Chapitre 1 : A quoi sert la monnaie

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Thème 4 : La monnaie
Chapitre 1 : Qu’est-ce que la monnaie et comment financier l’activité
économique ?
Objectifs : Comprendre l’omniprésence de la monnaie dans nos sociétés, dans la sphère économique
et sa nature, son rôle profond : qu’est-ce que la monnaie ? à quoi sert la monnaie ? d’où vient la
monnaie ?
Chapitre 1 : A quoi sert la monnaie ?
Ce que dit le programme : Par contraste avec les situations d’échange non monétisé, on mettra en
évidence les avantages de la monnaie et les fonctions qu’elle remplit. On évoquera les formes qu’elle
revêt et on expliquera (en prenant comme exemple le paiement par carte bancaire) comment
fonctionnent les systèmes de paiement dématérialisés dans les économies contemporaines.
Notions : fonctions de la monnaie ; formes de la monnaie
Sensibilisation: (Ne pas répondre aux questions directement, on y répondra au fil du cours).
1/Selon vous, à quoi sert la monnaie ? Trouvez au moins deux réponses.
2/Vous allez acheter un petit déjeuner pour toute votre classe à la boulangerie : par quels moyens de
paiement pouvez-vous régler vos achats ?
2/Savez-vous ce qui est représenté sur les billets de 5€ ? Sur les billets de 1$ ? 1£ ? Pourquoi ces
illustrations ont-elles été choisies ?
3/A votre avis, quel est le coût de production d’un billet de 500€ ?
I. Quelles sont les grandes fonctions de la monnaie ?
A. Quelles sont les fonctions économiques de la monnaie ?
Le problème de la monnaie est posé dès qu’un individu désire l’objet possédé par un autre : que
donner en échange ? Quels sont les avantages de la monnaie par rapport au troc ?
Exercice 1 : Nous sommes dans une économie où il n’y a pas de monnaie. Quatre types
d’individus souhaitent échanger des biens :
1. La musicienne enceinte : elle ne peut qu’offrir des concerts mais a très envie de manger des fraises,
2. Le cultivateur de fraises passionné d’œnologie : il a des fraises à échanger fraises et souhaite
acquérir des bouteilles de vin.
3. Le viticulteur carnivore : il propose du vin et a très envie de manger un méchoui.
4. Le berger mélomane : il propose des moutons et a très envie d’écouter de la musique.
Question 1. Combien d’échanges doit-il y avoir si la musicienne veut vraiment manger des fraises ?
Musicienne propose un concert au berger contre un/des moutons ; elle échange le/les moutons avec le
viticulteur contre du vin ; elle échange le vin contre les fraises. = > 4 échanges.
Question 2. Combien de prix relatifs faudrait-il calculer pour que chacun obtienne ce qu’il désire ?
Autre problème se pose dans cet exemple : il faut déterminer combien vaut chaque bien par rapport à
tous les autres, c’est-à-dire les prix relatifs : combien un concert vaut de moutons ?
Il faut déterminer 10 prix : Fraises/Vin, Fraises/Concert, Fraises/Mouton, Concert/Vin, Concert/Mouton,
Vin/Mouton.
Il y a ici 4 biens dans le système de troc soit 6 prix (4 (4-1)/2). On retrouve donc bien la forme (n(n-1)/2)
où n= nombre de biens.
Question 3. Si nous introduisons de la monnaie, combien d’échanges doit il y avoir ?
1 seul échange.
Troc = échange d’un bien contre un autre bien (par exemple des saucisses contre des fraises).
Le troc freine les échanges pour trois raisons principales :
- Il faut une comptabilité des désirs : Problème de la double coïncidence des besoins.
- Le troc nécessite de calculer des prix relatifs pour tous les biens.
On ne peut pas toujours diviser les biens échangés comme on le souhaite.
A travers cet exercice, on retrouve deux des trois fonctions principales de la monnaie :
1. La monnaie est un instrument d’échange : La première fonction de la monnaie est de fluidifier
et d’accélérer les échanges dans une économie. Une seule marchandise est utilisée
comme intermédiaire des échanges : car la monnaie est un bien directement échangeable
contre tous les autres biens, c’est un instrument de paiement qui permet d'acquérir n'importe
quel bien ou service, y compris le travail humain. On dit qu'elle est un « équivalent général ».
C'est, en effet, un instrument admis partout et par tout le monde, en toutes circonstances.
Cela résout le problème de la double coïncidence des besoins lié au troc.
