Document

publicité
1
 l’expérience hongroise
1956 (octobre): manifestation générale à Budapest (intellectuels et étudiants) ; Imre Nagy au pouvoir Nagy : partisan d’une libéralisation et d‘une déstalinisation (amnistie, abolition des camps d’internement,
tolérance religieuse, réhabilitation de Rajk…) ; il obtient le retrait des troupes soviétiques. MAIS :
abolition du parti unique, neutralité de la Hongrie et retrait du Pacte de Varsovie
1956 (1er-4 nov.) : terrible intervention des troupes soviétiques (25 000 morts!)
- terrible répression (20 000 arrestations, une centaine d’exécutions dont Nagy – procès secret, † 1958,
réhabilité en 1989) ; purges dans le parti, achèvement de la collectivisation
- János Kadar placé à la tête du PCH et reste dans les hautes instances du parti († 1989)
1962-1989 : libéralisation du régime progressive avec le “compromis kadarien” ou « communisme du
goulasch » (ragoût de bœuf) ; vers une “économie sociale de marché” (surtout avec Gorbatchev)
- fin de la planification centralisée, autonomie des entreprises, développement du secteur privé familial
(surtout agriculture et services), libération (quasi total) des prix, impôt sur le revenu et TVA
- réforme économique la plus audacieuse du monde communiste : bien être matériel pour la société ;
tolérance de Moscou car pas de réforme politique ≠ Printemps de Prague
III-
L’effondrement des démocraties populaires.
A- L’opposition des sociétés civiles.
Docs. 2,3 et 5 p 227, répondre aux questions et tirer les informations concernant l’état d’esprit des
démocraties populaires dans les années 1975 à 1989.
Quels sont les droits revendiqués par la Charte ?
Les Libertés Fondamentales : liberté d’expression, de religion, abolition de la censure, abolition du
contrôle des familles, liberté de pensée, abolition de l’espionnage de la population, liberté politique, droit
politique…
Relevez les mots qui appellent à une mobilisation de la société civile.
« Chacun de nous a sa part de responsabilité », « volonté de l’engagement civique », « foi en sa finalité »
Les difficultés économiques entraînent les peuples des Démocraties Populaires à demander des droits et
des libertés. Ils veulent acquérir une réelle indépendance vis-à-vis de l’URSS. Ils souhaitent une
ouverture vers l’Ouest (fin du rideau de fer).
Les soutiens : Cf. la biographie de Jean-Paul II, pourquoi intervient –il et quelle est sa position ?
Quelle est la position des pays occidentaux ?
Jean Paul II (Carol Wojtyla) est polonais. L’Eglise catholique est très implantée en Pologne. L’élection
d’un polonais à la papauté conforte la population polonaise dans ses revendications de liberté. Jean-Paul
II soutien donc la contestation, contre les interdits religieux, contre les absences de libertés et de droits.
Dans un contexte de Détente (guerre froide), les Démocraties Populaires s’ouvrent à l’Ouest : accueil de
touristes, importation de journaux et de films, fin du brouillage des radios.
Rappeler la position de Gorbatchev (perestroïka et glasnost…)
Ex : La Pologne dossier p 228/229 rédigez la réponse au sujet.
 La Pologne rebelle
1956 : émeutes de Poznań (mécontentement de la majorité catholique, de la classe ouvrière et paysanne
contre la soviétisation) ; élection de Gomulka (exclu du parti en 1948 et incarcéré entre 1951 et 1955)
Larges réformes libérales (limitation de la censure, fin de la collectivisation des terres, autorisation de
l’artisanat privé, tolérance d’une Eglise catholique, libération du cardinal Wyszynski)
MAIS toujours alliance avec l’URSS au niveau de la politique extérieure
1968 : rébellion des intellectuels et des étudiants ; déceptions face aux promesses de Gomulka
1970 : crise économique, grève des ouvriers de la Baltique (Gdansk), répression ; Gomulka démissionneremplacé par Gierek : “politique de la main tendue” (dialogue social) et politique de développement pour
une “ société de consommation en terre socialiste” : endettement pour importer les technologies
1
2
occidentales (doper les exportations industrielles et remplir les magasins) ; propriété privée (agriculture,
cafés, garages…) et sociétés à capitaux mixtes (fonds publics et argent de la diaspora)
Répression des nouvelles grèves (ouvriers de la Baltique) à cause d’une nouvelle hausse des prix
Naissance du KOR (comité de défense des ouvriers) animé par des intellectuels (+ contacts avec l’Eglise)
1978 : élection de Jean-Paul II (Carol Wojtyla) et premier voyage en Pologne (1979)
1980 : création du syndicat Solidarnosc Lech Walesa
B- L’ « automne de peules » 1989
Revoir cours et frise sur la chronologie des événements
Doc. 4 et 6p 227  Présentez les documents, montrez qu’un même événement peut prendre
différentes formes.
