déterminés par les mouvements de la couche liquide qui se
trouve dans le noyau externe (entre 2 900 et 5 100 km de
profondeur). Les particules chargées qui se trouvent dans cette
couche liquide à haute température créeraient, grâce à des
mouvements de convection, un effet comparable à celui d'une
dynamo. Néanmoins le problème est loin d'être résolu, car à ce
champ magnétique global se superposent les effets des roches
magnétiques situées à faible profondeur.
Variations au cours du temps du champ magnétique
terrestre
Depuis le XVIIe siècle, on sait que le champ magnétique
terrestre varie avec le temps. Constructeurs d'instruments et
physiciens ont cherché à déterminer si ces variations se
produisent de façon régulière, journalière, annuelle ou sur de
plus longues périodes. Mais le champ magnétique terrestre
évolue de manière complexe. Ses variations sont aujourd'hui
enregistrées en permanence dans plus de deux cents
«observatoires magnétiques» répartis à la surface du globe.
Si l'on calcule les moyennes annuelles du champ magnétique
en un endroit, on obtient des valeurs qui varient peu d'une
année à l'autre, contrairement aux moyennes météorologiques.
Le champ moyen en un lieu donné varie lentement d'année en
année, et cette variation est liée, pour l'essentiel, à l'évolution
des courants à l'intérieur du globe. Mais, sur des échelles de
temps plus importantes – comme le siècle –, les variations
peuvent atteindre une certaine ampleur; c'est le phénomène de
variation géomagnétique séculaire: ainsi, l'intensité du
magnétisme terrestre a diminué approximativement de moitié
depuis 600 av. J.-C.; à Paris, la déclinaison magnétique, qui
était de 10° est vers 1600, passa progressivement à 22° ouest
en 1800 pour revenir à 4° ouest en 1980. Des inversions des
pôles magnétiques, le pôle nord devenant pôle sud et
inversement, se sont même produites à de nombreuses reprises
au cours des temps géologiques.
En l'espace de quelques milliers d'années, le champ
magnétique bascule puis reste à peu près stable durant des
périodes de cent mille à quelques millions d'années. Ces
étonnantes variations ont été déterminées grâce à l'étude des
roches volcaniques ou des poteries archéologiques. En effet,
les laves s'épanchent à une température supérieure aux points
de Curie des minéraux magnétiques présents dans cette lave.
En se refroidissant, ces minéraux s'aimantent selon la direction