La mesure de l`accès aux autoroutes de l`information et son

Statistique, Développement et Droits de l‘Homme
Montreux, 4. 8. 9. 2000
Session C-Pa 8a
La mesure de l'accès aux autoroutes de
l'information et son impact sur les stratégies
de développement
Fortuné Evariste VIGAN
Statistique, Développement et Droits de l‘Homme
Montreux, 4. 8. 9. 2000
La mesure de l'accès aux autoroutes de l'information et son
impact sur les stratégies de développement
Fortuné Evariste VIGAN
Service statistique de la Direction de la programmation et de la prospective, Ministère du
développement rural
03 BP 4249
Cotonou, Bénin
T. + 229 30 35 79 F. + 229 21 46 31
RESUME
La mesure de l'accès aux autoroutes de l'information et son impact sur les stratégies de
développement
Un thème d'actualité, dont l'exposé permettra aux conférenciers/séminaristes de cerner les
dimensions de l'accessibilité de l'Internet aux populations des pays en voie de développement, et ce
faisant à l'heure la mondialisation s'affirme comme un processus incontournabls aux pays du
tiers monde. Ainsi la passerelle qui relie les inforoutes aux stratégies de développement sera
analysée de sorte à faire ressortir les avantages des nouvelles technologies de l'information et de
la communication (NTIC) pour nos pays.
En somme, quelle sera l'utilisation optimale souhaitable des NTIC qui puisse garantir au
mieux le développement à la base pour nos populations?
ABSTRACT
Measurement of Access to Information Highways and Their Impact on Development
Strategies
This is topic of current importance. This article will permit conference and seminar
participants to determine the dimensions of accessibility of the Internet to the populations in
developing countries at a time when globalization is proving to be an irreversible process in the
countries of the third world. In this way, the link that ties the information highways to development
strategies will be analyzed to show the advantages of the new information technologies and
communication (NTIC) for our countries.
All in all, what is the most desirable and optimum use of NTIC, which could guarantee basic
development for our populations?
1. Contexte et justification
A l’instar de la fin du 18ème siècle l’on a assisté à la naissance de la révolution industrielle
en Europe, la veille du 21ème siècle n’a pas échappé à cette logique; en ce sens que l’informatique a
contribué énormément au relèvement de la productivité dans bien nombre de domaines. Avec les
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autoroutes de l’information encore appelées le réseau Internet, l’humanité se voit désormais dotée
d’immenses potentialités et d’opportunités pour l’accomplissement des programmes devant
concourir au développement économique et social intégral. Ainsi, les nouvelles technologies de
l’information et de la communication (NTIC) deviennent les nouveaux outils du développement
pour les nations modernes. Eu égard à cette réalité, il importe de s’interroger sur les opportunités
qu’offrent ces technologies de l’information et de la communication aux pays en voie de
développement (PVD) dans l’élaboration des stratégies de développement pendant que la
mondialisation s’affirme davantage.
Dans ce contexte de NTIC le soucis de toute nation est d’y participer et de l’animer, il est
légitime voire impérieux pour les pays en voie de développement d’œuvrer pour la popularisation
des NTIC afin d’assurer le plein épanouissement des populations. Le développement humain étant
un facteur déterminant du devenir des nations, les citoyens des PVD ont le droit d’être éduqués,
formés et informés. Aussi, les décideurs des PVD doivent-ils garantir l’accès de tous aux autoroutes
de l’information. C’est en effet la problématique de la présente communication intitulée : «La
mesure de l’accessibilité de l’Internet aux populations et leur impact sur les stratégies de
développement dans les PVD».
Nul n’ignore que les services offerts par les TIC sont sources de gain de temps et d’économie,
lesdits services constituent également un élément prometteur du secteur tertiaire. Les TIC
permettent de communiquer le plus largement possible à coût réduit. Du coup, les frontières
disparaissent entre les nations pour faire du monde un village planétaire les individus peuvent
échanger des informations de façon rapide et efficiente sans avoir à débourser des fortunes. Le
besoin de s’insérer dans le réseau mondial n’est plus un luxe mais une nécessité pour les PVD pour
ne pas tirer le diable par la queue. La connexion sur le réseau n’étant pas à coût nul, il importe dès
lors d’analyser les possibilités réelles d’accès des populations PVD à l’Internet, sinon identifier les
actions susceptibles d’être conduites pour favoriser ou améliorer l’accessibilité des sujets aux
autoroutes de l’information.
