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1 et 1' MAUSS M. : "Sociologie et anthropologie", Presses Universitaires de France, Paris,
1950 et "Essaie de sociologie", Editions de minuit, Paris, 1968.
2 GRISON B. : " Des sciences sociales à l'anthropologie cognitive. Les généalogies de la
cognition située ", Article référencé sur le site www.activites.org, septembre 2004.
3 CICOUREL A. : "Cognitive Sociology", New York, The Free Press, pour la traduction
française "La sociologie cognitive", Presses Universitaires de France, 1964.
Contexte : citation chez J. Benoist et B. Karsenti, Phénoménologie et sociologie en 2001.La
distribution des connaissances dans le monde social. Les plages d'intersections où les disciplines
dialoguent, certes timidement mais elles dialoguent et le champ du handicap permet par va visée plus
"méta" de travailler une part très pragmatique de la transdisciplinarité.
1 MAUSS M. : "Sociologie et anthropologie", Presses Universitaires de France, Paris, 1950 et
"Essaie de sociologie", Editions de minuit, Paris, 1968.
1 "Sociologie et anthropologie", Presses Universitaires de France, Paris, 1950
Page 209 : "Dans une page célèbre de l'essai sur le don, Marcel Mauss montrait que les "faits
sociaux totaux" qui mobilisent "la totalité de la société "ou au moins "un très grand nombre
d'institutions ", envisagés précisément de ce point de vue, laissent "percevoir l'essentiel, le
mouvement du tout, l'aspect vivant, l'instant fugitif où la société prend, où les hommes prennent
conscience sentimentale d'eux-mêmes et de leur situation vis-à-vis d'autrui."
Mauss M. : "Sociologie et anthropologie", Presses Universitaires de France, Paris, 1950 et 1968
p.274-276.
1' '' "Essaie de sociologie", Editions de minuit, Paris, 1968.
Page 13 : " Ce sont les coutumes, les mœurs, les superstitions populaires que l'on observe sans savoir
qu'on y est tenu, ni même en quoi elles consistent exactement. Mais dans les deux cas, le phénomène
est de même nature. Il s'agit toujours de manières d'agir ou de penser, consacrées par la tradition et
que la société impose aux individus. Ces habitudes collectives et les transformations par lesquelles
elles passent incessamment voilà l'objet de la sociologie."
Page 17 : "Les institutions véritables vivent, c'est à dire changent sans cesse : les règles de l'action ne
sont ni comprises ni appliquées de la même façon à des moments successifs, alors même que les
formules qui les expriment restent littéralement les mêmes. Ce sont donc les institutions vivantes,
telles qu'elles se forment, fonctionnent et se transforment aux différents moments qui constituent les
phénomènes proprement sociaux, objets de la sociologie."
Mon analyse : voilà une vision claire et j'y souscrit avec la recherche ici décrite. On retrouve ici le
"erklären" et le "verstehen", mon travail vise plutôt le "comprendre " dans ce temps de recherche au
cœur du handicap au quotidien. Ces textes de 1901 sont d'une actualité assez stupéfiante
Page 17 : "Le plus général est tout aussi naturel que le plus particulier, l'un et l'autre sont également
explicables. Aussi, tous les faits qui présentent les caractères indiqués comme ceux du fait social,
peuvent et doivent être objets de recherches. Il y en a que le sociologue ne peut actuellement intégrer
dans un système, il n'y en a pas qu'il ait le droit de mettre, à priori, en dehors de la science et de
l'explication. La sociologie ainsi entendue n'est donc pas une vue générale et lointaine de la réalité
collective, mais elle en est une analyse aussi profonde, aussi complète que possible. Elle s'oblige à
l'étude du détail avec un souci d'exactitude aussi grand que celui de l'historien. Il n'y a pas de fait, si
mince soit-il, qu'elle puisse négliger comme dénué d'intérêt scientifique."
