La longueur historique complète n’apparaît qu’en syllabe fermée à la
fin du mot, elle diminue dans la syllabe inaccentuée (syllabe
prétonique) précédant immédiatement la syllabe accentuée pour
disparaître dans la troisième syllabe à partir de la fin du mot : longue
[‘lO$:g], allonger [alO$‘ûe], longitude [lO$ûi‘tyd].
Comme la durée vocalique est déterminée en français par les
conditions combinatoires, c’est-à-dire par la position du son dans la
chaîne parlée (l’accent, le caractère de la syllabe), elle n’a plus de
valeur phonologique à elle seule. Se combinant avec le timbre de la
voyelle, elle constitue une des caractéristiques du son en question.
2. Le deuxième cas traite des voyelles qui peuvent recevoir en
certaines positions, d’ailleurs bien déterminées, une marque
quantitative supplémentaire, telles les voyelles françaises en syllabe
fermée accentuée devant les consonnes allongeantes [r,v,û,z] à la
fin absolue du mot en fin de syntagme : frère, cave, loge, grise.
La longueur rythmique est une durée phonétique et non
phonologique parce qu’elle se réalise dans une position déterminée
et notamment, en syllabe accentuée fermée devant une des quatre
consonnes allongeantes se trouvant à la fin absolue du mot en fin de
syntagme : rouge-gorge [ruû‘gOrû] un cahier rouge
[{$kaje‘ru:û].
3. En troisième lieu, il s’agit d’une longueur à valeur phonologique
puisqu’il n’y a qu’elle seule qui oppose deux sons dont les timbres
sont identiques. Tel est, par exemple, le cas des voyelles de
l’allemand [a – Ô] : die Stadt (avec un [Ô] bref) — der Staat (avec
un [Ô] long). Mais il n’existe pas de longueur phonologique en
français contemporain. Les oppositions [ó–ó:] et [{–{$] n’existent
plus.
La durée des consonnes. La durée (la longueur) des consonnes
(un trait quantitatif) ne présente pas de valeur phonématique en style
non affecté en français, d’ailleurs beaucoup de langues n’utilisent pas
de consonnes longues. En général, on peut dire que la consonne sourde
est plus longue que la sonore. Mais, dans certaines conditions, la
consonne est susceptible de devenir 2 ou 3 fois plus longue qu’elle ne