Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles de la Guyane
Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles
Savane Matiti - BP 53 - 97355 MACOURIA – Tél. 05.94.38.71.46 – Fax. 05.94.38.71.45 – mèl : cfppa.maco[email protected]
DOSSIER CONCOMBRE
GENERALITES ET CYCLE VEGETALE
Généralités
Cucumis sativus de la famille des cucurbitacées. Deux formes de C. Sativus : le concombre et le
cornichon
Plante herbacée annuelle monoïque à tiges rampantes ou grimpantes atteignant 5 m de long,
pourvues de vrilles simples atteignant 30 cm de long ; tige à 4–5 angles, peu ramifiée, à poils
raides ; système racinaire étendu et essentiellement superficiel. Feuilles alternes, simples ; stipules
absentes ; pétiole de 5–20 cm de long ; limbe à contour triangulaire-ovale, de 7–20 cm × 7–15 cm,
3–7-palmatilobé, profondément cordé à la base, aigu à l’apex, denté, à poils raides. Fleurs
unisexuées, régulières, 5-mères ; sépales étroitement triangulaires, de 0,5–1 cm de long ; corolle
largement campanulée, lobes atteignant 2 cm de long, jaune ; fleurs mâles en fascicules de 3–7
fleurs, à pédicelle de 0,5–2 cm de long, étamines 3 ; fleurs femelles solitaires, à pédicelle court et
épais atteignant 0,5 cm de long, s’allongeant chez le fruit jusqu’à 5 cm, ovaire infère, ellipsoïde, de
2–5 cm de long, à poils piquants ou verruqueux, stigmate 3-lobé. Fruit : baie pendante, globuleuse
à cylindrique atteignant plus de 30 cm de long, souvent légèrement recourbée, couverte de verrues
et de tubercules épineux à l’état jeune, peau habituellement verte, mais blanche, jaune ou brune
chez certains cultivars, chair vert pâle, contenant de nombreuses graines. Graines à contour ovale-
oblong, de 8–10 mm × 3–5 mm, comprimées, blanches, lisses. Plantule à germination épigée.
Plante : herbacée rampante
Feuilles : grandes, souvent poilues, plus anguleuses que celles du melon
Racines : système racinaire assez dense
Fleurs : mêles ou femelles, rarement hermaphrodites, avec des sépales partiellement soudés
Fruit : o Composition : 96% d’eau, 2% de glucides, 0,5% de protéines, 0,1% de lipides,
pauvres en énergie, en vitamines A et C, assez riche en phosphore et potassium
o Amertume : 45 espèces de cucurbitacées présentent de l’amertume. 2 facteurs
génétiques interviennent dans la perte de l’amertume : 1. empêcher la cucurbitacine
d’atteindre les fruits 2. inhiber la synthèse de la substance cucurbitacine
Graines : 35 à 45 graines par gramme, durée germinative de l’ordre de 5 ans – mais 2 à 3 ans
maxi en pratique
Cycle de la culture : croissance et développement
Les cotylédons sont très chlorophylliens et assurent le développement de la graine jusqu’à
l’apparition des premières feuilles (graines exalbuminées)
Ramification : La dominance de l’axe principale s’estompe rapidement et les axes secondaires se
développent (basitonie)
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Floraison :
- les fleurs apparaissent tôt, dès le 3
ème
ou 4
ème
nœud à l’aisselle des feuilles
- les fleurs mâles éclosent successivement en petites inflorescences contractées
- les fleurs femelles reconnaissables par leur long ovaire prennent naissance isolées ou par 2
- fleurs hermaphrodites mais un des deux sexes peut disparaître
On retrouve différents cas de figure :
o Plante monoïque : les fleurs mâles apparaissent en premières – les ramifications
portent surtout des fleurs femelles
o Plante gynoïque : la plante ne porte que des fleurs femelles dont l’ovaire peut se
développer par parthénocarpie
o Andromonoïque : fleurs mâles et hermaphrodites coexistent sur la même plante
Déterminisme sexuel :
o T° fraîches (17°C) et jours courts = féminisant
o T° élevées et jours longs = masculinisant
o Greffage : un porte greffe andromonoïque aura un effet masculinisant sur le greffon
gynoïque
o Régulateur de croissance
Développement du fruit
- Il est rapide, surtout chez les fruits parthénocarpiques : environ 20 jours entre floraison et
récolte
- Forte compétition entre croissance végétative et développement des fruits. Une surcharge
des fruits pouvant entrainer des nécroses radiculaires
- Forte compétition entre les fruits aussi : cf graphe ci-dessous.
