1.3.1 Modifications de couleur Les anomalies de coloration affectent

1.3.1 Modifications de couleur
Les anomalies de coloration affectent surtout les feuilles mais peuvent également concerner
les fleurs, les fruits les tiges et les racines (Photo 1.2)
ANTHOCYANOSE
L’excès de pigment rouges violacés peut résulter, soit d’une destruction de la chlorophylle qui
révèlent la présence d’anthocyanes normalement présentes, soit de l reproduction
anormalement abondante de ces pigments en cas de maladie.
ALBINISME
Ce phénomène se caractérise par l’absence de toute pigmentation. L’albinisme peut être
d’origine génétique ou causé par des facteurs externes (herbicides agissant au niveau de la
chlorophylle). Il affecte soit l’entièreté de la plante, soit une partie du tissu seulement
(chimère)
HYPOCHLOROPHYLLOSE OU CHLOROSE
Ces termes désignent le manque de chlorophylle se traduisant par une pâleur de la coloration
du feuillage. Lorsque la chlorophylle est totalement absente, on obtient généralement une
jaunisse due à la révélation de la couleur des carotènes et des xanthophylles.
L’hypochlorophyllose présente des intensités différentes selon la cause qui la provoque
(carence en azote, en fer, jaunisse virale, jaunisses dues à des phytoplasmes, asphyxie).
Parfois la chlorose est limitée aux nervures (éclaircissement des nervures) ou au limbe entre
les nervures (jaunissement internervien).
HYPERCHLOROPHYLLOSE
L’hyperchlorophyllose désigne une intensification de la teinte verte des organes qui leur
confère un aspect bleuté. Elles correspondent souvent à une carence en phosphore ou à un
excès d’azote dans la plante concernée.
MOSAÏQUE
Ce terme décrit les symptômes caractérisés par une alternance de zones de coloration vert pâle
ou vert foncé et de zones chlorotiques ou jaunâtres. Lorsque la séparation des zones verdâtres
te jaunâtres est diffuse on parle de marbrure ; la panachure désigne l’alternance de plages de
couleur différentes à bords nettement définis. Les alternances de plages de couleurs
différentes peuvent se traduire par des tâches annulaires, des arabesques, des tâches digitées
ou en forme de feuilles de chêne, des mouchetures etc.
MELANOSE
La formation de substances foncées (accumulation de mélanines) s’observe fréquemment en
tant que manifestation pathologique. Le noircissement des tissus semble être dû, le plus
souvent, à l’action d’oxydases sur des substrats phénoliques.
VIRESCENCE
La virescence désigne des pièces florales restant vertes, alors qu’elles sont colorées chez la
plante normale ; ce phénomène s’accompagne souvent d’anomalies morphologiques des
organes floraux aboutissant à la phylloïdie (voir modification des fleurs).
1.3.2 Altérations d’organes
FLETRISSEMENT
Le flétrissement provient d’un déficit en eau ou d’un dysfonctionnement de la conduction de
xylème par des parasites radiculaires ou vasculaires. Le flétrissement peut être brutal, ou
progressif dans le cas de certaines trachéomycoses (maladies dues à un champignon
colonisant le xylème) ; il peut être réversible ou irréversible.
NECROSES
Les nécroses correspondent à la mort des cellules. Elles apparaissent le plus souvent sur une
aire limitée, mais elles peuvent parfois s’étendre à l’ensemble d’un organe, à des groupes
d’organes ou encore se généraliser à toute la plante. Au niveau des feuilles, on observe des
tâches nécrotiques ou des nécroses de nervures ; les tiges présentent parfois des nécroses
apicales (mort des extrémités), des nécroses corticales (chancres) ou des nécroses du tissu
conducteur (photo 1.3 ou symptômes internes). Les racines nécrosées montrent souvent une
coloration brune ou noire et entraînent la perte de turgescence de la plante.