2. La monnaie a une fonction d’unité de compte, c’est à dire qu’elle permet d’évaluer et
d’exprimer la valeur de tous les biens et services en fixant un prix simple et unique. Dans un
système de troc, les prix sont définis les uns par rapport aux autres, il faut calculer les prix
relatifs de chaque bien dans les autres biens, ce qui est plus complexe. La monnaie donne un
prix absolu aux bien et services présents dans une économie et évite de réaliser une multiplicité
de calculs de prix relatifs.
3. On peut ajouter que la monnaie a une troisième fonction de réserve de valeur, c’est à dire
qu’elle peut être détenue sans perdre de sa valeur au cours du temps et son utilisation peut
être différée dans le temps. La monnaie est donc aussi un moyen d’épargne, on peut conserver
la monnaie pour pouvoir se procurer des biens et des services dans un temps futur.
Question 1. Pour chaque situation, dîtes quelle fonction de la monnaie est concernée :
-
Guillaume met chaque mois de l’argent de côté pour se payer des vacances : réserve de
valeur
Arthur souhaite acheter un manuel d’économie d’occasion, il compare les prix sur
internet : unité de compte
Laly achète un pain au chocolat pour son goûter : intermédiaire des échanges
Question 2. Quelle fonction de la monnaie est remise en cause par l’inflation ?
La fonction de réserve de valeur -> inflation = hausse du niveau général des prix, quand les prix
augmentent, on peut acheter moins de choses avec la même quantité du monnaie = baisse du pouvoir
d’achat de la monnaie dans le temps -> perte de valeur de la monnaie d’une période à l’autre
Question 3. Une action est-elle de la monnaie ?
Non, une action est un moyen de réserve de valeur, mais elle ne remplit ni la fonction d’unité de compte,
ni celle d’intermédiaire des échanges ; à la différence de la monnaie, on ne peut pas s’en servir
directement pour régler des transactions. Sa conversion en moyens de paiement comporte un risque
de perte en capital.
Question 4. Faîtes un schéma récapitulatif des différentes fonctions de la monnaie.
Cf doc 2 p. 106 Magnard. Les fonctions économiques de la monnaie.
Document 1 : Les qualités indispensables de la monnaie
Fonctions
Unité de compte
Instrument de paiement
Réserve de valeur
Qualités
Divisible, acceptée par tous
Acceptée par tous, transportable, divisible
Conservable, stable
Eventuellement : En tant qu’intermédiaire des échanges, la monnaie est l’actif le plus liquide => qu’estce que la liquidité ?Un actif liquide est un actif immédiatement disponible pour acquérir des biens et
services et réaliser des transactions. Une entreprise ou un appartement ne sont pas des actifs liquides
car on ne peut pas s’en servir directement pour régler ses achats. Il faut d’abord les vendre pour
obtenir de la monnaie. Un billet de 10 euros constitue un actif liquide par excellence car il est
immédiatement disponible pour réaliser des échanges.
=>Comme la monnaie est constituée de l’ensemble des moyens de paiement directement utilisables
pour régler les transactions dans un espace donné, c’est l’actif le plus liquide qui soit.
On peut définir la monnaie comme un moyen de paiement (un actif liquide) qui repose sur la confiance
et qui sert d’intermédiaire des échanges, permet de mesurer la valeur des biens et peut-être conservée
sans perdre sa valeur (les trois fonctions de la monnaie).
2 éléments pour nuancer ce qui a été dit sur le troc :
1. La monnaie a toujours existé : nous ne sommes pas passés d’économies de troc à des
économies monétaires
Document 2 : Les monnaies sont-elles apparues pour pallier aux difficultés du troc ?
Pierre-Cyrille Hautcoeur : L'apparition de la monnaie est trop ancienne pour que l'on puisse dire avec
assurance dans quel but elle a été créée. Dès le néolithique, un certain nombre de biens
techniquement adaptés (durables, homogènes, divisibles en unités standardisables, de qualité aisée à
vérifier et suffisamment répandus) furent utilisés pour l'une ou plusieurs des trois fonctions classiques
de la monnaie : unité de compte, moyen d'échange et réserve de valeur. On peut ainsi mentionner
l'usage dans les échanges de sel, de blé, de bétail, de métaux précieux, de pierres précieuses, de
coquillages, de peaux, de produits artisanaux ou d'outils. Le passage à une véritable monnaie dominant
les autres instruments d'échange et réunissant ces trois fonctions fut plus tardif. Un instrument en vint
parfois à dominer les autres dans les échanges, tels les coquillages kauris utilisés en Chine plus de 1000
ans avant notre ère, et diffusés autour du Pacifique et de l'Océan Indien pendant plus de 2000 ans par
les marchands chinois, indiens et arabes. A l'opposé, les autorités politiques et religieuses de vastes
empires utilisaient une unité de compte pour tenir leur comptabilité et imposaient des taxes pour
constituer des trésors qui symbolisaient l'unité de la communauté: ce fut le cas dès le 3eme millénaire
avant JC en Mésopotamie et en Egypte, mais ces sociétés très hiérarchisées ne laissaient pas une
grande autonomie aux marchands. La véritable articulation entre fonctions sacrée (unité de compte)
et marchande (instrument de paiement) eut sans doute lieu avec la production de pièces d'or et
d'argent, en Lydie (Asie mineure) au 6e siècle avant JC, puis en Grèce. La monnaie a donc une double
origine sacrée et instrumentale. Ceci explique peut-être l'adoration que l'on continue à lui rendre.
