PROTOCOLE DE REHABILITATION RESPIRATOIRE REENTRAINEMENT A L’EFFORT EDUCATION THERAPEUTIQUE Projet 2010-2012 Cahier des charges Groupe de Travail « Education thérapeutique » Ont participé à la rédaction de ce cahier des charges : Nom ALBERTINI Joëlle ARIAS Evelyne BAVELELE Zola BEHR Laurent BERGER Roger COUVAL Françoise FRIAND Sylvie GANET Dominique GODARD Stéphane GUILLAUMOT Anne HENRY Cyril LOUIS Annick LOUYOT Delphine MANZONI Dominique MARTIN Pascale MOUROT Martine POULAIN Laure SCHULLER Hélène TAGU Philippe THOUVENIN Chantal Profession IDE Kinésithérapeute Pneumologue Pneumologue Cadre de Santé Pneumologue IDE Kinésithérapeute Kinésithérapeute Pneumologue Responsable formation et nouvelles thérapies IDE IDE Kinésithérapeute Pneumologue Cadre de Santé Kinésithérapeute IDE Pneumologue IDE Structure DARMIAN MEDICAL CHU de NANCY CH REMIREMONT AGEVIE CH SARREBOURG CHG Jean Monnet EPINAL AGEVIE Clinique Saint-Don NANCY CHG Jean Monnet EPINAL RIR Lorraine ACTIS SANTE CHU de NANCY AUXILIA AGEVIE CH MONT ST MARTIN CH BAR LE DUC CH REMIREMONT CH SARREBOURG CH BAR LE DUC Ecole de l’asthme et du souffle CHG Jean Monnet EPINAL et au nom des Associations de Patients, Madame le Docteur BALTZINGER-TOURNEL, Présidente RESPIR’ACTION 57 Madame HOCHAT, Secrétaire RESPIR’ACTION 57 Madame ROSINSKI, Présidente RESPIR’ACTION 54 Madame KOTULSKI, RESPIR’ACTION 54 Monsieur BLAISON, Président ALIRAS 2 SOMMAIRE 1. CONTEXTE ET PRINCIPES GENERAUX 1.1. INTRODUCTION : RÔLE D’UN RESEAU DE SOINS DANS LE DEVELOPPEMENT D’UNE EDUCATION THERAPEUTIQUE DE PROXIMITE 1.2. CONTEXTE DE LA REHABILITATION RESPIRATOIRE 1.3. PRINCIPES GENERAUX DE L’ETP DANS LE PROTOCOLE DE REHABILITATION DU RIR LORRAINE 1.3.1. Libre choix 1.3.2. Acteurs 1.3.3. Actes d’éducation 1.3.4. Programmes d’ETP 1.3.4.1. Programme formalisé 1.3.4.2. Programme structuré 2. MISE EN ŒUVRE DE L’ETP 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5. 2.6. 2.7. FORMATION DES PROFESSIONNELS DE SANTE HABILITATION DES EQUIPES ET VALIDATION DES PROGRAMMES INDICATION PRESCRIPTION MISE EN ŒUVRE DES PROGRAMMES INDIVIDUELS COORDINATION ET SUIVI REMUNERATION 2.7.1. Séances collectives 2.7.2. Séances individuelles 3. EVALUATION GLOBALE DU PROGRAMME 3.1. EVALUATION QUANTITATIVE 3.2. EVALUATION QUALITATIVE REFERENCES 3 1. CONTEXTE ET PRINCIPES GENERAUX 1.1.INTRODUCTION : RÔLE D’UN RESEAU DE SOINS DANS LE DEVELOPPEMENT D’UNE EDUCATION THERAPEUTIQUE DE PROXIMITE L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est une démarche pédagogique intégrée aux soins, qui permet au patient atteint de maladie chronique, d’acquérir les compétences nécessaires pour mieux vivre avec sa maladie au quotidien. L’ETP apporte au patient une meilleure connaissance de la maladie et de ses traitements, et le guide vers l’apprentissage de comportements adaptés aux conséquences de sa maladie dans la vie de tous les jours1. Cette démarche, pratiquée depuis quelques décennies dans plusieurs disciplines concernées par la prise en charge de maladies chroniques, améliore la qualité de vie des patients et diminue le recours aux soins2-4. Dans les maladies respiratoires, cet impact positif a pu être démontré dans l’asthme5et la BPCO6. Dans le contexte sociodémographique actuel, marqué par l’augmentation constante du nombre de patients atteints de maladie chronique - actuellement 15 millions en France, dont 1/3 atteints de maladie respiratoire chronique-, le développement de l’ETP est fortement encouragé dans la prise en charge des maladies chroniques : - la loi HPST7 inscrit l’ETP comme partie intégrante de la prise en charge des patients et du parcours de soins - le Plan pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques 2007-20118 dicte plusieurs mesures en faveur de la reconnaissance, du développement et de l’encadrement de l’ETP - les plans de santé publique dédiés spécifiquement à la prise en charge