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SOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS:
INTRODUCTION
I- Les caractéristiques du regard.
Il est difficile de définir la sociolotie compte tenu de la multiplicité des points de vue.
-> voir Bourdieu, Passeron, Chamboredon Le métier de sociologue
Tous les sociologues adhèrent à " un principe de non conscience": on ne peut jamais
réduire le sens des actions aux intentions subjectives des acteurs. Les faits sociaux échappent au
moins en partie aux individus. La seule réflexion du sociologue ne suffit pas à comprendre les faits
sociaux. Il éxiste des techniques sociologiques pour rompre avec les illusions de la conscience, le
sens commun, les prénotions (= connaissance spontanée du monde social, ce qu'on pense sans
penser).
Les statistiques dont le but est de déconcerter les prénocions car elles produisent des
résultats étonnants et en posant des problèmes lors de la phase de codage.
Les définitions préalables qui obligent à s'interroger sur un problème.
La critique du langage commun en écartant autant que possible les termes quotidiens
et les remplacer par des termes abstraits et scientifiques.
La méthode comparative qui permet de rompre avec des images singulières
Le regard sociologique combine trois éléments :
1. La récherche de régularité sociale: on ne peut arriver à établir des loi car l'homme n'est pas
toujours prévisibble mais on observe des régularités.
2. Opérer au désenchantement pour casser les illusions qui nourissent le monde social. Le
sociologue va essayer d'analyer comment ces illusions s'imposent et deviennent évidente et
nouvelles, il va dénaturaliser le social et analyser sa naturalisation.
3. Il va reconstruire l'image de la réalité, de la société, plus fidèle à celle-ci.
Illustrations
1. A.Girard Le choix du conjoint (1964)
.questionnement: Est-ce que la croissance de la population, l'essor des moyens de
communicartion, le développement de la mobilité géographique et sociale ont accru le
nombre de conjoints potentiels ?
La sociologie n'est pas de la pure description, on part d'un problème et l'on
s'organise pour y répondre. Girard a rencontré 1646 couples. Le livre a également un
but de désenchantement: il existe de fortes contraintes, des pensanteurs sociales qui
déterminent le choix.
.thèses contradictoires: 2 principales
La théorie de la complémentarité développée par WINCK: idée selon
laquelle ce sont les aspirations disemblables qui attirent l'un vers l'autre des
individus. ON parle d'hétérogamie psychologique.
La thèse de l'homogamie : il y aurait une tendance à épouser quelqu'un du
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même milieu social ou proche. Elle se distingue de l'exogamie ( milieu
différent ) et de l'endogamie ( obligation d'épouser quelqu'un de définit:
Inde)
L'un des problème majeur de la sociologie est le heurt avec le sens commun:
elle parle de sujets sur lesquels les acteurs sociaux ont une compétence, souvent
brouillone et mal informée. Le sociologue doit tenir compte des prénotions des autres et
également des siennes. Le sociologue doit dépasser ce sens commun et le hiérarchiser.
.Résultats: Il existe une énorme diversité de circonstances de rencontre de conjoints, à
première vue. Chaque couple va croire à un cas d'espèce en insistant sur le hasard. Mais
on découvre des régularités sociales.
6/10 habitaient la même localité que leur conjoint avant le marriage.
66 % avaient le même niveau d'instructino
La fécondité des couples varie positivement avec la similitude des couples.
La fréquence de l'homogamie est deux fois plus forte que si les mariages se
concluaient vraiment au hasard. Il existe uen important variation suivant les milieux
sociaux: la distance géographique des conjoints avant le marriage est plus forte pour les
classes supérieures; on pratique plus fréquemment la cérémonie des fiancailles dans les
classes supérieures.
Remarques
On étudie les couples et individus mais ce ne sont pas eux qui intéressent
la sociologie, ce sont les phénomènes sociaux.
Il y a également l'aspect normatif: le sociologue ne juge pas.
.Interprétation: Le hasard initial de la rencontre ne se transforme en fréquentatino que
dans la mesure où les personnes mises en présence sont socialement proches l'une de
l'autre.
Le problème n'est pas de choisir un conjoint mais de trouver un conjoint, la
société choisit pour nous.
Le choix du conjoint dans le même milieu social permet une relative
permanence des groupes sociaux et une certaine stabilité de l'individu au
cours du temps malgré les changements de la structure sociale.
L'homogamie est un moyen d'amortir les changements sociaux et de
maintenir une stabilité sociale. L'homogamie est nécessaire.
Remarques
En sociologie, les individus ne sont pas interchangeables: ils ont des
caractéristiques géographiques, familiales, professionelles.
Il existe des mécanismes d'organisation de la vie sociale qui permettent
l'homogamie : il n'y a pas d'individu isolé. Les mécanismes sociaux sont
socialement déterminés, ils mettent en relation des gens de même catégorie
sociale. Et l'on ne raisonne qu'en terme de probabilité.
2. Bourdieu, Passeron Les héritiers (1964)
Cette étude porte sur les étudiants en lettre à Paris dans les années soixante.