Source :
2. Le troc n’a pas disparu de nos sociétés.
Un système d'échange local est un système d'échange alternatif au système monétaire et économique
traditionnel. Il rassemble au sein d'une association ou d'un réseau des personnes qui échangent entre
elles des biens et des services, sans souci mercantile et sans utiliser d'argent.
Le SEL permet à tout individu d'échanger des compétences, des savoir-faire et des produits avec les
autres membres du groupe. Chaque SEL est un groupe de personnes vivant dans un même secteur
géographique. Pour comptabiliser les échanges, le SEL crée sa propre monnaie, appelée unité
d’échange, le plus souvent basée sur le temps (1 heure = 60 unités). Il en existe plus de 450 en France.
Ils sont généralement classés dans l'économie sociale et solidaire.
Comme il s'agit le plus généralement, d'échanger du temps, la valeur est simplifié à l'extrême de façon à favoriser
la solidarité et le lien social. Une heure d'échange vaut une heure, que l'on ait fait une tâche qualifiée ou non ;
on gagne 60 unités que l'on ait fait du nettoyage ou donné un cours de physique quantique.
Il existe des alternatives à la monnaie classique : Faire faire aux élèves une recherche sur le bitcoin
Synthèse : La monnaie est une alternative au troc. Dans une économie de troc, tout agent
économique doit trouver non seulement quelqu’un qui soit prêt à lui vendre les biens qu’il recherche
mais aussi qu’il accepte en échange les biens dont il dispose. C’est ce qu’on appelle le problème de la
double coïncidence des besoins et cela risque de bloquer les échanges. Ce problème est résolu par
l’introduction de la monnaie qui est acceptée par tous (ici le groupe).
L’introduction de la monnaie permet également de résoudre un autre type d’inconvénients du troc :
le problème des coûts de transaction. La monnaie, comme intermédiaire des échanges permet d’éviter
les coûts liés à la recherche des partenaires et des lieux de l’échange (perte de temps, coûts de
stockage, etc…)
Nos économies sont monétaires dans la mesure où les produits ne s'échangent pas contre des
produits, mais contre de la monnaie qui, à son tour, s'échange contre des produits.
Transition La monnaie a également des fonctions sociales et politiques : cas de l’€.
B. La monnaie, une fonction politique et sociale ?
Exercice 2 : Votre professeur souhaite acheter un de vos stylos bille. Pour chacun des moyens de
paiement suivant, dites si vous acceptez l’achat et expliquez pourquoi:
1. Un billet de 5€
Par exemple, des élèves peuvent refuser la transaction car :
le billet peut être faux : on insistera alors sur le rôle de la confiance et de son institution par le
droit qui punit le faux monayage comme un crime
le prix paraît trop élevé, la transaction n’étant pas juste : on insistera alors sur le rôle des normes
sociales dans l’échange.
Les élèves peuvent accepter car ils ont confiance en un billet de banque, qu’ils savent pouvoir être
accepté par d’autres lors de transactions futures
2. Un papier sur lequel il est écrit « 5 € »
Il s’agit surtout de demander aux élèves en quoi cette situation diffère de la précédente :
absence de cours légal donc de confiance pour un « simple bout de papier »
un tel papier ne me permet pas d’acheter à nouveau auprès de quelqu’un d’autre qui ne
connaît pas le professeur.
3. Un chèque de 5€
Question qui vise (en lien avec la suivante) à distinguer monnaie et instrument de circulation de la
monnaie (chèque, CB, …). Pour cela, demander aux élèves si l’on peut payer quelqu’un d’autre
directement avec le chèque qu’on vient de recevoir.
4. Un chèque d’un milliards d’euros.
Outre qu’un tel montant est beaucoup trop élevé pour un stylo, la question vise surtout à expliquer
aux élèves qui accepteraient le chèque qu’il ne s’agit pas de monnaie, et que se pose donc la question
de la solvabilité de l’émetteur du chèque.