L’intérêt de la démarche est de faire des NTIC un outil de développement à la portée de tous
et non seulement du ressort de l’élite des PVD. C’est pourquoi il importe d’analyser les corrélations
effectives existant entre les NTIC et les stratégies de développement sans occulter la
mondialisation, dans le cas d’espèce des pays en voie de développement à l’instant les
partenaires au développement notamment la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International
revoient leur copie en matière de conception de programmes de développement dans lesdits pays.
2. Accessibilité aux NTIC
Une frange importante de l’opinion publique en PVD utilise le vocable NTIC, c’est à croire
que l’utilisation des TIC constitue déjà le vécu quotidien des populations à la base.
Malheureusement, il n’en est rien, dans la mesure la maîtrise des démarches liées à la connexion
sur le réseau Internet échappe au commun des mortels. L’exposition ou l’inventaire des facteurs
explicatifs d’un tel constat s’impose afin de faciliter la mise en œuvre de processus visant à
l’amélioration de l’existant.
2.1 Déterminants de l’accessibilité aux NTIC
L’enjeu des NTIC est de taille, car les TIC sont dores et déjà le leitmotiv des décideurs ayant
la charge de conduire les plans de développement des nations, conscients que la prospérité sous
toutes ses formes implique une maîtrise des nouveaux outils de développement pour être au
diapason des nations modernes. Si en Occident les NTIC s’assimilent déjà aux mœurs, on observe
un cas opposé dans les pays en voie de développement où l’on est à l’étape du balbutiement entaché
de schémas de régression, étant donné que la connexion au réseau Internet suppose de façon
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classique, la possession de d’un micro ordinateur, d’une ligne téléphonique et d’un modem
généralement. Et du fait que le coût réel de cet équipement est hors de portée du commun de toute
personne physique, il est convenable donc de hisser la réalisation du routage à l’Internet au niveau
macro toute considération faite à l’Etat et aux Entreprises dans un premier temps puis aux acteurs
du développement (Institutions intervenant à la base, les Organismes Non Gouvernementales …)
niveau méso (intermédiaire). Suite à cette observation, il convient de rappeler la situation de
l’existant en matière de NTIC dans les PVD pour approcher les goulots d’étranglement ou les
facteurs limitants de l’accès aux autoroutes de l’information (info routes) à la grande majorité des
populations de ces pays.
D’ailleurs, l’idéal en la matière est que les fournisseurs d’accès Internet (FAI) c’est-à-dire
les prestataires de services Internet puissent couvrir, sinon satisfaire au mieux les demandes
exprimées. Mais devant le petit nombre des prestataires pour des raisons multiples, la demande reste
partiellement satisfaite ce qui cause un préjudice à un grand nombre d’individus de la société les
privant ainsi de leur droit de jouir pleinement des opportunités de l’Internet. Pour être plus
expressif, on estime que 20 % des entreprises sont connectées en PVD contre 75% dans les pays
industrialisés d’après les recherches documentaires.
Il ne s’agit pas certes ici de comparer deux entités ne jouissant pas des mêmes
environnements, mais ceci permet de voir le chemin à parcourir. Néanmoins, on peut se permettre
d’expliquer cet écart par notre position de consommateur de technologies dans laquelle se trouve la
plupart des pays en voie de développement. On doit ajouter également que le manque d’initiatives
qui caractérise l’ensemble des décideurs des pays en voie de développement ne favorise pas outre
mesure l’expansion des nouvelles technologies de l’information et de la communication. A cet effet,
bon nombre de décideurs à divers niveaux ne comprennent pas encore l’utilité ou l’usage
éminemment important des TIC, puisqu’il n’est pas rare d’assister à la confiscation des connexions
à usage publique par ces mêmes décideurs/ responsables à des fins inavouées. Pour illustration, dans
l’administration publique des pays en voie de développement le réseau Internet se voit être
fonctionnel exclusivement au sommet de la hiérarchie dirigeante et faisant des autres collaborateurs
et autres substituts les damnés de nouveaux outils de développement que sont les info routes.
Hormis cet handicap, il faut aussi relever que les études de projet portant sur la connexion au
réseau mondial de certaines structures publiques souffrent des lenteurs administratives
empiriquement reconnues dans les pays en voie de développement. Comme on le voit les facteurs
qui limitent l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication sont de
plusieurs ordres. Les facteurs s’énumèrent comme suit :
Sur le plan institutionnel
L’absence de texte juridique instaurant l’adoption des TIC;
La crainte de la non maîtrise du réseau par les autorités
Sur le plan administratif
La volonté manifeste des cadres supérieurs à s’approprier exclusivement la connexion;
Les lenteurs administratives dans la mise en œuvre des projets sur le web.