Mon analyse : pour ce "mouvoir et penser dans la brèche" (H Arendt 1954) il faut redécouvrir pas à
pas le chemin même des faits les plus simples. La sociologie comme la science d'explication et
l'ethnographie comme compréhension du phénomène "handicap".
Page 52 : " Au contraire, le problème change si on prend toutes ces parties ensemble, si on va
alternativement du tout aux parties et des parties au tout. Il est permis alors, honnêtement et
loyalement, de faire espérer qu'un jour, une science, même incomplète, de l'homme (une
anthropologie biologique, psychologique, sociologique) fera comprendre, par toutes les conditions
où l'homme a vécu, toutes les diverses formes ou au moins les plus importantes de celles qu'a
revêtues sa vie, son action, sa sentimentalité et son idéation."
Mon analyse : pour le tome 2 ne pas perdre le sujet dans une trop grande échelle, la science qui
ressemble fortement à la visée transdisciplinaire commence par des études de cas sur des sujets
exemplaires dont les écritures vont faire durer les paroles car les mots écrits sont des "paroles qui ne
meurent jamais". (le film dark cristal de 1983)
2 GRISON B. : " Des sciences sociales à l'anthropologie cognitive. Les généalogies de la
cognition située ", Article référencé sur le site www.activites.org, septembre 2004.
Contexte et place dans mon travail : les savoirs sont dans des réseaux qu'il convient de mettre en
évidence et de faire "parler".
La cognition distribuée
Pages quatre à sept : "La « cognition distribuée » est un programme de recherche qui bénéficie
maintenant d'une visibilité notable en ergonomie, en psychologie du travail et dans le domaine de
l'éducation [...] Son avènement a été préparé à la fois par la « psychologie anthropologique » issue de
Wundt, qui concevait les processus supérieurs comme étant d'origine culturelle (cf. Wundt" 1916 ;
Roberts, 1964), et par la sociologie phénoménologique d'Alfred Schütz."
"Le représentant le plus notable de la première tendance est bien entendu le psychologue russe
Vygotsky. Vygotsky, et à sa suite Léontiev, qui intègre les objets dans sa vision du système
complexe formé par l'activité psychologique, distingue deux types d'instruments : les instruments
techniques sensu stricto, transformateurs des objets eux-mêmes, de l'environnement, et les
instruments psychologiques (l'écriture, les algorithmes de calcul, les abaques, les cartes,...), en
réorganisant la cognition individuelle."
"Quant à Schütz, il fut le premier à développer ex tacitement dès les années 1940 un modèle du
social mettant l'accent sur la « distribution de la connaissance » -- pour reprendre ses propres termes
-- entre individus et objets culturels : ces stocks de connaissance « socialement dérivées », inter
subjectives, sont mobilisés par les individus dans des contextes situationnels précis (cf. Schütz, 19
64)."
Mon analyse : notre travail mais l'accent sur (et en même temps) une distribution cognitive d'un
réseau que nous avons construit mais aussi sur un système « d'amplification cognitive » que nous
avons élaborée par l'injection de savoirs avant les entretiens.
3 CICOUREL A. : "Cognitive Sociology", New York, The Free Press, pour la traduction
française "La sociologie cognitive", Presses Universitaires de France, 1964.
Contexte pour ma thèse : un petit éclairage sur les rôles et les statuts sociaux. Aaron Cicourel nous
livre ici un complément scientifique sur les relations entre la linguistique, la surdité et les différents
langages et codes pour que les sourds communiquent entre eux mais aussi avec nous et parmi nous.
Page 13 : " Il est courant en sociologie d'admettre l'extrême importance de la situation d'interaction
entre deux acteurs ou plus. La relation supposée entre structure et processus relève plus souvent de
l'expression d'une conviction que de l'intégration du processus de social à la structure sociale (ou de
la théorie des rôles à celle des institutions). La présente étude tend à modifier et à compléter les
résultats de quelques ouvrages récents ; elle réexamine la fonction et la signification des conceptions
courantes des termes : « statut », « rôle », «norme » et « interaction sociale », et suggère un
fondement plus explicite de l'intégration du processus social aux caractères structuraux et
institutionnalisés de la vie quotidienne.