PERFORATIONS D’ORGANES
La formation de nécroses locales sur des feuilles à la suite d’infection bactériennes ou
fongiques peut être suivie de la chute des tissus morts, laissant dans l’organe lésé des
perforations plus ou moins circulaires (feuilles criblées). Ces perforations peuvent également
résulter d’une cause traumatique brutale, telle la grêle.
POURRITURES
Les pourritures procèdent d’une décomposition des tissus ; qui fait suite à la dislocation des
cellules résultant de l’altération enzymatique des pectines des lamelles mitoyennes
(macération ou pourriture humide). Souvent, les cellules meurent les cellules perdent leur
consistance et deviennent le siège d’une colonisation par les organismes secondaires, surtout
des bactéries et des champignons.
TACHES SUDEREUSES
Suite à des attaques parasitaires ou a des anomalies physiologiques, des formations anormales
de suber (liège) peuvent survenir ai niveau de l’écorce (desquamations corticales) ou au
niveau des fruits (peau rugueuse, craquelure étoilée).
1.3.3 Modification au niveau des rameaux et des tiges
BALAIS DE SORCIERE
Les balais de sorcière sont des anomalies de ramification des tiges qui correspondent à une
prolifération abondante des rameaux à entre-nœuds raccourcis et à feuilles petites, souvent
déformées. Ils se développent à la suite d’une excitation anormale des bourgeons, sous l’effet
de traumatismes oud e parasites.
BOIS SOUPLE
Les tiges d’arbres peuvent présenter un défaut de rigidité dû à un manque de lignification
résultant notamment , d’infections par des phytoplasmes (bois caoutchouteux).
CHANCRES
Les chancres sont typiquement des altérations localisées de l’écorce des plantes ligneuses,
entourées de bourrelets cicatriciels subéreux, qui constituent des réactions du cambium en
réponse à des stress biotiques ou abiotiques (champignons, bactéries, agents climatiques). Par
extension, ce terme est utilisé de manière plus générale pour décrire les nécrose corticales,
tant chez les ligneux que chez les plantes herbacées.
FASCIATION
La fasciation consiste en une morphogenèse anormale des tiges qui perdent leur symétrie
radiale et s’aplatissent en une bandelette symétrique par rapport à un plan.
GONFLEMENTS
Les tiges et rameaux peuvent présenter des zones enflées (cas du « swollen shoot », maladie
virale du cacaoyer, de certains chancres causés par des champignons, ou de sites de
pénétration d’angiospermes parasites).
NODULES LIGNEUX
Des productions ligneuses (ou nodules) se forment en surface ou à l’intérieur de troncs ou de
branches ; ces nodules résultent de plissement du cambium ou de la différenciation d’un
méristème interne sous l’action d’un traumatisme ou d’un parasite.
1.3.4 Modifications au niveau des feuilles
ENATIONS
Les énations sont des excroissances tissulaires qui se forment au niveau des nervures foliaires,
généralement à la suite d’une infection virale (virus de la mosaïque énation du pois
PSbMV).
FRISOLEE
La frisolée désigne un limbe foliaire qui se gaufre, se cloque, se boursoufle. Ce phénomène
apparaît le plus souvent suite à des infections parasitaires (virus), à des piqûres d’insectes
(toxémiase) ou à des coups de froid.
POLYPHYLLIE
La polyphyllie consiste en une subdivision du limbe des feuilles normalement simples, en un
accroissement du nombre de folioles chez les feuilles composées, ou encore en une
augmentation anormale du nombre total de feuilles ; elle est liée à des troubles physiologiques
ou parasitaires.
ANOMALIES DIVERSES
A la suite d’infections parasitaires ou de traumatismes, les feuilles peuvent être filiformes
(réduction du limbe), épaissies, enroulées vers le bas (épinastie) ou vers le haut
(enroulement), ou encore présenter une texture anormale (gaufrement, pilosité).
