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Syndrome du canal carpien. Symptômes et Diagnostics.
Quels sont les symptômes du canal carpien ?
Les symptômes sensitifs
Ce sont les symptômes subjectifs qui prédominent dans un
premier temps dans la zone distale du territoire du nerf médian. Ces signes sont ressentis sur la face palmaire du
pouce, de l’index et du majeur.
On retrouve une série d’expressions symptômatologiques : paresthésie, douleur, décharge électrique,
engourdissement.
Acroparesthésie : parfois ce syndrome canalaire est également nommé acroparesthésie paroxystique nocturne
tant ces trois termes sont relativement pathognomoniques de cette compression.
d’abord acroparesthésie : il s’agit de picotement, de fourmillement des extrémités, en l’occurrence le territoire
distal du nerf médian après le canal médian ;
ensuite paroxystique car le syndrome s’exprime par « crise » à certaines périodes ;
enfin nocturne : ces paresthésies sont à recrudescence nocturne et plus volontiers en deuxième partie de nuit et
réveillent le patient. Cette caractéristique nocturne est retrouvée dans 85 % à 100 % des études concernant les
patients affectés par ce trouble. Dans une étude sur le sommeil, Lehtinen a mis en évidence que la gravité du
trouble du sommeil était corrélée au niveau de pression du nerf média, et que ce déficit de sommeil était alors
compensé par une somnolence diurne.
Le patient est obligé de bouger sa main ; souvent le sujet va secouer sa main ou la mobiliser avec les doigts de
l’autre main. La partie de la main touchée paraît comme « morte », le geste est alors dans ces moments maladroit
ou impossible.
Douleur : Elle s’exprime à type de brûlure dans le territoire du médian. Son intensité
est variable et peut gêner le mouvement, les gestes de la vie courante ainsi que ceux liés à la pratique artistique,
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pour les musiciens instrumentistes par exemple, les circassiens, les danseurs. Ces douleurs peuvent parfois
irradier au niveau du bras ou de l’avant-bras ; elles ne sont pas fréquentes mais ascendantes et sont à distinguer
des douleurs descendantes retrouvées par exemple dans les troubles cervico-brachiaux. Si la gêne survient d’abord
la nuit, on la retrouve ensuite déclenchée par de nombreuses occasions de la vie diurne : certains mouvements de
la vie courante comme téléphoner, faire de l’ordinateur, du ménage, du jardinage, certains mouvements de la vie
artistique comme les mouvements de flexion-extension de la main gauche du violoniste, des deux mains du
percussionnistes, de la main droite ou gauche du jongleur, etc.
Une certaine maladresse peut apparaître pour les gestes fins comme ceux que l’on retrouve dans ces activités
artistiques. Pour ces raisons, en règle générale, les symptômes chez les artistes s’expriment et sont ressentis tôt,
car la gène dans ces pratiques est précoce.
Rappel anatomique
Les symptômes moteurs
Il s’agit de troubles tardifs, le plus souvent la motricité est normale. La nécessité de l’intégrité motrice dans les
gestes fins est telle chez les artistes qu’ils sont plus rarement retrouvés dans cette catégorie de patients.
Les symptômes trophiques
Parfois, il peut exister des signes de type vasomoteurs et sudoraux.
Que recherche l’examen clinique ?
des troubles sensitifs :
Par la recherche des troubles de la sensibilité pulpaire au tact et à la piqûre dans le territoire du médian,
notamment de la pulpe de l’index. Les test peuvent mettre en évidence une perturbation au niveau des seuils
(diapason, monofilaments), et ceci à un stade précoce de l’atteinte.
des troubles sensitifs
Tests de provocation clinique
La mise en oeuvre de tests cliniques provocateurs fait partie de l’examen clinique classique de la recherche du
canal carpien. Ces manoeuvres sont nombreuses, elles sont généralement chronométrées. La positivité est
reconnue lorsque dans un temps donné ces tests déclenchent des paresthésies dans le territoire du nerf médian.
