l’Empire (les cités pérégrines
), certains hommes libres
sont élevés individuellement à la citoyenneté romaine.
L’édit de Caracalla en 212 parachève l’oeuvre citoyenne de Rome, en accordant à tous
les hommes libres de l’Empire, le droit de cité.
II. L’extension de la citoyenneté romaine dans l’Empire (milieu Ier s.-début IIIe S.)
A. Diversité de l’Empire
En Italie, dès le Ier s. Av. J.-C., tous les hommes libres sont citoyens romains. Hors
d’Italie, sous une unité apparente, l’Empire romain, de langue latine en Occident, de
langue grecque en Orient, recouvre une grande diversité. Dans les provinces, qu’elles
soient sénatoriales ou impériales, le nombre de citoyens romains ne fait qu’augmenter aux
Ier et IIe s.
En effet, accorder la citoyenneté romaine est, pour Rome, un moyen de s’attirer les
sympathies des notables. A partir du Ier s., la citoyenneté romaine est accordée à des
provinces entières, à la Gaule Narbonnaise, à l’Espagne, à l’Afrique puis, au milieu du IIe
s., aux cités proches du Danube frontière qui est alors menacée par les barbares.
Cette extension de la citoyenneté provoque des réticences : le philosophe Sénèque écrit
que l’empereur Claude « voulait voir tout le monde en toge, les Grecs, les Gaulois, les
Ibères, les Bretons ».
B. Le rôle de l’armée
Dans l’armée, qui comprend 25 légions sous Auguste, soit 125 000 hommes, et 33 légions
à la fin du IIe s., tous les légionnaires sont citoyens. Il n’en est pas de même des troupes
auxiliaires, ailes de cavalerie, corps auxilaires de Bataves, Maures, Palmyréniens recrutés
dans les provinces. En cas de faits d’armes exceptionnels, ils peuvent obtenir la
citoyenneté romaine. A leur démobilisation, après 25 ans de service militaire, ces
auxiliaires, obtiennent le droit de cité. Ainsi, l’armée joue un rôle important dans l’extension
de la citoyenneté romaine.
Les vétérans légionnaires, au terme de leurs 20 ans de service militaire, sont parfois
installés dans des colonies romaines : c’est le cas par exemple de la colonie de
Nemausus (Nîmes) peuplée de vétérans de la VIIe légion. Fixés en terre gauloise, en tant
que citoyens romains, ils participent à la romanisation de l’Empire.
Municipalité, cité annexée par Rome, bourg ou communauté, n’ayant gardé que son autonomie
administrative et dont les habitants, possèdent une partie de droits des citoyens romains. Ce statut est
considéré comme inférieur au statut de citoyen romain.
du latin peregrinus, étranger; dans l’empire romain, cité ayant conservé des institutions et un droit non
romain.