En 1989, comme des dominos les PC perdent le pouvoir, les uns après les autres. En Pologne suite à de
nouvelles grèves le gouvernement reconnaît Solidarnosc et engage des élections pluralistes. La victoire de
Solidarnosc entraîne la nomination d’un premier ministre non communiste : Mazowiecki.
En Hongrie, c’est le PC lui-même qui décide l’abandon du parti unique. La victoire aux élections de
juillet place au gouvernement l’opposition. Le 2 mai 1989, le rideau de fer entre la Hongrie et l’Autriche
est démantelé permettant la fuite des Allemands de l’Est vers la RFA. C’est la première étape de la chute
du mur de Berlin le 9 novembre 1989.
En Tchécoslovaquie la « Révolution de velours » entraîne la démission des dirigeants communistes et
l’élection de Havel comme président de la République, le 29 décembre 1989.
La seule révolution sanglante a lieu en Roumanie ou Ceausescu refuse de céder le pouvoir. L’armée cède
à la pression populaire et lui enlève son soutien. Ceausescu est arrêté et fusillé le 25 décembre 1989.
Conclusion : Prendre connaissance du sujet guidé de composition p234-235 et en faire la conclusion.
Thème 3 : Les enjeux européens depuis 1989
Introduction: Au début des années 1990, l’effondrement des démocraties populaires et de l’URSS
ouvrent la voie à un élargissement européen, sur les bases défendues par celle-ci, à savoir la démocratie et
l’économie de marché. Cette unification de l’Europe constitue un nouveau défi pour la CEE qui va
évoluer en 1992 en UE, changement de nom véhiculant un changement d’objectifs.
Problématique :
 Quels sont les succès et les difficultés des transformations en Europe de l’Est ?
 Dans quelle mesure l’Union européenne peut-elle à la fois s’élargir à de nouveaux membres et
poursuivre son approfondissement ?
I-
1989-1990, des années bouleversantes.
A- La phase de transition de l’Est
Par quoi se caractérise la transition des pays d’Europe orientale et centrale? (Ouverture à l’Ouest)
Doc. 2 p 241, et carte p 238.
Les Démocraties Populaires retrouvent leur liberté : retrait des troupes soviétiques, rideau de fer
démantelé, dissolution du CAEM et du Pacte de Varsovie, nouvelles frontières et nouveaux Etats issus de
l’éclatement de l’URSS, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie, rapprochement avec l’Europe
2
3
occidentale : le conseil de l’Europe accueille 23 Etats entre 1989 et 2002, la CSCE rebaptisée l’OSCE
(organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) devient permanente, adhésion à l’OTAN.
Les succès de l’UE et la fin de la guerre froide donnent une nouvelle impulsion à la construction
européenne ; après un élargissement en 1995 = (Finlande, Suède, Autriche), L’UE relève en 2004, le défi
d’un grand élargissement à l’Est.
Les 1ères élections libres amènent au pouvoir des opposants au communisme= l’économie de marché
triomphe mais la transition entre le système communiste et le libéralisme est difficile. Dans la péninsule
balkanique, le réveil des nationalismes débouche sur une guerre (1991).
B- La réunification allemande
Dossier p 242-243 et 1 p 240 ; définir : ostalgie/ ossis
Ostalgie : terme utilisé pour évoquer la nostalgie de l’ex-RDA chez les Ossis, Allemands de l’Est par
opposition aux Wessis (habitants de l’Ouest).
 Apporter une réponse à la question suivante : Pourquoi la réunification allemande a-t-elle lieu ?
