Mon analyse : notre travail se situe sur le quotidien mais en ce qui concerne les signification et les
codes de communication employés nous avons dû hybrider de nombreuses méthodes. Raymond m'a
suggéré que pour la surdité, les premiers experts s'étaient bien tout de même eux !
Pages 177 à 179 : "Les personnes qui entendent et ont appris à parler par signes, en tant que seconde
langue, créent de nombreuses correspondances de ce type. C'est à cause de tous ceux qui ont appris à
utiliser le langage par signes et ont contribué à standardiser de nombreux signes naturels pour qu'ils
correspondent à des termes lexicaux oraux, que nous devons distinguer :
1 des sourds et muets qui parlent par signes sans avoir jamais eu de contact avec le langage oral dans
sa forme normative standardisée ;
2 des sourds et muets qui parlent par signes mais qui ont été exposés à un langage oral, et qui ont
standardisé les signes de leur répertoire selon des normes en correspondance avec celles d'un lexique
oral ;
3 ceux qui parlent et entendent normalement et qui connaissent le langage par signes, en tant que
seconde langue. Ceux-là ont donc d'abord appris un langage oral puis acquis une connaissance des
signes standard normatifs, et peut-être de quelques signes naturels qu'ils incluent à leur conception
du langage en tant que système de communication oral et écrit.
Ceux qui connaissent le langage par signes, en tant que seconde langue, ne pensent pas en termes de
compétence à produire et à comprendre des signes nouveaux dans des contextes donnés. Il est
possible que en tant que personne qui entendons et qui parlons, nous ne sachions jamais comprendre
ses compétences sur laquelle s'appuient tacitement les sourds. On pourrait imaginer des linguistes
sourds, se fondant sur un langage par signes normatifs et idiographique m'en standardiser,
développée par des chercheurs sourds, pour décrire cette compétence, tout comme les linguistes du
langage oral cherchaient à écrire la performance des interlocuteurs auditeurs."
Page 178 : " Les gens qui entendent et qui parlent, cherchons à apprendre aux sourds à lire sur les
lèvres ou à lire et à écrire le langage oral, insistent souvent sur le fait que le langage par signes n'a
presque aucune des caractéristiques du langage oral. Ils donnent pour exemple absence des
inflexions de la voix et du ton de l'ordre, jugés essentiels au langage oral, mais ne se rendent pas
compte que nombre de ces constructions normatives n'existent pas non plus dans certaines langues
orales. La standardisation poussée que l'on trouve dans les langues orales n'existe pas dans le
langage par signes, ce qui limite bien évidemment le pouvoir de ce langage. Un système normatif
généralisé en règles est un moyen efficace de produire des significations abstraites et de faire des
références compliquées. Une sorte de système idiographique standardisé n'est pas exclu dans le
langage par signes, bien que ceux qui ont été essayés jusqu'à maintenant aient toujours pris le
langage oral comme point de départ. En dépit d'un système génératif de règles très efficace pour le
langage oral, la traduction de signes en rapports oraux complique le problème de la structure
classificatrice. Les caractères du contexte sont fondamentaux dans le langage par signes, pourtant
nous n'avons qu'une connaissance limitée d'une communication qui dépend largement de la
formation perçue, somaesthésique et kinesthésiques, qu'on étudie si rarement. Du fait que les signes
ne sont pas ordonnés selon les méthodes de l'utilisation normative du langage oral, on ne peut se
prendre à douter des universels linguistiques fondés sur la syntaxe (Schlesinger, thèse non publiée)."
Pages 178 et 179 : "Dire que les sourds non éduqués s'appuient sur l'association entre la formation
kinesthésique, somaesthésique perçue, et une mémoire non linguistique primaire et secondaire,
signifie que la syntaxe orale standard joue un rôle minime dans leur communication. Le sourd
éduqué, employant des signes qui ont été associés à un lexique oral, ne se sert pas d'une
compréhension intuitive de la syntaxe orale pour parler par signes, mais traduit l'information obtenue
du système oral dans son système de signes (Cicourel et Boese, 1972 a). L'épellation par les
mouvements des doigts et des lèvres est considérée comme signes, même si cela à un rapport étroit
avec les lettres orales de l'alphabet et des mots (structures de sons). Cet argument revient à dire qu'un