Goode estime que « lorsque le sociologue mentionne une position sociale solidement
institutionnalisée (par exemple, celle de mère, de docteur), il utilisa plus volontiers le mot « statut ».
Par contre, il utilisera plutôt le mot « rôle » pour parler d'une relation sociale moins institutionnalisée
(par exemple, la relation entre pairs dans les groupes de jeu) ». Ainsi les statuts sont définis « comme
l'ensemble des rôles institutionnalisés » ; ceci conduit à penser que « l'analyse du changement social
doit inclure l'étude des processus par lesquels les rôles s'institutionnalisent, c'est-à-dire qu'ils
deviennent « des statuts ». (Goode 1960 Page 249.)
Mon analyse : dans le petit théâtre d'Ernest c'est bien cela dont il s'agit pour transformer le rapport au
travail salarié de personnes lourdement atteintes qui ne pourront jamais travailler. Le rôle d'acteur
devient un statut qui peut guérir leur image de non travailleurs.
Page 48 : " L'expérience que nous avons des autres en d'autres circonstances que dans un face-à-face
est appelé par Schütz la perspective de l'acteur en tant que « contemporain ». Le rapport médiatisé
avec le « contemporain » est accompli par des typifications, même si on a connu cet « autre » dans le
passé lors d'un face-à-face."
Mon analyse : c'est pour avoir un regard complet que les ethnographes visitent les lieux de vie pour
que l'image de ce contemporain dans les lieux de vie et dans l'interaction de face-à-face se fabrique
dans une perspective plus rationnellement construite.
Page 51 : "Théoriquement, l'acteur et observateur-chercheur utilisent différents types de «
constructions » et de méthode. Cependant, dans la pratique, la théorisation quotidienne de l'acteur est
probablement très semblable à celle de l'observateur-chercheur. Tous deux emploient les mêmes
procédés interprétatifs et des classifications similaires et ils ont rarement besoin, au cours de
l'interaction, de clarifier les termes de leur jargon particulier et les procédés utilisés pour
communiquer les domaines de signification que chacun décrit ; ils n'ont pas besoin non plus de
définir les niveaux de signification voulus ou suggérés par les catégories linguistiques et les
connotations utilisées. Des différences entre « théoriciens sur le terrain » et « théoriciens
universitaires » ne peuvent que disparaître quand chacun décrit des activités quotidiennes."
Mon analyse : notre travail se situe sur le quotidien mais en ce qui concerne les signification et les
codes de communication employés nous avons dû hybrider de nombreuses méthodes. Raymond m'a
suggéré que pour la surdité, les premiers experts s'étaient bien tout de même eux !
Pages 177 à 179 : "Les personnes qui entendent et ont appris à parler par signes, en tant que seconde
langue, créent de nombreuses correspondances de ce type. C'est à cause de tous ceux qui ont appris à
utiliser le langage par signes et ont contribué à standardiser de nombreux signes naturels pour qu'ils
correspondent à des termes lexicaux oraux, que nous devons distinguer :
1 des sourds et muets qui parlent par signes sans avoir jamais eu de contact avec le langage oral dans
sa forme normative standardisée ;
2 des sourds et muets qui parlent par signes mais qui ont été exposés à un langage oral, et qui ont
standardisé les signes de leur répertoire selon des normes en correspondance avec celles d'un lexique
oral ;
3 ceux qui parlent et entendent normalement et qui connaissent le langage par signes, en tant que
seconde langue. Ceux-là ont donc d'abord appris un langage oral puis acquis une connaissance des
signes standard normatifs, et peut-être de quelques signes naturels qu'ils incluent à leur conception
du langage en tant que système de communication oral et écrit.
