dossier synthèse concombre

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DOSSIER CONCOMBRE
GENERALITES ET CYCLE VEGETALE
Généralités
Cucumis sativus de la famille des cucurbitacées. Deux formes de C. Sativus : le concombre et le
cornichon
Plante herbacée annuelle monoïque à tiges rampantes ou grimpantes atteignant 5 m de long,
pourvues de vrilles simples atteignant 30 cm de long ; tige à 4–5 angles, peu ramifiée, à poils
raides ; système racinaire étendu et essentiellement superficiel. Feuilles alternes, simples ; stipules
absentes ; pétiole de 5–20 cm de long ; limbe à contour triangulaire-ovale, de 7–20 cm × 7–15 cm,
3–7-palmatilobé, profondément cordé à la base, aigu à l’apex, denté, à poils raides. Fleurs
unisexuées, régulières, 5-mères ; sépales étroitement triangulaires, de 0,5–1 cm de long ; corolle
largement campanulée, lobes atteignant 2 cm de long, jaune ; fleurs mâles en fascicules de 3–7
fleurs, à pédicelle de 0,5–2 cm de long, étamines 3 ; fleurs femelles solitaires, à pédicelle court et
épais atteignant 0,5 cm de long, s’allongeant chez le fruit jusqu’à 5 cm, ovaire infère, ellipsoïde, de
2–5 cm de long, à poils piquants ou verruqueux, stigmate 3-lobé. Fruit : baie pendante, globuleuse
à cylindrique atteignant plus de 30 cm de long, souvent légèrement recourbée, couverte de verrues
et de tubercules épineux à l’état jeune, peau habituellement verte, mais blanche, jaune ou brune
chez certains cultivars, chair vert pâle, contenant de nombreuses graines. Graines à contour ovaleoblong, de 8–10 mm × 3–5 mm, comprimées, blanches, lisses. Plantule à germination épigée.
•
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•
•
Plante : herbacée rampante
Feuilles : grandes, souvent poilues, plus anguleuses que celles du melon
Racines : système racinaire assez dense
Fleurs : mêles ou femelles, rarement hermaphrodites, avec des sépales partiellement soudés
Fruit :
o Composition : 96% d’eau, 2% de glucides, 0,5% de protéines, 0,1% de lipides,
pauvres en énergie, en vitamines A et C, assez riche en phosphore et potassium
o Amertume : 45 espèces de cucurbitacées présentent de l’amertume. 2 facteurs
génétiques interviennent dans la perte de l’amertume : 1. empêcher la cucurbitacine
d’atteindre les fruits 2. inhiber la synthèse de la substance cucurbitacine
• Graines : 35 à 45 graines par gramme, durée germinative de l’ordre de 5 ans – mais 2 à 3 ans
maxi en pratique
Cycle de la culture : croissance et développement
Les cotylédons sont très chlorophylliens et assurent le développement de la graine jusqu’à
l’apparition des premières feuilles (graines exalbuminées)
Ramification : La dominance de l’axe principale s’estompe rapidement et les axes secondaires se
développent (basitonie)
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Floraison :
- les fleurs apparaissent tôt, dès le 3ème ou 4ème nœud à l’aisselle des feuilles
- les fleurs mâles éclosent successivement en petites inflorescences contractées
- les fleurs femelles reconnaissables par leur long ovaire prennent naissance isolées ou par 2
- fleurs hermaphrodites mais un des deux sexes peut disparaître
On retrouve différents cas de figure :
o Plante monoïque : les fleurs mâles apparaissent en premières – les ramifications
portent surtout des fleurs femelles
o Plante gynoïque : la plante ne porte que des fleurs femelles dont l’ovaire peut se
développer par parthénocarpie
o Andromonoïque : fleurs mâles et hermaphrodites coexistent sur la même plante
Déterminisme sexuel :
o T° fraîches (17°C) et jours courts = féminisant
o T° élevées et jours longs = masculinisant
o Greffage : un porte greffe andromonoïque aura un effet masculinisant sur le greffon
gynoïque
o Régulateur de croissance
Développement du fruit
- Il est rapide, surtout chez les fruits parthénocarpiques : environ 20 jours entre floraison et
récolte
- Forte compétition entre croissance végétative et développement des fruits. Une surcharge
des fruits pouvant entrainer des nécroses radiculaires
- Forte compétition entre les fruits aussi : cf graphe ci-dessous.
Ecologie
Le concombre a besoin d’un climat chaud. Dans les pays tempérés et froids, il est cultivé sous
serre ; ce n’est qu’au cours d’étés chauds qu’on peut le cultiver à l’air libre. La température
optimale de croissance est d’environ 30°C et la température nocturne optimale de 18–21°C ; la
température minimale permettant un bon développement est de 15°C. Les cultivars à cornichons
sont généralement mieux adaptés aux basses températures. La sensibilité à la longueur du jour
varie en fonction du cultivar ; des jours courts favorisent habituellement la croissance végétative et
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la production de fleurs femelles. Il faut une grande intensité lumineuse pour avoir des rendements
optimaux. Le concombre réclame pas mal d’eau mais il ne supporte pas l’asphyxie racinaire. Une
faible humidité relative donne lieu à une forte évaporation de la plante en raison de la large
superficie des feuilles : par conséquent il est très important d’arroser suffisamment. Une humidité
relative élevée facilite l’apparition du mildiou. Le sol doit être fertile, bien drainé, avec un pH de
6,0–7,0. En Afrique tropicale, des altitudes jusqu’à 2000 m semblent convenir à la culture du
concombre.