des maladies respiratoires chroniques 9font de l’ETP une priorité - le Plan Régional de Santé Publique10 fait de l’accès à l’ETP pour le plus grand nombre de patients un objectif spécifique. En dépit de la force de ces recommandations institutionnelles déclinées à chaque échelon territorial, l’offre d’ETP n’est pas à la mesure des besoins estimés 11-13 : - sur le plan quantitatif, la file active de patients bénéficiaires d’ETP est très inférieure au nombre de patients potentiellement bénéficiaires - sur le plan qualitatif, l’offre ambulatoire reste insuffisante pour une démarche de proximité, définie comme continue, centrée sur le patient dans sa vie quotidienne14. Dans l’organisation actuelle du système de santé, les réseaux apparaissent comme la structure privilégiée pour planifier le maillage territorial de cette pratique, et en assurer le développement et la coordination tout au long du parcours de soins15. Le RIR Lorraine, promoteur d’un protocole de réhabilitation respiratoire ambulatoire qui a su rallier une majorité de professionnels membres*, et obtenu l’adhésion d’un effectif de patients supérieur aux objectifs16, propose de s’appuyer sur ce programme pour amorcer le développement de l’ETP dans la prise en charge des maladies respiratoires chroniques en Lorraine. *près de la moitié des pneumologues lorrains sont prescripteurs. 4 1.2. CONTEXTE DE LA REHABILITATION RESPIRATOIRE Le RIR Lorraine a mis en oeuvre en 2006 pour une période de 3 ans, un programme de réhabilitation respiratoire centré sur le réentraînement à l’effort à domicile , éventuellement complété par d’autres composantes, dont l’ETP, conformément aux recommandations sur la réhabilitation respiratoire17 . Au 31/12/2008, 360 patients ont été inclus par 30 pneumologues hospitaliers et 14 pneumologues libéraux, dans les 4 départements lorrains. La collaboration active des prestataires de santé a permis la mise en œuvre et le suivi du programme à domicile. Les résultats observés à domicile sont comparables à ceux observés après réentraînement en centres de soins: amélioration de la dyspnée, de la tolérance à l’effort, de la qualité de vie, et des troubles anxio-dépressifs des patients16. L’ETP, non systématique et non formalisée au moment de la mise en œuvre du programme, n’a pas été spécifiquement évaluée durant cette période*. Depuis la mise en route de ce programme en 2006, les recommandations en faveur du développement de l’ETP ont été renforcées tant sur le plan institutionnel que scientifique. La place centrale de l’ETP dans la prise en charge de la BPCO 18-19 et de l’asthme 20-21 pathologies qui affectent plus de 90% des patients inclus16- est confirmée, en particulier dans le cadre d’un programme de réhabilitation respiratoire, dont l’ETP est une composante essentielle22. Les règles de bonne pratique pour la structuration, la formalisation, la mise en œuvre et l’évaluation de l’ETP sont publiées dans le guide méthodologique23 de la HAS et de l’INPES, qui fait référence pour la reconnaissance de cette activité. Des circulaires gouvernementales précisent les conditions de reconnaissance et de rémunération, et constituent une base de référence pour planifier le développement de l’ETP dans le cadre d’un réseau de soins. Ce nouveau contexte établit les conditions permettant le développement d’une ETP structurée à la disposition de tout patient souhaitant bénéficier de réhabilitation respiratoire. La mise à jour du protocole du RIR Lorraine, proposée à son échéance avant renouvellement, intègre une offre systématique d’ETP, dans les conditions que fixe ce cahier des charges. Ce cahier des charges a été élaboré selon les directives du guide méthodologique institutionnel23, par un groupe de travail pluridisciplinaire composé de professionnels membres du RIR, issus des 4 départements lorrains. Le Service d’Epidémiologie et Evaluation Cliniques du CHU de NANCY a apporté son conseil méthodologique pour l’évaluation des pratiques et des résultats. *cf.bilan d’activité 2006-2009 5 1.3. PRINCIPES GENERAUX DE L’ETP DANS LE PROTOCOLE DE REHABILITATION DU RIR LORRAINE 1.3.1. Libre-choix L’ETP est une démarche éducative proposée au patient atteint de maladie chronique. Le patient s’y engage volontairement, participe aux choix des objectifs et des modalités de mise en œuvre des programmes (intervenants, lieu, rythme, format et contenu des séances). Il peut se désengager librement de cette démarche. 