Remarque : il n’y a pas de mauvaises réponses à cet exercice car il s’agit de faire émerger les
représentations des élèves. L’essentiel est donc de repérer les arguments développés par les élèves
pour justifier leurs réponses.
Document 3 : La monnaie repose sur la confiance
La valeur d’une monnaie se fonde sur la confiance des gens qui l’utilisent. La valeur de la monnaie
canadienne, dont les billets de banque et les pièces de monnaie, vient du fait qu’elle est largement
acceptée et qu’elle constitue une réserve de valeur sûre.
Pour que la monnaie puisse remplir toutes ses fonctions de façon satisfaisante, sa valeur doit rester
relativement stable au fil du temps. C’est pourquoi la Banque du Canada s’emploie à entretenir la
confiance du public à l’égard de la monnaie du pays. Pour ce faire, la Banque met en oeuvre la politique
monétaire de façon à maintenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible. La maîtrise de l’inflation
contribue non seulement à protéger la valeur de la monnaie canadienne, mais aussi à maintenir un
climat favorable à une croissance économique soutenue.
La prévention de la contrefaçon, c’est-à-dire l’ensemble des mesures prises pour veiller à ce que les
billets de banque soient acceptés facilement et à ce que leur authenticité ne fasse aucun doute,
constitue un autre des grands efforts que déploie la Banque pour préserver la confiance dans la
monnaie canadienne. La Banque est responsable de la conception, de la production et de la
distribution des billets de banque.
Source : « Qu’est-ce que la monnaie ? » Banque du Canada, mai 2011
Question 1. Expliquer – Pourquoi l’absence de confiance en une monnaie est-elle problématique ?
Question 2. Expliquer – Comment la Banque centrale canadienne souhaite-t-elle assurer cette
confiance ?
Document 4 : Code pénal et faux monnayage
LIVRE IV : Des crimes et délits contre la nation, l'Etat et la paix publique.
TITRE IV : Des atteintes à la confiance publique.
CHAPITRE II : De la fausse monnaie.
Article 442-1
La contrefaçon ou la falsification des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France ou émis par les
institutions étrangères ou internationales habilitées à cette fin est punie de trente ans de réclusion criminelle et de 450 000 euros
d'amende. (…)
Article 442-11
Les personnes physiques coupables des crimes et délits prévus aux articles 442-1 à 442-6 encourent également les peines suivantes
:
1° L'interdiction des droits civiques, civils et de famille (…) ;
2° L'interdiction d'exercer une fonction publique ou une activité de nature professionnelle ou sociale (…).
3° L'interdiction de séjour (…)
Article 442-16
Les personnes physiques ou morales coupables des crimes et délits prévus aux articles 442-1 à 442-3 encourent également la peine
complémentaire de confiscation de tout ou partie de leurs biens, quelle qu'en soit la nature (…).
Question 1. Décrire - Relevez dans le texte les peines encourues pour faux monnayage.
Question 2. Justifier – Comment expliquer l’importance de ces peines ?
Car la contrefaçon de monnaie met en péril la confiance dans la monnaie qui elle-même conditionne la
croissance économique et la possibilité des échanges économiques et la paix sociale (sans monnaie :
chaos social) (un autre signe de la violence –potentielle- de la monnaie).
 La monnaie est une convention sociale : elle n’a pas de valeur intrinsèque mais repose sur la
confiance de ses utilisateurs.
 C’est une fonction essentielle car si la confiance disparait, la monnaie ne peut plus remplir
ses fonctions économiques : elle perd notamment sa fonction d’intermédiaire des échanges
(elle n’est plus acceptée comme moyen de paiement car les individus n’ont plus confiance en
sa valeur, elle est remplacée par d’autres formes de monnaie).
Document 5 : « Les fonctions politiques et sociales de la monnaie. (Doc 5 p116 Magnard)
1-Illustrez la phrase soulignée. Louis d’Or,
Marianne sur les francs. Chaque roi faisait
éditer de nouvelles pièces de monnaie
avec son visage pour affirmer sa
souveraineté. (le peuple peut mettre un
visage sur son roi et donc l’identifier).
2-Expliquez la phrase soulignée : en quoi
marquer une monnaie de son sceau en
fait-il un symbole de puissance ?
3-Pourquoi la monnaie est-elle aussi un
bien social ? Elle repose sur la confiance
(elle est acceptée par tous alors qu’elle
n’a pas de valeur intrinsèque)
4-Que se passerait-il si les utilisateurs d’une monnaie perdaient confiance dans cette monnaie ?
