DES BÉBÉS SUR MESURE
L'Institut de la Fertilité attire chaque année sept cents couples. Cette Américaine est
venue aujourd'hui sans son mari, mais, comme elle, il veut absolument une fille. Elle
pourrait très bien concevoir un enfant de façon naturelle, mais, pour être sûre d'avoir le
sexe désiré, elle accepte une fécondation in vitro, une procédure très lourde.
Mary Johnson, mère de famille
On ne fait rien de mal ou d'immoral. Je crois que c'est une chose très positive pour les
familles. Il y a des couples qui ont déjà beaucoup de garçons ou beaucoup de filles et
c'est bien de pouvoir équilibrer, c'est important.
Voix off
C'est donc en laboratoire que le futur bébé sera conçu.
Dr Jeffrey Steinberg, directeur de « Fertility Institutes »
On endort la femme — l'opération dure à peu près vingt minutes — et on prélève ses
ovules et puis on les passe au laboratoire.
Voix off
Les ovules fécondés par le sperme du père deviendront des embryons puis on en
déterminera le code génétique et seuls les embryons mâles ou femelles seront implantés
chez la « cliente » — car il s'agit bien d'un business : vingt mille euros l'intervention et
des clients venus du monde entier. Le site internet de la clinique est d'ailleurs traduit en
plusieurs langues, dont le français.
La journaliste
Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui viennent de France ?
Dr Jeffrey Steinberg, directeur de « Fertility Institutes »
Ah oui, de plus en plus et notamment des gens des médias.
Voix off
Le jour de notre tournage, un couple de Français était là, mais n'a pas souhaité être
filmé. En France, cette sélection des embryons par le sexe est illégale. Aux États-Unis
en revanche, pas de problème, même si cette idée de bébé « à la carte » dérange
certaines mères de famille.
Mère de famille 2
Moi je ne voulais même pas connaître le sexe de mes enfants quand je les portais. Il faut
laisser une part de mystère, tout est trop médicalisé aujourd'hui. C'est bien de s'en
remettre à Dieu par exemple.
Voix off
Ces Américains de l'Utah avaient quatre filles. Ils voulaient absolument un garçon, ils
en ont désormais deux et ne regrettent absolument pas d'avoir fait appel au savoir-faire
du Dr Steinberg.
Maryse Burgot, envoyée spéciale à Los Angeles
Ici à Los Angeles, comme partout ailleurs aux États-Unis, la sélection des embryons par