Technique :
« Le th doit poursuivre, par tous les moyens, une remise en cause non seulement du
monde objectif et descriptif externe, mais du monde interne, c’est à dire de l’homme,
considéré métaphysiquement. » Le th doit permettre, « par l’utilisation du magnétisme
nerveux de l’homme » de transgresser les limites ordinaires de l’art et de la parole, pour que
l’homme retrouve sa place, « entre le rêve et les évènements ».
Les thèmes :
Le spectacle : il contiendra des éléments sensibles à tous : cris, beauté magique des
costumes, rythme physique des mouvements, mannequins de plusieurs mètres, changements
brusques de lumière, etc.
La mise en scène : elle est le point de départ de toute création théâtrale, la clef de ce
nouveaux théâtre qui ne se fonde en aucun cas sur le texte.
Le langage de la scène : Il ne s’agit pas de supprimer la parole articulée, ms de donner aux
mots à peu près l’importance qu’ils ont dans les rêves.
« Il faut trouver des moyens nouveaux de noter le langage, soit que ces moyens
s’apparentent à ceux de la transcription musicale, soit qu’on fasse usage d’une manière de
langage chiffré. »
Les objets et les corps humains seront élevés à la dignité de signes, de hiéroglyphes.
Les intonations de la voix et expressions du visage devront être répertoriées et
cataloguées pour pouvoir être reproduites à volonté (comme des masques qu’on mettrait).
Les sons interviennent comme des personnages. La lumière même peut avoir un sens
intellectuel déterminé, il y a interaction entre les différents modes d’expression : lumière,
gestes, rythmes…
Les instruments de musique : Ils seront employés comme faisant partie du décors. On devra
chercher des qualités et vibrations absolument inaccoutumées pr mieux agir sur les organes.
La lumière-les éclairages : On doit chercher des « effets de vibration lumineuse » ; des
façons nouvelles de « répandre les éclairages en ondes, ou par nappes ; ou comme une
fusillade de flèche de feu ». il faudra plein de différentes couleurs pour évoquer le chaud, le
froide, la colère, la peur…
Le costume : le même pour toutes les pièces, se rapprochant de celui des th anciens, qui
conserve « une beauté et une apparence révélatrice . »
La scène-la salle : supprimer la scène et la salle. En faire un lieu unique sans barrières pr
établir une communication directe entre spectateur et spectacle. On pourra prendre n’importe
quel hangar et construire à l’intérieur une architecture particulière : proportions particulières
en hauteur et en profondeur. Public au milieu de la salle, en bas, sur des chaises mobiles qui
permettent de suivre le spectacle qui se déroule au 4 coins de la salle, sur plusieurs étages, par
des galeries. Les cris se diffuseront d’un bout à l’autre, amplifiés de bouche en bouche et
modulés. L’éclairage sera important aussi. Même si pas de scène, un emplacement central
sera réservé, qui sans être une scène, permettra au gros de l’action de se rassembler.
Les objets- masques-accessoires : il seront de proportions particulières, gigantesques,
apparaîtrons comme des images verbales.
Le décor : pas de décor
L’actualité : Ce th sera loin de l’actualité et des évènements. Mais pas des préoccupations
profondes du temps.
Les œuvres : « Nous ne jouerons pas de pièce écrite, ms autour des thèmes, de faits ou
d’œuvres connus, nous tentons des essais de mises en scène directe. »
Spectacle : il faut faire renaître l’idée du spectacle intégral : « faire parler, nourrir et
meubler l’espace ».
L’acteur : toute initiative personnelle lui est rigoureusement refusée.