1.3.2. Acteurs L’ETP est dispensée par des professionnels de santé* formés à cette pratique, et membres du RIR. Selon le cadre de mise en œuvre de l’ETP (centre de soins ou domicile), il peut s’agir - d’un professionnel de santé isolé (professionnel libéral ou salarié d’un prestataire de santé, intervenant en cabinet ou à domicile) - ou d’une équipe pluridisciplinaire comportant plusieurs professionnels de santé, de compétences complémentaires, dans laquelle un référent du programme est désigné (centre de soins, maison de santé regroupant plusieurs professionnels de santé libéraux). La liste des formations reconnues pour la mise en œuvre de l’ETP dans les maladies respiratoires chroniques, est établie dans l’annexe 1 du présent cahier des charges. Elle sera complétée de fait par les éléments du décret annoncé dans le projet de loi HPST7, fixant les compétences nécessaires pour dispenser l’ETP. D’autres professionnels, formés ou non à l’ETP, soignants ou non, et des patients, peuvent participer à certaines séances d’éducation, en présence et sous la responsabilité d’un professionnel de santé formé à l’ETP. 1.3.3. Actes d’éducation Un acte d’éducation est une séance strictement éducative, ne comportant ni annonce concernant l’état de santé du patient ou la maladie, ni acte diagnostique. Elle est animée par un ou plusieurs professionnels de santé, dont au moins un est formé à l’ETP. Chaque séance est préparée autour d’une thématique, avec des objectifs en concordance avec le projet de patient, et donne lieu à un compte-rendu écrit. Une séance24 peut être : - individuelle : elle réunit un seul patient, éventuellement son entourage, et un ou plusieurs professionnels pour une durée moyenne de 45 minutes à 1 heure. *professions réglementées par le Code de la Santé Publique : médecins, pharmaciens, infirmiers, masseurskinésithérapeutes, ergothérapeutes, diététiciens. 6 - collective (ateliers): elle réunit plusieurs patients (entre 3 et 10), éventuellement leurs proches, et un ou plusieurs professionnels, de manière conjointe ou successive, pour une durée variable de 1 à 3 heures. Les prises en charge spécifique, telle le suivi psychologique, l’aide au sevrage tabagique, le suivi diététique, l’accompagnement social, ne sont pas des actes d’éducation. Elles répondent à des besoins qui peuvent être identifiés au moment du diagnostic éducatif. Il appartient alors au soignant auteur du diagnostic éducatif, d’en informer le médecin référent, qui prescrira la prise en charge et orientera le patient vers les professionnels compétents. 1.3.4. Programmes d’ETP Un programme d’ETP est - formalisé par chaque professionnel/équipe élabore pour chaque pathologie chronique dans le respect des recommandations23 - personnalisé pour chaque patient en prenant en compte les besoins éducatifs exprimés par le patient, les besoins éducatifs repérés par les soignants, le projet de vie du patient, son contexte de vie social, familial, environnemental. 