Ecologie
Le concombre a besoin d’un climat chaud. Dans les pays tempérés et froids, il est cultivé sous
serre ; ce n’est qu’au cours d’étés chauds qu’on peut le cultiver à l’air libre. La température
optimale de croissance est d’environ 30°C et la température nocturne optimale de 18–21°C ; la
température minimale permettant un bon développement est de 15°C. Les cultivars à cornichons
sont généralement mieux adaptés aux basses températures. La sensibilité à la longueur du jour
varie en fonction du cultivar ; des jours courts favorisent habituellement la croissance végétative et
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la production de fleurs femelles. Il faut une grande intensité lumineuse pour avoir des rendements
optimaux. Le concombre réclame pas mal d’eau mais il ne supporte pas l’asphyxie racinaire. Une
faible humidité relative donne lieu à une forte évaporation de la plante en raison de la large
superficie des feuilles : par conséquent il est très important d’arroser suffisamment. Une humidité
relative élevée facilite l’apparition du mildiou. Le sol doit être fertile, bien drainé, avec un pH de
6,0–7,0. En Afrique tropicale, des altitudes jusqu’à 2000 m semblent convenir à la culture du
concombre.
Croissance et développement
La germination prend 3 jours lorsque les températures sont optimales. La floraison bute
habituellement 40–45 jours après le semis, mais des cultivars précoces tels que ‘Kiros’ peuvent
commencer à fleurir au bout de 30 jours. Les fleurs femelles se développent plus tard que les fleurs
mâles, qui sont plus nombreuses. La proportion fleurs mâles/fleurs femelles dépend largement de la
durée du jour, de la température et du cultivar. Des jours longs et des températures élevées tendent
à maintenir les plantes dans la phase mâle ou à élever la proportion de fleurs mâles.
De nombreux régulateurs de croissance peuvent être utilisés pour influencer l’expression du sexe ;
une application d’éthéphon provoque une floraison femelle. De nombreux cultivars modernes de
concombre sont gynoïques (n’ayant que des fleurs femelles). Pour multiplier par graines une lignée
gynoïque ou pour l’utiliser comme parent mâle, une pulvérisation de nitrate d’argent, de thiosulfate
d’argent ou d’acide gibbérellique induira la floraison mâle. La concentration et la durée des
traitements dépendent du génotype et du résultat recherché ; en général, on peut commencer les
traitements au stade des 2–3 vraies feuilles, et les répéter tous les 2 jours jusqu’à 5 traitements au
total.
Pour les cultivars gynoïques ou fortement femelles qui ne sont pas parthénocarpiques, on mélange
habituellement les semences du commerce avec 10–15% de graines d’une lignée fortement mâle.
Les abeilles étant les principaux agents pollinisateurs, elles doivent être suffisamment présentes
pour que les fruits se développent correctement. Une pollinisation médiocre donne lieu à des fruits
déformés ou courbés. Par contre, les concombres parthénocarpiques européens de serre ne doivent
pas être pollinisés, car cela entraîne des déformations du fruit et la présence de graines
indésirables. Par conséquent, les serres sont maintenues sans insectes pour empêcher la
pollinisation.