- La monnaie ne serait plus utilisée comme intermédiaire des échanges, car il n’y aurait
plus de confiance dans la valeur de la monnaie : le boulanger refuse d’être payé avec un
billet de 5€ car il n’a pas confiance dans le billet
- Les utilisateurs trouveraient d’autres intermédiaires des échanges. Exemple : Amérique
Latine pendant crise financière, les échanges se font en $ plutôt que dans la monnaie
nationale.
1. Carte de l’Union Européenne : face commune des pièces de 1 euro ; chouette : Grèce ; Juan Carlos,
España : Espagne ; République Française, l’hexagone, liberté, égalité, fraternité : France ; harpe celtique
et eire : Irlande.
2. Ils symbolisent par là leur puissance (ils détiennent le monopole de la fabrication de la monnaie).
 La monnaie joue un rôle politique : La plupart des monnaies sont des monnaies nationales,
propres à un Etat + elles sont émises par les autorités étatiques -> symbole de la souveraineté
du pouvoir politique de ce territoire + créée un sentiment d’identité nationale. C’est pour cela
que l’on trouve des symboles nationaux sur les pièces et billets : visage du roi/reine, figure
ou monument célèbre … -> identification du pouvoir.
Cas de l’Euro est intéressant : monnaie commune à plusieurs Etats mais les pièces et billets sont créées
par les Etats nationaux (chaque Etat fabrique ses propres pièces et billets) + ont une face commune
mais aussi une face nationale sur laquelle on trouve un symbole national (RF en France, Roi de
Belgique, ….) = symbolique. Néanmoins sur les billets en €: c’est par souci de ne froisser aucune
susceptibilité nationale que les autorités monétaires européennes ont choisi de ne faire figurer aucune
personnalité européenne marquante, il s’agit juste de symboles de lieux de passages. Il en va
différemment pour les pièces qui ont gardé une face symbolisant l’identité nationale et non pas
européenne. On n’y voit donc guère de symbole d’appartenance collective. => limitation sentiment
d’appartenance collective.
II. La monnaie d’hier à aujourd’hui, quelles évolutions ?
Cours dialogué : demander aux élèves s’ils savent ce qui a pu être utilisé au cours du temps en guise
de monnaie (éventuellement leur montrer le document de sensibilisation des manuels).
Longtemps, on utilisait pour payer ce que l’on appelle de la monnaie marchandise. C'est-à-dire que
l’on donnait des coquillages, du bétail, des étoffes. Puis sont apparues les monnaies marchandises
constituées de métaux précieux : les pièces d’or et d’argent.
Document 6 : doc 1 p 138 Hatier : La monnaie-marchandise ou photos
1. Elles ont une valeur intrinsèque importante, soit en raison d’un coût de production élevé, soit parce
qu’elles satisfont des besoins fondamentaux. En revanche, on peut distinguer des monnaiesmarchandises qui ont déjà une simple valeur symbolique (coquilles de cauris). Ex le cauri, petit coquillage
blanc ou jaune clair semblable à une porcelaine, récolté sur les rivages des iles Maldives dans l’Océan indien ou
aux Philippines, qui a circulé depuis la Haute Antiquité (- 3000 avec la fondation de l’Etat Egyptien, et l’écriture
hiéroglyphique ; et jusqu’à – 600) en Inde, puis diffusé à partir du 8éme en Afrique orientale par les marchands
arabes,.., jusqu’en 1914 au Dahomey où le Trésor public français accepte toujours les cauris en règlement de
l’impôt indigène !!
2. Elles sont périssables donc peu aptes à l’épargne (fonction d’unité de réserve inefficace) ; elles ne
sont pas toujours fractionnables donc peu aptes à payer les petits achats (fonction d’unité de paiement
limitée).
 Les premières formes de monnaie : des monnaies marchandises : Ppt : Pourquoi parle-t-on
de monnaies marchandises ? Historiquement, les monnaies ont donc d’abord été des
« monnaies marchandises » :
- Coquillages : beaucoup utilisés comme première formes de monnaie, aisément
transportables, faciles à conserver, et suffisamment rares pour avoir de la valeur
lorsqu’ils sont utilisés loin des rivages. Le cas le plus connu : en Chine 1600 avt JC les
« cauris », qui étaient encore utilisés à l’époque de Marco Polo au XIVe siècle. De cette
époque, il reste en Chine l'idéogramme du mot « acheter », qui s'inspire de l'apparence
du cauri. Les cauris circulaient aussi en Inde, au Cambodge, en Thaïlande et en Birmanie
il y a 2 000 ans. Au Bengale, ils ont perduré jusqu'au XXe siècle. On retrouve cette
utilisation de coquillages en Afrique, Océanie, Amérique Latine.