Comment s’est-elle déroulée et quelles conséquences a-t-elle eu ?
La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 ouvre la voie de la réunification allemande. Des centaines
de milliers d’Allemands de l’Est migrent vers l’Ouest, ce qui pousse le chancelier Helmut Kohl à
accélérer le processus. L’unité monétaire est réalisée dès juillet 1990 au taux de 1 Deutsch Mark pour 1
Ost Mark. La réunification politique est réalisée définitivement le 3 octobre 1990, et acceptée par les 4
grandes puissances qui occupaient le pays depuis 1945. Berlin redevient capitale d’une Allemagne qui
retrouve sa pleine souveraineté dans les frontières fixées à Potsdam. Les écarts qui existaient entre l’Est et
l’Ouest ne peuvent être rapidement résorbés : ils nécessitent des transferts de fonds la modernisation du
tissu économique est-allemand et le soutien de l’Etat. La transition vers l’économie de marché fait croître
le chômage (en 1991= 1,2 millions de demandeurs d’emploi, en 1998 = 20% de la population active) mais
cette nouvelle Allemagne de 80 millions d’habitants pèse lourd en Europe.
II-
De la CEE à l’UE.
A- Naissance de l’UE.
La construction européenne est relancée en février 1992 par le traité de Maastricht (retrouver la date
exacte : 7 février 1992), qui prévoit le passage à une monnaie unique l’euro pour 2002.
Prendre connaissance du dossier p 248/249 répondre aux questions :
1. Expliquez en quoi consiste une monnaie unique.
Avec l’union monétaire se réalise la dernière étape de la construction du Marché commun, décidée à
Maastricht, elle est préparée par une phase transitoire durant laquelle les Etats prennent les mesures
nécessaires pour faire « converger » leurs économie en mettant en œuvre un certain nombre de critères :
stabilité des prix, taux d’intérêt faibles, déficit public et endettement réduits. Le 1° janvier 1999, 11 pays
rejoints 2 ans plus tard par la Grèce passent à l’euro le 1 janvier 2002. Cela consiste aussi, à la
suppression du contrôle des changes, création de la Banque Centrale européenne.
2. Quels sont les pays qui refusent l’euro ? Pourquoi ?
RU, Suède, Danemark ne font pas partie de la zone euro, veulent garder une souveraineté monétaire, une
indépendance.
3. Peut-on considérer l’euro comme un atout ?
Oui, atout économique, améliore la coopération économique et financière entre les Etats.
Le traité met également en place une citoyenneté européenne : tout citoyen européen a le droit de vote et
d’éligibilité aux élections municipales dans n’importe quel Etat membres et à celles concernant le
Parlement européen
3
4
Mais il connaît une ratification difficile (les Danois le rejettent), en particulier en France (51% de oui au
référendum du 21 septembre 1993). Nouvel élargissement en 1995 : Suède, Finlande et Autriche.
L’Europe issue de Maastricht montre toutefois ces limites en matière de politique extérieure et politique
de défense ce qui la condamne à un rôle modeste dans les relations internationales.
Expliquer les accords de Schengen du 14 juin 1985
Ils autorisent la libre circulation (totale) entre les 13 puis 15 états de l’union, en 1997 le traité
d’Amsterdam élève cette liberté au rang de droit fondamental.
B- Evolution des institutions européennes.
Prendre connaissance des infos données pour le sujet de composition p 256-257 + documents p247
et complétez votre cours + documents supplémentaires.
Le traité de Maastricht puis l’élargissement de l’UE posent le problème d’une mutation des institutions
européennes. Cependant les membres de l’UE restent très prudents : si le traité d’Amsterdam en juin 1997
simplifie les procédures de décision commune au Parlement et au conseil européen, il n’aborde pas les
réformes institutionnelles indispensables pour une Europe qui à vocation de s’élargir. Les Etats membres
doivent renforcer les règles de supranationales sous peine d’être paralysée, mais l’attachement à la
souveraineté nationale reste grand.
A la fin 2001, le conseil européen décide la création d’une convention sur l’avenir de l’Europe. Qui
doit aborder 3 questions fondamentales : la répartition des compétences entre l’UE et les Etats, le
gouvernement de l’Union (doit-on élire par ex un président européen ?), enfin l’adoption d’une
Constitution européenne.