1.3.4.1. Programme formalisé Chaque professionnel/équipe élabore et transmet au RIR un programme spécifique de chaque maladie chronique prise en charge, comportant : - les modalités de mise en œuvre du diagnostic éducatif : o personnel intervenant o guide d’entretien o trame de recueil des données du diagnostic éducatif o document de synthèse fixant les objectifs du programme - éventuellement un contrat d’éducation signé, selon le choix des équipes - les modalités de mise en œuvre des séances : o personnel intervenant o format et thématiques des séances o techniques et outils éducatifs proposés o objectifs pédagogiques o évaluation des séances - les modalités d’évaluation du programme : o évaluation des compétences acquises : continue : réalisée en interne par chaque équipe, au début de chaque séance, pour ajuster le contenu et le rythme du programme en fin de programme : 7 de type pré/post, elle a pour support les grilles d’objectifs pédagogiques du RIR proposée pour chaque type de compétences à acquérir dans la BPCO (voir annexes cahier des charges) o atteinte des objectifs du diagnostic éducatif o satisfaction du patient : appréciation de l’ensemble du programme 1.3.4.2. Programme structuré Les recommandations de mise en œuvre de l’ETP définissent la structure de base de tout programme éducatif : diagnostic éducatif (DE) entretien entre le patient, éventuellement son entourage, et un ou plusieurs professionnels de santé, dont au moins un formé à l’ETP, référent pour la coordination du programme. Cette étape permet le recueil des éléments nécessaires au choix des objectifs du programme, classés dans 5 domaines précisés dans le tableau 1 : Dimension biomédicale nature de la maladie, ancienneté, sévérité, stade évolutif, complications, comorbidités Dimension socio-professionnelle Vie quotidienne, loisirs, profession, activités, hygiène de vie, environnement social et familial Dimension cognitive Connaissances, croyances et représentations de la maladie, des traitements Dimension psycho-affective Attitudes du patient face à la maladie, stade dans le processus d’acceptation, retentissement psychologique de la maladie Projet de vie du patient Formulation du projet lien entre projet et ETP : présentation de l’ETP comme moyen de réalisation du projet Tableau 1 : les dimensions du diagnostic éducatif D’après d’Ivernois et Gagnayre 23 Contrat et planification Au terme du diagnostic éducatif, le patient et les professionnels de santé fixent les objectifs du programme. Ils établissent une stratégie de mise en œuvre de l’ETP : planification des séances, choix des intervenants … L’engagement du patient et des professionnels dans la démarche éducative peut être formalisé par un contrat signé, selon le choix des équipes. Mise en œuvre et déroulement des séances Chaque séance, individuelle ou collective, est préparée et animée par au moins un professionnel de santé formé à l’ETP, qui sollicite éventuellement la participation d’autres intervenants, choisit les techniques et les outils adaptés à la thématique de la séance et au patient. 8 - - Lieux : séance individuelle : o à domicile : par IDE ou kinésithérapeute, éventuellement combinée à une séance de réentraînement à l’effort o au cabinet libéral (médecin traitant, kinésithérapeute ou IDE libéraux) séance collective : o au cabinet libéral (médecin traitant, kinésithérapeute ou IDE libéraux) o dans un local de la société prestataire de santé o dans un local associatif (associations de patients) Chaque séance donne lieu à un compte-rendu écrit consigné dans le dossier du patient. - - Evaluation individuelle Elle porte sur : les résultats : compétences acquises par le patient, atteinte des objectifs fixés au diagnostic éducatif les pratiques : satisfaction du patient, conformité des programmes aux recommandations de prise en charge. Elle est organisée : au minimum en fin de programme éventuellement en cours de programme, à l’appréciation de l’éducateur référent (évaluation formative) L’évaluation finale oriente la suite de la prise en charge éducative : suivi, renforcement, reprise. 