Croissance et développement
La germination prend 3 jours lorsque les températures sont optimales. La floraison débute
habituellement 40–45 jours après le semis, mais des cultivars précoces tels que ‘Kiros’ peuvent
commencer à fleurir au bout de 30 jours. Les fleurs femelles se développent plus tard que les fleurs
mâles, qui sont plus nombreuses. La proportion fleurs mâles/fleurs femelles dépend largement de la
durée du jour, de la température et du cultivar. Des jours longs et des températures élevées tendent
à maintenir les plantes dans la phase mâle ou à élever la proportion de fleurs mâles.
De nombreux régulateurs de croissance peuvent être utilisés pour influencer l’expression du sexe ;
une application d’éthéphon provoque une floraison femelle. De nombreux cultivars modernes de
concombre sont gynoïques (n’ayant que des fleurs femelles). Pour multiplier par graines une lignée
gynoïque ou pour l’utiliser comme parent mâle, une pulvérisation de nitrate d’argent, de thiosulfate
d’argent ou d’acide gibbérellique induira la floraison mâle. La concentration et la durée des
traitements dépendent du génotype et du résultat recherché ; en général, on peut commencer les
traitements au stade des 2–3 vraies feuilles, et les répéter tous les 2 jours jusqu’à 5 traitements au
total.
Pour les cultivars gynoïques ou fortement femelles qui ne sont pas parthénocarpiques, on mélange
habituellement les semences du commerce avec 10–15% de graines d’une lignée fortement mâle.
Les abeilles étant les principaux agents pollinisateurs, elles doivent être suffisamment présentes
pour que les fruits se développent correctement. Une pollinisation médiocre donne lieu à des fruits
déformés ou courbés. Par contre, les concombres parthénocarpiques européens de serre ne doivent
pas être pollinisés, car cela entraîne des déformations du fruit et la présence de graines
indésirables. Par conséquent, les serres sont maintenues sans insectes pour empêcher la
pollinisation.
On récolte les fruits 1–2 semaines après la floraison, en fonction du génotype, généralement avant
leur maturité physiologique. Des récoltes fréquentes de fruits immatures commercialisables
donnent lieu à une fructification continue et à un cycle de vie plus long de la culture. Les gros fruits
en cours de maturation qu’on laisse sur la plante inhibent le développement de fruits
supplémentaires. Les cultivars très précoces cultivés en champ peuvent vieillir rapidement et
mourir au bout de 2–3 mois seulement, en particulier lorsque les maladies se mettent à affecter la
plante pendant la nouaison. Le cycle de culture des concombres sous serre verre en Europe peut
être étendu à environ 6 mois sous certaines conditions.
Germination : 25-30°C optimum : taux de plantules normales maximum et temps de développement
des cotylédons le plus court
Développement des feuilles proportionnel aux températures moyennes. OK autour de 30°C surtout
si l’hygrométrie suit (90%)
Au dessus de 90%, le transit de la sève brute devient nul = mauvaise alimentation = carence en
calcium = qualité du fruit affectée
T° et hygrométrie élevées = Botrytis et Mildiou. L’écart entre T° de jour et de nuit peut aussi jouer
Paramètres de croissance :
1. Luminosité
2. températures
3. hygrométrie
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Itinéraire technique
Pour information – les agriculteurs le faisant déjà !
Gestion
Une plantation sur des planches surélevées améliore le drainage, particulièrement important
pendant la saison des pluies, et peut favoriser le bon développement des racines. L’emploi de
paillage plastique facilite la lutte contre les adventices et la gestion de l’apport en eau, et permet de
réduire les populations d’insectes à un stade précoce. Lutter contre les mauvaises herbes est
nécessaire jusqu’à ce que les plantes recouvrent entièrement le sol. On peut mettre en place des
tuteurs, ce qui en général améliore la qualité des fruits, réduit la fréquence des maladies grâce à
une meilleure circulation de l’air dans la culture, et facilite leur récolte. L’arrosage est nécessaire
à intervalles réduits ; il faut maintenir un niveau élevé d’humidité dans le sol pendant toute la
période de croissance. Il est fortement recommandé d’utiliser l’arrosage au goutte à goutte pour un
usage optimal et homogène de l’eau dont on dispose.
On peut incorporer les engrais dans le système goutte à goutte. Le concombre réagit bien aux
engrais. Outre l’apport initial en fumure organique, il est généralement conseillé d’employer 700
kg/ha de mélange NPK, suivi d’engrais azoté toutes les 2–3 semaines jusqu’à la formation des
fruits. Cependant, il est toujours mieux pour les apports en engrais de s’appuyer sur une analyse du
sol avant la plantation. Les micronutriments sont également essentiels à un bon développement ;
leur pénurie peut donner lieu à des symptômes de carence autant chez les plantes que chez les fruits
et aboutir à des rendements inférieurs et de moins bonne qualité.