.l'idéologie du don
Les diverses couches sociales sont très inégalement représentés à l'université. Il y a
une sous-représentation des classes défavorisées, une relégation des enfants des
classes défavorisés dans les filières les moins prestigieuses et une tendance au
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piétinement et au retard de ces enfants dans les études.
Ceci est du au poids des habitudes culturelles, héritées du milieu d'origine qui ont
une rentabilité très inégale pour réussir à l'université. Pour les enfants favorisés la
culture scolaire représente uen simple confirmation de la culture familiale. Pour les
autres, la culture scolaire est une acculturation, c'est à dire une nouvelle culture à
acquérir:
suppose du travail
il y a un coût psychologique, la remise en cause de la culture
familiale.
La culture scolaire dévalorise la réussite par le travail qui est le
seul moyen de combler des handicaps initiaux.
Le problème de l'itériorisation des handicaps qui induit des
comportements et orientations scolaires qui multiplie l'efficacité"
des handicaps initiaux.
Les étudiants et les professeurs ne voient pas ces handicaps, et n'attribuent pas l'inégal
réussite scolaire au milieu social d'originie mais à la personne ou au don.
.L'idéologie égalitaire ( dogme de l'égalité des chances, la pratique du concours et de
l'examen qui se présentent come juste parce que anonymes et identiques alors qu'ils sont
inégalement difficiles selon le milieu d'origine). Ceci a un effet pervers car l'apparence
d'objectivité rend incontestable le fait que l'échec ou la réussite est due à des
caractéristiques personnelles et non au mode de fonctionnement de l'institution scolaire.
L'école est un instrument de tri social ( favorise les favorisés) mais elle naturalise les
inégalités sociales, elle transforme les privilges sociaux en dons ou en mérite initial.
Remarques:
cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de dons
ni qu'un enfant défavorisé ne peut réussir, mais cela sera plus difficile,
plus rare et enfin psychologiquement plus couteux.
Chapitre 2 du livre: les étudiant. Pourquoi acceptent-ils l'idéologie du don?
Le milieu étudiant est un monde anomique ( sans loi, sans règles, ou les
règles se contredisent ). La rareté des relations et des contacts convie à
un certain anonymat.
Les études sont un moment particulier de la vie: un moment de
flottement où l'étudiant est en dehors de sa famille, ne sait plus quoi faire
ni penser. La famille n'est plus un modèle identaire. Cela conduit
souvent à une période d'angoisse psychologique.
L'idéologie du don va les rassurer, donner un sens à leur existence, au
monde étudiant.
Chapitre 3 du livre: Les professeurs.
Dans le monde du don, il est obligé de paraître doué pour garder sa
légitimité. Pour cela le professeur doit cacher qu'il travaille et donc tenir ses étudiants
dans l'ignorance de ses méthodes de travail: le professeurs va dissimuler toutes les t
echniques matérielles et intellectuelles qui font son prestige, et renforcer le sentiment
d'impuissance de l'étudiant.
L'idéologie du don est néfaste en soi car elle empêche de lutter contre car
one pense que le don marche. Le but de la sociologie est de casser les illusions du social
car l'on s'apercoit que tout le monde y croit, les bénéficiaires comme les victimes.
3. Serge Paugam -1991 - La disqualification sociale, essai sur la nouvelle pauvreté.
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. Remise en cause d'une prénotion: la nouvelle pauvreté
On ne peit pas défini scientifiquement la nouvele pauvreté. Il est en effet
impossible de définir un seuil statistique qui permet de séparer les pauvres des autres.
La pauvreté n'est pas seulement une pénurie de biens, c'est également un sentiment
d'indignité ( dégradation humaine et sociale ). C'est quelquechose de vécu. Un pauvre
est avant tout celui qui est considéré comme pauvre par le autres. On va remplacer la
nouvelle pauvreté par les "assistés" des services sociaux, cette notion n'est pas floue car
il existe des listes. Pangam va proposer des types de la nouvelle pauvreté. Sa thèse
majeure: il y a différents types de nouveaux pauvres.
Les fragiles: (plus ou moins précairse mais commencent à être en marge
du monde du travail. Ils bénéficient d'interventions ponctuelles des
services sociaux)
-> La fragilité intériorisée: âge moyen 35-50 ans, peu de
diplômes, situation d'humiliation et incapables de surmonter
cette humiliation et ont donc recours le moins possible aux
services sociaux, il faut donc une politique spécifique.
-> La fragilité négociée: moins de 25 ans, très peu de
culpabilité, enchaînent les petits jobs, beaucoup de démarches
et une attitude pragamtique envers les services sociaux.
Les assistés: dépendent des services sociaux
-> l'assistance différée: individus qui ont une forte motivation
au travail, moins de 35 ans, se refusent come assistés et
refusent les aides.
-> l'assistance installée: moins de 35 ans mais cumul des
handicaps, ils essayent d'utiliser le plus possible les aides
sociales.