Sur le plan financier
Les difficultés inhérentes à l’obtention de financement pour l’exécution des projets de
création de site web pour l’administration publique;
La réticence des entreprises du secteur privé à se mettre sur le réseau pour des raisons de
coût d’opportunité par méconnaissance des avantages de l’Internet.
Sur le plan culturel
La non perception de l’utilité des autoroutes de l’information par la société;
La méfiance séculaire des sociétés aux changements.
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2.2 Univers des NTIC dans les PVD : cas du Bénin
Avant de décrire cet univers il est bienséant de présenter brièvement le Bénin. Le Bénin est un
pays de l’Afrique occidentale couvrant une superficie de 114.760km2 pour une population estimée à
5,7 millions d’âmes en 1997 selon les projections du recensement général de la population et de
l’habitat de 1992. La densité de la population est de 49,6 habitants / km2. L’agriculture contribue à
hauteur de 40% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB). Le secteur agricole utilise d’ailleurs
environ 80% de la population active.
Au Bénin, l’univers des NTIC est constitué de fournisseurs d’accès Internet et de cybercentres
qui dépendent des premiers cités. L’Internet a fait ses premiers pas au Bénin au début des années
quatre vingt dix l’on a assisté timidement à la connexion de quelques ministères d’Etat au
réseau, ce qui a permis l’emploi par nombre de personnes du vocable Internet. En ces années de
démarrage de l’Internet, seul l’Office des Postes et Télécommunications (OPT) détenait le
monopôle de par sa position d’opérateur Internet principal. A partir de l’année 1995 le phénomène
s’est légèrement amplifié après que l’OPT ait cédé un segment du marché notamment à d’autres
fournisseurs d’accès Internet de façon officielle. Jusqu’à cette date les prestataires de services
Internet à savoir les cybercentres, les cybercafés n’existaient presque pas, exception faite au centre
SYFED implanté à l’Université Nationale du Bénin qui est subventionné et dédié aux étudiants en
fin de cycle (4500FCFA soit 45FF/ trimestre) et aux enseignants de l’Université (7500FCFA soit
75FF/ trimestre). Il ressort donc du cas du SYFED que l’accès est limité et réservé aux privilégiés.
Dans ce contexte, il est évident que le préjudice subi par le grand nombre d’étudiants est
énorme; car l’environnement béninois des autoroutes de l’information et de la communication n’est
pas de nature à permettre à ceux-de trouver d’autres centres cybernétiques. Aussi l’Etat a-t-il pris
de nouvelles dispositions institutionnelles pour remédier pour remédier à cet état de chose, en
libéralisant le secteur depuis la fin de l’année 1998. L’effet ne s’est pas fait attendre, puisque le
nouveau dispositif est pourvu de fournisseurs d’accès Internet et de cybercentres. Ici les
cybercentres offrent souvent leurs services aux clients ne disposant pas d’un ordinateur connecté à
domicile ou au bureau, sur leurs propres installations. Ils sont au Bénin généralement connectés par
les fournisseurs d’accès Internet qui disposent d’une connexion (entrée) directe sur l’Internet. ceux
qui disposent d’un ordinateur auprès des fournisseurs d’accès Internet. Aujourd’hui, les
cybercentres pullulent dans les grandes villes du pays surtout dans la principale ville au grand
plaisir des populations. Il faut mentionner que les coût d’abonnement ou de navigation sur le web
sont relativement abordables pour les mordus des nouvelles technologies de l’information et de la
communication. L’état des lieux fait en septembre de l’année 1999 donne le tableau suivant :
Tableau 1. Univers des fournisseurs d’accès Internet (FAI) au Bénin
FAI
SERVICES OFFERTS ET COUTS
1
OPT
1. Accès RTC coût de la communication 51FCFA la minute, HT
2. Création de boîte E-mail 10.032FCFA/ mois, HT
3. Accès permanent PPP 400.026FCFA /mois HT
4. Accès permanent par LS routeur (classe C) 2.800.050FCFA / mois HT
2
SECNI
Abonnement mensuel : 12.500FCFA pour dix heures de connexion
3
SOBIEX
1. 18.000FCFA HT : une boîte e-mail, connexion illimitée
2. 10.000FCFA HT : abonnement mensuel
4
EIT
1. Forfait de 30.000FCFA HT / mois, connexion illimitée
2. Forfait de 10.000FCFA HT / mois (facturation de 500FCFA/heure proportionnelle à
la durée de la connexion.
5
FIRST NET
Mêmes services destinés aux particuliers, les entreprises, les ONG et Ecoles, cf n°4
6
ARTS BOBO
Idem que le précédent
Source: ONG Oridev, sept 99
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