En octobre 2002, est ainsi présentée une première version de la Constitution européenne par Valéry
Giscard d’Estaing (président de la convention). Le projet rencontre l’hostilité de certains Etats comme
l’Espagne et la Pologne dont le poids politique serait minoré en cas d’adoption et les petits Etats qui
revendiquent plus d’égalité au sein de la Commission (1 commissaire pour chacun rejetant la distinction
entre commissaire de droit et commissaire sans droit de vote). En fait seuls les 6 Etats fondateurs de la
Communauté sont favorables au projet.
Un projet de traité est finalement adopté en 2004 par le Conseil mais il est rejeté par référendum en
France (55% de non en mai 2005) et aux Pays Bas (62% de non en juin 2005). Cet échec plonge l’UE
dans une période de doute. Elle en sort par une nouvelle CIG (conférence intergouvernementale) qui
aboutit en 2007 au traité de Lisbonne. Il reprend en fait largement le précédent traité mais sans parler de
constitution.
10 nouveaux Etats sont intégrés en mai 2004. L’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie est différée à
2007 ; quant à celle de la Turquie si elle n’est pas explicitement refusée elle est toujours en discussion.
En 2004, l’UE comprend donc 25 Etats Membres et 455 millions d’habitants.
→ connaître comment fonctionne l’UE (organigramme des institutions, qui décide, les réformes
prévues par le traité de Lisbonne…)
III-
Les crises européennes : la Yougoslavie.
A- La guerre en Yougoslavie
Expliquer la guerre en Yougoslavie (p244-245)
 Un État multiethnique
• Une fédération : Plusieurs nationalités coexistaient au sein de la Yougoslavie, créée en 1918 pour
rassembler les « Slaves du Sud» (c'est le sens du mot Yougoslaves). En 1946, le maréchal Tito a
réorganisé la Yougoslavie en un État fédéral constitué de six républiques et deux régions autonomes.
• Une mosaïque de peuples. Slovènes et Croates sont des Slaves catholiques, qui ont vécu dans l'Empire
austro-hongrois jusqu'en 1918. Serbes, Monténégrins et Macédoniens sont des Slaves orthodoxes, dont
4
5
l'histoire est celle de la lutte contre l'Empire ottoman. Quant aux « Musulmans », ils étaient reconnus
depuis 1968 comme une nationalité de la Yougoslavie: il s'agit des populations slaves de Bosnie
converties à l'islam sous l'Empire ottoman. Enfin, dans deux régions autonomes placées sous la
souveraineté de la Serbie, vivaient des populations non slaves: Hongrois en Voïvodine, Albanais au
Kosovo.
• Une construction fragile. Le ciment de cette mosaïque était le régime dictatorial de Tito, fondé sur un
modèle original de communisme, non aligné sur Moscou. Cette construction n'a pas survécu à la mort de
Tito (1980) puis à la chute du communisme (1989).
 Le déchaînement de la violence
• Le retour des nationalismes. Les dirigeants communistes se sont maintenus au pouvoir en attisant les
nationalismes qui avaient été« domestiqués» par Tito. Slobodan Milosevic, président de la Serbie,
supprime en 1989 l'autonomie dont jouissait la population albanaise du Kosovo, ce qui provoque de
graves émeutes.
• L'implosion de la Yougoslavie. En 1991, quand la Slovénie et la Croatie proclament leur indépendance,
la Serbie déclenche la guerre. Elle entend protéger les Serbes de Croatie, qui vivent dans le souvenir des
massacres perpétrés en 1941-1943 par l'État fasciste croate. En 1992, la Bosnie-Herzégovine proclame à
son tour son indépendance et la guerre s'étend à cette république, surtout entre les Serbes et les
«Musulmans ».
• Guerre et barbarie. L’Europe revit alors des scènes d'horreur: bombardement des populations civiles,
notamment à Sarajevo, camps de concentration et « purification ethnique».
B- L’impuissance de l’Europe à résoudre le conflit.
Répondre aux questions 4p 245.
Comment la paix est-elle finalement imposée ?