On récolte les fruits 1–2 semaines après la floraison, en fonction du génotype, généralement avant
leur maturité physiologique. Des récoltes fréquentes de fruits immatures commercialisables
donnent lieu à une fructification continue et à un cycle de vie plus long de la culture. Les gros fruits
en cours de maturation qu’on laisse sur la plante inhibent le développement de fruits
supplémentaires. Les cultivars très précoces cultivés en champ peuvent vieillir rapidement et
mourir au bout de 2–3 mois seulement, en particulier lorsque les maladies se mettent à affecter la
plante pendant la nouaison. Le cycle de culture des concombres sous serre verre en Europe peut
être étendu à environ 6 mois sous certaines conditions.
Germination : 25-30°C optimum : taux de plantules normales maximum et temps de développement
des cotylédons le plus court
Développement des feuilles proportionnel aux températures moyennes. OK autour de 30°C surtout
si l’hygrométrie suit (90%)
Au dessus de 90%, le transit de la sève brute devient nul = mauvaise alimentation = carence en
calcium = qualité du fruit affectée
T° et hygrométrie élevées = Botrytis et Mildiou. L’écart entre T° de jour et de nuit peut aussi jouer
Paramètres de croissance :
1. Luminosité
2. températures
3. hygrométrie
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Itinéraire technique
Pour information – les agriculteurs le faisant déjà !
Gestion
Une plantation sur des planches surélevées améliore le drainage, particulièrement important
pendant la saison des pluies, et peut favoriser le bon développement des racines. L’emploi de
paillage plastique facilite la lutte contre les adventices et la gestion de l’apport en eau, et permet de
réduire les populations d’insectes à un stade précoce. Lutter contre les mauvaises herbes est
nécessaire jusqu’à ce que les plantes recouvrent entièrement le sol. On peut mettre en place des
tuteurs, ce qui en général améliore la qualité des fruits, réduit la fréquence des maladies grâce à
une meilleure circulation de l’air dans la culture, et facilite leur récolte. L’arrosage est nécessaire
à intervalles réduits ; il faut maintenir un niveau élevé d’humidité dans le sol pendant toute la
période de croissance. Il est fortement recommandé d’utiliser l’arrosage au goutte à goutte pour un
usage optimal et homogène de l’eau dont on dispose.
On peut incorporer les engrais dans le système goutte à goutte. Le concombre réagit bien aux
engrais. Outre l’apport initial en fumure organique, il est généralement conseillé d’employer 700
kg/ha de mélange NPK, suivi d’engrais azoté toutes les 2–3 semaines jusqu’à la formation des
fruits. Cependant, il est toujours mieux pour les apports en engrais de s’appuyer sur une analyse du
sol avant la plantation. Les micronutriments sont également essentiels à un bon développement ;
leur pénurie peut donner lieu à des symptômes de carence autant chez les plantes que chez les fruits
et aboutir à des rendements inférieurs et de moins bonne qualité.
Pour favoriser la ramification, on peut pincer l’extrêmité de la tige principale ; chez les plantes
douées d’une très forte croissance végétative, on peut tailler les pousses latérales après
l’apparition des premiers fruits, pour limiter la production de feuilles et de fleurs. Un excès
d’engrais azoté favorise la croissance des tiges et la production de fleurs mâles.
Rendements
En 2002, le rendement moyen mondial de concombre a atteint 18 t/ha, mais il existe de gros écarts
entre les années. On ne dispose que de peu de données pour l’Afrique : on évalue le rendement en
R.D. du Congo et au Ghana à 4 et 10 t/ha respectivement. En Asie tropicale, des pays comme la
Thaïlande, l’Indonésie et l’Inde ont une moyenne de rendement estimée juste en dessous de 10 t/ha.
En Thaïlande, les cultivars hybrides produisent plus de 100 t/ha. L’Union européenne dans son
ensemble produit une moyenne de 90 t/ha, mais en conditions protégées sous serre, on obtient des
valeurs encore plus élevées, surtout parce que ces conditions allongent considérablement le cycle
de vie de la culture.
