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L’anorexie mentale est fréquemment associée à la dépression, des troubles anxieux, des
troubles de la personnalité, et dans sa forme avec symptômes boulimiques à des abus
alimentaires. L’évolution vers ces différents troubles est souvent nécessaire pour que le
patient s’engage véritablement dans un traitement. 1,2
La complexité des rapports avec les proches, où conflits et symptômes s’autoentretiennent, est
un facteur déterminant de l’évolution de l’anorexie mentale à ce stade. 1
Les sujets atteints d’anorexie mentale sont le plus souvent des jeunes femmes ou jeunes filles
qui entreprennent un régime restrictif pour perdre un excès de poids réel ou imaginaire,
parfois dans des circonstances de séparation (éloignement du domicile familial pour les
études, séjour à l’étranger, départ ou disparition d’un proche, rupture sentimentale...). 1
La boulimie
Il s’agit d’une compulsion alimentaire entraînant une surconsommation alimentaire de façon
récurrente. L’ingestion des aliments est rapide, voire frénétique, la sensation de satiété
n´existe plus, même lorsque l´individu se nourrit largement au-delà de ses besoins.
On décrit classiquement plusieurs temps 1,3 :
une phase d’excitation durant laquelle le sujet engloutit à la hâte des quantités énormes
de nourriture de composition variable : c’est une véritable crise hyperphagique
un arrêt de l’ingurgitation, provoqué le plus souvent par un état de malaise physique
(céphalées, nausées, douleurs abdominales...) associé à un malaise psychologique
(honte, remords, culpabilité).
La nourriture engloutie, le plus souvent "en cachette", est hypercalorique et facilement
absorbable. La surcharge pondérale n’est toutefois pas de règle, puisque l’apport calorique
massif dû à la crise est neutralisé, soit par des vomissements provoqués, soit par l’abus de
laxatifs ou plus rarement de diurétiques, soit par un jeûne ou une restriction alimentaire
drastique pour les jours qui suivent. 1
Les crises sont limitées dans le temps, d’une quinzaine de minutes à plusieurs heures, et leur
fréquence est variable, de quelques accès par semaine à plusieurs par jour dans les formes
extrêmes. 1
Un nettoyage de la cuisine et des WC/salle de bain ponctue parfois la crise ainsi qu’un
brossage des dents ou toilette complète, le plus souvent poussé par un désir de se purifier. 1
Enfin, un temps de sommeil succède généralement à la crise boulimique. 1
Certaines circonstances précipitant les crises sont identifiables 1 :
consommation d’aliments que la personne s’interdit dans son régime ordinaire
états émotionnels pénibles (ennui, désœuvrement, sentiment de solitude, angoisse...)
plus rarement une joie ou une satisfaction