1
2 : Le Bouddhisme et les vacances
Nous avons observé qu’il y avait sept JT concernant le Bouddhisme en France qui
ont été diffusés pendant la période des vacances d’été. Certains ont été présentés
sous le chapitre clairement énoncé des vacances. D’autres n’ont pas été énoncés
explicitement, mais le sens caché, élaboré par l’utilisation des mots et des sons, par
la mise en scène nous suggère une ambiance de vacances, présenté en parallèle
avec d’autres discours. Certains ne sont qu’une simple illustration liée au
phénomène des vacances.
Nous obtenons la méthode de l’éthographie du contenu en observant tout de qui se
passe pendant le reportage, soit par le contenu, soit par la forme visuelle.
2.1. Analyse du contenu et du scénario de la présentation
Nous analyserons ces sept JT dans l’ordre chronologique.
A1 : Bouddha sur Saône (Antenne2, 07.08.1976, 20h)
L’arrivée de l’information a été annoncée par un commentaire Off et un défilement du
titre horizontalement de droite à gauche « Tibet sur Saône ».
L’introduction au sujet par le titre « Tibet sur Saône » et la musique en tant que l’objet
« culturel »
Pour présenter le contexte culturel du sujet présenté aux téléspectateurs, la
séquence suivante se résume en un plan coupe d’une main tenant la cloche avec le
son de cet instrument et un plan moyen avec trois personnages, assis par terre,
jouant des instruments musicaux tibétains. Deux d’entre eux, dans la partie gauche
de l’écran, sont des fidèles européens âgés d’une vingtaine d’années. L’un est
enveloppé dans la robe rouge moniale, montrant un niveau d’implication dans la
pratique du Bouddhisme tibétain plus important que l’autre, habillé dans un vêtement
causal. Les deux jouent de leurs instruments et le maître spirituel s’assoie alors
dans la partie droite de l’écran.
Techniquement, cette scène est une mise en scène de type « feintise proflimique »
1
que le journaliste fait jouer à ces trois personnages emblématiques montrant
l’apprentissage des jeunes auprès du maître tibétain.
1
Jost F., « Le journal télévisé », in. Introduction à l’analyse de la télévision, p.89
2
La contextualisation du lieu par le texte indicatif
En montrant un plan du panneau indicatif du nom de l’endroit avec le sous-titre
« Château de la Plaigne, Saône et Loire », le reporter présente le contexte
géographique se situe le Château dont l’image extérieure est présentée dans le
plan suivant.
Commentaire Voix-Off :
« L’illumination de Patrick s’est
faite en extrême orient. Pour lui
alors tout a changé. Une
mutation dont les parents ont été
les témoins. »
Le travail collectif pour la communauté
L’histoire de Patrick, racontée par sa mère
Un adolescent, Patrick, en train de participer à des travaux de construction, a été
choisi comme témoin parmi les fidèles. Le « Journaliste » interviewe ses parents,
assis par terre dans le plan suivant, afin de connaître l’histoire de Patrick et de son
changement après avoir fréquenté cette communauté.
Un très gros plan sur le profil du Chef spirituel du lieu, avec en sous-titre son nom
rappelle l’importance du personnage qui fera un discours dans le plan moyen suivant
montrant son environnement, sa chambre.
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Le Maître du lieu rappelle le principe de l’enseignement du Bouddha sur les quatre
Vérités :
« Fondamentalement l’esprit des Orientaux et des occidentaux a la même
nature. Et tous ont fondamentalement fait face aux mêmes souffrances,
aux mêmes problèmes de la vie. Tous ont rencontré les épreuves de la
naissance, de la maladie, de la vieillesse, de la mort. Lenseignement
du Bouddha est un moyen qui permet de faire face à ces différentes
souffrances, et de les surmonter. »
Cette parole est une vulgarisation du Bouddhisme par le maître tibétain auprès des
téléspectateurs.