1.3.5 Modification des fleurs
PHYLLODIE
La phyllodie (encore appelé chlorantie) est une transformation régressive d’un ou plusieurs
verticilles floraux en structures foliacées. Cette anomalie peut être due à des circonstances
climatiques exceptionnelles au moment de la floraison ou plus souvent à des infections par
des phytoplasmes. La phyllodie succède souvent à la virescence et l’ensemble des deux
phénomènes est appelé antholyse.
1.3.6 Anomalies de croissance
HYPERTROPHIE ET GIGANTISME
Ces termes désignent une croissance anormale des certains organes ou de la plante entière,
suite à un accroissement des dimensions des cellules (hypertrophie), ou suite à une
multiplication anormale de celles-ci (hyperplasie).
NANISME ET ATROPHIE
Il s’agit d’une réduction de la taille de la plante et de certains de ces organes.
1.3.7 Anomalies diverses
On peut observer des anomalies de turgescence, de longévité, de rythme de croissance,
d’habitus et de production chez les plantes malades.
EXSUDATION
L’exsudation d’eau ou de sève par une surface foliaire est un phénomène normal. Cependant,
il est des cas où, par son abondance et sa nature, elle présente un caractère pathologique. Les
exsudats chargés de bactéries qui se forment sur les organes infectés par ces microorganismes
portent le nom d’oozes.
ALERATIONS DU METABOLISME
Le ralentissement de la circulation de la sève élaborée par le phloème entraîne des
perturbations du métabolisme des glucides, des protéines, des hormones ainsi que des
processus d’oxydoréduction. Les feuilles concernées deviennent épaisses, cassantes, riche en
amidon et sont généralement atteintes de jaunisse et/ou d’anthocyanose.
Le manque de lumière provoque une chlorose accompagnée d’un allongement des entre-
nœuds (étiolement).
L’excès d’eau ou de méthane, provoque un déficit en oxygène dans le sol (asphyxie). Le
manque d’oxygène agit essentiellement au niveau radiculaire, les racines pouvant être les
siège de fermentations anaérobies, avec formation de composés toxiques (sulfures, alcools).
Dans d’autres cas, l’effet toxique est dû à l‘activité de la microflore anaérobie.
Les carences ou excès en éléments minéraux majeurs ou mineurs peuvent provoquer des
modifications de couleur, des altérations de racines, des malformations d’organes aériens,
ainsi que des modifications de la croissance et du développement des organes foliacés, des
fleurs et des fruits.
GOMMOSE
La production de gommes peut apparaître chez certaines plantes saines, amis en cas de
production anormalement abondante, elle révèle un trouble pathologique.
1.3.8 Anomalies internes
SYMPTOMES MACROSCOPIQUES
En effectuant une coupe dans un organe malade, on peut observer des brunissements, des
nécrose ou des pourritures internes au niveau de l’écorce, des tissus conducteurs (xylème ou
phloème) ou de la moelle des rameaux (photo 1.3).des symptômes internes peuvent être
observés également dans les racines , les bulbes les graines, les fruits charnus, les tubercules,
etc.
SYMPTOMES MICROSCOPIQUES
Thyllose
Les thylles sont des expansions vésiculeuses qui se forment dans le xylème partir des cellules
parenchymateuse vivantes qui lui sont adjacentes. S’ils sont volumineux et nombreux, les
thylles peuvent entraîner l’obstruction du lumen ; leur formation, accompagnée d’un dépôt
amorphe de gomme, est normale lorsqu’elle se produit dans un bois âgé, devenu inactif. Par
contre, à la suite d’une cause pathologique, des thylles peuvent se former dans les couches
fonctionnelles du bois. Ce symptôme est couvent lié au dépérissement des sujets concernés,
suite à l’infection par un agent pathogène vasculaire. (Photo 1.4).
Callose
La callose est un polysaccharide qui recouvre normalement l’intérieur des cellules
phloémiques et qui peut, dans le cas de certaines maladies, former des dépôts anormalement
abondants. On peut rencontrer une production excessive de callose dans le phloème des tiges
ou des tubercules de plantes infectées par certains virus. Les dépôts anormaux de callose dans
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