Pour favoriser la ramification, on peut pincer l’extrêmité de la tige principale ; chez les plantes
douées d’une très forte croissance végétative, on peut tailler les pousses latérales après
l’apparition des premiers fruits, pour limiter la production de feuilles et de fleurs. Un excès
d’engrais azoté favorise la croissance des tiges et la production de fleurs mâles.
Rendements
En 2002, le rendement moyen mondial de concombre a atteint 18 t/ha, mais il existe de gros écarts
entre les années. On ne dispose que de peu de données pour l’Afrique : on évalue le rendement en
R.D. du Congo et au Ghana à 4 et 10 t/ha respectivement. En Asie tropicale, des pays comme la
Thaïlande, l’Indonésie et l’Inde ont une moyenne de rendement estimée juste en dessous de 10 t/ha.
En Thaïlande, les cultivars hybrides produisent plus de 100 t/ha. L’Union européenne dans son
ensemble produit une moyenne de 90 t/ha, mais en conditions protégées sous serre, on obtient des
valeurs encore plus élevées, surtout parce que ces conditions allongent considérablement le cycle
de vie de la culture.
Traitement après récolte
Les fruits du concombre doivent être traités avec soin, car ils sont sensibles aux dégâts dus au
transport. La période maximale de stockage est d’environ 14 jours à 13°C, à un taux d’humidité
relative de 95%. En dessous de 10°C, des lésions dues au froid peuvent survenir et au-dessus de
16°C, les fruits jaunissent rapidement. Un pelliculage de cire ou un conditionnement sous film
plastique réduisent les pertes d’eau. Dans les pays tropicaux, les fruits conservent leur qualité
commerciale pendant environ 5 jours, sauf si on les maintient en conditions froides. Après cela, ils
ramollissent, perdent leur texture croquante et peuvent se mettre à jaunir.
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SELECTION VARIETALE
Plante originaire de l’Inde domestiquée il y a 3000 ans, 8000 ans selon certains
Introduit en Amérique par Christophe Collomb
Explosion des variétés durant le 19ème siècle
Révolution des méthodes de production après la seconde guerre mondiale :
- nouveau type de concombre : long, lisse, sans amertume et sans graines
- production en serre : le concombre de serre détrône le concombre maraîcher de plein champ
A partir d’une même espèce originelle, la sélection a conduit d’un côté au cornichon et de l’autre au
concombre
La sélection variétale a fait évoluer le mode de reproduction de la plante :
- au départ, la plante se multipliait par croisement des fleurs mâles et femelles présentes sur la
même branche
- ensuite, à partir de 1956, de nouvelles variétés à développement parthénocarpique* furent
créées.
*Parthénocarpie : formation du fruit sans fécondation de l’ovule, aboutissant à l’absence de
graines
- Les variétés parthénocarpiques furent d’autant plus valorisées que de nouvelles variétés
partiellement puis totalement gynoïques** furent ensuite créées à partir de 1965. La vigueur
végétative des nouvelles variétés a largement diminué = moins de taille !
**partiellement puis totalement gynoïques : fleurs femelles sur le haut de la tige, fleurs mâles à la
base – puis fleurs femelles seulement
- Sélection sur le goût avec le caractère « non amer » = abscence de cucurbitacinedans le fruit
(puis dans la plante entière).
A de rares exceptions près, les variétés cultivées sont issues d’hybrides F1*** : avantages =
hétérosis : vigueur, longévité, productivité ET homogénéité
***Hybride F1 : produits issus du croisement de deux lignées pures, l’une mâle, l’autre femelle. Ils
sont tous identiques. Non parthénocarpiques
Sélection
Sur le plan génétique, le concombre est l’une des espèces de légumes les mieux connues et un grand
nombre de travaux de sélection ont été réalisés. Le premier hybride, le type lisse américain ‘Burpee
Hybrid’, a été commercialisé en 1945. L’expression gynoïque du sexe a été découverte chez un
cultivar coréen. Depuis, le développement de cultivars hybrides, gynoïques et parthénocarpiques a
débouché sur des rendements très élevés, en particulier pour le concombre destiné au frais et
cultivé sous serre. La sélection de cultivars résistants aux maladies et aux ravageurs, associée à de
meilleures pratiques agricoles, a conduit à plus que tripler le rendement du cornichon au cours des
60 dernières années.
En Afrique tropicale, les travaux de sélection doivent viser à produire des cultivars adaptés aux
conditions chaudes et humides et dotés des tolérances nécessaires aux maladies. La société
française Technisem, qui se concentre sur l’amélioration génétique pour les tropiques, en
particulier pour l’Afrique de l’Ouest, possède des stations d’expérimentation situées par ex. au
Sénégal, au Mali, au Bénin et au Cameroun, sous le nom de Tropicasem. Pour le concombre, on
vend les variétés-populations communes de lisse américain, des hybrides améliorés, le Beit Alpha,
ainsi que des types à cornichons. Selon les préférences, les problèmes de climat et de maladies, on
a le choix entre divers types. L’hybride F1 ‘Tokyo’ (lisse américain) est prisé en Afrique de l’Ouest.
