I. Un partage d’une extrême rapidité
DÉROULEMENT
Les élèves complètent la carte de la conquête (carte 1) et en même temps celle des
possessions coloniales en 1914 (carte 2). À chaque étape, le professeur fait le commentaire
que les élèves prennent en note. Ce commentaire peut être plus ou moins allégé en fonction du
temps disponible et du niveau de la classe.
1. Avant 1880, la présence européenne est encore rare en Afrique
• Elle se limite à des comptoirs (portugais, espagnols, français, anglais) sur le littoral.
• Il s’agit d’un héritage du premier âge colonial (XVe-XVIIIe siècles) fondé sur la traite négrière.
2. Il existe de nombreuses formations étatiques africaines vers 1880
• Au nord les possessions théoriques de l’empire ottoman.
• Au sud du Sahara des États africains aux limites imprécises.
• Un renouveau islamique a donné naissance à des États guerriers : empire Toucouleur d’Ahmadou, État
du soldat de fortune Samory chez les Malinkés, califat de Sokoto.
• À l’est, on trouve encore l’empire chrétien d’Éthiopie, le royaume de Madagascar ou le sultanat de
Zanzibar au cœur du trafic négrier vers le monde musulman.
• En Afrique australe l’État guerrier des Zoulous.
3. C’est la convoitise liée au déclin de l’empire ottoman qui déclenche le partage de l’Afrique (« la
question d’orient »).
• 1881 : la France de Jules Ferry envahit la régence de Tunis (en faillite financière) et impose le
protectorat au Bey par le traité du Bardo. Elle se brouille ainsi avec l’Italie qui convoitait la région.
• 1882 : les Anglais imposent militairement leur protectorat au sultan d’Égypte. Depuis 1876 et la
banqueroute, le pays était sous condominium franco-anglais.
• À partir de l’Algérie, la France fait la conquête du Sud-algérien et du Sahara après 1880 (expédition
Flatters). Mais les Touaregs du Hoggar ne sont définitivement soumis qu’en 1902.
4. Entre temps, la conférence de Berlin (nov 1884-fév 1885) proclame sa volonté de :
• « désenclaver l’Afrique afin qu’elle puisse bénéficier des bienfaits de la civilisation ».
• mettre en place quelques règles pour les occupations nouvelles sur les côtes (et non le partage de
l’intérieur, explicitement rejeté).
• faire reconnaître la liberté du commerce sur les fleuves Niger et Congo.
Il nous faut suivre maintenant les événements dans ces deux régions.
5. La France unifie l’Afrique de l’Ouest (bassin du Niger ou « Soudan »)
• Le rôle des militaires y est fondamental. Faidherbe (1854-1865) avait fait du Sénégal la base d’une
conquête ultérieure (fondation de Dakar, tirailleurs, protection des paysans cultivateurs d’arachides contre
les incursions des Maures nomades, liberté du commerce sur le fleuve).
• Les régions du Haut-Niger sont conquises contre Ahmadou (1883-1890) et Samory (1891-1898).
• Depuis la côte de Guinée, la France fit valoir les droits qu’elle possédait à Porto Novo et Cotonou. Mais
le roi du Dahomey, Béhanzin résiste. En 1892, 3 000 hommes dont 950 Européens sont envoyés sous les
ordres du colonel Alfred Dodds. Il faut 4 mois pour atteindre la capitale, Abomey, et venir à bout de
15 000 combattants, dont un corps d’élite féminin de 3 à 4 000 amazones.
• Les possessions françaises se dilatèrent vers l’intérieur à partir des secteurs côtiers pour donner
naissance à l’AOF (1895).