Aujourd’hui nous allons préparer un risotto, autre monument de la cuisine italienne de réputation internationale.
Comme pour les pâtes, le Nord de l’Italie (le Sud utilise peu le riz) connaît un nombre presque infini de recettes de risotto. Mais, comme
pour les pâtes, si la créativité est toujours la bienvenue l’improvisation, elle, n’a pas sa place en cuisine. Alors, avant de passer derrière
les fourneaux, nous allons évoquer ensemble les quelques règles de base qui permettent, quelle que soit la recette, de préparer un
risotto digne de satisfaire le palais le plus exigeant !
Préparer un risotto dans les règles de l’art
Tout d’abord : savez-vous d’où nous vient le risotto ? En Italie on dit que le risotto est sans doute le descendant d’une soupe ou d’un
potage qui devait contenir du riz. Un jour, un apprenti moins expérimenté que les autres a peut-être mis un peu trop de riz dans son
bouillon, ou a peut-être oublié sa soupe sur le feu … le bouillon a évaporé, risotto est né !
Encore aujourd’hui, en Italie, certains risotti rappellent cette soupe originelle car ils sont servis all’onda, c’est-à-dire plus liquides, avec
le bouillon qui affleure encore, comme une onda, une petite vague, autour du riz.
Mais revenons à la préparation du risotto.
Pour préparer un risotto il faut du riz, cela paraît évident. Mais voici une question moins évidente : de quel riz s’agit-il ? De riz italien,
bien sûr, mais encore … arborio, carnaroli ou vialone nano ?
A l’étranger, le riz le plus utilisé est celui de la variété arborio, au grain assez gros et compact, car il est facile à trouver et s’adapte bien
à toutes les recettes de risotto. Mais en Italie, on utilise très souvent le riz carnaroli, plus difficile à cultiver et donc plus cher, au grain
ferme, petit et à la forme allongée, qui tient bien la cuisson et pardonne même les légères sur-cuissons (parfait donc pour les
débutants !) ; et aussi le riz vialone nano, une variété très ancienne au grain plus rond, très versatile, qui se prête à toutes les
préparations, en particulier aux risotti plus liquides, les risotti all’onda.
Ce que ces trois variétés de riz ont en commun, c’est la composition de leur grain qui contient beaucoup d’amidon. Sans amidon, pas
de risotto … En se libérant petit à petit, c’est en effet l’amidon qui donne au risotto sa consistance à la fois crémeuse, fondante et
toujours al dente !
Arborio, carnaroli ou vialone nano … mais dans quoi allons-nous le faire cuire ? Dans un bouillon … A-R-O-M-A-T-I-Q-U-E ! Et j’insiste
sur le mot « aromatique », et donc sur la qualité de ce liquide de cuisson : pas de petits cubes ou de poudres déshydratées !
Qu’il soit de viande, de poisson ou de légumes, dégraissé et filtré, un bon bouillon est indispensable à la réussite du risotto.
L’idéal, c’est de le préparer avec une partie des ingrédients de la recette : carcasses et parures de volaille pour le bouillon de viande ;
arêtes et parures de poisson pour le fumet de poisson ; carottes, oignons, poireaux, navets, branches de céleri, … bouquet garni pour
le bouillon de légumes.
Et ce n’est pas fini. Nous avons notre riz, nous avons notre bouillon, mais pour passer à l’acte il nous faut maintenant connaître les
gestes, avoir les bons ustensiles et consacrer du temps à notre risotto.
Très important, le temps. En Italie, on dit qu’il ne faut abandonner son risotto sous aucun prétexte, et rester devant sa casserole quoi
qu’il arrive, pendant les 15-20 minutes que dure la cuisson, en tournant sans arrêt avec une cuillère en bois.
La casserole, sera de préférence une sauteuse à fond épais ; la cuillère en bois, sera de préférence trouée.
Le fond épais de la sauteuse a son importance car la cuisson du risotto est longue mais progressive, et ne doit jamais agresser le riz : il
ne doit ni roussir, ni ramollir. Le trou de la cuillère, quant à lui, permet de mélanger et de remuer le riz sans faire coller les grains.
Sur notre plan de travail nous avons maintenant tout ce qu’il nous faut : une sauteuse, une cuillère trouée, du riz italien de très bonne
qualité, un bouillon transparent et parfumé, des petits oignons, de l’huile d’olive vierge extra, du vin blanc, du beurre doux de baratte, du
parmesan râpé 24 mois d’affinage. il n’y a pas de secret : un bon risotto est le résultat de la fusion de tous ces ingrédients d’excellente
qualité.
Exécution !
Les gestes du risotto
Voici, en quelques mouvements dont il convient de respecter l’ordre, l’art et la manière de préparer le risotto idéal.
Dans une sauteuse à fond épais et dans l’huile d’olive, nous allons faire revenir les oignons finement émincés.
Lorsque les oignons auront pris une jolie couleur blonde, nous allons ajouter le riz qui, en chauffant progressivement, va absorber toute
cette matière grasse parfumée. Attention à ne pas torréfier les grains de riz : un réchauffement trop brutal aurait pour effet de détruire
leur précieuse enveloppe qui contient de l’amidon. Pour cette raison : cuire à feu doux et ne jamais arrêter de mélanger.
Lorsque le riz devient translucide et nacré, nous allons le mouiller avec un verre de vin blanc.
Seulement après son évaporation, nous commencerons à mouiller le riz avec le bouillon, une louche après l’autre, et nous attendrons
patiemment que la première louche de bouillon s’évapore complètement avant de verser la deuxième louche, et ainsi de suite, en
remuant sans arrêt. Le riz a un grand pouvoir d’absorption et s’imprègne naturellement de tous les liquides. Reste alors à contrôler sa
cuisson pour obtenir un risotto bien al dente, ferme, dont les grains restent bien séparés tout en formant une masse assez compacte.
Voilà pourquoi nous devons verser le bouillon au fur et à mesure, et rester à côté de notre risotto : pour en contrôler la cuisson.
Lorsque le riz se rapproche de son point de cuisson idéal, nous allons ajouter la garniture prévue par la recette, c’est-à-dire le
condiment, car il n’existe pas de risotto nature. De la recette la plus simple à la recette la plus élaborée, il faut toujours un ou des
ingrédients qui exaltent le goût du riz : truffe noire, petits pois / lard de Colonnata, tomates / aubergines, fruits de mer, …
Lorsque le riz est cuit, nous allons pratiquer le dernier geste du risotto, et pas le moindre : nous allons le mantecare. En italien, le verbe
mantecare désigne l’ensemble des gestes qui permettent de réaliser la liaison finale des grains du riz, et d’obtenir un risotto à la fois
souple, crémeux et onctueux. Nous allons donc : ajouter le beurre, bien froid, coupé en petits morceaux ; saupoudrer le risotto de