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Il supporte les conditions chaudes et humides et est tolérant au mildiou et au CMV. Un autre
hybride, également tolérant à la chaleur et gynoïque, est ‘Olympic’, qui, outre sa tolérance au
mildiou et au CMV, est tolérant à l’oïdium et à la maladie des taches foliaires anguleuses.
L’hybride ‘Antilla’, de type cornichons, supporte également la chaleur ainsi que l’anthracnose, le
mildiou et l’oïdium. La variété à cornichons ‘Arizona F1’ résiste moins à la chaleur, mais elle offre
une tolérance à la maladie des taches foliaires anguleuses et au CMV. Le type Beit Alpha
‘F1Basma’ offre une tolérance au mildiou et à l’oïdium, ainsi qu’aux virus CMV et WMV. L’hybride
‘Excel’ a une végétation moins robuste et il est parthénocarpique ; il est particulièrement adapté à
la culture sous serre.
Les cultivars de la East-West Seed Company, mis au point en Asie du Sud-Est, sont également
adaptés aux conditions chaudes et humides. Dans le type lisse américain, les cultivars disponibles
en Afrique sont les hybrides F1 ‘Kande’ et ‘Kosey’, très robustes et tolérants au mildiou ; ‘Kosey’
offre une tolérance au ZYMV et au PRSV.
Les études montrent que la base génétique du concombre cultivé est relativement étroite. On a
découvert cependant que les entrées des banques de gènes provenant de plusieurs endroits
différents étaient très variées sur le plan génétique et souvent différentes du matériel génétiques du
commerce. Un plus large recours à ces ressources, ainsi que des hybridations avec les taxons
sauvages apparentés, pourraient s’avérer prometteurs pour obtenir de nouveaux caractères
d’intérêt. Des combinaisons avecCucumis sativus var. hardwickii sont réalisées pour augmenter la
ramification et la nouaison, en particulier chez les cultivars destinés à la production de cornichons.
Depuis longtemps, on essaie d’obtenir des croisements interspécifiques avec Cucumis
hystrix Chakrav. (2n = 24). Cucumis hystrix, assez proche du concombre, est particulièrement
intéressant pour sa résistance aux nématodes. Avec les techniques de sauvetage d’embryon et de
doublement chromosomique, un amphidiploïde (2n = 38) a été obtenu, à partir duquel on essaie de
créer des lignées qu’on puisse directement croiser avec Cucumis sativus.
Parmi les types communément cultivés, on peut citer :
– Le concombre lisse américain (“American slicer”) : fruits vert foncé, à peau lisse mais assez
épineux, de taille moyenne ; parmi les variétés-populations appréciées et cultivées dans le monde
entier, on peut citer : ‘Marketmore 76’, ‘Poinsett 76’, ‘Ashley’, et parmi les hybrides : ‘Cyclone’ et
le gynoïque ‘Dasher II’ ; l’hybride ‘Kande’ a été mis au point spécialement pour les climats
tropicaux par la East-West Seed Company ; les variétés-populations appréciées ainsi que des
hybrides comme ‘Tokyo’ et ‘Olympic’ sont distribués en Afrique par Technisem.
– Le concombre de serre européen : fruit très long, mince, presque sans épines mais à peau
rugueuse, cultivé sous serre ; les cultivars sont tous des hybrides, gynoïques et à fruit
parthénocarpique, par ex. ‘Mystica’ et ‘Sabrina’.
– Le concombre Beit Alpha : principalement cultivé au Proche-Orient et alentour ; fruits de taille
moyenne à peau légèrement côtelée mais sans épines ; souvent gynoïque ou parthénocarpique, par
ex. les hybrides ‘Basma’ et ‘Excel’, distribués en Afrique par Technisem.
– Le concombre à cornichons : généralement un peu plus petit que les concombres à trancher,
d’environ 15 cm ou moins, souvent garni de verrues prononcées, destiné à la production de
conserves au vinaigre (cornichons) ; des cultivars communs et appréciés sont ‘Calypso’ et
‘Eureka’ ; les types buissonnants comme ‘Little Leaf’ demandent moins d’espace et fructifient tous
au même moment.
– Le concombre blanc : cultivé en Inde, au Sri Lanka et dans d’autres pays asiatiques ; fruits à
peau blanche et lisse, de taille moyenne à grande ; un cultivar prisé est ‘Long White’, et des
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hybrides sont également disponibles, par ex. ‘Keisha’ de la East-West Seed Company et ‘Shivneri’
de chez Seminis.
– Le concombre asiatique ou concombre tacheté : apprécié dans de très nombreux pays de l’Asie
du Sud et de l’Est ; de nombreux hybrides sont disponibles dans des tailles de fruits allant du miniconcombre (environ 7 cm), comme ‘Kiros’ (East-West Seed Company), à des fruits de taille
moyenne, par ex. ‘Ninja’ (Chia Tai) et ‘Kasinda’ (East-West Seed Company).