 Une paix difficile
• La communauté internationale hésitante. Face à ces événements, l'Union européenne n'a pas de
diplomatie commune. L’Allemagne reconnaît unilatéralement l'indépendance de la Slovénie et de la
Croatie, tandis que la France soutient encore la Serbie, son allié historique. En 1992, l'ONU envoie des
casques bleus en Croatie puis en Bosnie, mais ils ne parviennent pas à empêcher les massacres.
4p245 : Quelle est la mission des casques bleus dans un conflit?
Les casques sont une force d’observation et d’interposition. Leur présence est censée protéger la
population. Parfois ils doivent mener des opérations militaires.
Pourquoi sont-ils impuissants dans la guerre de Bosnie ?
Ici ils sont neutres ; ils ne doivent pas intervenir militairement ; ils doivent protéger les populations
civiles ; mais face à une force armée ils ne peuvent répliquer.
• La Bosnie. Il faut l'intervention de l'OTAN en 1994 en Bosnie pour que les États-Unis imposent la paix.
Les accords de Dayton créent en 1995 deux entités au sein de la Bosnie-Herzégovine: la République serbe
de Bosnie et la Fédération croato-musulmane.
• Le Kosovo. Mais la guerre reprend en 1997 au Kosovo entre l'armée serbe et la population albanaise. La
diplomatie européenne ne parvient pas à régler la crise. C'est de nouveau l'OTAN, à l'initiative des ÉtatsUnis, qui intervient en 1999, sans autorisation de l'ONU. La Serbie est bombardée, pour la contraindre à
cesser la répression. Le Kosovo est ensuite placé sous administration de l'ONU. Il proclame son
indépendance en 2008, malgré l'opposition de la Serbie.
• Quel avenir? L’ex-Yougoslavie est aujourd'hui composée de sept États, dans lesquels la démocratie s'est
installée. L’un d'entre eux, la Slovénie, est déjà membre de l'OTAN et de l'Union européenne. Certains
criminels de guerre ont été jugés par le TPIY (tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie crée par
l’ONU en 1993 et installé à La Haye). Mais la paix reste difficile à construire entre des communautés qui
se sont entretuées.
5
6
Conclusion :
Quel bilan ?
• Une construction originale. L'UE est plus qu'une simple organisation régionale, mais elle n'est pas un
super État. Certains veulent la faire évoluer vers une fédération, quand d'autres mettent l'accent sur les
Etats nations. La méthode communautaire y joue certes un rôle important, parce que les traités ont accru
le rôle de la Commission et du Parlement et le vote à la majorité qualifiée au Conseil. Mais les États
restent souverains dans de nombreux domaines.
• L'Europe à la carte? Cette souveraineté s'affirme clairement dans le choix des États de participer ou non
aux programmes européens. Certains sont ainsi restés en dehors de la zone euro ou de l'espace Schengen.
Des procédures de « coopération renforcée» sont prévues pour les pays qui souhaiteraient avancer plus
vite que les autres dans l'intégration.
• Un processus inachevé. L'absence d'unité est en tout cas flagrante sur le plan diplomatique et militaire.
Pour sa défense, l'UE dépend encore de l'OTAN, comme l'a montré la crise yougoslave. La relation avec
les États-Unis est un facteur de division entre les Européens. Mais l'unification européenne passe d'abord
par les populations elles-mêmes, qui semblent encore peu concernées, comme le montrent les forts taux
d'abstention aux élections européennes. L'identité européenne est encore en gestation.
6
7
Annexes :
A – L’échec du réformisme dans les démocraties populaires
 l’impact de la déstalinisation
- choc de la mort de Staline (1953) : manifestations de rejet du système en RDA
- discours de Khrouchtchev. lors du XX° congrès du PCUS (1956) : amnistie de nombreux prisonniers politiques
- Khrouchtchev reconnaît qu’il peut exister des formes différentes de développement socialiste ; les Etats socialistes sont
souverains et égaux : non-intervention de l’URSS dans les affaires intérieures (réconciliation avec la Yougoslavie de Tito en
1955)
MAIS avec Brejnev : doctrine de la « souveraineté limitée » (tutelle et interventionnisme soviétique sur les démocratie
populaires) ; la répression devait atténuer les effets pervers de l’ouverture à l’Ouest.