Le test de Phalen
Il est positif si, au cours d’une flexion active maximale du poignet pendant
une minute, apparaissent des paresthésies dans le territoire du nerf médian, l’avant-bras étant vertical. Le délai
d’apparition est noté en secondes. Dans la littérature, il a été proposé un test inversé,en hyperextension. (Le
patient doit adosser ses deux mains l’une de l’autre et les élever jusqu’à ce que ses bras soient dans une ligne
horizontale avec ses coudes. Le test est positif si les symptômes apparaissent en moins de 60 secondes.)
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Le signe de Tinel
Le signe de percussion du nerf médian, dit « signe de Tinel », est présent si
le malade perçoit des paresthésies dans le territoire du nerf médian lors de la percussion de la face palmaire du
poignet.
Le signe de Mac Murthry-Durkan
Il est présent si la pression manuelle de la paume au niveau du canal carpien déclenche des douleurs et/ou des
paresthésies du poignet.
Le test de Gilliat
Il est positif si la mise en place au bras d’un tensiomètre gonflé doucement jusqu’à une pression suprasystolique et
maintenu pendant au moins une minute, déclenche la survenue de paresthésies dans le territoire du nerf médian à
la main. Le délai d’apparition des symptômes est noté.
Pour de nombreux auteurs, aucun test n’est suffisamment fiable pour affirmer la présence d’un syndrome de canal
carpien. La positivité de ces test est un élément de présomption.
Le Straight Arm Raise ou le test du bras levé tendu
Parce que la sensibilité et la spécificité de ces deux signes classiques (Phallen et Tinel) ne sont pas optimales,
Sakthivel K et al. ont proposé un nouveau test de provocation : Le Straight Arm Raise ou le test du bras levé tendu.
Il est réalisé en portant le bras au-dessus de la tête en abduction complète de l’épaule et extension complète du
coude, le poignet en position neutre. Il a constaté que le SAR était le test le plus sensible et le délai de sa positivité
était de 35 secondes.
des troubles moteurs
L’atrophie de l’éminence thénar a été décrite dans le passé, mais aujourd’hui elle est très rarement retrouvée et
jamais pour les artistes qui n’attendent pas un trouble aussi net pour consulter. L’examen va tester l’ensemble des
groupes musculaires afin de mesurer une diminution de la force musculaire des muscles touchés. On peut noter
parfois un trouble de l’antépulsion du pouce mais rarement du fait des suppléances par le nerf cubital (mesure des
forces avec le dynamomètre de Jamar et de la pince pouce-index au Key-Pinch).
Troubles moteurs
Tests cliniques
Divers tests permettent d’objectiver le déficit, dont le test du tourniquet et le test de la boucle.
Le test du tourniquet : en demandant au sujet de se tourner les pouces, le pouce sain tourne autour du pouce
lésé qui reste immobile.
Le test de la boucle : le contact des pulpes pouce-index forme une boucle sans force facilement rompue par
un doigt de l’examinateur.
Les formes atypiques du syndrome du canal carpien
Classification de présomption du syndrome du canal carpien
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Devant la valeur relative de l’expression clinique et des tests de provocation, des auteurs ont créé des
classifications de présomption de ce syndrome et de son niveau de gravité.
Classification de Rosenbaum et Ochoa [1]
Classe
Symptômes
Examen Clinique
0 Asymptomatique
Aucun
Aucun
1 Symptomatique de
manière intermittente
Intermittents
Tests de provocation souvent
positifs, mais déficit
neurologique habituellement
absent
2 Symptomatique de
manière persistante
Continus
Déficit neurologique parfois
présent
3 Sévère
Habituellement
présents
Déficit neurologique avec
preuve d’une interruption
axonale
Les critères de l’American Academy of Neurology (AAN) [2]
La probabilité d’avoir un syndrome du canal carpien augmente avec le nombre de symptômes et facteurs de
provocation listés ci-dessous :
"Symptômes :
1. engourdissements, inconfort douloureux de la main, de l’avant-bras ou du bras ;
2. paresthésies de la main ;
3. faiblesse ou maladresse de la main ;
4. peau sèche, gonflement ou changement de couleur de la main ;
5. survenue de l’un de ces symptômes dans le territoire du nerf médian ;
Facteurs de provocation
1. sommeil ;
2. positions prolongées de la main ou du bras ;
3. actions répétitives de la main ou du poignet ;
Facteurs atténuants
1. changements de position de la main ;
2. secouer la main.