– Le concombre (oriental) chinois et japonais : fruits relativement longs, minces, assez épineux ;
dans le sud de la Chine parfois à épines noires, au Japon de taille parfaite de 22 cm × 2–3 cm, à
épines blanches ; les cultivars chinois comprennent ‘Beijing Dachi’ et ‘Ganfeng 3’ de chez GAAS et
les cultivars japonais hybrides prisés sont ‘Sharp 1’ et ‘Nao-Yoshi’ de chez Saitama Gensyu
Ikuseikai
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LE CHOIX VARIETAL EN CULTURE DE CONCOMBRE
Le choix de la variété est guidé selon les paramètres suivants:
- L'aspect agronomique (adaptation pédoclimatique)
- L'aspect phytosanitaire (résistance aux maladies)
- L'aspect économique (qualité et rendement)
- L'aspect commercial (attente du marché)
Les variétés hybrides sont plus chères mais sont beaucoup plus productives et sont en général
résistantes à certaines maladies
Forme
Durée du
du
Variétés
Tolérance
Description
cyle (jours)
fruit
Mildiou, oidium, chaleur,
vert foncé brillant, longueur
Olympic
60
long
taches angulaires
19-20 cm,diamètre 5 cm en moyenne
Tokyo
55
moyen
Mildiou, oidium, CVM,
chaleur
vert foncé de 18 à 20 cm,
diamètre de 5 cm. Fruit très droit aux
extrémités bien arrondies.variété de
type "asiatique", très vigoureuse.
Rendement très prolifique. Hybride
bien adapté en culture sous climat
tropical chaud et humide. Très bonne
homogénéité à la récolte
Mildiou, CVM (virose),
Cladosporiose,
anthracnose
vert foncé, longueur de 20-22 cm,
diamètre 6 cm
Gémini
65
long
Calypso
55
moyen
Eureka
60
court
Mildiou, cladosporiose,
anthracnose
Mildiou, cladosporiose
vert moyen, longueur 15-16 cm,
diamètre 6 cm
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VARIETE
TECNISEM
TYPE
CULTURE PRECOCITE*
Plein
Pickling
champ et
Conserve
sous abri
Plein
Pickling champ et
sous abri
Plein
Pickling champ et
sous abri
Chipper
F1 Antilla
F1 Calypso
Poinsett
Slicing
«Salade»
F1 Mondial
Slicing
F1 Olympic
Slicing
F1 Tokyo
Slicing
F1 Tropical
Long
Court
(Beit
Alpha)
Court
(Beit
Alpha)
F1 Basma
F1 Lina
Plein
champ
Plein
champ et
sous abri
Plein
champ et
sous abri
Plein
champ et
sous abri
Plein
champ et
sous abri
50/55
45/50
45/50
60/65
Vert clair
15 - 16
cm
REMARQUES &
TOLERANCES / RESISTANCES
Rustique et productif
Vert
15 - 16 Tolérant Oïdium, Mildiou, Nuile grise
moyen à
cm
et CMV
bout clair
Vert
Tolérant Oïdium, Mildiou, Nuile grise,
15 - 16
moyen à
CMV
cm
bout clair
et maladie des taches angulaires
Tolérant Oïdium, Mildiou, Nuiles grise
19 - 20
Vert foncé
et rouge
cm
et maladie des taches angulaires
55/60
Vert foncé 19 - 20 Tolérant Oïdium, Mildiou, Nuile grise
brillant
cm
et maladie des taches angulaires
55/60
Vert foncé 19 - 20 Tolérant Oïdium, Mildiou, Nuile grise
brillant
cm
et maladie des taches angulaires
50/55
Vert foncé 18 - 20
uniforme
cm
50/55
Vert foncé
Plein
champ
50/55
Vert foncé 14 - 15
Cannelé
cm
Plein
champ
45/50
F1 Lora
Court
(Beit
Alpha)
Serre et
tunnel
Printemps
/ automne
F1 Sirana
Nouveauté
Court
(Beit
Alpha)
Plein
champ
45/50
Fakkous
Plein
champ
40/45
Fakkous vert
d'Arménie
FRUIT
Epiderme Longueur
45/50
Vert foncé
Peu
cannelé
Vert
moyen
Très
cannelé
Vert
moyen
brillant
Très
cannelé
Vert foncé
Très
cannelé
22 - 25
cm
16 - 17
cm
Tolérant Mildiou, Oïdium et CMV
Tolérant Oïdium, Mildiou, CMV,
WMV 1 & 2 et et ZYMV
Variété andromonoïque,
tolérante à Oïdium et Mildiou
Variété andromonoïque,
tolérante à Oïdium, Mildiou et CMV
Variété gynoïque à plante vigoureuse
16 - 18
et
cm
entre-noeuds courts. Très tolérante à
l'Oïdium
16 -17
cm
Variété andromonoïque à plante très
vigoureuse
Hautement tolérante à Oïdium,
Mildiou et CMV
30 - 35
Très productif et précoce
cm
Poids moyen du fruit : 500 grammes
CMV : Virus de la Mosaïque du Concombre
Maladies des taches angulaires : Pseudomonas syringae pv. lachrymans
Mildiou : Pseudoperonospora cubensis
Mouche des fruits : Dacus cucurbitae
Nuile grise : Cladosporium cucumerinum
Nuile rouge : Colletotrichum lageranium, agent de l’Anthracnose des Cucurbitacées
Oïdium : Sphaerotheca fuliginea
WMV 1 & 2 : Virus de la Mosaïque de la Pastèque souches 1 & 2
ZYMV : Virus de la Mosaïque Jaune de la Courgette
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FERTILISATION
Carences nutritionnelles (symptomes)
- Magnésium (Mg) : feuilles tachetées de plages jaunes internervaires
- Phosphate (P2O5) : décoloration marginale jaune des feuilles
