Chapitre 6

Chapitre 6
QUESTIONS À COURT DÉVELOPPEMENT
1. Après avoir incubé E. coli, dans des conditions aérobies, dans un milieu nutritif contenant
deux sources différentes de carbone, on a obtenu la courbe de croissance suivante.
a) Expliquez ce qui s'est produit à l'instant x.
b) Quel substrat a le plus favorisé la croissance de la bactérie ? Justifiez votre réponse.
a) Il y a deux sources de carbone dans le milieu. La première est utilisée par la bactérie. À
l’instant x, la bactérie a terminé sa croissance à partir de cette première source de carbone ;
elle passe en phase de latence pour préparer les enzymes capables d'utiliser la deuxième
source de carbone.
b) La première source de carbone est un meilleur substrat que la deuxième source de carbone.
On peut faire ce constat en comparant les tracés de la courbe de croissance pour chacun des
deux substrats. Pour le premier substrat, la pente de la droite indique une forte croissance,
c’est-à-dire que le nombre de cellules augmente rapidement en fonction du temps ; pour le
deuxième substrat, la pente de la droite est plus faible, ce qui indique que le nombre de
cellules augmente plus lentement en fonction du temps.

Microbiologie 6.2
2. Deux flacons, A et B, contiennent un bouillon de culture glucose-sels minimaux renfermant
des cellules de levure. On incube le flacon A à 30 °C dans des conditions aérobies et le flacon
B, à 30 °C dans des conditions anaérobies. (Les levures sont des anaérobies facultatifs.) Pour
chacune des questions, justifiez votre réponse.
a) Quelle culture produit le plus d'ATP ?
Culture A parce que, dans des conditions aérobies, le dioxygène permet de produire
plus de molécules d’ATP.
b) Quelle culture produit le plus d'alcool ?
Culture B parce que, dans des conditions anaérobies, le produit de la réaction est de
l’alcool, et non pas de l’eau comme dans la respiration aérobie.
c) Pour quelle culture la durée de génération est-elle la plus courte ?
Culture A parce que, lorsque la cellule dispose de plus d’énergie, elle croît plus
rapidement et se divise plus vite ; par conséquent, le temps de génération entre deux
divisions est plus court.
d) Dans quelle culture la biomasse cellulaire est-elle la plus grande ?
Culture A parce que la multiplication des bactéries est plus rapide, donc leur nombre
augmente plus rapidement ; par conséquent, s’il y a une plus grande quantité de
bactéries, la biomasse cellulaire augmente.
e) Quelle culture a la plus grande absorbance au test de la turbidimétrie ?
Culture A parce que, plus il y a de bactéries, plus le bouillon est trouble et plus la
turbidité est forte.

Microbiologie 6.3
3. Expliquez pourquoi la bactérie Listeria monocytogenes peut constituer un danger pour
l’organisme humain lorsqu’elle est ingérée avec de la nourriture normalement réfrigérée.
(Indice : voir le chapitre 22.)
L. monocytogenes fait partie des rares agents pathogènes psychrophiles — c’est-à-dire
capables de se développer aux températures normales de réfrigération —, ce qui explique
que le nombre de bacilles puisse augmenter pendant la durée de conservation au
réfrigérateur d'un aliment, tel que les charcuteries, les viandes, les légumes ainsi que les
produits laitiers. C’est en raison de sa capacité de croissance à la fois aux températures de
réfrigération et à celle du corps humain que cette bactérie est dangereuse pour l’humain.
APPLICATIONS CLINIQUES
N. B. Certaines de ces questions nécessitent que vous cherchiez des réponses dans les différents
chapitres du livre.
1. Marie est étudiante en soins infirmiers et partage un appartement avec trois amies. Les filles
ont l’habitude de se laver avec le même pain de savon lorsqu’elles prennent leur douche.
Marie apporte le savon au laboratoire de microbiologie ; elle en gratte une petite surface
équivalant à 1 g de savon et dilue l’échantillon de manière à obtenir une solution de 1:106.
Elle effectue ensuite un étalement sur gélose. À la fin d'une période d'incubation de 24 h,
elle dénombre 168 colonies.
Combien de bactéries y avait-il dans l’échantillon de savon ? D’où ces bactéries
vivantes proviennent-elles ? Les 168 colonies dénombrées sont-elles de la même espèce ?
Quel critère peut aider Marie à les différencier ? Quelle alternative pourrait-elle proposer à
ses camarades, qui serait plus appropriée dans la situation de cohabitation? Que devrait-elle
penser si, au cours d’un stage en pédiatrie, elle trouvait dans les salles de bain attenantes aux
chambres d’enfants malades des savonnettes sur les bordures de lavabo ?

