Sciences Economiques et sociales : BAC BLANC n°1
Epreuve Tronc Commun : 4 heures
Partie 3 – Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
Question : A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous mettrez en évidence les effets d’une
variation des taux de change sur l’économie des pays concernés.
DOCUMENT 1 : Effet moyen d’une dépréciation de 10% de l’euro sur les exportations d’une firme française selon le secteur
auquel elle appartient (en %)
Secteurs classés selon leurs parts dans
les exportations
Part dans les exportations
Autres équipements de transport
Les exportateurs français face à l’euro, La lettre du CPII, n°340, Janvier 2014.
DOCUMENT 2 : Qui a peur de l’Euro Fort ?
C'est un serpent de mer qui a désormais une décennie. Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a plaidé,
mardi 29 octobre, pour une dépréciation de 10 % de l'euro par rapport au dollar. "Dix pour cent, c'est 13 centimes, ce n'est pas
la mer à boire, et ce n'est pas une dévaluation, c'est le taux de change à l'équilibre par rapport à ce qu'est la réalité de la zone
euro", a-t-il déclaré lors d'un débat avec des dirigeants de la principale organisation patronale française, le Medef. […]
Une monnaie solide renforce avant tout le pouvoir d'achat des acteurs économiques sur les produits et les services facturés
dans des monnaies plus faibles : c'est le cas à l'heure actuelle de certaines matières premières. La force de l'euro a ainsi
contribué, ces dernières années, à considérablement alléger la facture énergétique de l'Europe. L'Europe importe en effet
l'essentiel de son pétrole, dont le prix est négocié en dollars, ce qui lui permet de réaliser des économies lorsque l'écart entre
les deux monnaies est fort.
De plus, puisque la monnaie forte réduit le coût des importations, elle tire à la baisse les prix. En limitant l'inflation, la
monnaie forte permet de conserver des taux d'intérêt bas, ce qui avantage les ménages et les entreprises en leur offrant des
crédits à bas coût. De la même façon, dans un pays dont la dette est forte et détenue en grande partie à l'étranger, le
gouvernement n'a pas intérêt à ce que sa monnaie augmente face aux autres, car une hausse des taux d'intérêt renchérirait le
coût de cette dette.
Cela dit, si l'euro fort permet d'alléger le coût des produits importés et de ceux achetés dans des pays hors de la zone euro,
l'argument est à double tranchant : ces achats hors zone euro font forcément perdre des parts de marché aux acteurs
économiques touchés.
Une monnaie forte, on l'a dit, pénalise en premier lieu les exportations, sauf pour certaines économies très dynamiques et
compétitives, comme l'Allemagne. Cependant, le marché intérieur peut aussi en souffrir : comme l'appréciation de l'euro
facilite l'entrée des concurrents, tous les secteurs qui produisent des biens échangeables sont potentiellement touchés, même
s'ils n'exportent pas.
Et inversement, l'appréciation de l'euro, qui grève la compétitivité "prix" des produits européens, constitue à l'extérieur un
handicap pour la conquête de nouveaux marchés.
Le Monde, 30 octobre 2013
DOCUMENT 3 : Les USA déplorent la sous-évaluation du yuan.
La monnaie chinoise reste "considérablement" sous-évaluée, estime le gouvernement américain dans un rapport semestriel
sur les changes mardi.
Dans son rapport sur la politique de change des grands partenaires commerciaux des Etats-Unis, le Trésor américain déplore
qu'après une appréciation du yuan en 2013, "la tendance se soit inversée". "Il y a un nombre de signes qui montrent que
l'ajustement du taux de changes demeure incomplet et que la monnaie doit encore s'apprécier pour atteindre une valeur
d'équilibre", affirme le Trésor.
Comme c'est le cas depuis près de 20 ans, le rapport s'abstient d'accuser Pékin de manipuler sa monnaie, ce qui aurait permis
au Congrès américain d'imposer des sanctions commerciales à la Chine. Le ton du rapport semble toutefois plus direct que
dans sa précédente édition: "les récentes évolutions du taux de change du renminbi (autre nom du yuan) pourraient soulever
de sérieuses inquiétudes si elles devaient présager d'une résistance renouvelée à l'appréciation de la monnaie et d'un
abandon de la volonté affichée (par Pékin) de réduire les interventions et de permettre au taux de change d'évoluer selon le
marché".
Le gouvernement américain réclame encore davantage de transparence de la part de la Chine sur son activité sur le marché
des changes, citant l'exemple d'autres grands pays émergents, de la Russie au Brésil, qui contrairement à Pékin, publient leurs
interventions.
Le Figaro, 16 avril 2014.