- Azote (N) : Fruits déformés, enroulés, pointus à leur extrémité
Sensible aux carences en magnésium, fer et manganèse – molybdène
Racines très sensibles à l’excès d’eau = 3heures dans l’eau = dégradation des racines = facteurs
favorables au Pythium
pH : le concombre s’accomode d’un pH 5,5 – 7,5
Sol : structure stable, poreuse. Niveau de Matière organique élevé souhaitable
Exportations :
Pour 50 à 60 t/ha de concombre :
2,5 kg d’azote, 1 kg de phosphore, 3,5 kg de Potassium, 5,5 kg de Calcium, 1 Kg de magnésium
Cinétique d’absorption :
- Le fruit parthénocarpique est pauvre en éléments minéraux
- Modes de production régulière, avec un rapport feuilles / fruits assez stable
= rythme d’absorption constant pour un régime climatique stable
Date de récolte et incidence sur la qualité des fruits
Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles de la Guyane
Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles
Savane Matiti - BP 53 - 97355 MACOURIA – Tél. 05.94.38.71.46 – Fax. 05.94.38.71.45 – mèl : [email protected]
Références pour concombre plein champ (France métropolitaine)
Semis 3-4 semaines avant date de plantation prévue
Repiquage en motte 7*7 cm
Stade 3 feuilles, tuteur
Rotation peut être très variée : laitue, persil, on peut alterner avec une solanacée
Drainer : problème ici avec sol limoneux « instables »
Besoins :
60U de P2O5
60U chaux magnésienne
+ CaO si besoin
Azote : 180 – 200 U
Potasse : 250 - 300 U
Conseils :
A la plantation : tout le phosphore et la magnésie, la moitié de l’azote, 2/3 de la potasse
En couverture : 3 semaines après plantation, le reste de l’azote et de la potasse
Fiches techniques chambre d’agriculture de Guyane Pour 100m2 (2-3 pieds par m2)
Fumure de fond
300 kg de fumier
30 kg de dolomie
5 kg de 12-12-24
Ammonitrate :
10kg à plantation + 5 jours
10kg à plantation + 10 jours
15 jours après plantation : 15 kg 12-12-24+4MgO
Pour un rendement de 500 kg / 100m2
Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles de la Guyane
Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles
Savane Matiti - BP 53 - 97355 MACOURIA – Tél. 05.94.38.71.46 – Fax. 05.94.38.71.45 – mèl : [email protected]
LES NUISIBLES DE LA CULTURE DE CONCOMBRE
Ravageur/
Maladie
Nom commun
Nom
scientifique
Stade
d'attaque
Description
Dégats
Champignon
Fonte
des semis
Pythium
subsp.
Du semis à la
mise en place
Manques à la levée et, par places,
mort des plantules
Les attaques les plus graves se produisent
à
des températures inférieures à 15°C
Champignon
Déprissement
du concombre
Phomopsis
sclerotioides
De la mise en
place à la
récolte
Nécrose et brunissement des racines
et du collet, pouvant aboutir à la mort
des plantes après une phase de
flétrissement.
Dépérissement des parties aériennes
dû à des attaques racinaires
ravageur
Nématode
des racines
noueuses
Méloidogyne
subsp.
De la mise en
à la récolte
Nombreuses nodosités
sur les radicelles
Rabougrissement de la plante
Champignon
Pourriture
grise
Botrytis
cinerea
Sur feuilles et
tiges
Sur tiges et pétioles tâches aqueuses
et molles qui se déssechent en leur
centre et se recouvrent d'un feutrage
gris
Apparait surtout après une période de
"forte charge" de fruits, notamment vers la
fin de récolte des fruits de tige
Champignon
Sclérotinia
Sclerotinia
sclerotorium
Sur tiges et pétioles tâches aqueuses
et molles qui se déssechent en leur
Sur feuilles et
centre et se recouvrent d'un mycélium
tiges
blanc donnant naissance à des sclérotes
noirs de 3 à 8 mm
Virose
Champignon
Champignon
Champignon
Virus de la
mosaique du
concombre
(CMV)
Taches en mosaique accompagné de
Flétrissement et gaufrage des feuilles
boursouflures. Perte de turgescence des
(concombre). La croissance des plants est
plants de concombre. Apporter un soin
gravement affectée. Toutes les
particulier à l'observation de la faculté de
curcubitacées sont sensibles. Les virus
Sur feuilles et
récupération de la plante le matin. S'il y
tiges
présents également dans de nombreuses
a récupéraion le matin: Virose
adventices sont transmis par les pucerons.
Sinon : il s'agit d'une atteinte racinaire
La maladie peut se développer en épidémie
(Phomopsis, nématodes, dépérissement
précoce et grave
racinaire)
Fusariose
ou gommose
Flétrissement ds feuilles:
flétrissement lent, précédé d'un
jaunissement unilatéral des nervures.