2. MISE EN ŒUVRE DE L’ETP DANS LE PROTOCOLE DE REHABILITATION 2.1. FORMATION DES PROFESSIONNELS Les professionnels de santé membres du RIR qui souhaitent se former à l’ETP pour développer cette activité dans le cadre du protocole de réhabilitation respiratoire du RIR, peuvent solliciter un financement de leur formation par le RIR. 2.2. HABILITATION DES EQUIPES ET VALIDATION DES PROGRAMMES Les professionnels souhaitant dispenser l’ETP dans le cadre du protocole du RIR, devront être membres du RIR et agréés par le RIR pour l’ETP, après validation de leurs programmes. La validation des programmes aura pour référence les recommandations de bonne pratique, et se basera sur les éléments précisés au tableau 2 : 9 CRITERES DE VALIDATION qualité et qualifications en ETP des intervenants : - Profession de santé - Formations suivies SUPPORTS DE TRANSMISSION Documents-types en annexe du cahier des charges (dossier ETP RIR) Déclaration nominative des éducateurs Attestation de qualification guide d’entretien et trame de recueil des éléments du DE libre choix des équipes document de synthèse du DE fiche synthèse DE RIR contrat d’éducation fiche planification Compte-rendus de séances contenu des séances éducatives de base, avec au minimum les thématiques suivantes : o connaissances de la maladie et des traitements o gestion et bon usage des traitements, stratégie en cas d’aggravation o la maladie au quotidien techniques et outils proposés outils d’évaluation choisis : objectifs pédagogiques atteinte des objectifs du DE grilles RIR fiche de synthèse RIR Tableau 2 : Critères de validation des programmes Ils signent l’acte d’adhésion au protocole de réhabilitation, par lequel ils s’engagent au respect du cahier des charges, et à la transmission exhaustive des programmes mis en œuvre et des données de suivi des patients. 2.3. INDICATION Tout patient atteint de maladie respiratoire chronique candidat au réentraînement à l’effort à domicile dans le cadre du protocole du RIR, reçoit une proposition d’ETP, sous la forme d’un programme : - initial : il s’adresse à un patient n’ayant jamais bénéficié d’ETP de suivi régulier ou de renforcement : il permet de consolider, de renforcer ou d’actualiser des compétences travaillées pendant un programme antérieur d’ETP de reprise : il s’agit d’un nouveau programme construit à partir d’un diagnostic éducatif actualisé, fait avec un patient ayant déjà bénéficié d’ETP, à l’occasion d’un événement lié à la maladie ou au contexte de vie du patient, faisant émerger de nouveaux objectifs ou projets. 10 2.4. PRESCRIPTION L’ETP est prescrite par le médecin traitant ou le pneumologue référent du patient au moment de l’inclusion dans le protocole de réhabilitation. Le médecin prescripteur propose au patient un professionnel ou une équipe habilitée à sa mise en œuvre. Le médecin prescripteur doit être membre du RIR, et signe l’acte d’adhésion au protocole de réhabilitation. Il est le référent médical du patient pour le programme d’ETP. Il est informé des principales étapes du programme, reçoit les documents de synthèse (synthèse du diagnostic éducatif et synthèse du programme), et prescrit les prises en charge complémentaires qu’il juge nécessaires. S’il n’est pas le médecin prescripteur de la réhabilitation, le médecin traitant est informé de chaque étape du programme. 2.5. MISE EN ŒUVRE DES PROGRAMMES INDIVIDUELS (organigramme 1) L’ETP est débutée pendant le stage initial de réentraînement à l’effort : - en centre de soins - ou d’emblée à domicile et puis se déroule parallèlement au réentraînement à l’effort à domicile. Le patient désigne les intervenants pour le réentraînement et l’ETP, sur proposition du médecin prescripteur s’il le sollicite. Les intervenants choisis doivent être membres du RIR. Si plusieurs professionnels de santé sont amenés à intervenir dans le déroulement de la réhabilitation, un référent est désigné pour chacun des volets « RE » ou « ETP », afin d’assurer la coordination