Microbiologie 6.4
Si on considère qu’une bactérie est à l'origine d’une colonie, et si on dénombre 168
colonies sur une gélose ensemencée avec un échantillon provenant d'une dilution de
1:106, alors on peut déduire qu'il y a 168 x 106 bactéries par gramme de savon, soit 168
millions de bactéries dans l’échantillon prélevé.
Ces bactéries sont laissées par le frottement des mains et du corps sur le savon.
Elles proviennent aussi probablement de l’environnement extérieur (ex. air, objets, etc.) ;
elles demeurent vivantes tant que le pain de savon reste humide.
Pour savoir s’il y a plusieurs espèces de bactéries, on observe les caractéristiques
des colonies sur la gélose, qui donnent une première piste pour l’identification.
Un savon en distributeur serait plus approprié.
Dans l’hypothèse où elle trouverait dans les salles de bain attenantes aux
chambres d’enfants malades des savonnettes sur les bordures de lavabo, Marie pourrait
penser qu’il s’agit là d’un facteur prédisposant à la propagation des maladies compte tenu
du fait que certaines bactéries survivent sur ces pains de savon. Elle devrait en parler à sa
coordonnatrice de stage, qui devrait en aviser à son tour la personne responsable de la
prévention des infections du centre hospitalier.
2. Les comptoirs de cafétéria comprennent souvent une table alimentée par des bacs d'eau très
chaude, servant à maintenir des aliments à environ 50 °C durant une période pouvant aller
jusqu'à 12 h. On a réalisé l'expérience suivante pour vérifier si cette méthode représente un
danger éventuel pour la santé.
On a ensemencé la surface de cubes de bœuf avec 500 000 bactéries, puis on a incubé les
cubes à des températures comprises entre 43 et 53 °C pour déterminer l'échelle de
température de croissance des bactéries. On a obtenu les résultats suivants en appliquant une
méthode standard de dénombrement des colonies, 6 heures et 12 heures après la
contamination de la viande.

Microbiologie 6.5
À quelle température recommanderiez-vous de conserver les cubes de bœuf en vue
d’un effet bactéricide optimal ? S'il est vrai que la cuisson détruit normalement les bactéries
contenues dans les aliments, d’où proviennent celles qui peuvent contaminer les aliments ?
Quelle maladie chacune des trois espèces de bactéries étudiées peut-elle causer ?
Il faut maintenir la température à au moins 53 °C mais une température supérieure (de 60
°C) serait plus susceptible de réduire, voire d’éliminer, le maximum de bactéries.
Normalement, la chaleur de la cuisson tue les bactéries et la surface de la viande
devrait demeurer exempte de microbes. La chaleur de cuisson des aliments n'est pas
toujours adéquate pour tuer toutes les endospores bactériennes. Il en reste dans les replis
et à l'intérieur de la viande, et une chaleur adéquate au cours de la cuisson ne les atteint
pas. La contamination de grandes quantités de nourriture peut avoir lieu quand les spores
germent au cours d’un refroidissement trop lent. Les lampes ont donc leur utilité. Il arrive
que la nourriture soit contaminée après la cuisson par les mains des personnes qui
manipulent la viande. Dans certains cas, ce ne sont pas les bactéries qui contaminent les
aliments, mais leurs toxines.
La maladie causée par S. aureus est une intoxication alimentaire ; S. typhimurium
cause la fièvre thyphoïde ; l’infection par C. perfringens peut causer des nécroses
intestinales.