Sur feuilles et
Formation, sur la tige, d'une nécrose
tiges
longitudinale brunâtre qui laisse exsuder
des gouttes de gomme. La plante a une
odeur de chèvre- feuille
Fusarium
oxysporum
Mildiou
Pseudoperonospora
cubensis
Oidium
Erysiphe
cichoracearum et
Sphaerotheca
fuliginea
Sur feuilles et
tiges
Taches foliaires huileuses, angulaires,
virant au jaune, strictement délimitées
par les nervures, avec, plus tard, un
feutrage gris brun (surtout concombre,
melon, cornichon) sur les deux faces
des feuilles
Connait toujours un développement
explosif. Entraine la chute des feuilles et le
dépérissement de la plante. En période de
pluies et de fortes chaleurs les risques sont
plus importants
Taches poudreuses/duveteuses,
La maladie est favorisée par une
Sur feuilles et blanches, sur les deux faces des feuilles température élevée (20 à 26°C) et par une
tiges
et éventuellement sur les pétioles et les forte humidité relative. Entraine la chute des
feuilles et le dépérissement de la plante.
tiges
Ravageur
Ravageur
Ravageur
Acariens
(Tetranyque
tisserand
Pucerons
Thrips
Champignon
Anthracnose
ou nuile rouge
virose
Mosaique
vert ou blanche
Champignon
Corynespora
Ravageur
Thrips palmi
Tetranychus urticae
Jaunissement à la face supérieure des
feuilles,
accompagné, à la face inférieure,
Sur feuilles et
d'acariens. Plus tard, en l'absence de
tiges
lutte, coloration gris cuivré des feuilles, à
la face inférieure desquelles on trouve
des acariens protégés par un réseau
soyeux.
Feuilles légèrement crispées, à la
face inférieure, présence de colonies de
pucerons
Aphis gossypii
Sur feuilles et
tiges
Thrips tabaci
et Francliniella
occidentalis
Moucheture blanc jaunatre à la face
supérieure des feuilles et aspect
Sur feuilles et argenté à la face inférieure. Présence de
tiges
petits insectes, de 1 mm de long, dont
les adultes sont très mobiles, noirs ou
jaunatres
Colletotrichum
lagenarium
Sur feuilles et
fruits
Du au virus de la
Sur feuilles et
marbrure verte du
fruits
concombre (CGMMV)
Thrips palmi
En cas d'attaque grave,
il se produit un dessèchement du feuillage
Le développement de ces insectes est
favorisé par les températures élevées et
une faible humidité.
Sur les fruits, taches rondes, creuses,
brunâtres puis noires, de 1 à 2 cm de
diamètre, se couvrant de petits points
noirs. Sur les feuilles, taches brunâtres
qui se nécrosent.
Larges plages, en particulier en serre
sur concombre, le virus est transmis par
la graine et le sol et disséminé lors des
opérations culturales
Sur feuilles et
tiges
Taches de couleurs marons sur les
feuilles et sur les tiges
Sur feuilles
Les pîqures des thrips, en cas de fortes
attaques entrainent la chutte des fleurs
et un déssechement des feuilles
Chutes des feuilles et déperissement
de la plante
Ravageur
Ravageur
Ravageur
Aleurode
ou mouche
blanche
Mouche
mineuse
Pyrale et
noctuelles
défoliatrices
Bemisia tabaci
Liriomysa trifolii
Diaphania hyalinata
Sur feuilles
Les larves et les adultes sont des
piqueurs suceurs, pouvant affaiblir la
plante lorsqu'ils sont en grand nombre.
Ces insectes rejettent un liquide
visqueux appelé miellat qui recouvre les
feuilles et les fruits, sur lesquels se
développe un champignon de couleur
noir: la fumagine.
Sur feuilles
Les adultes piquent les feuilles pour y
déposer leurs œufs, puis les larves se
développent et creusent des galeries ou
mines qui entrainent le déssechement
du feuillage
Sur feuilles
Les jeunes chenilles grignotent les
feuilles en surface donnant des plages
translucides tandis que les plus agées
dévorent la totalité de la feuille à
l'exception des grosses nervures. Elles
peuvent grignoter la surface des fruits
Réduction de l'activité photosynthétique
Maladies et ravageurs
De très nombreuses maladies et ravageurs peuvent affecter le concombre à tous les stades de son
développement. Les maladies foliaires pouvant donner lieu à de graves dégâts sont des maladies
fongiques :
le
mildiou
(Pseudoperonospora
cubensis),
l’oïdium
(Erysiphe
cichoracearum et Sphaerotheca fuliginea), l’anthracnose (Colletotrichum lagenarium), la maladie
des taches foliaires (Corynespora cassiicola) et la pourriture noire (Didymella bryoniae), ainsi que
la maladie bactérienne des taches anguleuses graisseuses (Pseudomonas lachrymans).