nécessaire dans la programmation des séances. Un programme d’ETP personnalisé comporte pour chaque patient : - une séance individuelle de diagnostic éducatif : au terme de cette séance, l’éducateur référent établit la fiche de synthèse du DE et choisit les grilles d’objectifs adaptées aux objectifs fixés, pour l’évaluation pré/post. Il réalise l’évaluation pré-ETP, en concertation avec les professionnels impliqués dans la prise en charge du patient si nécessaire ; - 3 à 6 séances éducatives individuelles ou collectives : choix du format (individuel ou collectif), du rythme et du lieu des séances, laissé à l’équipe éducative, en fonction des éléments du diagnostic éducatif ; - une séance individuelle d’évaluation, au cours de laquelle l’éducateur établit la fiche de synthèse du programme, et remplit les grilles d’objectifs post-ETP. Le programme se déroule sur plusieurs mois, dans la limite de 12 mois, durée du programme de réhabilitation, en alternance avec les séances de réentraînement supervisées à domicile. 11 PROGRAMME D’EDUCATION THERAPEUTIQUE DIAGNOSTIC EDUCATIF séance individuelle SEANCE D’EDUCATI ON SEANCE D’EDUCATI ON 3 à 6 séances d’éducation individuelles ou collectives EVALUATIO N séance individuelle ---------------------- MISE EN OEUVRE Educateur référent EQUIPE D’EDUCATION dossier ETP interne (recueil DE, contrat éducatif, CR séances, évaluations, synthèse du programme) Educateur référent SUIVI Fiche de synthèse diagnostic éducatif Contrat éducatif Fiche de synthèse programme BILAN D’EVALUATION Evaluationcompétenc es MEDECIN PRESCRIPTEUR ETP* MEDECIN COORDINNATEUR DU RIR pour l’ETP Evaluation programme Evaluation compétences MEDECINS REFERENTS** ** * *Le médecin prescripteur de l’ETP peut être le généraliste ou le pneumologue du patient ** médecin traitant ou pneumologue s’ils ne sont pas le prescripteur ***information par courrier-type 12 Organigramme 1: rôle de l’équipe d’éducation dans la mise en œuvre de l’ETP La reconnaissance et la rémunération des programmes individuels a lieu selon les modalités précisées au §2.7, sous réserve de la transmission des données de suivi résumées dans le tableau 3 : ETAPE DU PROGRAMME PERSONNALISE séance individuelle de diagnostic éducatif Déroulement des séances Séance d’évaluation ELEMENTS A TRANSMETTRE AU RIR Date de transmission Transmis par Fiche de synthèse du DE Contrat éducatif Grilles d’évaluation « préETP » Compte-rendus de séances Début de programme Educateur référent Fiche de synthèse du programme Grille d’évaluation « postETP » Relevé/facturation Educateur référent Fin de programme Educateur référent Tableau 3 : traçabilité des programmes individuels 2.6. COORDINATION ET SUIVI (organigramme 2) Pour chaque patient, les professionnels référents transmettent au médecin prescripteur et aux médecins coordinateurs du RIR et au médecin traitant, les éléments de suivi relatifs à chaque volet RE ou ETP. Les documents communs de suivi seront disponibles en format électronique, téléchargeables à partir du site du RIR, et transmis par messagerie sécurisée. 13 Bilan inclusion : Retour évaluation 5 MEDECIN COORD. RE validation MEDECIN PRESCRIPTE UR* Evaluation : Evaluation : EFR-GDS-TM6 EE-endurance QV-HAD EFR-GDS-TM6 endurance I REENTRAINEMENT A L’EXERCICE N C L U S I O N en centre de santé puis à domicile ou à domicile SOIGNANT REFERENT validation MEDECI N COORD. ETP Retour évaluation M0 000 M6 000 EFR-GDSTM6 endurance SGRQ-HAD M12 00 EDUCATION THERAPEUTIQUE en centre de santé puis à domicile ou à domicile SOIGNANT REFERENT synthèse DE Contrat éducatif Evaluation compétences pré-ETP synthèse programme compte-rendus des séances éducatives *Le médecin prescripteur propose l’inclusion du patient dans le protocole de réhabilitation, supervise le déroulement et les évaluations du RE et de l’ETP. **les évaluations sont transmises au médecin prescripteur et