- Les fèves de Cacao chez les Mayas puis les Aztèques : utilisé comme monnaie d’échange
contre de la nourriture ou des vêtements, le cacao est devenu la principale monnaie
d’échange de l’empire Aztèque : en 1555 on fixe officiellement sa valeur par un décret
qui spécifie que 1réal espagnol = 140 fèves. Pourquoi le cacao ? Les difficultés de sa
culture le rendait rare + les fèves pouvaient être facilement divisées.
- Monnaie Kanak en nouvelle Calédonie : monnaie de coquillage.
- On retrouve des traces aujourd’hui : le sel dans certains villages nigériens.
 Monnaie-marchandise : bien qui possède les attributs d’une monnaie (échange, unité de
compte, réserve de valeur même si plus compliqué pour cette dernière). Cette monnaie a une
valeur intrinsèque forte.
La monnaie-marchandise a progressivement laissé sa place à la monnaie métallique. Les 1ères pièces
de monnaie datent de – 600 avant JC, soit au milieu de l’Antiquité.
1/Pourquoi fabriquer des pièces de monnaie ? Pour faciliter les échanges et avoir des unités de mesure
communes : chaque pièce a un poids défini et vaut son poids en métal -> la valeur de la pièce = la
valeur du métal.
2/Pourquoi utilise-t-on des métaux comme l’or et l’argent pour fabriquer ces pièces ? Exemple : Ecu,
Louis d’or.
- Métaux rares et qui ont donc de la valeur
- + Inaltérables au cours du temps >< sel ou cacao (denrées périssables). Les pièces en or
valent plus que les pièces en argent car l’or est plus rare et donc plus précieux que
l’argent + il est inoxydable.
La monnaie papier : puis les métaux reculent devant le billet de banque et le lettres de change. Origine
de la monnaie scripturale : les lettres de change
B. Les formes actuelles de monnaie : vers une dématérialisation croissante de la
monnaie
Quelles sont les formes actuelles de monnaie en France ?
Aujourd’hui, les pièces et les billets que nous utilisons reposent-ils une valeur intrinsèque ?
La monnaie fiduciaire comme la monnaie divisionnaire ne valent quasiment rien en tant que tel. La
valeur faciale du billet est le montant inscrit sur le billet qui indique la valeur d’échange du billet, elle
n’a strictement rien à voir avec sa valeur intrinsèque (valeur du billet en lui-même) qui est quasi nulle
(c’est un bout de papier). Un billet de 50€ coûte 0,70ct à la production. Cela différencie la monnaie
papier de la monnaie métallique dont la valeur faciale était liée au poids de la pièce en métal précieux.
Cette monnaie repose sur la confiance des utilisateurs (fiducia = confiance en latin). Pourquoi avezvous confiance dans les billets et les pièces que vous utilisez ? Parce que tout le monde les utilise et
les accepte. Mais pourquoi ? Parce que leur valeur est garantie par l’Etat et la BCE. En effet, la
confiance dans la monnaie est garantie par l'autorité de l'Etat et de la banque centrale qui oblige
l'ensemble des acteurs économiques à accepter la monnaie en lui donnant un pouvoir libératoire et
légal. (...).Un commerçant ne peut refuser une marchandise qui a le statut légal de monnaie. Les billets
et les pièces ont un pouvoir libératoire immédiat : les personnes qui les utilisent sont libérées de leur
obligation de paiement dès le transfert de monnaie.
Une marchandise a le statut de monnaie si elle inspire confiance en étant acceptée par tous, pour
toutes les transactions, sans restriction de durée et sur un territoire donné. L’existence d’une monnaie
suppose qu'il existe un consensus social et la croyance que l'on peut obtenir à tout moment n'importe
quel bien en échange de monnaie.
Que représente le billet à a naissance = initialement, le billet est un certificat remis par un banquier en
contrepartie d’un dépôt d’or ou d’argent. Il circule à la place des métaux précieux pour des raisons de commodité
et de sécurité ; c’est donc un simple substitut aux métaux et non une véritable monnaie. Apparition de la lettre
de change entre Sienne et Florence au 13ème.
A partir du 17ème les banques émettent des billets au-delà de contreparties en or à l’occasion de crédits accordés
à leurs clients (les billets en circulation excèdent l’encaisse métallique des banques). Elles font le pari que tous ne
demanderont pas la conversion des billets en métaux précieux et que les agents se serviront directement de la
monnaie papier pour régler leurs transactions. Les billets deviennent alors une véritable monnaie s’ajoutant à a
monnaie métallique. => Question de la confiance devient centrale.
Les premiers billets pouvaient à tout moment être convertis en métal précieux (or ou argent) ; les billets
d’aujourd’hui ne sont plus convertibles. Plus le cercle des personnes qui acceptent d’être payées dans
une monnaie s’élargit, plus le pouvoir de cette monnaie grandit, c’est-à-dire sa capacité à s’échanger
contre des biens et services.