-> l'assistance revendiquée: relations conflictuelles avec les
travailleurs sociaux, c'est selon eux la faute de la société, ils
réclament de l'argent.
les marginaux: Exclus de la société indépendemment de leur volonté, ne
perçoivent ni revenu, ni allovations et se consacrent à leurs besoins
primaires.
-> la marginalité conjurée: ceux qui refusentt leur situation et
essayent de recoller à la société( alcooliques anonymes)
-> la marginalité organisée: ceux qui acceptent leur situation
de marginaux.
IL existe ainsi plusieurs types de pauvre et chacun réclame un traitement spécifique. La
sociologie doit étuder ces phénomènes pour mieux cibler les politiques. Il y a l'aspect
vécu du phénomène, un aspect subjectif qu'il faut étudier. Il existe également un trajet
social ( fragile-assisté-marginal ), sorte de trajet de disqualification sociale. Dans
chaque cas, il existe un sous état où l'on accepte sa situation et un autre où l'on la refuse.
Illustration: Pogam étudie une cité défavorisée, la cité du "pont du jour", et étudie les
relations entre les différents pauvres. Il établit qu'il n'y a pas d'union possible entre les
différents types de pauvres: les catégories doivent se distinguer pour recevoir l'aide
sociale ( les autres sont des mauvais pauvres...), se distinguer des autres qui leur
renvoient une image négative d'eux-mêmes. Les travailleurs sociaux tendent à diviser
les pauvres en se constituan une clientèle. Ils tendent à refuser les novueaux, et à
n'aimer que les "bons" pauvres. Chaque travailleur social a sa vision propre du bon pauvre.
Apparition d'une forme de domination: on doit reconaitre son infériorité et l'intérioriser
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( le dominant peut imposer son image à l'autre)
II- Grands auteurs et grands courants de la sociologie
5 grandes périodes sont distinguées.
A.Avant 1830
Un débat demeure sur la personne du premier sociologue, avec un désaccord suivant les
pays. Pour la grèce, il s'agit d'Aristote, pour les arabes d'Ibn Khaldoun, pour les français, de
Montesquieu. Cependant, d'un commun accord l'on peut considérer ces auteurs comme des
précurseurs.
Leurs points communs:
Un regard non normatif: ils regardent ce qui est et ne disent pas ce qui
doit être, ce sont des analystes de la société réelle
Une méthode très fragile, d'amateur, non scientifique?
Ils sont à a recherches de lois du social.
En france, il y a deux réponses possibles:
Tout d'abord, Raymond Aron, selon qui le premier sociologue est Montesquieu, dont
la principale oeuvre demeure l'esprit des lois. Il traite des sociétés existantes, ne les juge pas mais
considère trios types de gouvernement possibles: la République ( gouvernement du peuple en
fonction d'un principe de vertu qui s'applique à un petit territoire), la Monarchie ( gouvernement
d'un seul par des lois fixes qui reposent sur l'honneur et s'appliquent sur un territoire de taille
moyenne), et enfin le despotisme ( gouvernement d'un seul sans loi fixe qui repose sur la crainte et
qui vaut pour un grand territoire). Grand livre d'Aron: les étapes de la pensée sociologique (67).
Puis, celle de R. Nisbet dans La tradition sociologique(1966). D'après lui, la pensée
sociologique est une pensée réactionnaire et même doublement réactionnaire? Elle est une réaction
aux révolutions du 18eme siècle [ rev. Francaise, Rev. Industruielle et Rev. Scientifique ]. Pour lui,
la sociologie naît en 1830 par réaction à ces trois révolutions qui ont totalement remis en cause la
société ancienne, dans laquelle les piliers étaient clairement établis et solide ( la parenté, la terre, la
religion, la monarchie, l'appartenance à une communauté locale définie). La société est devenue
plus individualiste, plus abstraite, plus fragile ( 1789 -> divorce). Les penseurs ont tenté d'appliquer
les méthodes scientifiques à l'étude de la société.
Se forme ainsi selon Nisbet l'école rétrograde, anti-républicaine et anti-révolutionnaire.
Entre 1790 et 1820 ils vont tenter de penser la révolution française, ce sont Burke, Lamenais, de
Maistre, Bonald, Chateaubriand. Ils vont développer l'idée selon laquelle l'individu a besoin de
cadres sociaux( parenté, religion). Ils vont diagnostiquer la rev. Française comme venant de la
réforme protestante. Toute le mal de la société vient du fait que le protestantisme a répendu la
critique de l'autorité et l'esprit de libre examen. Il sont des prophètes du passé, la solution est pour
eux le retour en arrière, d'où leur appelation de "rétrograde".
B.1820 -> 1880: la première génération de sociologues.
Quetelet A. ( 1796-1874), Auguste Comte ( 1798-1856 ), A. De Tocqueville ( 1805-1856), F. Le
Play (1806-1882), H.Spencer, K. Marx (1818-1883).
Ils furent tous influencés par les penseurs rétrogrades: leur société est plus fragile et doit reposer sur
des piliers sociaux. Ils se distinguent pourtant d'eux par trois choses:
Ils acceptent la révolution Française et la révolution Industrielle et savent qu'elles
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