La séquence suivante nous montre la vie de la communauté notamment des images
portant sur la préparation du repas, l’activité artistique liée à la religion (un
homme colorie la peinture traditionnelle tibétaine ou Thangka).
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La vie de la communauté
Le « Journaliste » articule son reportage sur les questions de l’interreligion et
l’intégration de cette communauté dans l’environnement.
Le témoignage sur la question de l’intégration
Trois témoins ont été choisis. En premier lieu intervient une femme catholique
précisant que le fait de venir en cet endroit l’enrichit en lui permettant de
comprendre mieux sa propre religion. Deux voisins, la buraliste et un chef de cuisine
témoignent l’acceptation des fidèles par le voisinage. Ces derniers, malgré une tenue
vestimentaire différente, ne causent pas de souci au pays, ils deviennent même une
clientèle sympathique pour les commerçants.
Le « Journaliste » insiste à nouveau sur la question de l’intégration en choisissant
une personnalité du territoire, le curé.
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Le curé :
« Leur arrivée a fait choc. Peut être surtout pour leur
aspect extérieur, par la tenue vestimentaire. Mais je
crois que par leur gentillesse, leur politesse, ils ont su
faire tomber la barrière d’une certaine
incompréhension. Au départ, ils ont su se faire adopter
par l’ensemble de la population. Mais cette population
n’aperçoit pas toujours le sens de ce qui est leur
recherche spirituelle. »
Le plan suivant l’interview du curé, montrant un groupe de fidèles marchant n’a
qu’une valeur illustrative du commentaire du curé « Leur arrivée a fait choc. Peut
être surtout pour leur aspect extérieur, par la tenue vestimentaire. »
De l’extérieur à l’intérieur.
Le « Journaliste » invisible à l’écran revient alors à l’intérieur de la communauté afin
d’aborder quelques principes déterminant les pratiques au sein du groupe. Un
couple de jeunes mariés a été choisi comme témoins pour porter la lumière.
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Rose-Marie et Denis sont prêts à se séparer pendant trois années afin de conduire la
retraite qui devrait les amener à comprendre l’enseignement profond du Bouddha.
Le journaliste :
« Vous ne pensez pas que ça soit un peu onéreux de se séparer pour un couple
pendant 3 années. Je ne dis pas simplement pour perfectionner son esprit, c’est
gigantesque, non ? »
Denis :
« Pratiquer la méditation, acquérir la compréhension profonde de l’enseignement
de Bouddha, C’est le plus important. Ça ne pose pas de problème de se séparer
trois années pour progresser dans cette voie. »
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Un chanteur croyant participe également au témoignage sur la pratique au centre en
précisant qu’il faut supprimer le « soi » et laisser le Maître nous guider. Un plan sur le
Maître succède immédiatement pour illustrer cette parole.
Ensuite, des images présentant des groupes de pratiquants jouant d’instruments
pendant la prière ont été accompagnées pour un commentaire voix-off :
« Une expérience religieuse unique. Les bouddhistes ne sont que 20
000 en France. Une expérience qui a permis à ces jeunes de vivre
heureux. Le projet de Kalou Rinpoché est d’abord sans doute cela. »
Le reportage se termine par une scène montrant des pratiquants en médiation, avec
l’accompagnement de la voix du Maître :
« Les apparences, tout ce que nous percevons sont des manifestions
de l’esprit. Et essentiellement sa nature propre, cet esprit ne consiste pas
en quoique ce soit. Ce qu’on appelle la vacuité de l’esprit. Si on arrive à
comprendre la nature de son esprit, on peut obtenir le bonheur immuable.
Ce qui est caractéristique de l’état de Bouddha. »
La séquence suivante montre deux fidèles de dos marchant côte à côte,
accompagnés par une chanson dont le chanteur était l’un des témoins dans le
reportage.
L’utilisation de la musique pour terminer le reportage nous rappelle que ce procédé a
déjà été utilisé en introduction.
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