Traitement après récolte
Les fruits du concombre doivent être traités avec soin, car ils sont sensibles aux dégâts dus au
transport. La période maximale de stockage est d’environ 14 jours à 13°C, à un taux d’humidité
relative de 95%. En dessous de 10°C, des lésions dues au froid peuvent survenir et au-dessus de
16°C, les fruits jaunissent rapidement. Un pelliculage de cire ou un conditionnement sous film
plastique réduisent les pertes d’eau. Dans les pays tropicaux, les fruits conservent leur qualité
commerciale pendant environ 5 jours, sauf si on les maintient en conditions froides. Après cela, ils
ramollissent, perdent leur texture croquante et peuvent se mettre à jaunir.
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SELECTION VARIETALE
Plante originaire de l’Inde domestiquée il y a 3000 ans, 8000 ans selon certains
Introduit en Amérique par Christophe Collomb
Explosion des variétés durant le 19
ème
siècle
Révolution des méthodes de production après la seconde guerre mondiale :
- nouveau type de concombre : long, lisse, sans amertume et sans graines
- production en serre : le concombre de serre détrône le concombre maraîcher de plein champ
A partir d’une même espèce originelle, la sélection a conduit d’un côté au cornichon et de l’autre au
concombre
La sélection variétale a fait évoluer le mode de reproduction de la plante :
- au départ, la plante se multipliait par croisement des fleurs mâles et femelles présentes sur la
même branche
- ensuite, à partir de 1956, de nouvelles variétés à développement parthénocarpique* furent
créées.
*Parthénocarpie : formation du fruit sans fécondation de l’ovule, aboutissant à l’absence de
graines
- Les variétés parthénocarpiques furent d’autant plus valorisées que de nouvelles variétés
partiellement puis totalement gynoïques** furent ensuite créées à partir de 1965. La vigueur
végétative des nouvelles variétés a largement diminué = moins de taille !
**partiellement puis totalement gynoïques : fleurs femelles sur le haut de la tige, fleurs mâles à la
base – puis fleurs femelles seulement
- Sélection sur le goût avec le caractère « non amer » = abscence de cucurbitacinedans le fruit
(puis dans la plante entière).
A de rares exceptions près, les variétés cultivées sont issues d’hybrides F1*** : avantages =
hétérosis : vigueur, longévité, productivité ET homogénéité
***Hybride F1 : produits issus du croisement de deux lignées pures, l’une mâle, l’autre femelle. Ils
sont tous identiques. Non parthénocarpiques
Sélection
Sur le plan génétique, le concombre est l’une des espèces de légumes les mieux connues et un grand
nombre de travaux de sélection ont été réalisés. Le premier hybride, le type lisse américain ‘Burpee
Hybrid’, a été commercialisé en 1945. L’expression gynoïque du sexe a été découverte chez un
cultivar coréen. Depuis, le développement de cultivars hybrides, gynoïques et parthénocarpiques a
débouché sur des rendements très élevés, en particulier pour le concombre destiné au frais et
cultivé sous serre. La sélection de cultivars résistants aux maladies et aux ravageurs, associée à de
meilleures pratiques agricoles, a conduit à plus que tripler le rendement du cornichon au cours des
60 dernières années.
En Afrique tropicale, les travaux de sélection doivent viser à produire des cultivars adaptés aux
conditions chaudes et humides et dotés des tolérances nécessaires aux maladies. La société
française Technisem, qui se concentre sur l’amélioration génétique pour les tropiques, en
particulier pour l’Afrique de l’Ouest, possède des stations d’expérimentation situées par ex. au
Sénégal, au Mali, au Bénin et au Cameroun, sous le nom de Tropicasem. Pour le concombre, on
vend les variétés-populations communes de lisse américain, des hybrides améliorés, le Beit Alpha,
ainsi que des types à cornichons. Selon les préférences, les problèmes de climat et de maladies, on
a le choix entre divers types. L’hybride F
1
‘Tokyo’ (lisse américain) est prisé en Afrique de l’Ouest.
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