
parmi  tant  d’autres :  après  « Sciences Po »  et  l’ENA,  la  carrière  de  Jacques  Chirac  sera 
exclusivement  politique ;  accumulant  les  différents  mandats  politiques  (conseiller 
ministériel, ministre, maire, Premier Ministre, Président).  
Au  regard  de  l’autonomisation  du  champ  politique,  la  professionnalisation  de  ce  dernier 
apparaît  comme  la  suite  logique  d’une  « volonté  délibérée  pour  certains,  de  prendre  et 
d’exercer  le  pouvoir  seul  et  avec  d’autres »  selon  J.  La Palombara.  C’est  un  moyen  de 
contrôle  et  de  domination  visant  à  démultiplier  les  chances  d’accéder  au  pouvoir.  La 
politique  ne  peut,  dans  cet  état  de  fait  être  l’apanage  du  quidam  classique.  Cela  est 
également renforcé par le processus organisé de sélection des individus au sein du champ 
politique.  En  effet,  l’accroissement  des  tâches  politiques  au  sein  des  partis,  du  fait  des 
nouveaux objectifs sociaux, et des changements affectant les catégories sociales dont ils ont 
prétention à se déclarer les représentants, a conduit à un phénomène de « bureaucratisation 
des  activités  politiques »  dans  l’acception  Wébérienne.  Pour  Weber  en  effet,  le 
développement de la professionnalisation  politique  à  renforcer  l’accroissement  d’emplois 
bureaucratiques.  Emplois  d’autant  plus  légitimés  qu’ils  sont  officiellement  rendus 
nécessaires  par  la  création    d’instituts  spécialisés  dans  la  formation  de  dirigeants 
« potentiels »,  c’est  une  forme  de  domination  par  le  capital  culturel. On  a  coutume 
d’évoquer Sciences Po, l’on trouve aussi l’Ecole Nationale d’administration (ENA), est une 
volonté  expresse  de  former  officiellement  les  hauts  cadres  de  la  fonction  publique,  et 
officieusement les futurs  acteurs de la vie politique. Est-il  un  hasard  de  constater  qu’un 
grand nombre d’hommes et de femmes politiques, Elisabeth Guigou, Ségolène Royal, Alain 
Juppé, Nicolas Sarkosy, pour ne citer qu’eux, ont fréquenté l’ENA ? 
Il s’en suit l’apparition de véritables oligarchies, et ce même au sein des partis populaires à 
l’instar  des  partis  ouvriers  du  XIX  siècle,  comme  le  note  Roberto  Michels.  Si  dans  un 
premier  temps,  la  cooptation  favorisait  l’émergence  des  individus  les  plus  éloquents,  les 
plus à même de prendre part à la négociation et  au dialogue, le choix des dirigeants s’est 
rapidement  doublé  d’exigences  en  termes  de  compétences  juridiques,  économiques, 
comptables, bref il ne suffisait plus d’avoir des talents d’orateurs pour faire de la politique, 
il fallait aussi légitimer sa place par des savoirs –faire sanctionnés généralement par des 
diplômes. 
Ipso Facto, l’entrée dans le champ politique ne se conçoit aujourd’hui que sous réserve de 
conditions sine qua none. La volonté de légitimation ressentie par les représentants sert à 
justifier  leur  place  dans  leur  activité  politique.  La  catégorie  sociale  des  parlementaires 
français est, à cet égard assez explicite, nombre d’entre eux  ont exercé avant leur mandat