Ceux qui connaissent le langage par signes, en tant que seconde langue, ne pensent pas en termes de
compétence à produire et à comprendre des signes nouveaux dans des contextes donnés. Il est
possible que en tant que personne qui entendons et qui parlons, nous ne sachions jamais comprendre
ses compétences sur laquelle s'appuient tacitement les sourds. On pourrait imaginer des linguistes
sourds, se fondant sur un langage par signes normatifs et idiographique m'en standardiser,
développée par des chercheurs sourds, pour décrire cette compétence, tout comme les linguistes du
langage oral cherchaient à écrire la performance des interlocuteurs auditeurs."
Page 178 : " Les gens qui entendent et qui parlent, cherchons à apprendre aux sourds à lire sur les
lèvres ou à lire et à écrire le langage oral, insistent souvent sur le fait que le langage par signes n'a
presque aucune des caractéristiques du langage oral. Ils donnent pour exemple absence des
inflexions de la voix et du ton de l'ordre, jugés essentiels au langage oral, mais ne se rendent pas
compte que nombre de ces constructions normatives n'existent pas non plus dans certaines langues
orales. La standardisation poussée que l'on trouve dans les langues orales n'existe pas dans le
langage par signes, ce qui limite bien évidemment le pouvoir de ce langage. Un système normatif
généralisé en règles est un moyen efficace de produire des significations abstraites et de faire des
références compliquées. Une sorte de système idiographique standardisé n'est pas exclu dans le
langage par signes, bien que ceux qui ont été essayés jusqu'à maintenant aient toujours pris le
langage oral comme point de départ. En dépit d'un système génératif de règles très efficace pour le
langage oral, la traduction de signes en rapports oraux complique le problème de la structure
classificatrice. Les caractères du contexte sont fondamentaux dans le langage par signes, pourtant
nous n'avons qu'une connaissance limitée d'une communication qui dépend largement de la
formation perçue, somaesthésique et kinesthésiques, qu'on étudie si rarement. Du fait que les signes
ne sont pas ordonnés selon les méthodes de l'utilisation normative du langage oral, on ne peut se
prendre à douter des universels linguistiques fondés sur la syntaxe (Schlesinger, thèse non publiée)."
Pages 178 et 179 : "Dire que les sourds non éduqués s'appuient sur l'association entre la formation
kinesthésique, somaesthésique perçue, et une mémoire non linguistique primaire et secondaire,
signifie que la syntaxe orale standard joue un rôle minime dans leur communication. Le sourd
éduqué, employant des signes qui ont été associés à un lexique oral, ne se sert pas d'une
compréhension intuitive de la syntaxe orale pour parler par signes, mais traduit l'information obtenue
du système oral dans son système de signes (Cicourel et Boese, 1972 a). L'épellation par les
mouvements des doigts et des lèvres est considérée comme signes, même si cela à un rapport étroit
avec les lettres orales de l'alphabet et des mots (structures de sons). Cet argument revient à dire qu'un
adulte qui apprendrait une seconde langue aurait toujours tendance à traduire dans sa propre langue
pour pouvoir comprendre cette seconde langue. La dépendance de celui qui parle naturellement par
signes à l'égard de sa mémoire perceptive, somaesthésique et kinesthésiques, pour produire et
comprendre le langage par signes, met en évidence l'engagement de toute communication dans le
contexte de l'interaction, malgré l'existence de systèmes normatives abstraits de la syntaxe du
langage orale. Ceci signifie que la syntaxe orale du langage n'a qu'une valeur limitée pour les sourds
qui utilisent le langage par signes et qui ne peuvent pas faire l'expérience du langage oral comme le
font ceux qui entendent et parlent. Il leur manque le feed-back nécessaire pour contrôler la
production d'un discours et pour assimiler l'information en se fondant sur des différences
d'intonation."
Mon analyse : on retrouve chez Marion ce que décrit ici Aaron Cicourel dans la mesure où Marion
utilise plusieurs formes de langage par signes et nous dit qu'au niveau de l'écrit cela va de mieux en
mieux mais quel long apprentissage, Ceci est confirmé par Raymond qui nous souligne que le sourd
doit travailler deux fois plus pour arriver un résultat correct.
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