Examen clinique
1. Il peut être normal.
2. Apparition des symptômes par percussion (signe de Tinel), par pression directe sur le nerf médian (signe de
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Mac Murthry) au niveau du poignet ou par flexion forcée du poignet (signe de Phalen).
3. Perte de sensibilité dans le territoire nerveux du médian.
4. Faiblesse ou atrophie des muscles thénariens.
5. Peau sèche du pouce, de l’index et du majeur.
La description par le malade de symptômes typiques permet d’évoquer avec une forte présomption l’existence
d’un syndrome du canal carpien. En l’absence de confirmation électromyographique, toute thérapeutique
chirurgicale devrait être différée." [3]
Quels sont les examens paracliniques ?
Les paresthésies de la main sont extrêmement fréquentes et touchent 15 % de la population générale. La
prévalence du syndrome du canal carpien est estimé à 3 %, mais avec seulement 30 à 40 % de patients présentant
un tableau clinique typique. De ce fait, il est nécessaire de confirmer le diagnostic par des examens
complémentaires. [4]
Le diagnostic s’appuie sur des examens paracliniques : Electromyographie (EMG), IRM, échographie
L’électromyographie (EMG)
Il sert à confirmer le diagnostic. Toutes les paresthésies de la main ne sont pas à
mettre sous le compte d’un syndrome compressif du médian au niveau du canal carpien.
L’examen clinique, la symptomatologie ne suffisent pas pour prendre une décision chirurgicale. Par ailleurs la
fonction artistique musicale, circassienne par exemple, est d’une grande exigence et nécessite de conforter
rapidement les éléments diagnostiques et ces examens peuvent s’avérer nécessaires plus précocement pour mettre
en place un traitement également précoce, habituellement non chirurgical. [5]
L’EMG est le plus souvent nécessaire pour confirmer le diagnostic, et il le devient lorsqu’une orientation
chirurgicale est pronostiquée. L’EMG permet également d’éliminer des diagnostics différentiels variés, en
particulier les polyneuropathies et les atteintes cervicales, plexiques. La sensibilité de l’EMG est, dans le cadre du
canal carpien, de 80 % et la spécificité de 97 %. [6]
L’examen EMG doit être réalisé par un professionnel expérimenté. L’examen doit être complet et comparatif, il
doit être bilatéral, symétrique, et étudier les nerfs médians et cubitaux. Un EMG normal n’exclut pas
formellement une forme débutante de syndrome du canal carpien, mais pour autant, pour l’American Association
of Electrodiagnostic Medicine, c’est la méthode diagnostique la plus sensible et la plus spécifique.
Les deux parties de l’étude électromyographique
L’examen de détection se fait à l’aide d’une aiguille-électrode insérée dans
le muscle, qui permet d’étudier l’activité au repos et à l’effort des unités
motrices du muscle. On obtient, à l’effort, des potentiels d’unité motrice
(PUM) dont les modifications vont définir les tracés neurogènes ou
normaux.
"L’électromyogramme précise la dénervation tronculaire à la main du nerf
médian. L’allongement de la latence sensitive associée à la réduction de
l’amplitude du potentiel évoqué est le signe le plus précoce ; elle dépasse
alors 4,5 millisecondes. L’électromyogramme des fibres motrices évalue le
degré de compression avec un tracé constitué de potentiels souvent
polyphasiques et un allongement de la latence distale motrice supérieur à
5 millisecondes. Il confirme aussi l’intégrité du nerf médian à l’avant-bras,
ainsi que l’absence d’une autre atteinte tronculaire ou radiculaire du
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