L’anthracnose cause aussi des symptômes sur les fruits. Une bonne circulation de l’air, par
exemple en palissant, réduit dans une certaine mesure l’importance de ces maladies. L’application
de fongicides systémiques comme le bénomyl (Benlate) ou le métalaxyl (Ridomil) peuvent limiter
leur propagation ; on peut les utiliser en alternance avec des fongicides à large spectre, comme
l’oxychlorure de cuivre (Vitigran Blue) ou le mancozèbe (Dithane). D’autres types de flétrissement
chez le concombre peuvent être causés par la fusariose transmise par le sol (Fusarium
oxysporum f.sp. cucumerinum), ou le flétrissement bactérien (Erwinia tracheiphila), propagé par la
chrysomèle rayée du concombre. Dans les cultures sous abri des pays tempérés, en particulier au
Japon et en Corée, on pratique la greffe de concombre sur les racines de Cucurbita ficifolia Bouché
ou Cucurbita maxima Duchesne × Cucurbita moschataDuchesne pour éviter les maladies
transmises par le sol, comme la pourriture des racines provoquée par les champignons Phomopsis
sclerotioides et Fusarium oxysporum ; aucune expérience de greffe n’a été signalée en Afrique
tropicale. Le concombre est prédisposé à la fonte des semis, qui se traduit par la mort des plantes
sitôt après la levée ; elle a lieu plus souvent lorsque le sol est mal drainé et peut être provoquée par
plusieurs champignons, par ex. Pythium spp. ou Phytophthoraspp., dont certains peuvent également
être à l’origine d’une pourriture des racines chez les plantes plus âgées.
Les dégâts occasionnés aux fruits peuvent être provoqués par la nuile frise (Cladosporium
cucumerinum), champignon qui s’attaque également aux feuilles des cultivars sensibles, par la
pourriture humide (Erwinia) et les pourritures du fruit causées par Phytophthora
capsici et Rhizoctonia solani. Des cultivars résistants à la nuile grise sont disponibles partout ;
pour empêcher la pourriture humide et les autres pourritures du fruit, il faut manipuler les fruits
avec soin, en particulier pendant la récolte, pour éviter au maximum de les abîmer. Les lésions aux
fruits sont souvent le point de départ d’une infection. Rhizoctonia se transmet par le sol et infecte
les fruits à l’endroit où ils touchent le sol ; c’est en empêchant le contact, par exemple en utilisant
un paillage ou des systèmes de palissage, que l’on peut éviter cette maladie. D’autres maladies
fongiques observées en Afrique tropicale (Côte d’Ivoire) sont : Alternaria sp., Cercospora
citrullina, Choanephora cucurbitarum,Myrothecium roridum, Oidium tabaci et Sclerotium rolfsii.
Certains virus communs susceptibles d’entraîner des pertes considérables de rendement sous les
tropiques sont ceux transmis par les pucerons : le virus de la mosaïque du concombre (CMV), le
virus de la mosaïque jaune de la courgette (ZYMV), ainsi que le virus des taches en anneau de la
papaye (PRSV), et tout un ensemble de virus transmis par aleurodes qui provoquent le
jaunissement, comme le virus du jaunissement des nervures du concombre (CVYV) et le virus de la
jaunisse du concombre (CYV). Un autre virus important est celui de la marbrure verte du
concombre (CGMMV), qui se transmet beaucoup par la graine. Il faut faire particulièrement
attention à ne pas utiliser de graines produites sur des plantes infectés ; le CGMMV peut facilement
se propager mécaniquement, mais on ignore s’il l’est par les insectes ou par un autre vecteur.
Les nématodes à galles (Meloidogyne spp.) peuvent gravement affecter la croissance des plantes en
provoquant leur rabougrissement ou leur flétrissement, ce qui diminue les rendements.
On recommande en général de cultiver le concombre dans des endroits où aucune cucurbitacée n’a
été cultivée depuis plusieurs années, pour éviter les maladies transmises par le sol. Un grand
nombre des maladies citées, comme les taches anguleuses des feuilles, la nuile grise, l’anthracnose
et le phytophthora, peuvent être transmises par la semence. Le recours à des semences saines ou
traitées chimiquement peut empêcher la contamination de maladies ou les infestations d’insectes à
un stade précoce et réduire considérablement le niveau de risque. Pour la plupart des maladies
foliaires et des virus, des cultivars résistants sont disponibles ; recourir aux cultivars adaptés est
une bonne façon de minimiser les problèmes.
Pucerons, aleurodes et thrips sont des insectes qui peuvent provoquer des problèmes considérables,
principalement parce qu’ils servent de vecteur aux virus ou aux maladies. Des dégâts généralisés
peuvent être provoqués par des coléoptères, des mineuses des feuilles et des cicadelles. La pyrale
du melon (Diaphania hyalinata) et les araignées rouges (Tetranychus spp.) peuvent occasionner
beaucoup de dégâts aux feuilles, et les mouches des fruits (Dacus cucurbitae) peuvent provoquer la
pourriture des fruits. Les cultivars non-amers sont plus prédisposés aux dégâts dus aux acariens
que ceux qui sont amers. Le recours aux prédateurs naturels des insectes est une méthode plus
respectueuse de l’environnement que les applications de pesticides, mais jusqu’à présent, cela se
pratique surtout, voire exclusivement, en culture sous abri.
Greffage sur cucurbita ficifolia (développé aux Pays-bas). Objectifs : résistance fusariose et
résistance T° basses
Décembre
Novembre
Octobre
Septembre
Août
Juillet
Juin
Mai
Avril
Mars
Février
Janvier
Euros
Evolution des prix de 1Kg de concombre à Cayenne
5
4
3
2002
2008
2009
2
1
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