Eventuellement : Document 7. Monnaie fiduciaire et confiance
La confiance est devenue plus difficile à obtenir quand on est passé de la monnaie métallique à la
monnaie fiduciaire pure, c'est-à-dire dont la valeur ne repose pas sur un contenu intrinsèque mais
uniquement sur la confiance que l'on fait à l'émetteur. Longtemps (jusqu'en 1914 en France), les billets
émis par les banques centrales furent convertibles à volonté en pièces métalliques qui avaient une
valeur intrinsèque, ce qui rassurait les détenteurs de billets. Quand la confiance en ces billets fut bien
établie, on put imposer leur cours forcé (supprimer cette convertibilité). Les billets étaient alors
acceptés parce que l'on pouvait les convertir en biens ou en monnaies étrangères pour des prix
raisonnablement stables, parce que les banques centrales n'en émettaient (en général) pas trop.
Dans certains cas, l'émission de billets devint exagérée (les assignats lors de la Révolution, ou les billets
allemands après la première Guerre Mondiale), les utilisateurs perdirent confiance, et exigèrent de
grandes quantités de monnaie en échange de tout bien réel: c'était l'hyperinflation (les prix des biens
devenaient très élevés en termes de monnaie). Aujourd'hui, les utilisateurs de monnaie la détiennent
parce qu'ils ont confiance dans la capacité des banques centrales de contrôler la production de
monnaie (leurs billets mais surtout les dépôts bancaires) en maintenant une certaine stabilité des prix.
Quand ce n'est pas le cas, l'inflation - au moins lorsqu'elle dépasse un certain seuil - mine la confiance
dans la monnaie. D'autres monnaies peuvent alors circuler : on parle ainsi de dollarisation pour
certains pays où le dollar est utilisé à défaut d'une monnaie nationale suffisamment acceptée.
Source :
Mais n’avons-nous pas des moyens de paiement qui ne mobilisent ni pièces ni billets de banque ?
Document 8. Composition des moyens de paiement en France
Où sont les paiements par pièces et billets dans ce document ?
Quand l’opération de paiement fait uniquement bouger des chiffres sur un compte en banque, c’est
un changement d’écriture comptable ; on parle alors de monnaie scripturale. Il faut bien comprendre
que si j’ai 2000euros sur mon compte et que je paye 100euros par carte au restaurant, la banque
n’imprime pas un billet de 100euros pour le donner au restaurant mais transfère 100euros sur son
compte ; c’est aussi de la monnaie !
Monnaie scripturale : cette monnaie n’apparait que sous une forme « écrite » sur les registres
bancaires (« scriptus » en latin = écrit) : il s’agit de simples lignes d’écriture. C’est l’ensemble des
dépôts à vue sur les comptes courants dans les banques (billets et crédits). La monnaie scripturale
circule grâce aux moyens de paiement que sont les chèques, les CB, les virements…
Ainsi, le règlement d’un achat dans un magasin grâce à un chèque correspond à l’utilisation de
monnaie scripturale puisque la somme d’argent passe directement du compte du client au compte du
magasin.
Pour un salarié plus sécurisant d’être payé en monnaie scripturale car constitue une trace écrite des
paiements effectués, soit preuve selon laquelle le salarié a bien été rémunéré, en cas de litige entre
l’employeur et l’employé + évite de transporter beaucoup de billets ou pièces, ce qui est plus simple
et moins dangereux.
Précision : la CB existe depuis 1967. Premiers distributeurs automatiques en 1971.
Origines du mot « chèque » : C’est ce mot check que les banquiers anglais du 18e siècle choisissent
pour désigner un nouveau mode de paiement qu’ils viennent d’inventer. Comme les banquiers
soumettent sa circulation à de nombreux contrôles, des "checks", on choisit ce mot pour désigner le
nouveau mode de paiement. Le "check" est né, et les Anglais le transforment bientôt en "cheque",
probablement pour le distinguer de "check". Et c’est la dénomination chèque qui est reprise par les
Français tandis que les Allemands le germanisent en "Scheck".
=>Evolution : de la monnaie-marchandise vers la monnaie-métallique vers la monnaie
fiduciaire/divisionnaire et scripturale.
Document 9 La composition des moyens de paiement
1- Faîtes une phrase avec une des données du tableau.
2- Que peut-on dire quand au poids des billets et des pièces dans la masse monétaire ?
3- Qu’observez-vous quant à l’évolution de la part de la monnaie scripturale au sein des
moyens de paiement ?
4- Comment expliquez-vous cette évolution ?