- ouverture vers l’Ouest (années 1960) : croissance des échanges avec les pays du monde non-communiste
- prix Nobel de littérature pour Soljenitsyne (1970) pour L’Archipel du goulag (banni en 1974)
- “dégel” et début du désarmement suite à la parité de puissance (accords SALT 1 en 1972)
- Ostpolitik de Willy Brandt : reconnaissance de la RDA par Bonn (1972)
- conférence à Helsinki (1975) et signature de l’Acte final par Brejnev ; fixe “la règle du jeu” des rapports Est-Ouest sur le
continent européen (espoir de concessions par l’URSS contre la reconnaissance du statu quo en Europe : engagement au
respect des droits et des libertés, favoriser la diffusion de l’information…)
 le drame tchécoslovaque
1956 : durcissement du régime (modèle de discipline dans le camp socialiste)
1962 : début tardif de déstalinisation (mesures d’amnisties puis réhabilitations)
. Peut-on considérer 1966 : fin de la planification centralisée avec indépendance des entreprises (nationales) qui se
concurrencent (inspirée de la réforme de Libermann en URSS en 1965) ; vers « un socialisme de marché »
1968 (5 janvier) : Alexandre Dubcek au pouvoir (populaire parmi les intellectuels et les ouvriers)
- libéralisation du régime politique avec un “socialisme à visage humain” (liberté de l’information, d’expression et
d’opinions) ; démantèlement du pouvoir bureaucratique : c’est le “printemps de Prague”
- large soutien populaire et autorisation de l’expérience par l’URSS au début : Dubcek s’engage à rester dans la sphère
soviétique
MAIS création d’autres partis (socialistes); fin du monopole du Parti communiste; rétablissement de la notion de profit dans les
entreprises et création d’un Etat fédéral avec deux républiques
- Brejnev a peur de la contagion (“doctrine Brejnev” en juillet 1968) : condamnation de cette tentative de « restauration du
capitalisme »
1968 (21 août) : intervention militaire du Pacte de Varsovie (URSS, Pologne, Hongrie et Bulgarie) ; arrestation des dirigeants
libéraux, mais organisation d’une grève de protestation cf. manifestations étudiantes en Europe (pas de bain de sang comme en
Hongrie)
- Gustav Husak succède à Dubcek et fait épurer le Parti, établit la censure et approuve l’intervention
B – Les expériences originales des Balkans
 Le « national-communisme » en Roumanie
- volonté de prendre ses distances vis-à-vis de l’URSS et du Comecon (qui exploitait son pétrole et ses ressources agricoles) en
se posant comme intermédiaire entre celle-ci et la Chine
- maintien du primat stalinien accordé à l’industrie lourde
- imitation du modèle chinois : transfert des paysans dans des « agrovilles » et destruction des villages
- dictature sanglante (Securitate), népotisme, et culte de la personnalité de Ceausescu à partir de 1965 (le Conducator) ;
travaux pharaoniques à Bucarest (destruction de la vieille ville)
- croissance des échanges avec l’Ouest (30% de son commerce extérieur) et remboursement total des dettes extérieures (années
1980) : plonge le pays dans une extrême pauvreté

L’Albanie, réactionnaire et arriérée
7
8
- pays montagnard, peu développé, à majorité musulmane (cf. Kosovo et Bosnie)
- dictature « stalinienne » du communiste Hodja de 1945 à 1985 : collectivisation des terres, nationalisations et planification
- isolement dans le camp communiste : rupture avec la Yougoslavie (1948), entrée dans le Comecon et le Pacte de Varsovie,
puis ralliement à la Chine de Mao en 1961
- fidélité au stalinisme jusqu’au bout (mais pas à l’URSS) et refus de relations avec l’Occident
- devient le pays le plus pauvre d’Europe avec la Roumanie
Conclusion : l’immobilisme prévaut en URSS jusqu’au début des années 1980
- naissance d’oppositions et tentatives de réformes dans les démocraties populaires mais constat d’impossibilité car peur d’une
intervention de l’URSS
DONC nécessité d’un changement radical de l’intérieur, en URSS même.
8
Téléchargement