aux médecins coordonnateurs par les soignants référents. Organigramme 2: coordination du RE et de l’ETP dans le protocole de réhabilitation du RIR Evaluation compétences post-ETP LEGENDE : EFR : explorations fonctionnelles respiratoires GDS : mesure des gaz du sang EE : épreuve d’effort QV : questionnaires de qualité de vie HAD : questionnaire anxiété-dépression DE : diagnostic éducatif 2.7. REMUNERATION Seuls donneront lieu à rémunération par le RIR, les actes dispensés par des professionnels de santé libéraux ou salariés des sociétés prestataires de santé à domicile. Les séances dispensées par des professionnels salariés des établissements de soins publics, relèvent : - d’une tarification à l’activité23 pour les actes dispensés pendant le stage initial de réhabilitation en centre de soins, - d’un financement MIGAC pour les actes dispensés en ambulatoire et ne pourront faire l’objet d’une rémunération par le RIR. 2.7.1. Séances collectives Conditions de reconnaissance : L’intervenant principal est un professionnel de santé formé à l’ETP La séance rentre dans le cadre d’un programme préalablement communiqué au RIR La séance est centrée sur une thématique, fait appel à des techniques et des outils pédagogiques validés Rémunération : 250 € TTC pour une séance de 2H pour 5 patients remboursement plafonné à 3 séances/patient/an. 2.7.2. Séances individuelles Conditions de reconnaissance : L’intervenant principal est un professionnel de santé formé à l’ETP La séance rentre dans le cadre d’un programme personnalisé élaboré avec le patient, écrit, donne lieu à un compte-rendu consigné dans le dossier d’éducation du patient, dont une synthèse est transmise au RIR en fin de programme Elle peut avoir lieu en centre de soins, en cabinet libéral, à domicile. Rémunération : 50 € TTC pour une séance de 60 minutes si le patient se déplace en centre de soins 100 € TTC pour une séance de 60 minutes à domicile Séance combinée à domicile : RE+ETP : 180 € remboursement plafonné à o 4 séances/patient/an dans un programme combiné à des séances collectives o 8 séances/an/patient si le patient ne bénéficie que de séances individuelles. 3. EVALUATION DU PROGRAMME ETP L’évaluation de la composante « ETP » du programme de réhabilitation du RIR aura lieu tous les ans, et comportera une partie quantitative et une partie qualitative. 3.1. EVALUATION QUANTITATIVE 2009 2010 2011 Objectif annuel Nombre de patients ayant bénéficié de RE DE Programme ETP complet Nombre de prescription de prises en charge complémentaires Suivi psychologique Sevrage tabagique Prise en charge nutritionnelle Suivi social Nombre de mise en place de prises en charge complémentaires Suivi psychologique Sevrage tabagique Prise en charge nutritionnelle Suivi social Nombre de séances ETP individuelles total moyen par patient Nombre de séances ETP collectives total moyen par patient 3.2. EVALUATION QUALITATIVE Causes de non mise place d’ETP à des patients inclus pour le RE Causes d’abandon de programme Causes de non mise en place de prises en charge complémentaires prescrites Satisfaction des patients Mesure de l’impact de l’ensemble du programme de réhabilitation sur les indicateurs de santé (commun avec le RE : questionnaires de qualité de vie, score HAD, nombre d’EA, recours aux soins) 16 REFERENCES 1 Glossaire multilingue de santé publique www.bdsp.ehesp.fr/Glossaire/Default.asp 2 HISS R.G., ANDERSON R.M., HESS G.E., STEPIEN C.J., DAVIS W.K. Community diabetes care: a 10-year perspective Diabetes Care 1994; 17: 1124-1134 3 RICH M.W., BECKHMAN V., WITTENBERG C., LEVEN C.L., FREESLAND K.E., CARNEY R.M. A multidisciplinary intervention to prevent the readmission of elderly patients with congestive heart failure N Engl J Med 1995; 333: 1190-1195 4 VON KORFF M., GRUMAN J., SCHAEFER J., CURRY S.J., WAGNER E.H. 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