1. Les pièces représentent 0,8 % du total de la masse monétaire en circulation en 2000 en France. Ou,
sur 100 € de monnaie en circulation dans l’économie française en 2000, 0,8 sont des pièces.
2. Il n’a cessé de baisser depuis 1960 et est très faible puisqu’il ne représente que 10 % de la masse
monétaire en circulation en 2007.
3. Elle ne cesse d’augmenter puisqu’elle passe de 57,8 % de la masse monétaire en 1960 à 90 % en
2007.
4. Les agents économiques détiennent tous un compte à vue auprès d’une institution financière. Les
banques ont diversifié les moyens de circulation de la monnaie scripturale (chèque, mandat, virement,
carte bancaire…) et les habitudes des individus dans l’usage des moyens de paiement ont évolué). .
 La dématérialisation de la monnaie désigne le processus par lequel, au fil du temps, la
monnaie revêt une forme de moins en moins matérielle. Après avoir pris des aspects très
concrets comme des coquillages, des bijoux ou des animaux d'élevage, elle prend la forme de
pièces, puis de billets, puis se dématérialise totalement sous la forme de monnaie scripturale.
On a donc assisté à une évolution historique des formes de la monnaie vers un processus de
dématérialisation de la monnaie. En effet, aujourd’hui, la monnaie scripturale est la plus
utilisée, elle représente aujourd’hui plus de 90% de la masse monétaire. La monnaie
scripturale circule au moyen de différents supports : chèque, CB, virements et prélèvements
bancaires. La monnaie fiduciaire, c’est-à-dire les billets de banque, et la monnaie
divisionnaire, c’est-à-dire les pièces, ne jouent que des rôles d’appoint. En fait, toutes les
formes de monnaie reposent désormais uniquement sur la confiance qu’ont leurs utilisateurs
dans le pouvoir d’achat qu’elles sont supposées représenter et non plus sur la valeur réelle
des métaux qui entrent dans leur fabrication.
Quels aujourd’hui les ppaux moyens de paiement dématérialisés selon vous ?
- CB
- Virements bancaires / Prélèvements automatiques
- Paiements en ligne : proposés par des sites de plus en plus sécurisés. Paypal par exemple
est le leader des services de paiement en ligne : permet de payer des achats/recevoir des
paiements, envoyer et recevoir de l’argent.
- Cartes monéo : porte monnaie électronique sous forme de carte). La carte est créditée
d’une certaine somme (150€ max), qui va pouvoir servir à faire des achats d’un faible
montant (30€max). Permet de régler le stationnement dans de nombreuses villes par
exemple.
- Commerce sur mobile : technologies sans fil qui permettent d’effectuer des transactions
avec un téléphone portable. (ex : pour acheter une application à partir de votre
téléphone)
Reprise :
Quels avantages/inconvénients de ces moyens de paiement dématérialisés? Facilitent les
transactions, évitent à avoir à transporter trop de monnaie sous forme liquide sur soi … / mais risques
de fraudes.
Un autre exemple de cette dématérialisation : le BITCOIN, une monnaie virtuelle.
Document C : Dessine moi l’éco « Le bitcoin »
1/Quelles sont les fonctions des monnaies traditionnelles qui sont aussi remplies par le bitcoin ?
2/Quelles sont les différentes entre l’€ et le bitcoin ?
3/Comment expliquer les fortes variations du cours du Bitcoin ?
CONCLUSION :
Texte à trou
Traditionnellement, on associe à la monnaie trois fonctions économiques essentielles. Tout
d’abord, elle est un étalon de valeur puisqu’elle permet d’exprimer la valeur de tous les biens et
services, donc d’être une ………………………. pour comparer des biens différents. Ensuite, elle constitue
un ………………………….………….. dans la mesure ou elle permet d’acquérir n’importe quel bien ou service.
Enfin, elle constitue une ………………………………… c’est-à-dire qu’elle peut être conservée, au moins
temporairement, en gardant sa valeur. La monnaie a également des fonctions sociales et politiques.
Elle contribue par exemple à créer un sentiment d’appartenance à une communauté et repose sur la
confiance.
Au cours de l’histoire, les formes de la monnaie ont évolué. En effet, les premières formes de
monnaie correspondent à des ……………………………. (coquillages) et à des monnaies métalliques
(métaux précieux). La monnaie métallique a ensuite vu sa part régresser au profit de la monnaie
fiduciaire : billets et monnaie divisionnaire (pièces) et de la …………………….. Cette dernière renvoie aux
écritures sur les comptes et représente environ 90 % des transactions. On observe un processus de
………….……………… des systèmes de paiement qui fait que la monnaie est aujourd’hui essentiellement
scripturale.
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